couvre chef des musulmans

Bonjour,

Les origines des costumes (et des couvre-chefs) portés au Moyen-Orient précèdent la naissance de l’Islam : des textes assyriens font référence aux Bédouins, habitants du désert, dès le IXe siècle av. J.-C. Le foulard qui coiffe leur tête est particulièrement adapté à la protection contre le soleil et les tempêtes de sable.

Ce costume traditionnel s’est maintenu avec la pratique de l’Islam :

Bien que le caftan simple et ample et le turban qu’arborent de nos jours les saoudiens aient été portés au Moyen-Orient bien avant les Révélations du Prophète, ce sobre costume s’est maintenu en raison des principes imposés par l’Islam. Selon les usages et traditions imposés par le Prophète, le vêtement doit être adapté aux mouvements du musulman lors de ses cinq prières quotidiennes. Dans la version saoudienne de l’islam, il doit se prosterner plusieurs fois, d’abord debout, puis agenouillé, en touchant le sol de son front et de son nez. Le vêtement ne doit pas coller au corps et doit le dissimuler, tout en permettant de suivre chacun de ses mouvements. De plus, pour l’islam, tous les hommes sont égaux au regard de Dieu ; en conséquence, tous les saoudiens, quel que soit leur rang social, doivent s’habiller avec la même simplicité. Bien que le vêtement d’un prince saoudien soit d’une étoffe beaucoup plus fine que celui d’un homme du peuple, les deux sont faits et portés de la même manière.[…]

Le foulard est un élément essentiel du costume masculin. Ses motifs et surtout la manière dont il est arrangé renseignent sur l’origine de celui qui le porte. En Arabie Saoudite, la coiffure est composée de trois éléments : la calotte blanche ou kutiyah ; la ghutra, carré de tissu plié et porté sur la calotte ; le cordon noir, ou agal, qui permet de maintenir la ghutra. L’agal des dignitaires importants est souvent composé de plusieurs cordons recouverts de fil d’or.
Dans la plupart des pays du sud de la péninsule Arabique, on adopte plutôt un turban, constitué en enroulant plusieurs fois un long foulard autour de la tête sur la calotte. Les hommes et les jeunes garçons ne mettent parfois que la calotte. Les musulmans se couvrent la tête avec celle-ci pendant la prière.
Source : Histoire des costumes du monde, Patricia Rieff Anawalt


Selon les tribus et les régions, les costumes et les coiffes diffèrent. Par exemple en Méditerranée orientale les hommes portent le fez ou le tarbouche, entouré (ou non) d’un turban. Ce couvre-chef a lui aussi une longue histoire puisqu’il remonterait à la Grèce antique ; son usage ne se limite pas au monde arabe, et s’est étendu à l’Europe et à l’Asie.
La chéchia, portée par de nombreux peuples africains, en est une variante :

Empr. à l'ar. šāšiyya qui « désigne au Magreb et désignait en Égypte : la calotte qu'on pose sur la tête et autour de laquelle on roule la pièce d'étoffe pour former de cette manière le turban », attesté dep. Ibn Batouta et les Mille et Une Nuits (Dozy Vêt., pp. 240-244), dér. de šāš, anc. nom de la ville de Tachkent où l'on fabriquait des chéchias dès le ixes. (FEW t. 19, p. 172b; DEI, s.v. cicìa). La forme chechia ainsi que l'ital. cicìa (xixes. ds DEI) sont dus à l'imāla, phénomène phonét. que l'on rencontre dans plusieurs dial. ar., spéc. l'hispano-ar., et consistant en la prononc. e ou i du a (F. L. Carreter, Diccionario de términos filológicos, Madrid, 1968; cf. Pedro de Alcala, Vocabulario Español-Arabigo, 1505 : bonete Xîxia ds Dozy Vêt., p. 243).
Source : Cnrtl

Enfin, notons que tous les couvre-chefs traditionnels portés par les peuples musulmans ne sont pas dépourvus de rebords : le chapeau kashkaï porté par les nomades iraniens peut ainsi être porté de diverses manières, rabats relevés comme dans l’image ci-dessous, ou biens tournés de façon à ressembler à un feutre à rebords. En hiver, les deux rabats sont abaissés pour couvrir les oreilles.


source de l'image : arianica.com


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