Question d'origine :
J'ai entendu dire que la gazelle de Thomson est le seul animal terrestre qui naît d'un phallus!
Qu'en est t'il?
Réponse du Guichet

Bonjour,
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver d’informations concernant la naissance des gazelles Thomson d’un phallus. Cependant, plusieurs mammifères naissent d’un « pseudo-phallus ». Ce pseudo-phallus est en réalité le clitoris des femelles mais celui-ci est disproportionné chez certaines espèces, c’est pourquoi il a été confondu avec le phallus des mâles.
C’est le cas par exemple, de la hyène tachetée. Le magazine Allodocteurs a réalisé un reportage sur les hyènes : La hyène tachetée, une femelle phalique :
« Quand il s'agit d'un mammifère, l'un des moyens d'établir un sexage est de regarder entre les pattes de l'animal pour identifier les organes génitaux et connaître le sexe gonadique. Mais même avec cet examen, ce n'est pas toujours évident.Chez la hyène tachetée, la femelle est aussi masculine qu'un mâle puisqu'elle a un pseudo pénis. La seule différence visible, c'est la forme du gland, il est un peu arrondi chez la femelle et plus pointu chez les mâles. Chez les petits de moins de trois mois, il est quasi impossible d'établir le sexage juste par l'examen du gland. Il y a un phimosis naturel qui empêche une érection complète avant l'âge de trois mois. Il faut faire une prise de sang et rechercher le sexe génétique ou faire une échographie.
Femelle phallique, une forme d'hermaphrodisme secondaire ?
Jusqu'aux années 60, la hyène tachetée était considérée comme un animal hermaphrodite capable de changer de sexe au cours de sa croissance. On sait désormais que ce n'est pas le cas. Son pseudo pénis est en réalité, un clitoris hypertrophié et allongé. Il renferme des muscles et des corps caverneux qui permettent son érection, comme un pénis. Il ne reste pas toujours en érection, il se rétracte aussi dans un prépuce.
Pour rajouter à la confusion, il y a même un pseudo scrotum qui simule la présence de testicule mais ce n'est qu'une illusion puisque c'est un vestige de vagin et de la fusion de la vulve. Contrairement à d'autres mammifères comme l'homme, ce clitoris surdimensionné renferme un canal urinaire. L'animal utilise donc cet attribut aussi bien pour uriner que pour copuler. »
Le journal Libération a consacré un article à cet animal, Hyène mère phallique dans lequel d’autres femelles ayant des organes sexuels masculinisés sont cités :
« Testostérone. Laissant de côté la recherche toujours délicate en science du «pourquoi», Stephen Glickman s'en tient à celle du «comment». «Avec ces hyènes, explique-t-il, nous avons la possibilité d'utiliser une expérience de la nature pour tester la théorie générale de la différenciation sexuelle, selon laquelle les testicules foetaux sécrètent une hormone mâle (la testostérone) qui masculinise l'embryon.» Si c'est bien le cas, d'où vient donc la testostérone des embryons hyènes femelles qui n'ont bien sûr pas de testicules? Du placenta de la mère, ont découvert les chercheurs. Une modification enzymatique transforme le placenta des hyènes en usine à testostérone qui inonde les foetus, mâles comme femelles. Cette hormone serait donc responsable de la masculinisation des hyènes? Pour le vérifier, Stephen Glickman a bloqué la production de testostérone chez les mères. Et là, surprise: les embryons étaient à peine «féminisés». «Il y a donc quelque chose d'autre chez la hyène. La question est de savoir quoi: une autre hormone, un gène du chromosome X? Nous continuons à chercher.» Pour lui, les hyènes représentent bien un extrême,mais d'autres femelles celles du singe araignée, d'un lémurien de Madagascar et de certaines taupes ont aussi des organes masculinisés. Le plus intéressant, fait remarquer le chercheur, «c'est que cette expérience montre que les processus de différenciation sexuelle sont plus complexes qu'on ne l'imaginait. Qu'est-ce qu'un mâle? Qu'est-ce qu'une femelle? Cela pose la question de manière différente». »
Le site Futura-sciences donne quelques précisions sur le singe araignée :
« Caractéristiques étonnantes des atèles
Ces primates acrobates se déplacent par brachiation, suspendus aux branches grâce à leurs mains qu’ils utilisent comme des crochets. Le pouce n’intervenant pas dans ce mode de locomotion, il a tout simplement disparu au fil de l’évolution chez l’atèle, ne laissant, en apparence, que 4 doigts à ses mains... Le pouce opposable si caractéristique des primates n’est donc pas partagé par les atèles.
