Question d'origine :
En 1732 que valaient la livre, le sol et le denier.
Combien gagnait un habitant fermier dans un petit village tenu par les cisterciens?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 15/10/2016 à 09h38
Bonjour,
Votre première question reprend une thématique qui nous est souvent soumise. Nous avons répondu à de nombreuses questions sur la valeur des anciennes monnaies ; l'une d'entre elles correspond à votre demande. Nous vous en donnons un extrait, car malheureusement les liens internet sont morts : "Le système monétaire des 17ème et 18ème siècles était basé sur un système duodécimal de monnaie de compte (système de numération en base 12). Bien que très complexe pour la population rurale et analphabète que fut celle de la France féodale et post moyenâgeuse, ce système a traversé les siècles pendant plus de 1000 ans. Les unités de base étaient la livre, le sol et le denier, ces deux dernières étant des subdivisions de la livre : 20 sols équivalent à une livre, 12 deniers font un sol (donc 1 livre = 20 sols = 240 deniers). D’autres pièces ont existé, comme l’écu ou le louis, mais celles-ci représentaient toujours une somme en livres et subdivisions. Ces monnaies de métal fin voyaient leur cours fluctuer au fil des ans : un louis d’or de 1720 avait une valeur différente d’un louis d’or de 1722".
Pour compléter, vous trouverez de nombreuses pistes sur la page Conversion des monnaies d’avant la Révolution en valeur actuelle. En creusant un peu sur ce dernier site histoirepassion.eu, nous avons trouvé des éléments qui complètent votre première question et qui donnent des pistes pour la seconde partie ; en effet, la fin du tableau présentant le panier de la ménagère donne des chiffres des salaires et louages au 15e et au 18e siècle.
Ce tableau des revenus par groupes en 1788 permet aussi d'avoir des ordres de grandeur, bien que nous soyons à une date postérieure à votre demande. Source : Article Les inégalités de revenus en France du début du XVIIIe siècle à 1985 paru dans La Revue économique, 2000, vol 51, n°1 (voir le document joint)
La précision des données du document Une abbaye cistercienne et son budget est notable : à partir de la page 273, nous trouvons les recettes et dépenses de l'abbaye cistercienne de Beaulieu en 1767 : rien n'indique des "salaires" versés mais seulement des frais payés pour services et produits achetés (viande, utilisation d'un pressoir à huile, charbon, travaux de bucheronnage...)
Parmi les sources consultées, nous n'avons pas trouvé mention de salaires versés à des fermiers en relation avec des cisterciens. Ainsi le livre Paysans et moines cisterciens à Haute-Rivoire décrit en détail l'ordre des cisterciens mais aussi la vie quotidienne des paysans avec l'exemple de Torenche (aujourd'hui Haute Rivoire dans le Rhône) en 1448 : "La vie des fermiers des moines de Torenche n'était pas le paradis sur terre, mais ils avaient la chance d'avoir des moines comme seigneur. [...] Adulte, le paysan devait être aussi un artisan pour vivre en quasi autarcie. Il avait toujours l'obligation de payer la dîme.. et assurer les corvées pour le seigneur, il était corvéable à merci. En 1448, c'est dans ce contexte que vivaient les paysans affermés par les moines de Torenche".
Plus généralement sur les salaires, le Dictionnaire de l'Ancien Régime nous dit : les salaires sont un des domaines difficiles de l'histoire de l'Ancien Régime. D'une part, pendant longtemps les sources sont très éparses et il n'est pas possible de constituer des séries. D'autre part, beaucoup des travaux et des activités sont rémunérées en nature.[...] Ce n'est donc qu'en mêlant des recherches locales que l'on peut arriver à se faire une idée de leurs évolutions globales. Or c'est largement hasardeux. [...] l'importance des écarts locaux ou régionaux est nette. G. Frêche indique qu'à proximité de Toulouse un vigneron gagne en 1724 de 24 à 30 sous par jour, mais seulement 15 à 16 dans le diocèse de Montauban [...]
Quelques compléments sont à votre disposition dans Histoire économique et sociale de la France 1660-1789 et dans l'Ancienne France au quotidien sans toutefois répondre précisément à votre question.
