Question d'origine :
Bonjour.
Les championnats du monde d'athlétisme me donnent l'occasion de vous interroger sur une sorte de constante physiologique qui me semble toucher ces dames et ces demoiselles : dans nombre de disciplines, notamment les courses et les sauts, mais aussi dans la natation, la danse, la gymnastique, elles arborent des poitrines tailles mini-mini...Vous excuserez l'expression, mais la plupart sont plates comme des limandes !
Y aurait-il une explication à cette singularité ?
Cela ne m'empêche pas d'admirer leur féminité et d'applaudir leurs performances !
Cordialement à vous et vive le sport !
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 24/08/2015 à 15h09
Bonjour,
L’ouvrage du Dr Caroline Payot-Podevin, Le sport au féminin consacre un article à la poitrine des sportives :
« Rappel anatomique :
Les seins sont situés symétriquement de part et d’autre du sternum, en avant des muscles pectoraux. Leur forme, leur volume et leur poids sont variables mais des normes ont été établies. Actuellement, en Europe, le volume considéré idéal est de 200 à 350 cm3 selon la corpulence moyenne, et le poids de 200 à 300 grammes.
Le sein est fait de tissu hétérogène, contenant 15 à 20 galactophores entourés de cellules myo-épithéliales, d’unités sécrétoires situées à leurs extrémités qui prolifèreront en acini lors de la lactation, mais surtout de tissu conjonctif, richement vascularisé, etde tissu adipeux . […] Par contre, et il faut insister sur ce point, cette glande intradermique a de très faibles moyens de suspension : quelques tractus fibreux seulement. En effet, le fascia superficialis, situé en arrière du sein, est indépendant du muscle-pectoral sous-jacent et élève le sein par les mouvements des muscles peauciers du cou. En fait, le seul vrai appareil suspenseur de la glande s’avère être la peau !
Problèmes à court terme liés à la pratique sportive et conduite à tenir :
Gène, inconfort et douleurs.
Comme le décrit très bien le professeur Labry : « par rapport à l’homme, la femme se trouve tout d’abord relativement handicapée par l’existence de ses seins. Ce fait est surtout net chez les femmes ayant une forte poitrine ou des seins présentant des pousées douloureuses de congestion prémenstruelle. »
Les douleurs sont dues aux mouvements du sein pendant l’exercice : les études de Gelhsen ont montré le déplacement des seins, avec et sans soutien-gorge, lors de trois sports différents : marche, course à pied et saut. Plus les seins sont lourds, plus la gêne et l’inconfort signalés sont fréquents, pouvant même aboutir à des attitudes cyphotiques.
Conduite à tenir : port de soutien-gorge adéquat, voire chirurgie de réduction mammaire dans certains cas. »
Le sein, constitué en majorité de cellules adipeuses, est donc une réserve de graisse. Les sportives de haut niveau brûlent beaucoup de calories et de graisses lors des entraînements et des compétitions, le corps va donc puiser dans toutes ses réserves et donc dans la poitrine.
Les athlètes féminines ont souvent une petite poitrine mais ce n’est pas toujours le cas ! Certaines sportives de haut niveau ont des formes généreuses, c’est le cas par exemple de la joueuse de tennis Séréna Williams.
L’athlète n’a d’ailleurs pas toujours assumé ses courbes :
« Au-delà des complexes que Serena Williams éprouvait vis à vis de sa silhouette, c'est surtout sa poitrine qui la gênait. Elle déclare : "Aucune athlète n'a des seins comme les miens. J'ai dû apprendre à m'aimer et à aimer mes courbes". Des mots qui ne sont pas sans rappeler l'histoire de Simona Halep, joueuse de tennis roumaine. Toutefois, cette joueuse de 21 ans a pris une décision bien différente de celle de Serena Williams puisque la jeune femme a subi une réduction mammaire. Elle est passée d'une poitrine généreuse à une poitrine quasi inexistante. Un avant/après impressionnant que la Roumaine assume à 100% dans la mesure où sa nouvelle silhouette lui a permis de faire de gros progrès dans sa carrière de sportive.
Serena Williams termine son interview confession sur une note positive puisqu'elle se dit consciente que le fait d'avoir remporté une victoire sur ses démons pourrait bien faire des émules sur des admiratrices : "C'est une chose à laquelle beaucoup de gens peuvent s'identifier" dit-elle non sans fierté. »
Source : L’Officiel.
