Question d'origine :
Bonsoir,
Les maîtres à penser de Le Corbusier étaient-ils bien les Frères Perret ? (Auguste et Gustave, chez qui il a commencé en 1908-09 comme apprenti)
Je vous remercie.
Bien cordialement.
Réponse du Guichet
Le 17/03/2016 à 15h45
Bonjour,
Il ressort de nos recherches que Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier a eu plusieurs maîtres à penser.
- « Il y a en France quelqu'un qui élabore véritablement l'architecture moderne », avait déclaré Le Corbusier en 1910 en Allemagne, lors de son séjour à l'agence Peter Behrens, tandis qu'il montrait une photographie d'un immeuble de rapport réalisé en 1903 par Auguste Perret et son frère cadet Gustave, rue Franklin à Paris.
source : Auguste Perret ou l'ordre du béton armé / Jean-Jacques Larrochelle Le Monde.fr | 13.12.2013
On peut effectivement dire que Auguste et Gustave Perret firent partie des maîtres à penser de Le Corbusier même si leurs relations n'ont pas toujours été au beau fixe. Lire cet extrait d'un document publié par Cité de l'architecture et du patrimoine :
A la mort de leur père en 1905, Auguste et Gustave s’associent à leur frère Claude et créent l’entreprise « Perret Frères, entreprise générale de travaux publics et particuliers, béton armé », qui devient en 1907 « Perret Frères, architectes, constructeurs, béton armé ». Dès 1905, la firme Perret est doublée d’une agence d’architecture qui la dirige effectivement.
Charles-Edouard Jeanneret (futur Le Corbusier) y fait un stage de quatorze mois en 1908-1909.
[...]
Le Corbusier a été élève de Perret, qui a beaucoup influencé sa conception de l’architecture. Pourtant, à partir de 1922, les relations entre les 2 hommes se détériorent : le collectionneur Paul Gaut approche Le Corbusier en vue de se faire construire une maison donnant sur le parc Montsouris, mais il change rapidement d’idée et confie le projet à Perret, ce qui contribue à la naissance d’une rivalité entre les deux hommes.
C’est à partir de ce moment qu’apparaît un point de divergence important, concernant la fenêtre : elle est longue et horizontale pour Le Corbusier, comme le montrent ces maquettes, alors qu’elle est nécessairement verticale pour Perret. Autre point de divergence : Perret laisse l’ossature lisible, alors qu’elle est généralement dissimulée chez Le Corbusier, dans un souci plastique.
Les deux architectes se confrontent par projets interposés : en 1926, ils s’inscrivent au concours pour le palais de la Société des Nation à Genève, premier test de réception de l’architecture moderne à l’échelle internationale. Le projet de Le Corbusier reçoit une prime de premier rang ex-aequo avec neuf autres projets (avant d’être éliminé pour des raisons techniques), alors que celui de Perret est écarté dès le premier tour. Le Corbusier y voit une première victoire de son architecture sur celle de son rival.
Mais la crise économique et la montée de la xénophobie poussent les deux architectes à faire front commun : le béton armé est associé au cosmopolitisme et au bolchevisme. Dans la foulée électorale de la victoire du Front populaire, des artistes des Beaux-arts et d’avant-garde s’unissent pour former l’association de l’Union pour l’art. Perret en est le président, Le Corbusier et Maillol en sont les deux vice-présidents.
Jusqu’à la fin, leur relation aura été marquée par un mélange explosif de divergences professionnelles et d’inimitié personnelle.
- Avant les frères Perret, on peut aussi citerCharles L'Eplattenier :
Charles L’Eplattenier fut le premier maître de Le Corbusier. Peintre et directeur de l’École d’art de La Chaux de Fonds, c’est lui qui orienta vers l’architecture le jeune adolescent que ses parents destinaient à la gravure des boîtiers de montre. C’est lui qui l’incita à aller à Paris, à Vienne…apprendre l’architecture et voir le monde.
Dans ses lettres, Le Corbusier lui fait part, scrupuleusement, de ses découvertes, révélant peu à peu l’acuité de son regard, développant sa culture. Guidé par son maître, la chrysalide sort de son cocon.
source : Lettres à Charles L'Eplattenier / Le Corbusier; édition établie, présentée et annotée par Marie-Jeanne Dumont, disponible à la Bibliothèque municipale de Lyon.
- Loin d'être l'autodidacte solitaire que veut la légende, Le Corbusier doit sa formation à l'enseignement de quelques maîtres avec lesquels ses relations ont été assez intenses pour se prolonger sous forme épistolaire. Après le peintre Ch. L'Eplattenier et l'architecte A. Perret, l'écrivain suisseWilliam Ritter (1867-1955) aura été le troisième de ces maîtres, initiant le jeune homme au métier d'écrire, aux subtilités de la langue française et aux humanités classiques.
source : Correspondance croisée, 1910-1955 / Le Corbusier, William Ritter; édition établie, présentée et annotée par Marie-Jeanne Dumont
Bonne journée.
