Question d'origine :
je cherche un téléfilm tourné à Autun(années 90?) racontant l'histoire d'un notable dont la femme est menacée....
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/08/2016 à 15h18
Bonjour
Ce téléfilm pourrait être Le Squale :
Dans une petite ville de province, à la suite d'une affaire judiciaire gênante pour un notable, un juge intègre et austère et sa jeune femme, fantasque et romanesque, voient leur vie basculer...
En effet, il a été tourné à Autun :
Vous revenez dans l’Autunois que vous connaissez, notamment par les Fêtes du livre de 2008 et 2010 d’Autun auxquelles vous avez participé ?
J’ai eu la chance effectivement de venir dédicacer mes ouvrages de poèmes aux Salon du livre d’Autun. Mais j’ai surtout tourné un remarquable téléfilm, entièrement tourné à Autun, qui s’appelait Le Squale, un film de suspense.
Diffusé sur Antenne 2 en 1991, ce film piquait la petite bourgeoisie provinciale ?
Oui, je jouais d’ailleurs la femme d’un juge d’une petite ville de province, un film très noir, dans lequel je finissais en fauteuil roulant. Le Squale avait été nominé à l’époque pour les 7 d’Or. Et Autun possède un très beau théâtre dans lequel j’aimerais vraiment jouer un jour.
Grâce de Capitani cuisine les mots / Eric Dujardin (in Le journal de Saône-et-Loire)
Les adaptateurs du roman, Claude Barma et André Brunelin, ont su préserver la très originale et ingénieuse mécanique du suspense mise au point par Coatmeur avec une minutie d'horloger. Ils ont changé le cadre géographique - l'Aubrac a fait place au Morvan, - transformé un personnage de conducteur de bus sympathique en menace supplémentaire et modifié la fin. Mais ils n'ont pas touché à l'essentiel : au double mouvement presque symétrique des personnages, à ce lent dérèglement du réel qui confine bientôt au fantastique ou au surnaturel et qui pousse peu à peu la trop belle madame Maury vers la peur et la folie ; aux deux temps subtilement enchaînés de l'intrigue.
Il appartenait au réalisateur d'instiller la vie et de distiller l'angoisse. Claude Boissol a parfaitement rempli les deux termes de ce contrat. Pour faire face au premier, il a composé une distribution d'une grande pertinence. Sans doute le choix de Grace de Capitani, une actrice qui s'est illustrée essentiellement dans la comédie, a-t-il de quoi surprendre au prime abord. Mais c'est oublier que Claude Boissol, qui l'avait dirigée tout au long des deux séries d'" Espionne et tais-toi ", où elle jouait la pétulante et savoureuse Agnès, était bien placé pour savoir que le registre de cette comédienne était bien plus étendu que ses rôles ne l'avaient jusqu'ici laissé supposer. Qu'elle interprète la bourgeoise choyée étouffant dans le carcan d'une vie trop réglée et tentée par le rêve de l'aventure (Djakarta...) ou la victime traquée par un persécuteur improbable mais omniscient, l'une ou l'autre face de la belle Séverine, elle le fait avec la justesse requise, la grâce un peu frivole ou la tension un peu hagarde qui conviennent.
En face d'elle, Jean-Claude Dauphin incarne le juge Maury, un notable de province d'une intégrité absolue, piégé par son seul talon d'achille : la passion exclusive qu'il voue à sa jeune femme. Pour cet homme rigoriste (dont l'univers façonné d'habitudes et de certitudes est évoqué avec une belle économie de moyens par une suite brève de séquences : la sortie de la messe, les achats rituels chez le pâtissier, le repas dominical...), ce manquement n'est que le prélude d'une véritable descente aux enfers, et aux pires : aux enfers intérieurs. Jean-Claude Dauphin y fait une composition saisissante dont on ne mesure véritablement la finesse et l'intelligence qu'au retournement final.
Pour faire face au second terme du contrat, Claude Boissol a su donner un rythme différent aux deux temps de son film : rapide, elliptique, serré dans la première partie, plus coulé, plus doucereux dans la seconde. Et, dans cette dernière, il a dû rendre le suspense de plus en plus oppressant grâce à la maestria déployée dans la conduite des scènes-clés et à un sens très aigu du " timing ". Le résultat est un policier du dimanche soir d'une qualité peu commune.