Simona Halep, citée dans l’article, elle aussi joueuse de tennis, a choisi de subir une réduction mammaire pour améliorer ses résultats sportifs :
« Au début de son parcours, Halep avait pourtant enregistré des résultats prometteurs dans les catégories de jeunes. Mais une fois arrivée sur le circuit professionnel, impossible pour la Roumaine de prendre son envol.
Pour elle, la raison était toute trouvée : « Mes seins sont très lourds. À cause d'eux, je perds en vitesse. Je ne peux pas continuer comme cela. Je ne les aime pas non plus dans la vie de tous les jours ».
« Je le referais sans hésiter »
Confrontée « régulièrement » à des problèmes de dos, Simona Halep prend la décision en 2009 de se faire opérer pour réduire le volume de sa poitrine et passer d'un bonnet E à un bonnet B bien moins encombrant. Un choix qu'elle ne regrette absolument pas.
« Cette réduction mammaire remonte à un petit temps déjà, mais je suis heureuse de l'avoir effectuée. Pour le tennis, je le referais sans hésiter. C'était une bonne décision », avait-elle assuré en janvier dernier.
Depuis, la progression est incontestable et les résultats sont là. En 2013, elle s'adjuge six tournois et réussit la meilleure progression de l'année au classement WTA en passant de la 47e à la 11e place. À l'issue de cette quinzaine parisienne, Simona Halep deviendra numéro 3 mondiale, quel que soit le résultat de la finale de ce samedi 7 juin face à Maria Sharapova. Mais surtout, ce match lui donne l'occasion de s'imposer à Roland-Garros six ans après avoir remporté le tournoi junior. »
Source : Le Figaro.
Source: Directmatin.
Mais pour certaines sportives, une forte poitrine n’est pas gênante, la joueuse de beach-volley Alena Schurkova assume totalement son 90E :
« "Mon 90 E ne me pose pas problème!"
Mais certaines sportives montent au créneau. Elles sont contre cette pratique [la réduction mammaire]. C'est le cas d'Alena Schurkova, une joueuse de beach volley. "Cela nous donne l'impression que les filles avec de gros seins ne peuvent pas faire de sport et c'est faux! Je fais du 90 E et je n'ai jamais considéré mes seins comme étant un problème. Je pourrais même en avoir plus et continuer à jouer!" »
Source : 7sur7.be.
Chaque sportive vit donc différemment son rapport à son corps et plus particulièrement à sa poitrine.
L’article de la revue SPDO, Les spécificités de la femme sportive, explique que peu importe la morphologie des sportives, il est nécessaire pour elles de maintenir leur poitrine :
« Depuis la fin des années 1970, l’industrie a élaboré des produits destinés à un maintien plus ferme des seins lors de l’exercice physique, étant donné que les soutien-gorges ordinaires ne correspondent pas aux critères de fonctionnalité de l’exercice physique. La poitrine des femmes doit impérativement être soutenue. Le soutien-gorge doit limiter l’amplitude du mouvement du sein dans un plan vertical de 2 cm. Le fait d’en porter permet de diminuer les accélérations verticales et horizontales des seins.
A seins libres, on peut observer une accélération verticale très élevée induisant un poids relatifs du sein 5 à 6 fois supérieur à son poids de base (1420g vs 260g).
Il faut choisir un soutien-gorge ou une brassière adaptée à chacune. Les deux produits présentent comme point commun : des bretelles larges, une large bande élastique à la base et des textiles spécifiques (tissu respirant, microfibres…). Par contre, même pour les femmes qui n’ont quasiment pas de poitrine, il est important d’en mettre un pour éviter les microtraumatismes et ainsi un relâchement des muscles ayant pour rôle de maintenir la poitrine et ainsi d’une distension de la peau ; Car pour toutes femmes avoir une poitrine qui tombe n’est pas très esthétique. »
Il est donc conseillé aux sportives de maintenir leur poitrine avec des soutiens-gorge adaptés. Ceux-ci doivent limiter les mouvements de la poitrine, pour se faire, ils compriment la poitrine. Cette compression diminue visuellement la poitrine et donne l’impression que les sportives sont « plates comme des limandes ».
