Histoire du couvent de la rue Joliot Curie
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 11/04/2016 à 19h02
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Question d'origine :
Bonjour,
Quelle est l'histoire de cet ensemble immobilier dont le couvent et la chapelle de la rue Joliot Curie, aujourd'hui rénovés et transformés en appartements ?
Il y eut diverses appellations dont la maison du diable, les folies Guyot, avant d'être transformé en couvent par Elise Rivet.
Merci pour vos recherches.
Bien cordialement
Olivier Elsener
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 14/04/2016 à 14h14
La rue Joliot Curie porte le nom de Frédéric Joliot (1900-1958) et son épouse Irène Curie (1897-1956), physiciens, seulement depuis le 2 mars 1959 (dél. Conseil municipal). Antérieurement cette voie portait le nom de chemin de l’Etoile d’Alaï.
Cette longue rue est sur un des anciens tracés menant de la ville vers l’ouest ; elle porta longtemps le nom de chemin de Grézieux-la Varenne (commune située au-delà de Tassin-la-Demi-Lune vers l’ouest) (…)Dans : Lyon pas à pas, tome 1 / Jean Pelletier
Sur ce site, on peut lire que l’appellation de la maison construite au XVIIe siècle était « les folies Guichot » du nom de son propriétaire.
Dans notes et documents pour servir à l’histoire de Lyon par A. Péricaud, édité en 1838, il est question de Jean Guichot :
Fils du négociant de Lyon qui construisit la maison de campagne située aux Massues, connue sous le nom de Folies Guichot, dessinateur pour la fabrique des étoffes de soie, puis receveur des droits d’aides et octrois à la porte de Serin, né le 20 avril 1719, mort le 10 juin 1785, auteur de l’Almanach puce, n° 1 et n° 2 qui parurent en 1784-1785 (…)
Cet extrait et la suite de l’article sont consultables en ligne dans Google livres
(…) L’agrégé de Lettres qu’est Edouard Herriot se passionne pour l’antiquité de sa ville et c’est lui qui se décide à faire des fouilles archéologiques dans l’ancienne capitale des Gaules. Il achète en 1933 le terrain à côté du collège des Minimes où les plans du XIXe siècle indiquent des ruines et même la mention : « ancien amphithéâtre ». Les religieuses de la congrégation du Saint-Sacrement deviennent en échange propriétaires du tènement du château du Diable, situé rue Joliot-Curie ; elles en sont toujours les propriétaires mais elles sont remplacées après 1950 par l’institution Notre-Dame vouée à l’éducation de jeunes en difficulté. Leur supérieure, la mère Elisabeth Rivet, sera une héroïne de la Résistance et mourra en déportation. Les fouilles entreprises ne trouvent pas l’amphithéâtre mais le théâtre, l’odéon et un monument pris longtemps et par erreur pour le temple de Cybèle. L’imprimeur Amable Audin sera, surtout après la guerre, l’âme de ces fouilles qui nécessiteront 170 000 m3 de déblais (…)
Extrait de Lyon, connaître son arrondissement le 5e / Jean Pelletier, éd. 2001
Le Dictionnaire historique de Lyon consacre une notice à Elise Rivet. Quelques extraits :
(…) Elle entre le 8 décembre 1912 au noviciat du refuge de Notre-Dame de la Compassion, congrégation fondée en 1841 par Clémence Morel et installée au n° 8 de la rue de l’Antiquaille. Cette congrégation s’occupe de jeunes filles en difficulté, placées par l’autorité judiciaire ou par leurs parents. (…) La congrégation déménage en 1937. Durant l’Occupation, le couvent sert de cache d’armes, d’asile aux résistants, aux juifs, aux réfractaires du Service du travail obligatoire (STO) et mère Elisabeth devient agent de liaison du mouvement Combat. (…)
Nous avons fait des recherches, d’une part dans différents ouvrages consacrés aux légendes, mystères de Lyon et d’autre part dans ceux consacrés au couvent Notre-Dame de la Compassion qui expliquerait l’appellation « maison du diable » ou « couvent du diable », mais sans succès dans le temps imparti.
Par contre, 2 articles, au moins, du Progrès sont consacrés au « château du diable »
Article du 1er août 2010 : Une bâtisse austère rebaptisée le « château du diable » :
Au XVIIIe siècle, le soyeux Jean Guichot se fait construire une maison de campagne aux Battières et l’appelle « Folies Guichot ». A la Révolution, les « Folies Guichot » devenues « château des Battières » sont habitées par un noble et sa fille, veuve sans enfant. Ils sont arrêtés sous la Terreur et, dit-on, guillotinés place des Terreaux, ne laissant pas d’héritier.
La bâtisse reste vide de nombreuses années. Mais, quelle n’est pas la stupéfaction des habitants d’y voir de la lumière la nuit, de la fumée le jour, d’y entendre d’étranges bruits. Alors la légende s’établit : ce ne pouvait être que le diable… En fait, cette maison abandonnée était devenue le repaire de faux-monnayeur et contrebandiers ! Pendant longtemps aucun acquéreur ne voulut en braver la sinistre réputation ; ce sont finalement des religieuses qui s’y installent (…)
L’article du 27 novembre 2002, page 23 a pour titre : Le château du diable, entre légende et réalité. Quelques extraits :
(…) Mais la légende était tenace, pendant près de cent ans, ce qui était devenu le couvent Bon-Pasteur fut surnommé « Le couvent du diable ».
On dit aussi que le « malin » y trouva un adversaire à sa mesure, un certain abbé Vainney, qui allait devenir le Curé d’Ars. Il était à cette époque vicaire à Ecully et serait venu faire le catéchisme aux enfants accueillis par les sœurs. Le couvent Bon-Pasteur devint « La Compassion » du nom des religieuses qui s’y installèrent en 1937, ayant dû quitter leur monastère de Fourvière où s’ouvraient des chantiers de fouilles.
Dans la bâtisse considérablement agrandie, cette congrégation s’occupait alors d’œuvres d’éducation pour jeunes filles (…)
Si vous êtes abonné à la bibliothèque, ces articles de presse sont consultables en ligne dans la base Europresse.
Pour en savoir plus, vous pourriez vous adresser notamment aux Archives municipales de Lyon.
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