Question d'origine :
Ca marche !!
je prépare le téléthon de 2016 et j'aurais voulu"savoir" qu'elle serai l'histoire de la tour qui se situe au bout nord de la rue Chazière à la limite de Lyon 4 & Caluire !
à proximité, il y a un petit jardin public ,dans lequel la tour se trouve incluse .
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 08/12/2015 à 09h43
Bonjour,
L'édifice que vous situez "au bout nord de la rue Chazière" se trouve plus précisément à l'extrémité de l'impasse Chazière, dans l'enceinte d'une grande propriété qui a appartenu à une congrégation de religieuses: Les filles de la charité (plus connues sous le nom de Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul), c'est ce que nous apprends un Plan de secteur de 1920 consulté sur le site des Archives Municipales de Lyon.
Les filles de la charité
Les filles de la charité, plus connues aujourd’hui sous le nom de sœurs de Saint-Vincent – de Paul, n’étaient pas inconnues à Lyon. Elles étaient établies dans trois paroisses de la ville, dans celle d’Ainay, rue Neuve – de- la –Charité, dans celle de saint Paul, rue Bourgneuf, et dans celle de Saint Pierre le vieux, rue de la trinité. Elles étendaient encore leurs soins aux paroisses de Sainte-Croix et de Saint Georges.
Leur occupation était, alors comme aujourd’hui, de secourir les pauvres et de servir les pauvres malades, à qui elles fournissaient les médicaments nécessaires.
Source : Les anciens couvents de Lyon (exemplaire de la BML dans la base Gallica de la BNF)
Nous n'avons pas trouvé d'écrits sur l'histoire de cette propriété si ce n’est un article du Figaro daté du 24 février 1987. Intitulé «Le puits belvédère de l’impasse Chazière », celui- ci décrit en introduction la géographie urbaine de la Croix Rousse avant de s'attarder sur "ce coin de ville" formé par l'impasse, et surtout sur la construction qui s’élève au dessus du paysage "que l'on suppose être un belvédère». Nous reproduisons intégralement cet article accessible également sur la base Photographes en Rhône-Alpes
«Le puits belvédère de l’impasse Chazière »
La ville sur la colline de la Croix Rousse est une surface insolite, couverte de surprises, de mélanges architecturaux les plus divers. Sur les pentes qui dégoulinent dans la presqu'île, le hasard, et lui seul, peut sauver l'étranger perdu dans les traboules sur des étages de rues étroites. Le plateau, bourgeois et confortable, rassure. Les campagnes immobilières vont bon train, le grand boulevard facilite bien les choses... il fait clair entre les platanes des larges trottoirs. Plus loin, quand on plonge dans le quartier d'Hénon, la géographie urbaine se complique. A droite ou à gauche, suivant la situation, on risque de déraper sur un parcours non-stop de paquets d'immeubles en direction de Caluire-et-Cuire. Tout droit par contre, quand la principale artère balance insidieusement le promeneur, les culs-de-sac n'en finissent plus de casser net la descente en direction des quais de Saône. La, on découvre quelques pavillons, de banlieue encadrés par des pavillons de banlieue dans une banlieue récente de vieux immeubles. Architecture typique des années 1950-60. Image parfois désastreuse d'une logique apparue après la deuxième guerre mondiale. On ne parle pas d'urbanisme dans ce secteur restreint au Sud du cimetière de la Croix Rousse. Seule la rue Chazière rattache ce coin de ville à l'ensemble des lyonnais. Et encore, il ne faut pas se tromper de direction. Si l'on prend celle du Nord, c'est cuit et recuit. Un long mur, comme une terrasse provençale, laisse courir le regard jusqu'aux berges, ou ce qu'il en reste quand une résidence close ne vient pas fermer le décor fluvial. Mais le mur reste, barrière physique et décrépite à notre promenade. Petit mur pourtant, comme un paravent indiscret qui laisse envisager les suites d'une belle tête. Celles d'un belvédère. Ou ce que l'on suppose être un belvédère. Un cylindre de pierres de Villebois, posé au siècle passé pour surveiller les alentours d'une grande propriété appartenant à une congrégation de religieuses. Le site est inscrit au patrimoine foncier de la municipalité qui ne semble pas se précipiter pour en faire un véritable parc de ville. Son balcon de garde offre une prise garantie aux alpinistes du dimanche, et une ouverture généreuse pour visiter l'intérieur de cette tour. Visite rapide, rien à voir, seulement l'étendue de l'Ouest lyonnais que n'importe quelle HLM des alentours peut offrir. Le belvédère perd alors toute sa valeur pour retrouver sa véritable identité, celle d'une construction à l'architecture militaire que l'on situerait plus sérieusement dans l'un des quinze forts qui entourent la ville. Seulement voilà, sur sa façade Nord, au pied de ce que l'on peut comparer à un goulot de bouteille de bière, les employés du service foncier de la municipalité ont fermé la seule entrée du rez de chaussée. Une entrée qui ne distribue pas seulement les étages, mais donne aussi accès au puits artésien dont se servaient les religieuses. Une confrontation d'utilités très rare dans le monde de l'architecture publique. Un élément du décor urbain que l'on se surprend à vouloir protéger.