Autre adaptation étonnante : les femelles se reconnaissent par la présence d’un long clitoris hypertrophié, laissant croire que l’on est en présence d’un mâle... elles l’utiliseraient pour semer des odeurs... »
Pour en savoir plus :
- Belles et rebelles sur Telescoop.
- Watching Wildlife East Africa par Matthew Firestone. (en anglais)
- La guerre des sexes chez les animaux : une histoire naturelle de la sexualité, Thierry Lodé.
- La sexualité animale, sous la direction de Frank Cézilly.
- Les stratégies de reproduction des animaux : l'aventure évolutive de la sexualité, Thierry Lodé.
- Le coup de la girafe : des savants dans la savane, Léo Grasset; dessins et schémas de Colas Grasset.
- Belles et rebelles, réal. de Laurent Frapat; scénario de Eric Gonzalez et Marie Pilhan. (D.V.D)
Bonne journée.
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver d’informations concernant la naissance des gazelles Thomson d’un phallus. Cependant, plusieurs mammifères naissent d’un « pseudo-phallus ». Ce pseudo-phallus est en réalité le clitoris des femelles mais celui-ci est disproportionné chez certaines espèces, c’est pourquoi il a été confondu avec le phallus des mâles.
C’est le cas par exemple, de la hyène tachetée. Le magazine Allodocteurs a réalisé un reportage sur les hyènes : La hyène tachetée, une femelle phalique :
« Quand il s'agit d'un mammifère, l'un des moyens d'établir un sexage est de regarder entre les pattes de l'animal pour identifier les organes génitaux et connaître le sexe gonadique. Mais même avec cet examen, ce n'est pas toujours évident.
Femelle phallique, une forme d'hermaphrodisme secondaire ?
Pour rajouter à la confusion, il y a même un pseudo scrotum qui simule la présence de testicule mais ce n'est qu'une illusion puisque c'est un vestige de vagin et de la fusion de la vulve. Contrairement à d'autres mammifères comme l'homme, ce clitoris surdimensionné renferme un canal urinaire. L'animal utilise donc cet attribut aussi bien pour uriner que pour copuler. »
Le journal Libération a consacré un article à cet animal, Hyène mère phallique dans lequel d’autres femelles ayant des organes sexuels masculinisés sont cités :
« Testostérone. Laissant de côté la recherche toujours délicate en science du «pourquoi», Stephen Glickman s'en tient à celle du «comment». «Avec ces hyènes, explique-t-il, nous avons la possibilité d'utiliser une expérience de la nature pour tester la théorie générale de la différenciation sexuelle, selon laquelle les testicules foetaux sécrètent une hormone mâle (la testostérone) qui masculinise l'embryon.» Si c'est bien le cas, d'où vient donc la testostérone des embryons hyènes femelles qui n'ont bien sûr pas de testicules? Du placenta de la mère, ont découvert les chercheurs. Une modification enzymatique transforme le placenta des hyènes en usine à testostérone qui inonde les foetus, mâles comme femelles. Cette hormone serait donc responsable de la masculinisation des hyènes? Pour le vérifier, Stephen Glickman a bloqué la production de testostérone chez les mères. Et là, surprise: les embryons étaient à peine «féminisés». «Il y a donc quelque chose d'autre chez la hyène. La question est de savoir quoi: une autre hormone, un gène du chromosome X? Nous continuons à chercher.» Pour lui, les hyènes représentent bien un extrême,
Le site Futura-sciences donne quelques précisions sur le singe araignée :
« Caractéristiques étonnantes des atèles
Ces primates acrobates se déplacent par brachiation, suspendus aux branches grâce à leurs mains qu’ils utilisent comme des crochets. Le pouce n’intervenant pas dans ce mode de locomotion, il a tout simplement disparu au fil de l’évolution chez l’atèle, ne laissant, en apparence, que 4 doigts à ses mains... Le pouce opposable si caractéristique des primates n’est donc pas partagé par les atèles.
Autre adaptation étonnante : les femelles se reconnaissent par la présence d’un long clitoris hypertrophié, laissant croire que l’on est en présence d’un mâle... elles l’utiliseraient pour semer des odeurs... »
Pour en savoir plus :
- Belles et rebelles sur Telescoop.
- Watching Wildlife East Africa par Matthew Firestone. (en anglais)
- La guerre des sexes chez les animaux : une histoire naturelle de la sexualité, Thierry Lodé.
- La sexualité animale, sous la direction de Frank Cézilly.
- Les stratégies de reproduction des animaux : l'aventure évolutive de la sexualité, Thierry Lodé.
- Le coup de la girafe : des savants dans la savane, Léo Grasset; dessins et schémas de Colas Grasset.
- Belles et rebelles, réal. de Laurent Frapat; scénario de Eric Gonzalez et Marie Pilhan. (D.V.D)
Bonne journée.
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