Question d'origine :
Bonjour,
je cherche sans succès un livre consacré à Monaco en 1945 libéré par les FTP-F qui aurait pu devenir une " république rouge " si Raymond Aubrac n'était pas fermement intervenu.
J'ai un très vague souvenir du titre type Monaco, république rouge des poissonniers et des croupiers ; c'est un livre sorti de mémoire au milieu des années 90...
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/06/2016 à 10h23
Bonjour,
Le 3 septembre 1944, Monaco est libérée de l’Occupation allemande par les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).
Au début de septembre 1944, les Alliés sont aux portes de Monaco. […]
Mais ce sont huit cents maquisards de la brigade Saint Just qui s’emparent de Monaco le 3 septembre. Dans les heures qui suivent, un Comité de libération sort de l’ombre, présidé par un communiste ! […]
Tout au long du mois de septembre 1944, les maquisards communistes vont diriger de fait la principauté avec la bénédiction du ministre Roublot, qui a beaucoup à se faire pardonner. Monaco n’échappe pas aux excès de l’épuration. Les communistes monégasques vont même tenter de déposer le prince Louis II pour instaurer une République socialiste ! Ils en seront dissuadés par les dirigeants communistes des Alpes-Maritimes, plus raisonnables.
Monaco : le rocher des Grimaldi / Frédéric Laurent
Toutefois, il semble que Raymond Aubrac n’ait pas été opposé à l’annexion de la principauté de Monaco à la France !
Lors de sa rencontre avec le général de Gaulle, Raymond Aubrac n’avait pas manqué d’évoquer la situation instable dans la principauté de Monaco. […]
Raymond Aubrac a réglé rapidement la situation lors d’une entrevue avec Emile Roblot : si ce dernier, maintenu à son poste grâce aux autorités allemandes alors même que Pierre Laval avait décidé de son remplacement, souhaitait réellement éviter un conflit sanglant entre Français, il lui fallait s’éloigner de la principauté et laisser son administration aux mains du commandant Giraudet, commissaire de la République française à Monaco. Ayant obtenu l’accord de Roblot, Raymond Aubrac apprit avec une certaine surprise quelques jours plus tard que le prince Louis avait demandé aux autorités militaires américaines le rattachement de la principauté aux Etats-Unis. Avec sagesse, le général Frederick avait répondu qu’une telle décision n’était pas de sa compétence. Raymond Aubrac eut alors une profonde envie d’annexer Monaco, mais il lui parut plus sage de soumettre cette question au général de Gaulle. Et lors d’une réunion des commissaires de la République, il lui posa la question d’un changement de statut de la principauté. La réponse du général ne manque pas de lui faire regretter son légalisme excessif : « Si vous l’aviez fait sans me le dire, je vous aurais blâmé officiellement mais approuvé personnellement. Vous me demandez l’autorisation, je dois vous la refuser. »
Raymond Aubrac : résister, reconstruire, transmettre / Pascal Convert
Ce qui est confirmé par ses mémoires :
Dans ce département des Alpes-Maritimes, la principauté de Monaco posait des problèmes. […]
Pourtant, le prince Louis et le ministre d’Etat Roblot demandèrent au général Frederick d’accueillir la principauté comme un protectorat des Etats-Unis. Le général américain déclina, m’a-t-on dit, cette offre flatteuse avec les remerciements qui convenaient. La Résistance monégasque, bien organisée et dirigée par le commandant Giraudet, souhaitait quant à elle qu’on mît fin au statut de la principauté et, sur la base d’une description détaillée des circonstances locales, me proposa de l’annexer purement et simplement. Je commis ici une erreur. J’avais ce dossier dans ma serviette lors d’une des réunions de commissaires de la République que convoquait le général de Gaulle et je lui soumis la proposition : « Si vous l’aviez fait sans me le dire, je vous aurais blâmé officiellement, mais approuvé personnellement. Vous me demandez l’autorisation, je dois vous la refuser. »
Où la mémoire s’attarde / Raymond Aubrac
Malgré nos recherches, nous n’avons pas retrouvé l’ouvrage qui vous intéresse !
Nous vous présentons tout de même divers ouvrages, aperçus lors de nos recherches, qui traitent de ce sujet :
• Monaco sous l’Occupation / Pierre Abramovici
• Horreur ! Les cocos s’emparent de Monaco : un épisode méconnu de la Libération / Pierre Abramovici
• Un rocher bien occupé : Monaco pendant la guerre 1939-1945 / Pierre Abramovici
• La grande Histoire de la Seconde Guerre mondiale : 02 Octobre 1943 à Octobre 1946 / Pierre Montagnon
• Les maquis de la libération : 1939-1945 / Pierre Montagnon
• Résistance et politique sous la IVe République / Bernard Lachaise, O. Wieviorka, Christian Delporte, François Audigier et al.
