Question d'origine :
Bonjour à vous,
Comme beaucoup, je pense, je me pose des questions au sujet de cette dette des Etats qui grossit et dont les contribuables sont bien obligés d'être solidaires et je me posais la question de savoir si le texte suivant est un bon exemple pour l'éteindre et comment on pourrait l'appliquer à un niveau mondial.
"Dans un village qui vit du tourisme, il n'y a plus de touristes, à cause de la crise. Pour survivre, tout le monde emprunte à tout le monde. Plusieurs mois passent, misérables. Arrive enfin un touriste qui prend une chambre dans l'hôtel, qu'il paie avec un billet de 100 euros. Le touriste n'est pas plutôt monté à sa chambre que l'hôtelier court porter le billet chez le boucher à qui il doit justement cent euros. Le boucher va lui-même aussitôt porter le même billet au paysan qui l'approvisionne en viande; le paysan, à son tour se dépêche d'aller payer sa dette à la prostituée à laquelle il doit quelques «services». La prostituée va à l'hôtel pour rembourser à l'hôtelier les chambres qu'elle louait à l'heure. Comme elle dépose le billet de 100 € sur le comptoir, le touriste, qui venait dire à l'hôtelier qu'il devait repartir tout de suite, ramasse le billet et disparaît. Au total, chacun a payé sa dette; rien n'a été dépensé, ni gagné, ni perdu, par personne. Et plus personne dans le village n'a de dettes."
Merci de votre réponse et bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 30/01/2015 à 11h33
Bonjour,
Cette fable est extraite d’un article de Jacques Attali, qui l’a reprise lui-même sur le web, pour en tirer une morale économique. Sans être économistes, il nous semble au premier abord que la fable mêle économie politique, économie financière… et que le « circuit court » de ce petit village n’est guère transposable à l’économie mondialisée actuelle.
Nous remarquons cependant que la règle qu’énonce J. Attali à la fin de son article, reprise pour titre : « l'emprunt sert à investir, pas à consommer » est la première règle de gestion de l’argent public. Une collectivité publique n’a le droit d’emprunter que pour investir (pas pour payer les salaires par exemple). Tout emprunt est porté au compte d’investissement, jamais au compte de fonctionnement. Ce qu’on appelle dette publique doit donc être équilibré avec le patrimoine public. Ce n’est pas un tonneau des Danaïdes : la dette se transforme en patrimoine commun qui doit être comptabilisé dans l’avoir public.
Il est partant difficile de suivre J. Attali dans sa démonstration sur l’économie circulaire, justement parce qu’il y mêle la dette de l’Etat (l’hôtelier, pour lui). Si la « leçon d’économie » vaut pour « les institutions financières », elle ne vaut pas pour l’argent public qui a ses garde-fous. Pour ce qui concerne la fable simple qui représente un échange économique en circuit court, elle pousse à revenir aux fondamentaux non pas même de l’économie mais de l’ethnologie, avec les écrits de Marcel Mauss sur l’échange notamment.
Sur les bases de l’économie, L’Economie pour les nuls permet à tout un chacun de s’approprier les notions, principaux mécanismes et principaux débats.
Mais puisque votre préoccupation est la dette des Etats, cette récente réponse du Guichet peut vous guider dans votre réflexion. Comprendre la dette publique particulièrement «présente sous forme de débat l'ensemble des données et des points de vue sur l'endettement public. Il éclaire l'ensemble des questions que soulèvent la solvabilité des Etats et la maîtrise des dettes souveraines dans une économie globalisée et propose des pistes pour réduire le poids de l'endettement public. »
Des livres plus polémiques, comme Dette indigne !, où l’auteur prend position sur les solutions avancées par les uns et les autres, surtout au niveau européen, ou plus officiels comme le Rapport moral sur l’argent dans le monde (2014) qui concerne davantage l’économie financière mondiale, vous permettront de diversifier et approfondir votre réflexion.
Bonne journée.
Cette fable est extraite d’un article de Jacques Attali, qui l’a reprise lui-même sur le web, pour en tirer une morale économique. Sans être économistes, il nous semble au premier abord que la fable mêle économie politique, économie financière… et que le « circuit court » de ce petit village n’est guère transposable à l’économie mondialisée actuelle.
Nous remarquons cependant que la règle qu’énonce J. Attali à la fin de son article, reprise pour titre : « l'emprunt sert à investir, pas à consommer » est la première règle de gestion de l’argent public. Une collectivité publique n’a le droit d’emprunter que pour investir (pas pour payer les salaires par exemple). Tout emprunt est porté au compte d’investissement, jamais au compte de fonctionnement. Ce qu’on appelle dette publique doit donc être équilibré avec le patrimoine public. Ce n’est pas un tonneau des Danaïdes : la dette se transforme en patrimoine commun qui doit être comptabilisé dans l’avoir public.
Il est partant difficile de suivre J. Attali dans sa démonstration sur l’économie circulaire, justement parce qu’il y mêle la dette de l’Etat (l’hôtelier, pour lui). Si la « leçon d’économie » vaut pour « les institutions financières », elle ne vaut pas pour l’argent public qui a ses garde-fous. Pour ce qui concerne la fable simple qui représente un échange économique en circuit court, elle pousse à revenir aux fondamentaux non pas même de l’économie mais de l’ethnologie, avec les écrits de Marcel Mauss sur l’échange notamment.
Sur les bases de l’économie, L’Economie pour les nuls permet à tout un chacun de s’approprier les notions, principaux mécanismes et principaux débats.
Mais puisque votre préoccupation est la dette des Etats, cette récente réponse du Guichet peut vous guider dans votre réflexion. Comprendre la dette publique particulièrement «présente sous forme de débat l'ensemble des données et des points de vue sur l'endettement public. Il éclaire l'ensemble des questions que soulèvent la solvabilité des Etats et la maîtrise des dettes souveraines dans une économie globalisée et propose des pistes pour réduire le poids de l'endettement public. »
Des livres plus polémiques, comme Dette indigne !, où l’auteur prend position sur les solutions avancées par les uns et les autres, surtout au niveau européen, ou plus officiels comme le Rapport moral sur l’argent dans le monde (2014) qui concerne davantage l’économie financière mondiale, vous permettront de diversifier et approfondir votre réflexion.
Bonne journée.
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