Maître passementier à Lyon au XVIIIème
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 30/04/2018 à 17h28
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Question d'origine :
Bonjour,
J'ai plusieurs ancêtres qui étaient maîtres passementiers à Lyon au XVIIIème siècle. Quelle était leur position sociale? En quoi consistait ce métier? Comment ont-ils pu exercer cette profession alors que leurs parents étaient laboureurs dans les Monts du Lyonnais?
Merci pour vos réponses et bonne semaine à vous.
Réponse du Guichet

Les passementiers confectionnaient des cordelettes en soie, des tresses, des glands pour rideaux, des franges, des pompons, des épaulettes, des bises et des liserés pour uniformes et habits.
Dans La soie à Lyon, page 134, on peut voir une carte publicitaire de « Jean-Baptiste Dumortier, rue Stella, à Lyon : Fabrique Galons or et argent, Franges, Glands pour dais et tout ce qui concerne les ornemens d’église ; Paillettes, Cannetilles, Découpures, Enjolivures, Broderies, et généralement tous les articles de goût et de mode en dorure »
Dans De fils d’or et d’argent, que vous pourriez consulter à la bibliothèque et qui est un des rares ouvrages consacrés à la passementerie à Lyon, on peut lire :
La passementerie est pour l’essentiel définie comme la confection de passements, des tissus plats étroits (ou galons), réalisés à partir des fils de soie d’or et d’argent, voire même de fils de lin, de coton et de laine, mais elle ne se réduit pas à la seule action de tissage. Il s’agit aussi d’ajouter les ornements les plus variés aux vêtements, notamment aux vêtements d’apparat (militaires, ecclésiastiques, etc.), voire de confectionner de nombreux objets utiles dans la vie de tous les jours : objets de culte, coiffures, ceintures, lacets, cordons, harnachements pour animaux, etc.
Dans les nombreux ouvrages que nous avons consultés nous n’avons pas trouvé véritablement d’informations faisant mention de la fonction du maître passementier et de sa position sociale.
A propos des règlements régissant les passementiers, vous pourriez consulter :
Reglemens des maitres passementiers tissutiers et rubaniers, de la ville et fauxbourgs de Lyon, éd. 1744, disponible en ligne.
Dans Lyon et les Lyonnais au XVIIIe siècle / par Maurice Garden, chapitre III : les ouvriers en soie, à partir de la page 207, 2 sous-chapitres : Leur place dans la cité et , Les conditions de l’accès au métier. On peut lire notamment, à propos des maîtres, compagnons, apprentis, ouvriers de la soie :
(…) De nombreuses limitations sont apportées à l’introduction dans la Fabrique d’éléments nouveaux. Les maîtres pendant tout le XVIIIe siècle ne peuvent recevoir plus d’un apprenti en même temps ; les apprentis ne sont acceptés que s’ils sont natifs de Lyon ou des « neuf provinces limitrophes », ce qui exclus par exemple les Savoyards ou les Bourguignons. (…)
On peut déduire de ce chapitre que l’apprentissage n’était pas uniquement réservé aux habitants de Lyon. L’apprenti pouvant ensuite devenir compagnon puis maître.
Autre ouvrage que vous pourriez consulter : L’ouvrier en soie / par Justin Godart, éd. 1899. Extrait :
(…) Une fille de maître épousant un compagnon l’affranchissait des années de compagnonnage qu’il avait encore à faire ; il pouvait obtenir de suite sa lettre de maîtrise en ne payant que la moitié des droits ; à partir de 1744, ce fut seulement le tiers.
Les règlements évoluent au fil du temps au XVIIIe en se durcissant vis-à-vis des « étrangers ».
Sur la passementerie :
- Le livre de la passementerie / René Heutte, éd. 1972 contient un historique de la profession et des corporations. Quelques extraits :
(…) Ce n’est qu’en mars 1559 que seront établis les statuts des passementiers les séparant ainsi officiellement des tissutiers-rubaniers. (…) comme tant de métiers ainsi érigés par l’administration de la Renaissance, ils se réunirent à la fin du XVIIIe siècle où le groupement de plusieurs métiers en une importante communauté paraissait – à tort ou à raison – plus en faveur.
Le 17 mars 1791, un décret supprime tous les droits d’aide à toutes les maîtrises et jurandes et établit la patente.
- L’art de la passementerie et sa contribution à l’histoire de la mode et de la décoration
- Passementerie / Pierre Boudet, éd. 1981, un manuel sur les techniques.
Vous pourriez pour avoir plus de documentation vous rendre :
A l’Atelier municipal de passementerie et prendre contact avec l’Association Soierie vivante à Lyon, 4e arrondissement, 21 rue Richan
A la Bibliothèque du Musée des tissus et du Musée des arts décoratifs de Lyon
A la Maison des Canuts
DANS NOS COLLECTIONS :
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