Pour en savoir plus sur les sportives de haut niveau :
- Le sport au féminin sur Sportsanté.
- Corps féminin/masculin : les différences physiologiques sur Thierry Souccar.
- Non, courir sans soutif n’est pas mauvais pour les seins sur Rue89.
- les différences inter-sexe dans l’entraînement du comité du Limousin de la Fédération française de cyclisme.
- La femme sportive: Spécificités physiologiques et physiopathologiques, par Nathalie Boisseau, Martine Duclos, Michel Guinot, disponible aussi à la bibliothèque.
Bonne journée.
L’ouvrage du Dr Caroline Payot-Podevin, Le sport au féminin consacre un article à la poitrine des sportives :
« Rappel anatomique :
Les seins sont situés symétriquement de part et d’autre du sternum, en avant des muscles pectoraux. Leur forme, leur volume et leur poids sont variables mais des normes ont été établies. Actuellement, en Europe, le volume considéré idéal est de 200 à 350 cm3 selon la corpulence moyenne, et le poids de 200 à 300 grammes.
Le sein est fait de tissu hétérogène, contenant 15 à 20 galactophores entourés de cellules myo-épithéliales, d’unités sécrétoires situées à leurs extrémités qui prolifèreront en acini lors de la lactation, mais surtout de tissu conjonctif, richement vascularisé, et
Problèmes à court terme liés à la pratique sportive et conduite à tenir :
Gène, inconfort et douleurs.
Comme le décrit très bien le professeur Labry : « par rapport à l’homme, la femme se trouve tout d’abord relativement handicapée par l’existence de ses seins. Ce fait est surtout net chez les femmes ayant une forte poitrine ou des seins présentant des pousées douloureuses de congestion prémenstruelle. »
Les douleurs sont dues aux mouvements du sein pendant l’exercice : les études de Gelhsen ont montré le déplacement des seins, avec et sans soutien-gorge, lors de trois sports différents : marche, course à pied et saut. Plus les seins sont lourds, plus la gêne et l’inconfort signalés sont fréquents, pouvant même aboutir à des attitudes cyphotiques.
Conduite à tenir : port de soutien-gorge adéquat, voire chirurgie de réduction mammaire dans certains cas. »
Le sein, constitué en majorité de cellules adipeuses, est donc une réserve de graisse. Les sportives de haut niveau brûlent beaucoup de calories et de graisses lors des entraînements et des compétitions, le corps va donc puiser dans toutes ses réserves et donc dans la poitrine.
Les athlètes féminines ont souvent une petite poitrine mais ce n’est pas toujours le cas ! Certaines sportives de haut niveau ont des formes généreuses, c’est le cas par exemple de la joueuse de tennis Séréna Williams.
L’athlète n’a d’ailleurs pas toujours assumé ses courbes :
« Au-delà des complexes que Serena Williams éprouvait vis à vis de sa silhouette, c'est surtout sa poitrine qui la gênait. Elle déclare : "Aucune athlète n'a des seins comme les miens. J'ai dû apprendre à m'aimer et à aimer mes courbes". Des mots qui ne sont pas sans rappeler l'histoire de Simona Halep, joueuse de tennis roumaine. Toutefois, cette joueuse de 21 ans a pris une décision bien différente de celle de Serena Williams puisque la jeune femme a subi une réduction mammaire. Elle est passée d'une poitrine généreuse à une poitrine quasi inexistante. Un avant/après impressionnant que la Roumaine assume à 100% dans la mesure où sa nouvelle silhouette lui a permis de faire de gros progrès dans sa carrière de sportive.
Serena Williams termine son interview confession sur une note positive puisqu'elle se dit consciente que le fait d'avoir remporté une victoire sur ses démons pourrait bien faire des émules sur des admiratrices : "C'est une chose à laquelle beaucoup de gens peuvent s'identifier" dit-elle non sans fierté. »
Source : L’Officiel.
Simona Halep, citée dans l’article, elle aussi joueuse de tennis, a choisi de subir une réduction mammaire pour améliorer ses résultats sportifs :
« Au début de son parcours, Halep avait pourtant enregistré des résultats prometteurs dans les catégories de jeunes. Mais une fois arrivée sur le circuit professionnel, impossible pour la Roumaine de prendre son envol.
