Réponse de Cap’Culture Santé :
Bonjour,
Effectivement, pourquoi les manèges nous donnent-ils des
sensations fortes et, par conséquence, de l’
adrénaline ?
Quand la question est posée à des personnes qui craignent les manèges, celles-ci associent la peur à la vitesse ou à la hauteur des manèges.
En réalité, les sensations intenses de peur sont plutôt causées par des accélérations, des changements de vitesse ou de gravité.En effet,
la vitesse n’est pas l’unique facteur de sensations fortes, car quand nous prenons l’avion ou la voiture, les vitesses sont importantes mais restent éloignées des sensations de peur que nous pouvons éprouver sur des manèges.
Cela est dû au fait que notre corps ressent une vitesse constante (linéaire) comme au repos quand nous sommes dans une voiture. Mais il est sensible
aux changements de vitesse, ainsi qu'
aux changements de direction, c’est-à-dire aux
accélérations, ou forces appliquées qui obligent le corps à modifier sa vitesse dans une direction donnée, et il est sensible aussi
aux effets de contrastes, aux variations d'accélérations.
L’accélération du manège augmente ou réduit notre poids par rapport à notre poids normal dû à la gravité de l’attraction terrestre, soit nous propulsant puissamment vers le haut, soit nous faisant par contraste partiellement ou totalement tomber, et c’est cela qui crée la sensation forte.
C’est ce qui nous donne l’impression que notre cœur « reste en haut ».
Par ailleurs,
notre oreille interne est impliquée dans le processus. En effet,
cette dernière détecte les sensations fortes grâce à un liquide contenu dans les canaux en forme de demi-cercles de l'oreille interne. Quand notre corps est en mouvement,
le liquide se met à bouger lui aussi et cette information est transmise au cerveau. Le cerveau sait donc si nous sommes debout, couchés, à l'endroit, à l'envers ou sur le côté. Toutefois, dans les montagnes russes ou toute attraction, nous changeons très souvent et très rapidement de position. Le cerveau n'a donc pas le temps d'analyser chacune des positions, ce qui explique que nous pouvons être étourdis ou désorientés, déconcentrés, avec une perte des repères de référence.

De plus, dans un manège qui tourne très vite en effectuant de nombreuses accélérations différentes, le liquide dans l'oreille bouge aussi très rapidement. Quand le manège s'arrête, le liquide n'arrête pas de bouger instantanément. Il y a un certain délai. Le cerveau pense alors que nous sommes encore en train de tourner même si ce n'est pas le cas. Ce phénomène explique pourquoi nous pouvons avoir le goût de vomir même si nous ne sommes plus dans le manège.
Enfin,
la peur peut être provoquée par la perception de notre environnement. En effet, le cerveau est programmé à réagir en cas de situations dangereuses en sécrétant de l’
adrénaline. Et toutes les conditions sont réunies, sur un manège, pour être très stressé et avoir peur ! Le fait d’avoir une barrière de métal nous donne
plus de difficulté à respirer à cause de la pression qu’elle exerce sur notre ventre et être entouré de
personnes qui crient envoie des signaux au cerveau comme quoi il doit faire face à une situation de danger. De plus,
la musique, les effets spéciaux et le fait d'appréhender ce qui va bientôt se produire dans le manège sont aussi des facteurs de stress qui sont transmis au cerveau. Puisque ces facteurs de stress sont transmis au cerveau, ce dernier nous croit donc en danger, même si nous savons que nous ne le sommes pas. Ainsi,
le rôle de l’adrénaline est en quelque sorte de faire fonctionner le corps humain plus rapidement afin qu’il soit plus apte à affronter le danger que notre cerveau perçoit. Source :
wiki.pistes.orgEn même temps, l’adrénaline a pour conséquence de stimuler et secréter des hormones de plaisir. C’est pour cette raison que certains deviennent accros !Pour finir, le magazine
Sciences humaines aborde aussi la notion d’
amygdale cérébrale. Elle est impliquée dans le décodage des émotions, nous permettant de réagir presque instantanément à la présence d’un danger.
Vous trouverez sur le site
lecerveau.mcgill.ca, grand spécialiste du cerveau, une explication plus poussée du fonctionnement de l’amygdale.
Pour aller plus loin :
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J'arrête d'avoir peur ! 21 jours pour renouer avec son enfant intérieur de Marie-France et Emmanuel Ballet de Coquereaumont :
Cet ouvrage aide à décrypter et à apprivoiser ses peurs. Mêlant une approche analytique, une approche comportementaliste et des témoignages, il invite chacun à se libérer de ses craintes, à travers des méditations, des rituels et des exercices.
Bonne lecture ... et bonnes sensations !
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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