Question d'origine :
Qu'avez vous sur le passage des imprimeurs situé au 56 rue Mercière / 26 quai Saint Antoine : passage moitié ouvert et moitié couvert ?
Merci !
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 06/10/2015 à 10h29
Bonjour,
S’agissant d’une traboule de Lyon, nous pourrions penser que celle-ci figure dans les nombreux ouvrages sur le sujet dont dispose la bibliothèque municipale de Lyon. Or ce n’est pas le cas. Voici cependant la brève description présente dans l’ouvrage Traboules de Lyon : histoire secrète d'une ville / René Dejean, Le Progrès, 1992 : p. 119 26, quai Saint-Antoine : Traboule ouverte. Traboule-passage. Une des plus passantes de la ville. Ensemble du XVIIIe. Large porte grille en plein cintre, au dessus d’un linteau à clef. Long balcon au deuxième. Plafond formant quatre coupoles basses à chaque extrémité. Croisées en plein cintre. Accueil par deux bouchons lyonnais.
Un article paru dans Tribune de Lyon du 20 août 2014 qui fait le tour des plus belles traboules de Lyon, la qualifie de
L’alliance de la cuisine et de l’architecture : on peut résumer ainsi cette traboule qui relie la rue Mercière au quai Saint-Antoine. Cette traboule gourmande abrite la terrasse de deux restaurants qui offrent un cadre agréable pour déjeuner au frais. L’histoire de cette traboule est pourtant méconnue : comme son nom l’indique, elle a été construite pour faciliter le commerce. Ce passage était souvent emprunté par des imprimeurs, qui peuplaient la majorité de la rue Mercière au mitan du XVe siècle. C’est l’une des rares traboules à être encore couramment empruntée aujourd’hui. Assez visible de l’extérieur, elle reste souvent utilisée comme raccourci. Même si on peut oublier d’admirer son charme.
Au débouché du passage rue Mercière, une plaque rend hommage à l’imprimeur Etienne Dolet, qui eut son atelier et auquel François 1er octroya, en 1538, un privilège de dix ans pour l’impression des œuvres des auteurs modernes et antiques. Avant d’être condamné pour hérésie et de finir sur le bûcher, il eut le temps de mettre sous presse les Œuvres de Clément Marot ainsi que Gargantua et Pantagruel de François Rabelais, qui officiait en tant que médecin à l’hôtel-Dieu. La nouvelle industrie de l’imprimerie prit en effet racine à Lyon une dizaine d’années seulement après l’invention de Gutenberg, et plus particulièrement rue Mercière.
Cette plaque fait partie d’un parcours dédié aux grands imprimeurs lyonnais dont vous trouverez un cliché à la page 57 de l’ouvrage Sur les pas des imprimeurs lyonnais par Sheza Moledina, Lyon : EMCC, 2012 (livre de poche) : p. 57 à 62 : Dolet, le maudit. Nous vous renvoyons également sur une réponse du Guichet du Savoir concernant ces plaques des grands noms de l’imprimerie lyonnaise qui étaient pour la plupart installés rue Mercière.
Enfin nous vous recommandons la lecture d’une étude sur la rue Mercière publiée dans les Travaux de l'Institut d'histoire de l'art de Lyon, bulletin no 16, 1993 : La rue Mercière à Lyon, histoire urbaine et sociale du XVe siècle à nos jours. Voici un résumé concernant le passage des Imprimeurs : au XVIe, Etienne Dolet s’installe dans l’allée marchande au 56, rue Mercière lors de son retour de Paris en 1543 où il ouvre une imprimerie à l’enseigne de la Doulouère d’Or.
A cette époque, on trouve également l’auberge à l’enseigne de Saint-Louis tenue par le peintre Jacques Barrio. Au XIXe, période de modernisation de la presqu’île sont proposés plusieurs projets touchant la rue Mercière qui n’aboutiront pas faute de moyens financiers de la ville et à cause de la révolution de 1870. Ainsi le groupe scolaire qui était prévu sur une partie du couvent Saint Antoine, l’allée marchande et le 58 rue Mercière ne vit jamais le jour. Le 58, rue Mercière est inscrit à l’inventaire, ce qui permettra aux ilots qui s’étendent de la rue Grenette à la rue de la Monnaie d’être conservés lors des chantiers de rénovation de la rue Mercière à partir de 1950. L’ilot qui s’étend de la rue de la Monnaie à la rue de l’ancienne préfecture sera démoli sauf les maisons du XIXe qui bordent cette dernière rue.
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