Bonne lecture
Le 3 septembre 1944, Monaco est libérée de l’Occupation allemande par les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).
Au début de septembre 1944, les Alliés sont aux portes de Monaco. […]
Mais ce sont huit cents maquisards de la brigade Saint Just qui s’emparent de Monaco le 3 septembre. Dans les heures qui suivent, un Comité de libération sort de l’ombre, présidé par un communiste ! […]
Tout au long du mois de septembre 1944, les maquisards communistes vont diriger de fait la principauté avec la bénédiction du ministre Roublot, qui a beaucoup à se faire pardonner. Monaco n’échappe pas aux excès de l’épuration. Les communistes monégasques vont même tenter de déposer le prince Louis II pour instaurer une République socialiste ! Ils en seront dissuadés par les dirigeants communistes des Alpes-Maritimes, plus raisonnables.
Monaco : le rocher des Grimaldi / Frédéric Laurent
Toutefois, il semble que Raymond Aubrac n’ait pas été opposé à l’annexion de la principauté de Monaco à la France !
Lors de sa rencontre avec le général de Gaulle, Raymond Aubrac n’avait pas manqué d’évoquer la situation instable dans la principauté de Monaco. […]
Raymond Aubrac a réglé rapidement la situation lors d’une entrevue avec Emile Roblot : si ce dernier, maintenu à son poste grâce aux autorités allemandes alors même que Pierre Laval avait décidé de son remplacement, souhaitait réellement éviter un conflit sanglant entre Français, il lui fallait s’éloigner de la principauté et laisser son administration aux mains du commandant Giraudet, commissaire de la République française à Monaco. Ayant obtenu l’accord de Roblot, Raymond Aubrac apprit avec une certaine surprise quelques jours plus tard que le prince Louis avait demandé aux autorités militaires américaines le rattachement de la principauté aux Etats-Unis. Avec sagesse, le général Frederick avait répondu qu’une telle décision n’était pas de sa compétence. Raymond Aubrac eut alors une profonde envie d’annexer Monaco, mais il lui parut plus sage de soumettre cette question au général de Gaulle. Et lors d’une réunion des commissaires de la République, il lui posa la question d’un changement de statut de la principauté. La réponse du général ne manque pas de lui faire regretter son légalisme excessif : « Si vous l’aviez fait sans me le dire, je vous aurais blâmé officiellement mais approuvé personnellement. Vous me demandez l’autorisation, je dois vous la refuser. »
Raymond Aubrac : résister, reconstruire, transmettre / Pascal Convert
Ce qui est confirmé par ses mémoires :
Dans ce département des Alpes-Maritimes, la principauté de Monaco posait des problèmes. […]
Pourtant, le prince Louis et le ministre d’Etat Roblot demandèrent au général Frederick d’accueillir la principauté comme un protectorat des Etats-Unis. Le général américain déclina, m’a-t-on dit, cette offre flatteuse avec les remerciements qui convenaient. La Résistance monégasque, bien organisée et dirigée par le commandant Giraudet, souhaitait quant à elle qu’on mît fin au statut de la principauté et, sur la base d’une description détaillée des circonstances locales, me proposa de l’annexer purement et simplement. Je commis ici une erreur. J’avais ce dossier dans ma serviette lors d’une des réunions de commissaires de la République que convoquait le général de Gaulle et je lui soumis la proposition : « Si vous l’aviez fait sans me le dire, je vous aurais blâmé officiellement, mais approuvé personnellement. Vous me demandez l’autorisation, je dois vous la refuser. »
Où la mémoire s’attarde / Raymond Aubrac
Malgré nos recherches, nous n’avons pas retrouvé l’ouvrage qui vous intéresse !
Nous vous présentons tout de même divers ouvrages, aperçus lors de nos recherches, qui traitent de ce sujet :
• Monaco sous l’Occupation / Pierre Abramovici
• Horreur ! Les cocos s’emparent de Monaco : un épisode méconnu de la Libération / Pierre Abramovici
• Un rocher bien occupé : Monaco pendant la guerre 1939-1945 / Pierre Abramovici
• La grande Histoire de la Seconde Guerre mondiale : 02 Octobre 1943 à Octobre 1946 / Pierre Montagnon
• Les maquis de la libération : 1939-1945 / Pierre Montagnon
• Résistance et politique sous la IVe République / Bernard Lachaise, O. Wieviorka, Christian Delporte, François Audigier et al.
Bonne lecture
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