Relativité du coût du traitement curatif de l'hépatite C
SANTÉ
+ DE 2 ANS
Le 09/11/2014 à 18h26
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Question d'origine :
Les 3 dernières molécules CURATIVES contre l'hépatite C en font un traitement à 150 000 € , sans effet indésirable ou presque , et administrable en ambulatoire , réparti sur 3 mois. Son coût incroyablement élevé nous a été présenté comme une 1° dans le système de soins français ( et en cours de négociation entre l'Etat et les laboratoires pharmaceutiques ). Je ne peux m'empêcher de me poser au moins 4 questions :
- sachant qu'il y a 4 à 5000 nouveaux cas par an *, quel est leur impact réel sur la SS / nombre de personnes traitées pour un cancer du sein - dont j'ignore le coût par ailleurs - ?.
- existe-t-il d'autres critères que le coût des molécules , comme par exemple le nombre de journées d'arrêt maladie ou d'incapacité temporaire ou définitive ?
- quel est le coût de la prise en charges des infarctus du myocarde qui nécessitent le plus souvent un séjour hospitalier dont le prix de journée est approximativement de 2000 € , sans compter j'imagine le passage au bloc opératoire .
- quel est le groupe de pathologie actuel dont le prix ( prise en charge X nombre de personnes accompagnées ) pèse le plus lourd dans les dépenses de soins ?
* Sur ces nouveaux cas annuels , une infime proportion sera soignée car les critères de traitement sont ceux d'une cirrhose avancée .
En vous remerciant
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 12/11/2014 à 11h40
Bonjour,
Nous allons tenter de répondre au mieux à vos questions qui s’adressent plus à des experts en économie de la santé qu’aux modestes bibliothécaires de lecture publique que nous sommes !
Vous ne trouverez hélas ci-après que des réponses très partielles à vos questions mais surtout une sélection de sources que vous pourrez explorer plus avant:
Vous semblez préoccupé par les coûts de santé en France, nous vous invitons donc à lire en ligne le rapport sur Les comptes nationaux de santé 2013 – édition 2014 mis en ligne par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) qui est une direction de l’administration centrale des ministères sanitaires et sociaux. De nombreuses autres données statistiques sur l’état de santé et le recours aux soins sont disponibles sur le site de la Drees.
Nous vous invitons également à consulter :
- les Statistiques de l’assurance maladie
- Les données de l’Irdes :Institut de recherche et documentation en économie de la santé
- La base de données Eco-santé où vous pourrez obtenir De nombreuses statistiques
Un article intéressant bien qu’ancien (1999) de Robert LAUNOIS « Un coût, des coûts, quels coûts ? » publié dans le Journal d’Economie Médicale 1999, T. 17, n° 1, p. 77-82, et consultable en ligne,
Par ailleurs, le professeur Robert Launois est directeur du Réseau d’Evaluation en économie de la santé (REES). Ce réseau est « un bureau d’études spécialisé dans l’évaluation des technologies et des actions de santé. Il regroupe des évaluateurs professionnels : économistes, bio-statisticiens, économètres, informaticiens. Son objectif est d’intensifier les liaisons entre la recherche universitaire et les professionnels de santé en mettant à la disposition des différents acteurs, des techniques d’analyse et de suivi innovantes ». Concernant vos questions multiples, le site du Réseau d’Evaluation en économie de la santé (REES) nous paraît être une ressource à explorer.
1. KOMAJDA (M.), GALINIER (M.), BERRY (M.), et al.. Parcours de soins : Insuffisance cardiaque. Encore trop d'hospitalisations pourtant évitables. LE CONCOURS MEDICAL 2013/06;135(6):441-470.
2. PIRSON (M.), MARESCHAL (B.), BLOUARD (P.), DE LANDSHEERE (C.), MIRA (M.), CARLIER (M.), LECLERCQ (P.). Le coût de la prise en charge de l'infarctus du myocarde est-il lié à la sévérité des cas ? JOURNAL D'ECONOMIE MEDICALE 2007/05;25(3):151-165, tabl., rés., fig.
3. PIRSON (M.), LECLERCQ (P.). Comparaison du coût de la prise en charge de l'infarctus du myocarde entre trois établissements hospitaliers. JOURNAL D'ECONOMIE MEDICALE 2005/11-12;23(7-8):439-455, rés., tabl., fig.
4. DORMONT (B.), MILCENT (C.). Coûts hospitaliers et tarification par pathologie : le cas de l'infarctus du myocarde aigu. REVUE D'ECONOMIE POLITIQUE 2000/07-08;110(4):572-596, 2 graph., 8 tabl.
5. JULIEN (C.), COLIN (C.), ECOCHARD (R.), DELAHAYE (F.). Analyse coût-efficacité des stratégies de prise en charge de l'infarctus du myocarde : place de l'ECG d'effort et de la coronarographie. JOURNAL D'ECONOMIE MEDICALE 2000/05-07;18(3-4):191-203, rés., tabl.
6. DORMONT (B.), MILCENT (C.). Composantes de la variabilité des coûts hospitaliers et tarification à la pathologie : le cas de l'infarctus du myocarde aigu. REVUE FRANCAISE DES AFFAIRES SOCIALES 2000/01-03;(1):167-181, 5 tabl.
À partir d'analyses réalisées sur l'évolution des dépenses et des pratiques, et en s'appuyant sur les recommandations françaises et internationales, le rapport Charges et produits que produit chaque année l’Assurance maladie, présente des propositions et des pistes de réflexion visant à améliorer la qualité et l'efficience des soins, et à optimiser les dépenses de santé.
Nous trouverez donc en page 6 du Rapport Charges et produits pour l’année 2015 une « Répartition des dépenses en 2012 par groupe de pathologies et traitements - Tous postes de dépenses confondues - En milliards d’euros ».
Arrivent en tête :
les hospitalisations ponctuelles non repérées comme en lien avec une des pathologies chroniques précédemment listée (32.8 milliard d’euros) ;
les maladies psychiatriques ou traitement par psychotropes (22.1 milliards d’euros)
puis ex-aequo avec 14.6 milliards d’euros les pathologies cardio-neurovasculaires et les soins courants.
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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