Il ressort de nos recherches que Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier a eu plusieurs maîtres à penser.
- « Il y a en France quelqu'un qui élabore véritablement l'architecture moderne », avait déclaré Le Corbusier en 1910 en Allemagne, lors de son séjour à l'agence Peter Behrens, tandis qu'il montrait une photographie d'un immeuble de rapport réalisé en 1903 par Auguste Perret et son frère cadet Gustave, rue Franklin à Paris.
source : Auguste Perret ou l'ordre du béton armé / Jean-Jacques Larrochelle Le Monde.fr | 13.12.2013
On peut effectivement dire que Auguste et Gustave Perret firent partie des maîtres à penser de Le Corbusier même si leurs relations n'ont pas toujours été au beau fixe. Lire cet extrait d'un document publié par Cité de l'architecture et du patrimoine :
A la mort de leur père en 1905, Auguste et Gustave s’associent à leur frère Claude et créent l’entreprise « Perret Frères, entreprise générale de travaux publics et particuliers, béton armé », qui devient en 1907 « Perret Frères, architectes, constructeurs, béton armé ». Dès 1905, la firme Perret est doublée d’une agence d’architecture qui la dirige effectivement.
Charles-Edouard Jeanneret (futur Le Corbusier) y fait un stage de quatorze mois en 1908-1909.
[...]
Le Corbusier a été élève de Perret, qui a beaucoup influencé sa conception de l’architecture. Pourtant, à partir de 1922, les relations entre les 2 hommes se détériorent : le collectionneur Paul Gaut approche Le Corbusier en vue de se faire construire une maison donnant sur le parc Montsouris, mais il change rapidement d’idée et confie le projet à Perret, ce qui contribue à la naissance d’une rivalité entre les deux hommes.
C’est à partir de ce moment qu’apparaît un point de divergence important, concernant la fenêtre : elle est longue et horizontale pour Le Corbusier, comme le montrent ces maquettes, alors qu’elle est nécessairement verticale pour Perret. Autre point de divergence : Perret laisse l’ossature lisible, alors qu’elle est généralement dissimulée chez Le Corbusier, dans un souci plastique.
Les deux architectes se confrontent par projets interposés : en 1926, ils s’inscrivent au concours pour le palais de la Société des Nation à Genève, premier test de réception de l’architecture moderne à l’échelle internationale. Le projet de Le Corbusier reçoit une prime de premier rang ex-aequo avec neuf autres projets (avant d’être éliminé pour des raisons techniques), alors que celui de Perret est écarté dès le premier tour. Le Corbusier y voit une première victoire de son architecture sur celle de son rival.
Mais la crise économique et la montée de la xénophobie poussent les deux architectes à faire front commun : le béton armé est associé au cosmopolitisme et au bolchevisme. Dans la foulée électorale de la victoire du Front populaire, des artistes des Beaux-arts et d’avant-garde s’unissent pour former l’association de l’Union pour l’art. Perret en est le président, Le Corbusier et Maillol en sont les deux vice-présidents.
Jusqu’à la fin, leur relation aura été marquée par un mélange explosif de divergences professionnelles et d’inimitié personnelle.
- Avant les frères Perret, on peut aussi citer
Charles L’Eplattenier fut le premier maître de Le Corbusier. Peintre et directeur de l’École d’art de La Chaux de Fonds, c’est lui qui orienta vers l’architecture le jeune adolescent que ses parents destinaient à la gravure des boîtiers de montre. C’est lui qui l’incita à aller à Paris, à Vienne…apprendre l’architecture et voir le monde.
Dans ses lettres, Le Corbusier lui fait part, scrupuleusement, de ses découvertes, révélant peu à peu l’acuité de son regard, développant sa culture. Guidé par son maître, la chrysalide sort de son cocon.
source : Lettres à Charles L'Eplattenier / Le Corbusier; édition établie, présentée et annotée par Marie-Jeanne Dumont, disponible à la Bibliothèque municipale de Lyon.
- Loin d'être l'autodidacte solitaire que veut la légende, Le Corbusier doit sa formation à l'enseignement de quelques maîtres avec lesquels ses relations ont été assez intenses pour se prolonger sous forme épistolaire. Après le peintre Ch. L'Eplattenier et l'architecte A. Perret, l'écrivain suisse
source : Correspondance croisée, 1910-1955 / Le Corbusier, William Ritter; édition établie, présentée et annotée par Marie-Jeanne Dumont
Bonne journée.
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