Question d'origine :
Bonjour,
Une "légende" parisienne, nous dit que des momies ont été importées à Paris au début du XIXème (la première source nous dit qu'elles ont été rapportées par Napoléon Ier lors de sa Campagne d'Egypte - la deuxième source qu'elles ont été offertes par le souverain d’Egypte Méhémet Ali trois ans avant l’obélisque de Louxor, en 1827) ...
Elles auraient mal supporté le voyage, et ont été enterrées (là aussi les sources divergent : soit dans les jardins du Louvre, soit dans les jardins de la Bibliothèque Nationale ). Lors des Trente Glorieuses (1830) les soldats tués ont étés entérrés au même endroit.
Dix ans plus tard, la colonne de Juillet, est inaugurée Place de la Bastille, en l’honneur des auteurs de la révolution de 1830, sous laquelle sont enterrées les 504 victimes. Leurs corps sont exhumés là où ils avaient été déposés à la hâte et installés dans une crypte, tandis que leurs noms sont gravés sur la base du monument.
Lors de travaux de réfection au XXème siècle, on découvre qu’il n’y a pas 504 corps, mais 506.Après un moment d’incompréhension, on comprend qu’il s’agit de momies du Louvre (ou de la bibliothèque). Les fossoyeurs n’ont pas fait la différence avec les combattants parisiens et les ont emportées elles aussi.
Les autorités auraient décidé de les laisser là.
J'ai quelques questions sur cette histoire :
- est-elle vraie ? certains historiens l'affirment..
- quelle est l'origine des momies ? (Napoléon ou Méhémet Ali)
- où les momies ont-elles été enterrées ? (Louvre ou Bibliothèque Nationale)
- Les autorités ont réellement laissé les momies sous la place de la Bastille ?
Merci pour votre réponse.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/10/2015 à 14h55
Bonjour, ;
Cet épisode, insolite, est repris dans la presse.
Le 28 juillet 2014, Le Parisien publie un article dans lequel il est effectivement question de ces momies :
La colonne qui se dresse place de la Bastille, commandée par Louis-Philippe, devait rendre hommage aux 504 révolutionnaires qui avaient renversé Charles X dix ans plus tôt. Après sept ans de construction, le 28 juillet 1840, tout est prêt pour transférer en grande pompe les dépouilles. Une nécropole a été bâtie sous la colonne pour accueillir ceux qui dorment encore dans les jardins du Louvre. Par erreur, deux momies, ramenées de la campagne d'Egypte par Napoléon, sont transportées. Ce n'est que cent ans après, lors de travaux, qu'elles sont découvertes... et laissées au côté des révolutionnaires.
En 2011, Sandra Lacut (voir l’AFP ainsi que ladepeche.fr) s’intéressait aussi à « La Bastille : histoires de momies, de Sade et d’éléphant » :
Une étonnante histoire, confirmée par Jean-Christian Petitfils, historien de l'Ancien Régime, qui se réfère au Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet, parle des restes des martyrs de la "révolte de juillet" (1830) qui reposeraient avec des momies égyptiennes, dans une galerie funéraire située sous la colonne de juillet.
Ces momies, ramenées des campagnes napoléoniennes et qui s'abîmaient dans les sous-sols du musée, auraient été enterrées incognito dans les jardins du Louvre. A l'endroit exact où une partie des corps des insurgés allaient être inhumés à leur tour, en attendant leur transfèrement officiel sous la colonne. Le mélange serait intervenu malencontreusement au moment de l'exhumation.
Raphael Jullian dans Histoires insolites des monuments français reprend cette anecdote et relate qu’il faut savoir que sous la colonne de Juillet ont été entreposés les 504 corps (dont les noms sont gravés sur la colonne) des victime des Trois Glorieuses de juillet 1830.
Puis, on fit le même honneur aux 203 victimes de l’insurrection de 1848 … à quelques détails près !