Pour elle, la raison était toute trouvée : « Mes seins sont très lourds. À cause d'eux, je perds en vitesse. Je ne peux pas continuer comme cela. Je ne les aime pas non plus dans la vie de tous les jours ».
« Je le referais sans hésiter »
Confrontée « régulièrement » à des problèmes de dos, Simona Halep prend la décision en 2009 de se faire opérer pour réduire le volume de sa poitrine et passer d'un bonnet E à un bonnet B bien moins encombrant. Un choix qu'elle ne regrette absolument pas.
« Cette réduction mammaire remonte à un petit temps déjà, mais je suis heureuse de l'avoir effectuée. Pour le tennis, je le referais sans hésiter. C'était une bonne décision », avait-elle assuré en janvier dernier.
Depuis, la progression est incontestable et les résultats sont là. En 2013, elle s'adjuge six tournois et réussit la meilleure progression de l'année au classement WTA en passant de la 47e à la 11e place. À l'issue de cette quinzaine parisienne, Simona Halep deviendra numéro 3 mondiale, quel que soit le résultat de la finale de ce samedi 7 juin face à Maria Sharapova. Mais surtout, ce match lui donne l'occasion de s'imposer à Roland-Garros six ans après avoir remporté le tournoi junior. »
Source : Le Figaro.
Source: Directmatin.
Mais pour certaines sportives, une forte poitrine n’est pas gênante, la joueuse de beach-volley Alena Schurkova assume totalement son 90E :
« "Mon 90 E ne me pose pas problème!"
Mais certaines sportives montent au créneau. Elles sont contre cette pratique [la réduction mammaire]. C'est le cas d'Alena Schurkova, une joueuse de beach volley. "Cela nous donne l'impression que les filles avec de gros seins ne peuvent pas faire de sport et c'est faux! Je fais du 90 E et je n'ai jamais considéré mes seins comme étant un problème. Je pourrais même en avoir plus et continuer à jouer!" »
Source : 7sur7.be.
Chaque sportive vit donc différemment son rapport à son corps et plus particulièrement à sa poitrine.
L’article de la revue SPDO, Les spécificités de la femme sportive, explique que peu importe la morphologie des sportives, il est nécessaire pour elles de maintenir leur poitrine :
« Depuis la fin des années 1970, l’industrie a élaboré des produits destinés à un maintien plus ferme des seins lors de l’exercice physique, étant donné que les soutien-gorges ordinaires ne correspondent pas aux critères de fonctionnalité de l’exercice physique. La poitrine des femmes doit impérativement être soutenue. Le soutien-gorge doit limiter l’amplitude du mouvement du sein dans un plan vertical de 2 cm. Le fait d’en porter permet de diminuer les accélérations verticales et horizontales des seins.
A seins libres, on peut observer une accélération verticale très élevée induisant un poids relatifs du sein 5 à 6 fois supérieur à son poids de base (1420g vs 260g).
Il faut choisir un soutien-gorge ou une brassière adaptée à chacune. Les deux produits présentent comme point commun : des bretelles larges, une large bande élastique à la base et des textiles spécifiques (tissu respirant, microfibres…). Par contre, même pour les femmes qui n’ont quasiment pas de poitrine, il est important d’en mettre un pour éviter les microtraumatismes et ainsi un relâchement des muscles ayant pour rôle de maintenir la poitrine et ainsi d’une distension de la peau ; Car pour toutes femmes avoir une poitrine qui tombe n’est pas très esthétique. »
Il est donc conseillé aux sportives de maintenir leur poitrine avec des soutiens-gorge adaptés. Ceux-ci doivent limiter les mouvements de la poitrine, pour se faire, ils compriment la poitrine. Cette compression diminue visuellement la poitrine et donne l’impression que les sportives sont « plates comme des limandes ».
Pour en savoir plus sur les sportives de haut niveau :
- Le sport au féminin sur Sportsanté.
- Corps féminin/masculin : les différences physiologiques sur Thierry Souccar.
- Non, courir sans soutif n’est pas mauvais pour les seins sur Rue89.
- les différences inter-sexe dans l’entraînement du comité du Limousin de la Fédération française de cyclisme.
- La femme sportive: Spécificités physiologiques et physiopathologiques, par Nathalie Boisseau, Martine Duclos, Michel Guinot, disponible aussi à la bibliothèque.
Bonne journée.
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