En complément, quelques lectures :
Le système monétaire de l'Ancien Régime
Ordre cistercien
Salaires de nos ancêtres
La valeur des biens, niveau de vie et de fortune de nos ancêtres
Votre première question reprend une thématique qui nous est souvent soumise. Nous avons répondu à de nombreuses questions sur la valeur des anciennes monnaies ; l'une d'entre elles correspond à votre demande. Nous vous en donnons un extrait, car malheureusement les liens internet sont morts : "Le système monétaire des 17ème et 18ème siècles était basé sur un système duodécimal de monnaie de compte (système de numération en base 12). Bien que très complexe pour la population rurale et analphabète que fut celle de la France féodale et post moyenâgeuse, ce système a traversé les siècles pendant plus de 1000 ans. Les unités de base étaient la livre, le sol et le denier, ces deux dernières étant des subdivisions de la livre : 20 sols équivalent à une livre, 12 deniers font un sol (donc 1 livre = 20 sols = 240 deniers). D’autres pièces ont existé, comme l’écu ou le louis, mais celles-ci représentaient toujours une somme en livres et subdivisions. Ces monnaies de métal fin voyaient leur cours fluctuer au fil des ans : un louis d’or de 1720 avait une valeur différente d’un louis d’or de 1722".
Pour compléter, vous trouverez de nombreuses pistes sur la page Conversion des monnaies d’avant la Révolution en valeur actuelle. En creusant un peu sur ce dernier site histoirepassion.eu, nous avons trouvé des éléments qui complètent votre première question et qui donnent des pistes pour la seconde partie ; en effet, la fin du tableau présentant le panier de la ménagère donne des chiffres des salaires et louages au 15e et au 18e siècle.
Ce tableau des revenus par groupes en 1788 permet aussi d'avoir des ordres de grandeur, bien que nous soyons à une date postérieure à votre demande. Source : Article Les inégalités de revenus en France du début du XVIIIe siècle à 1985 paru dans La Revue économique, 2000, vol 51, n°1 (voir le document joint)
La précision des données du document Une abbaye cistercienne et son budget est notable : à partir de la page 273, nous trouvons les recettes et dépenses de l'abbaye cistercienne de Beaulieu en 1767 : rien n'indique des "salaires" versés mais seulement des frais payés pour services et produits achetés (viande, utilisation d'un pressoir à huile, charbon, travaux de bucheronnage...)
Parmi les sources consultées, nous n'avons pas trouvé mention de salaires versés à des fermiers en relation avec des cisterciens. Ainsi le livre Paysans et moines cisterciens à Haute-Rivoire décrit en détail l'ordre des cisterciens mais aussi la vie quotidienne des paysans avec l'exemple de Torenche (aujourd'hui Haute Rivoire dans le Rhône) en 1448 : "La vie des fermiers des moines de Torenche n'était pas le paradis sur terre, mais ils avaient la chance d'avoir des moines comme seigneur. [...] Adulte, le paysan devait être aussi un artisan pour vivre en quasi autarcie. Il avait toujours l'obligation de payer la dîme.. et assurer les corvées pour le seigneur, il était corvéable à merci. En 1448, c'est dans ce contexte que vivaient les paysans affermés par les moines de Torenche".
Plus généralement sur les salaires, le Dictionnaire de l'Ancien Régime nous dit : les salaires sont un des domaines difficiles de l'histoire de l'Ancien Régime. D'une part, pendant longtemps les sources sont très éparses et il n'est pas possible de constituer des séries. D'autre part, beaucoup des travaux et des activités sont rémunérées en nature.[...] Ce n'est donc qu'en mêlant des recherches locales que l'on peut arriver à se faire une idée de leurs évolutions globales. Or c'est largement hasardeux. [...] l'importance des écarts locaux ou régionaux est nette. G. Frêche indique qu'à proximité de Toulouse un vigneron gagne en 1724 de 24 à 30 sous par jour, mais seulement 15 à 16 dans le diocèse de Montauban [...]
Quelques compléments sont à votre disposition dans Histoire économique et sociale de la France 1660-1789 et dans l'Ancienne France au quotidien sans toutefois répondre précisément à votre question.
En complément, quelques lectures :
Le système monétaire de l'Ancien Régime
Ordre cistercien
Salaires de nos ancêtres
La valeur des biens, niveau de vie et de fortune de nos ancêtres
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