Question d'origine :
Bonjour le guichet du savoir
de nouveau dans l'écriture d'un livre, je fais appel à vos lumières pour un détail du récit sur lequel je bute : comment pouvait on faire le trajet Londres-Osborne House (sur l'île de Wight) à l'époque de la reine Victoria ?
Je pense à un trajet train puis bateau mais je ne suis pas certaine !
Je peux vous remercier en vos envoyant un livre
Joyeuses Fêtes à tous
Réponse du Guichet

Bonjour,
Concernant la partie maritime du trajet, la Grande-Bretagne et Wight étant des îles, l'usage du bateau ne semble pas faire débat. Concernant le train, voici un extrait de l’ouvrage de Jean-Pierre Navailles, Londres victorien: un monde cloisonné, racontant le dernier voyage de la reine :
« Le 2 février 1901, le drapeau est en berne au-dessus de Buckingham. Dans les jours précédents, le yacht royal Alberta puis un train spécial ont effectué, via Portsmouth, le transfert de la dépouille de la Victoria, depuis l’île de Wight où la reine est décédée ) sa résidence d’Osborne. »
(Extrait lisble sur books.google.com)
Selon Benedict Le Vay, auteur de l’ouvrage Britain from the Rails: Including the nation's best-kept-secret railways, si le convoi emprunté par la royale dépouille avait été spécialement conçu pour la famille royale par la London, Brighton and South Coast Railway en 1897, c’était pourtant la première fois que Victoria l’empruntait.
Auparavant en effet, elle voyageait de Londres à Portsmouth sur la ligne de la London and South Western Railway. Colin Maggs en donne force détails dans son livre A History of the Southern Railway à ces voyages royaux. Dans notre traduction :
« En 1844 la LSWR construisit un wagon royal pour la reine Victoria. Conçu par le responsable locomotives Joseph Beattie, il était de couleur grenat foncé avec les armes de la famille royale sur le panneau central. Le compartiment réservé à la reine et au prince Albert occupait les deux tiers des 17 pieds [environ 5 mètres] de longueur, l’autre compartiment, plus petit, étant une suite pour les enfants. Pour atténuer les vibrations, le sol avait été recouvert de tapis d’Axminster sur une couche de liège et de caoutchouc naturel. L’intérieur du wagon était somptueux. »
Aucun effort n’était à ménager pour garder la prestigieuse clientèle, surtout que, comme le remarque facétieusement Benedict Le Vay dans son livre cité plus haut, la reine se
« avait si peur du train qu’elle interdisait la présence de toute voiture en fonctionnement sur les voies adjacentes à celles qu’empruntait la sienne, qu’elle imposait qu’une seconde locomotive précède la sienne afin de vérifier que la voie était libre, et qu’elle limita toute sa vie à 40 miles à l’heure [environ 65 km/h] la vitesse de toute machine à vapeur transportant sa personne » !
Puisque vous vous intéressez de très près à la reine Victoria et aux détails les plus concrets de sa vie quotidienne, nous vous signalons que les archives royales britanniques, en association avec la Bibliothèque Bodléienne d’Oxford et l’éditeur en ligne ProQuest viennent d’achever la numérisation des 141 volumes du journal intime de la souveraine. Vous trouverez toutes les informations utiles sur royal.uk.
Bonnes fêtes de fin d’année.
Concernant la partie maritime du trajet, la Grande-Bretagne et Wight étant des îles, l'usage du bateau ne semble pas faire débat. Concernant le train, voici un extrait de l’ouvrage de Jean-Pierre Navailles, Londres victorien: un monde cloisonné, racontant le dernier voyage de la reine :
« Le 2 février 1901, le drapeau est en berne au-dessus de Buckingham. Dans les jours précédents, le yacht royal Alberta puis un train spécial ont effectué, via Portsmouth, le transfert de la dépouille de la Victoria, depuis l’île de Wight où la reine est décédée ) sa résidence d’Osborne. »
(Extrait lisble sur books.google.com)
Selon Benedict Le Vay, auteur de l’ouvrage Britain from the Rails: Including the nation's best-kept-secret railways, si le convoi emprunté par la royale dépouille avait été spécialement conçu pour la famille royale par la London, Brighton and South Coast Railway en 1897, c’était pourtant la première fois que Victoria l’empruntait.
Auparavant en effet, elle voyageait de Londres à Portsmouth sur la ligne de la London and South Western Railway. Colin Maggs en donne force détails dans son livre A History of the Southern Railway à ces voyages royaux. Dans notre traduction :
« En 1844 la LSWR construisit un wagon royal pour la reine Victoria. Conçu par le responsable locomotives Joseph Beattie, il était de couleur grenat foncé avec les armes de la famille royale sur le panneau central. Le compartiment réservé à la reine et au prince Albert occupait les deux tiers des 17 pieds [environ 5 mètres] de longueur, l’autre compartiment, plus petit, étant une suite pour les enfants. Pour atténuer les vibrations, le sol avait été recouvert de tapis d’Axminster sur une couche de liège et de caoutchouc naturel. L’intérieur du wagon était somptueux. »
Aucun effort n’était à ménager pour garder la prestigieuse clientèle, surtout que, comme le remarque facétieusement Benedict Le Vay dans son livre cité plus haut, la reine se
« avait si peur du train qu’elle interdisait la présence de toute voiture en fonctionnement sur les voies adjacentes à celles qu’empruntait la sienne, qu’elle imposait qu’une seconde locomotive précède la sienne afin de vérifier que la voie était libre, et qu’elle limita toute sa vie à 40 miles à l’heure [environ 65 km/h] la vitesse de toute machine à vapeur transportant sa personne » !
Puisque vous vous intéressez de très près à la reine Victoria et aux détails les plus concrets de sa vie quotidienne, nous vous signalons que les archives royales britanniques, en association avec la Bibliothèque Bodléienne d’Oxford et l’éditeur en ligne ProQuest viennent d’achever la numérisation des 141 volumes du journal intime de la souveraine. Vous trouverez toutes les informations utiles sur royal.uk.
Bonnes fêtes de fin d’année.
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