Palet de Gargantua à Sathonay Camp
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 03/10/2018 à 08h34
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Question d'origine :
Bonjour
Lorsque j'étais enfant, en me montrant un rocher à Sathonay Camp (type "gros caillou de la Croix-Rousse), on m'expliquait que, d'après la légende, c'était le "pale" ou "palet" de Gargantua.
Je crois que l'histoire est répandue. Pouvez-vous me dire si l'on peut en trouvez des traces dans des ouvrages consacrées à la région ?
Peut-on situer le rocher en question ?
Je vous remercie.
Réponse du Guichet

Dans l’ouvrage Sathonay, un village, un camp réalisé par l’association SATH’NA Histoire et Patrimoine, éd. 2008, on peut lire dans un petit chapitre intitulé : Les blocs erratiques :
Les blocs erratiques entraînés par le glacier sont nombreux à Sathonay. On les rencontre sur les façades des maisons pour marquer l’alignement, au pied des portails pour servir de chasse-roues.
Un bloc de 6m3 environ s’était arrêté dans un champ près du Camp. On l’appelait le « But de Gargantua ». Selon une légende, cette masse imposante servait de point de mire dans la plaine, lorsque le géant jouait au palet, depuis le sommet du mont Cindre.
Un dessin accompagne ce texte avec pour légende : Le but de Gargantua. Bloc erratique de Sathonay-Camp, dessiné par M. C. Falsan en 1869, dessin publié dans le livre de J. B. Martin
Nous avons consulté l’ouvrage du chanoine Jean-Baptiste Martin : La région de Sathonay. Géologie et géographie physique », éd. 1900 (Extrait de l’Echo de Sathonay-Camp)
Au chapitre III « Les dépôts glaciaires », l’auteur indique :
Dès l’apparition des théories destinées à expliquer l’extension des glaces en dehors de la chaîne des Alpes, on chercha à les appliquer dans la région lyonnaise. Ce fut d’abord l’œuvre de MM. Emile Benoit et Charles Lory ; ce fut surtout celle de MM. A. Falsan et E. Chantre, dans leur Monographie géologique des anciens glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône, publiée en 1880. Cet ouvrage magistral, souvent désigné par l’abréviation Monographie des anciens glaciers, renferme entre autres trésors, un catalogue des principaux blocs erratiques, des descriptions des terrains glaciaires, et un exposé des vues admises communément par les savants. En voici quelques extraits intéressant à divers titres la région de Sathonay :
(…) « Sathonay. Dans un champ situé près et à l’Est du camp, il y avait un gros bloc de quartz laiteux, avec quelques veines talqueuses. Lorsque j’ai dessiné ce bloc en 1869, il venait d’être exploité à coups de mine ; plusieurs fragments avaient été déjà utilisés comme matériaux de construction, mais il en restait encore deux d’environ 1 m. cube chacun, et une masse de débris épars jonchaient le sol. »
« Ce bloc qui mesurait, dit-on une sizaine (sic) de mètres cubes, s’appelait autrefois dans le pays le But de Gargantua, et l’on racontait que Gargantua jouait aux palets en lançant du haut du Mont-Ceindre, des cailloux contre ce bloc qui lui servait de point de mire dans la plaine. (M. Guirand, A. Falsan). » (…)
Dans cette précédente réponse du Guichet du savoir dans laquelle il est également question de Gargantua, un ouvrage est cité, nous l’avons consulté, il s’agit de Histoire et géographie mythiques de la France par Henri Dontenville, éd. 1973, un chapitre est intitulé : Géographie de Gargantua. Extraits :
A la fin de la rubrique Ain :
(…) A l'horizon du « caput Galliarum », de Lyon « à la grant fascination », le camp de Sathonay a eu un grand rocher détruit; c’était un palet lancé par Gargantua du haut du mont Ceindre (Voir dép. du Rhône).
Dans la rubrique consacrée au Rhône, à propos du Mont Ceindre :
Le Mont Ceindre (dans le massif du Mont d’Or), qui domine la Saône (puits de « Charlemagne » à l’Ile Barbe) et le plateau de Fourvière, a vu Gargantua s’asseoir sur son sommet (depuis, un ermite et Notre-Dame de Tout-Pouvoir) ; il était avec « sa femme et ses enfants ». Il a lancé de là-haut un gros bloc dans la plaine, entre Vaux-en-Velin et Decines (cf Isère) ; ce devait être sa cible, puis un palet qui est tombé tout à côté et qui est devenu margelle de puits. La cible, dite « Pierre Frite » a été pierre de fécondité (comme ci-dessus à l’église Saint-Nizier). Du même Mont-Ceindre, Gargantua a lancé un autre quartier de roc, but ou palet, celui-ci vers Sathonay.
Il est également question du palet jeté par Gargantua du haut du Mont-Ceindre dans Gargantua dans les traditions populaires de Paul Sebillot, éd. 1882, page 256.
Sur le site du Progrès, un article de décembre 2015 intitulé « Sathonay-Camp insolite. Le gros caillou trouvé sur un chantier serait-il un vestige légendaire ? «
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