Source : "Le puits-belvédère de l'impasse Chazière" in Lyon Figaro, 24 février 1987, p.8
Pour aller plus loin :
- La colline de la Croix Rousse
L'édifice que vous situez "au bout nord de la rue Chazière" se trouve plus précisément à l'extrémité de l'impasse Chazière, dans l'enceinte d'une grande propriété qui a appartenu à une congrégation de religieuses: Les filles de la charité (plus connues sous le nom de Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul), c'est ce que nous apprends un Plan de secteur de 1920 consulté sur le site des Archives Municipales de Lyon.
Les filles de la charité, plus connues aujourd’hui sous le nom de sœurs de Saint-Vincent – de Paul, n’étaient pas inconnues à Lyon. Elles étaient établies dans trois paroisses de la ville, dans celle d’Ainay, rue Neuve – de- la –Charité, dans celle de saint Paul, rue Bourgneuf, et dans celle de Saint Pierre le vieux, rue de la trinité. Elles étendaient encore leurs soins aux paroisses de Sainte-Croix et de Saint Georges.
Leur occupation était, alors comme aujourd’hui, de secourir les pauvres et de servir les pauvres malades, à qui elles fournissaient les médicaments nécessaires.
Source : Les anciens couvents de Lyon (exemplaire de la BML dans la base Gallica de la BNF)
Nous n'avons pas trouvé d'écrits sur l'histoire de cette propriété si ce n’est un article du Figaro daté du 24 février 1987. Intitulé «
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La ville sur la colline de la Croix Rousse est une surface insolite, couverte de surprises, de mélanges architecturaux les plus divers. Sur les pentes qui dégoulinent dans la presqu'île, le hasard, et lui seul, peut sauver l'étranger perdu dans les traboules sur des étages de rues étroites. Le plateau, bourgeois et confortable, rassure. Les campagnes immobilières vont bon train, le grand boulevard facilite bien les choses... il fait clair entre les platanes des larges trottoirs. Plus loin, quand on plonge dans le quartier d'Hénon, la géographie urbaine se complique. A droite ou à gauche, suivant la situation, on risque de déraper sur un parcours non-stop de paquets d'immeubles en direction de Caluire-et-Cuire. Tout droit par contre, quand la principale artère balance insidieusement le promeneur, les culs-de-sac n'en finissent plus de casser net la descente en direction des quais de Saône. La, on découvre quelques pavillons, de banlieue encadrés par des pavillons de banlieue dans une banlieue récente de vieux immeubles. Architecture typique des années 1950-60. Image parfois désastreuse d'une logique apparue après la deuxième guerre mondiale. On ne parle pas d'urbanisme dans ce secteur restreint au Sud du cimetière de la Croix Rousse. Seule la rue Chazière rattache ce coin de ville à l'ensemble des lyonnais. Et encore, il ne faut pas se tromper de direction. Si l'on prend celle du Nord, c'est cuit et recuit. Un long mur, comme une terrasse provençale, laisse courir le regard jusqu'aux berges, ou ce qu'il en reste quand une résidence close ne vient pas fermer le décor fluvial. Mais le mur reste, barrière physique et décrépite à notre promenade. Petit mur pourtant, comme un paravent indiscret qui laisse envisager les suites d'une belle tête. Celles d'un belvédère. Ou ce que l'on suppose être un belvédère. Un cylindre de pierres de Villebois, posé au siècle passé pour surveiller les alentours d'une grande propriété appartenant à une congrégation de religieuses. Le site est inscrit au patrimoine foncier de la municipalité qui ne semble pas se précipiter pour en faire un véritable parc de ville. Son balcon de garde offre une prise garantie aux alpinistes du dimanche, et une ouverture généreuse pour visiter l'intérieur de cette tour. Visite rapide, rien à voir, seulement l'étendue de l'Ouest lyonnais que n'importe quelle HLM des alentours peut offrir. Le belvédère perd alors toute sa valeur pour retrouver sa véritable identité, celle d'une construction à l'architecture militaire que l'on situerait plus sérieusement dans l'un des quinze forts qui entourent la ville. Seulement voilà, sur sa façade Nord, au pied de ce que l'on peut comparer à un goulot de bouteille de bière, les employés du service foncier de la municipalité ont fermé la seule entrée du rez de chaussée. Une entrée qui ne distribue pas seulement les étages, mais donne aussi accès au puits artésien dont se servaient les religieuses. Une confrontation d'utilités très rare dans le monde de l'architecture publique. Un élément du décor urbain que l'on se surprend à vouloir protéger.
Source : "Le puits-belvédère de l'impasse Chazière" in Lyon Figaro, 24 février 1987, p.8
Pour aller plus loin :
- La colline de la Croix Rousse
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