Dans la hâte, au moment de l’exhumation des dépouilles des révolutionnaires, on leur adjoignit, par erreur, des momies égyptiennes rapportées cinquante plus tôt par les savants qui avaient suivi Bonaparte lors de la campagne d’Egypte.
Ces momies se dégradaient dans une salle de la Bibliothèque nationale, et avaient été enfouies dans le jardin attenant, à l’endroit même où après els révoltes de juillet 1830, les corps des émeutiers furent ensevelis. C’est ainsi que mêlées aux révolutionnaires, des momies de plus de 3 000 ans reposent sous la place de la Bastille.
Ces informations sont reprises dans « Atlas du Paris souterrain: la doublure sombre de la Ville lumière » par Alain Clément (ingénieur.), Gilles Thomas, Alain Brachet-Sergent (2001), sur parisrevolutionnaire.com mais contestées dans un article publié dans Libération, A la recherche de feu la bastille.
Cet épisode, insolite, est repris dans la presse.
Le 28 juillet 2014, Le Parisien publie un article dans lequel il est effectivement question de ces momies :
La colonne qui se dresse place de la Bastille, commandée par Louis-Philippe, devait rendre hommage aux 504 révolutionnaires qui avaient renversé Charles X dix ans plus tôt. Après sept ans de construction, le 28 juillet 1840, tout est prêt pour transférer en grande pompe les dépouilles. Une nécropole a été bâtie sous la colonne pour accueillir ceux qui dorment encore dans les jardins du Louvre. Par erreur, deux momies, ramenées de la campagne d'Egypte par Napoléon, sont transportées. Ce n'est que cent ans après, lors de travaux, qu'elles sont découvertes... et laissées au côté des révolutionnaires.
En 2011, Sandra Lacut (voir l’AFP ainsi que ladepeche.fr) s’intéressait aussi à « La Bastille : histoires de momies, de Sade et d’éléphant » :
Une étonnante histoire, confirmée par Jean-Christian Petitfils, historien de l'Ancien Régime, qui se réfère au Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet, parle des restes des martyrs de la "révolte de juillet" (1830) qui reposeraient avec des momies égyptiennes, dans une galerie funéraire située sous la colonne de juillet.
Ces momies, ramenées des campagnes napoléoniennes et qui s'abîmaient dans les sous-sols du musée, auraient été enterrées incognito dans les jardins du Louvre. A l'endroit exact où une partie des corps des insurgés allaient être inhumés à leur tour, en attendant leur transfèrement officiel sous la colonne. Le mélange serait intervenu malencontreusement au moment de l'exhumation.
Raphael Jullian dans Histoires insolites des monuments français reprend cette anecdote et relate qu’il faut savoir que sous la colonne de Juillet ont été entreposés les 504 corps (dont les noms sont gravés sur la colonne) des victime des Trois Glorieuses de juillet 1830.
Puis, on fit le même honneur aux 203 victimes de l’insurrection de 1848 … à quelques détails près !
Dans la hâte, au moment de l’exhumation des dépouilles des révolutionnaires, on leur adjoignit, par erreur, des momies égyptiennes rapportées cinquante plus tôt par les savants qui avaient suivi Bonaparte lors de la campagne d’Egypte.
Ces momies se dégradaient dans une salle de la Bibliothèque nationale, et avaient été enfouies dans le jardin attenant, à l’endroit même où après els révoltes de juillet 1830, les corps des émeutiers furent ensevelis. C’est ainsi que mêlées aux révolutionnaires, des momies de plus de 3 000 ans reposent sous la place de la Bastille.
Ces informations sont reprises dans « Atlas du Paris souterrain: la doublure sombre de la Ville lumière » par Alain Clément (ingénieur.), Gilles Thomas, Alain Brachet-Sergent (2001), sur parisrevolutionnaire.com mais contestées dans un article publié dans Libération, A la recherche de feu la bastille.
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