Le Squale : A2, 20h45, Descente aux enfers (7 avril 1991) / Jacques Baudou (in Le Monde) / Site officiel de Jean-Francois Coatmeur
Bonne journée
Ce téléfilm pourrait être Le Squale :
Dans une petite ville de province, à la suite d'une affaire judiciaire gênante pour un notable, un juge intègre et austère et sa jeune femme, fantasque et romanesque, voient leur vie basculer...
En effet, il a été tourné à Autun :
Vous revenez dans l’Autunois que vous connaissez, notamment par les Fêtes du livre de 2008 et 2010 d’Autun auxquelles vous avez participé ?
J’ai eu la chance effectivement de venir dédicacer mes ouvrages de poèmes aux Salon du livre d’Autun. Mais j’ai surtout tourné un remarquable téléfilm, entièrement tourné à Autun, qui s’appelait Le Squale, un film de suspense.
Diffusé sur Antenne 2 en 1991, ce film piquait la petite bourgeoisie provinciale ?
Oui, je jouais d’ailleurs la femme d’un juge d’une petite ville de province, un film très noir, dans lequel je finissais en fauteuil roulant. Le Squale avait été nominé à l’époque pour les 7 d’Or. Et Autun possède un très beau théâtre dans lequel j’aimerais vraiment jouer un jour.
Grâce de Capitani cuisine les mots / Eric Dujardin (in Le journal de Saône-et-Loire)
Les adaptateurs du roman, Claude Barma et André Brunelin, ont su préserver la très originale et ingénieuse mécanique du suspense mise au point par Coatmeur avec une minutie d'horloger. Ils ont changé le cadre géographique - l'Aubrac a fait place au Morvan, - transformé un personnage de conducteur de bus sympathique en menace supplémentaire et modifié la fin. Mais ils n'ont pas touché à l'essentiel : au double mouvement presque symétrique des personnages, à ce lent dérèglement du réel qui confine bientôt au fantastique ou au surnaturel et qui pousse peu à peu la trop belle madame Maury vers la peur et la folie ; aux deux temps subtilement enchaînés de l'intrigue.
Il appartenait au réalisateur d'instiller la vie et de distiller l'angoisse. Claude Boissol a parfaitement rempli les deux termes de ce contrat. Pour faire face au premier, il a composé une distribution d'une grande pertinence. Sans doute le choix de Grace de Capitani, une actrice qui s'est illustrée essentiellement dans la comédie, a-t-il de quoi surprendre au prime abord. Mais c'est oublier que Claude Boissol, qui l'avait dirigée tout au long des deux séries d'" Espionne et tais-toi ", où elle jouait la pétulante et savoureuse Agnès, était bien placé pour savoir que le registre de cette comédienne était bien plus étendu que ses rôles ne l'avaient jusqu'ici laissé supposer. Qu'elle interprète la bourgeoise choyée étouffant dans le carcan d'une vie trop réglée et tentée par le rêve de l'aventure (Djakarta...) ou la victime traquée par un persécuteur improbable mais omniscient, l'une ou l'autre face de la belle Séverine, elle le fait avec la justesse requise, la grâce un peu frivole ou la tension un peu hagarde qui conviennent.
En face d'elle, Jean-Claude Dauphin incarne le juge Maury, un notable de province d'une intégrité absolue, piégé par son seul talon d'achille : la passion exclusive qu'il voue à sa jeune femme. Pour cet homme rigoriste (dont l'univers façonné d'habitudes et de certitudes est évoqué avec une belle économie de moyens par une suite brève de séquences : la sortie de la messe, les achats rituels chez le pâtissier, le repas dominical...), ce manquement n'est que le prélude d'une véritable descente aux enfers, et aux pires : aux enfers intérieurs. Jean-Claude Dauphin y fait une composition saisissante dont on ne mesure véritablement la finesse et l'intelligence qu'au retournement final.
Pour faire face au second terme du contrat, Claude Boissol a su donner un rythme différent aux deux temps de son film : rapide, elliptique, serré dans la première partie, plus coulé, plus doucereux dans la seconde. Et, dans cette dernière, il a dû rendre le suspense de plus en plus oppressant grâce à la maestria déployée dans la conduite des scènes-clés et à un sens très aigu du " timing ". Le résultat est un policier du dimanche soir d'une qualité peu commune.
Le Squale : A2, 20h45, Descente aux enfers (7 avril 1991) / Jacques Baudou (in Le Monde) / Site officiel de Jean-Francois Coatmeur
Bonne journée
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