Question d'origine :
savez-vous pourquoi les Allemands ont été traités de chleus ou boches durant la guerre ?
Merci par avance
Réponse du Guichet

Bonjour,
D'après Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française :
Boche : n. et adj. - 1879 ; aphérèse de Alboche, altération de Allemoche, argot "allemand", d'après "tête de boche", "tête de bois". Vieilli, familier et injurieux. Allemand.
Pour en savoir plus : Les Bauche en Belgique
Dans Histoires insolites de la Grande Guerre, Julien Arbois relate que le mot « boche » pour désigner l’allemand s’impose avec autant de force que le vocable « poilu ». Il serait une simplification du mot « alboche, agglomérant les mots « allemand » et caboche » (dont n’est gardé que le « boche »).
L’expression est attestée depuis le milieu du XIXe siècle, tout comme l’expression « tête de bosh », employée en Alsace pour désigner une « tête de bois ». On la retrouve également dans le langage provençal, une « bocha » désignant une boule de bois utilisée dans des jeux de quilles. L’Allemand est une tête de bois, il est borné et teigneux. L’expression, largement utilisée par les soldats dès la première guerre franco-prussienne, se répand rapidement dans le langage populaire.
Des explications similaires sur « boche » sont apportées sur le site Arte dans le cadre du magazine karambolage qui si’ntéresse également au mot « chleuh » :
Chleuh , c'est le nom des populations berbères du Maroc occidental. Les soldats français qui combattent au Maroc au début du 20ième siècle appellent ainsi les soldats des troupes territoriales. A leurs yeux, ce sont des sauvages, des barbares qui parlent une langue incompréhensible. Ce terme importé en France désigne alors les Alsaciens et autres frontaliers qui parlent une autre langue que le français, on dit que ce sont des chleuhs qui parle schleu, puis ce terme désigne le soldat allemand avant de désigner plus largement l'occupant allemand pendant la second guerre mondiale... .
Natacha Potier, dans Dix-sept regards sur le Maroc rappelle que les militaires français venant du Maroc pour se battre en France en 1914-1918 ont introduit le mot « chleuh » pour désigner les Allemands, par extension, les « ennemis ».
Pour finir, nous vous laissons parcourir les définitions apportées dans le Dictionnaire informatisé de la langue française :
A. Propre aux populations berbères du Maroc occidental, à leur langue, à leur culture, à leur territoire. Les ânes chleuhs de l'Atlas (MORAND, Air indien, 1932, p. 114).
Emploi subst. Soldat des troupes territoriales de 1914-1918.
B. Fam., péj. Allemand, allemande. Un avion chleuh. Pou chleu. Pou au dos marqué d'une « croix de fer ».
Pris subst. Allemand, notamment soldat allemand des troupes d'occupation :
« ... le nazisme je ne suis ni pour ni contre : avec les Chleuhs ça peut réussir, mais ça ne convient pas au tempérament français... »
SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 274.
Prononc. et Orth. : [ ]. La majorité des dict. écrit chleuh. ROB. Suppl. 1970 traite séparément chleuh (Berbères) et chleuh ou schleu (qui désigne les Allemands). Noter que GUÉRIN 1892 écrit, s.v. chleuh : ,,Syn. de chellouh`` qu'il enregistre à côté de shellous ou chellaha. Étymol. et Hist. 1. 1866 Chellouh ling. et ethnol. (tribu du Maroc) (Lar. 19e); 1891 chleuh (Gde Encyclop.); 2. p. ext. a) 1914-18 chleuh « soldat des troupes territoriales » (arg. des soldats combattant au Maroc, ESN.); b) 1936 « frontalier parlant une langue autre que le français : comtois ou alsacien » (Esn., Dauzat ds Fr. mod., t. 16, p. 139); c) 1939 « personne allemande ou de langue allemande » (à Metz d'apr. Dauzat, loc. cit.); d) mai 1940 « militaire allemand » (Esn., Dauzat, loc. cit.). Empr. à l'ar. du Maroc : , plur. , nom d'une tribu du Maroc, , nom de leur lang. (Lang. Monde, p. 162). Mot introduit en France vers 1933 par des soldats ayant combattu au Maroc (pour les sens dér. sous 2, Dauzat, loc. cit.). Bbg. DAUZAT (A.). Pognon : fillette; chleuh : surnom des Allemands. Fr. Mod. 1948, t. 16, p. 138.
