Expression "Fais comme à Givors"
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 29/12/2015 à 17h56
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Question d'origine :
Bonjour, nous souhaiterions connaître l'origine de cette expression entendue à Lyon.
Bien cordialement.
Réponse du Guichet

Le Guichet du savoir s’était déjà penché sur le sujet en 2006. Voici deux articles parus dans Le Progrès en 2011, qui se penchent sur l’origine de cette expression :
(…) « Mais d'où provient-elle réellement ? Quelle est son origine ? Gaëlle Rivière, employée aux archives municipales de la Ville possède la réponse. « À force d'être questionnée là-dessus, j'ai été obligée de me renseigner », explique-t-elle.
Puisqu'aucun document n'évoque cette locution, c'est en recoupant des témoignages oraux que Gaëlle a pu remonter aux origines de l'expression. En 1885, sous la IIIe République, une loi est votée et institue la peine de relégation. Il s'agit d'une mesure qui envoie en Guyane des milliers de délinquants récidivistes dans les camps de Kourou. Une fois leur peine effectuée, les anciens condamnés ont interdiction de se rendre dans certains lieux de l'Hexagone listés par le gouvernement. Du coup, les localités s'empressent de tout faire pour apparaître sur cette fameuse liste. Le 18 janvier 1902, c'est ainsi l'ensemble de l'agglomération lyonnaise qui est interdite aux condamnés libérés. Toutes... Sauf la ville de Givors ! « Je pense qu'elle ne s'est pas prononcée assez vite », avance Gaëlle Rivière. Contre l'avis du conseil municipal, Givors devient une ville « ouverte », qui accueille les ex-détenus de retour de Guyane. Les interdits de séjour de la région affluent en masse. La ville a, du coup, la réputation d'être un lieu où les lois pouvaient être transgressées et où une certaine liberté de comportement pouvait régner. La formule s'est ensuite déclinée. Ainsi, on dit, « être garé à la Givordine », pour un stationnement hâtif, sans aucun respect des lignes d'emplacement. » (…)
« Réaction
Suite à notre article, sur l'expression « Fais comme à Givors » (édition du jeudi 25 août), l'un de nos lecteurs, Rémi Cuisinier, a souhaité réagir. « Habitant Brignais depuis 47 ans, j'ai souvent entendu l'expression « on fait comme à Givors » et j'ai questionné nombre de personnes plus âgées que moi et beaucoup m'on t dit que cela venait des jouteurs », écrit-il. En effet, il y a deux méthodes et deux championnats de France de joutes, « un avec la méthode lyonnaise et un avec la méthode givordine. Et Givors n'a jamais voulu faire comme Lyon », poursuit Rémi Cuisinier. Comme quoi l'expression, transmise à l'oral, n'a pas encore livré tous ses mystères. »
Ces articles sont consultables sur Europresse
Gilbert Salmon, dans Expressions familières du Lyonnais (2013) retient la seconde hypothèse : "à mettre en rapport avec le fait que Givors a emprunté pour ses joutes la méthode givordine où les embarcations se croisent sur leur droite respective - comme les trains - contrairement à la méthode lyonnaise où - comme les autos - elles se croisent sur leur gauche." Il cite des chroniques de 1945 et 1949 employant cette expression.
Le très fourni Dictionnaire des régionalismes de Rhône-Alpes paru en 2015 ne cite pas cette expression.
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