D'après Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française :
Pour en savoir plus : Les Bauche en Belgique
Dans Histoires insolites de la Grande Guerre, Julien Arbois relate que le mot « boche » pour désigner l’allemand s’impose avec autant de force que le vocable « poilu ». Il serait une simplification du mot « alboche, agglomérant les mots « allemand » et caboche » (dont n’est gardé que le « boche »).
L’expression est attestée depuis le milieu du XIXe siècle, tout comme l’expression « tête de bosh », employée en Alsace pour désigner une « tête de bois ». On la retrouve également dans le langage provençal, une « bocha » désignant une boule de bois utilisée dans des jeux de quilles. L’Allemand est une tête de bois, il est borné et teigneux. L’expression, largement utilisée par les soldats dès la première guerre franco-prussienne, se répand rapidement dans le langage populaire.
Des explications similaires sur « boche » sont apportées sur le site Arte dans le cadre du magazine karambolage qui si’ntéresse également au mot « chleuh » :
Natacha Potier, dans Dix-sept regards sur le Maroc rappelle que les militaires français venant du Maroc pour se battre en France en 1914-1918 ont introduit le mot « chleuh » pour désigner les Allemands, par extension, les « ennemis ».
Pour finir, nous vous laissons parcourir les définitions apportées dans le Dictionnaire informatisé de la langue française :
A. Propre aux populations berbères du Maroc occidental, à leur langue, à leur culture, à leur territoire. Les ânes chleuhs de l'Atlas (MORAND, Air indien, 1932, p. 114).
Emploi subst. Soldat des troupes territoriales de 1914-1918.
B. Fam., péj. Allemand, allemande. Un avion chleuh. Pou chleu. Pou au dos marqué d'une « croix de fer ».
Pris subst. Allemand, notamment soldat allemand des troupes d'occupation :
« ... le nazisme je ne suis ni pour ni contre : avec les Chleuhs ça peut réussir, mais ça ne convient pas au tempérament français... »
SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 274.
Prononc. et Orth. : [ ]. La majorité des dict. écrit chleuh. ROB. Suppl. 1970 traite séparément chleuh (Berbères) et chleuh ou schleu (qui désigne les Allemands). Noter que GUÉRIN 1892 écrit, s.v. chleuh : ,,Syn. de chellouh`` qu'il enregistre à côté de shellous ou chellaha. Étymol. et Hist. 1. 1866 Chellouh ling. et ethnol. (tribu du Maroc) (Lar. 19e); 1891 chleuh (Gde Encyclop.); 2. p. ext. a) 1914-18 chleuh « soldat des troupes territoriales » (arg. des soldats combattant au Maroc, ESN.); b) 1936 « frontalier parlant une langue autre que le français : comtois ou alsacien » (Esn., Dauzat ds Fr. mod., t. 16, p. 139); c) 1939 « personne allemande ou de langue allemande » (à Metz d'apr. Dauzat, loc. cit.); d) mai 1940 « militaire allemand » (Esn., Dauzat, loc. cit.). Empr. à l'ar. du Maroc : , plur. , nom d'une tribu du Maroc, , nom de leur lang. (Lang. Monde, p. 162). Mot introduit en France vers 1933 par des soldats ayant combattu au Maroc (pour les sens dér. sous 2, Dauzat, loc. cit.). Bbg. DAUZAT (A.). Pognon : fillette; chleuh : surnom des Allemands. Fr. Mod. 1948, t. 16, p. 138.
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