Question d'origine :
Bonjour,
Question bête de grammaire : on fête souvent "les 1 an": "les 1 an" de notre enfant, "les 1 an" de mariage, etc...
Mais pourquoi "les" puisqu'il n'y a eu qu'un an qui se soit écoulé ? Surtout qu'on n'accorde pas le "an" avec "les" mais avec "1".
Merci.
Réponse du Guichet

Bonjour,
L'Académie française ainsi que des linguistes et professeurs de français sont unanimes : cette formule est incorrecte à l'écrit !
On ne fête pas ses "un an". On fête plutôt son premier anniversaire, sa première année, ou bien on fête un an de succès, d'existence, de liberté, etc.
«Ce n’est pas la première fois que j’ai à clarifier ce point, cela fait partie des petits doutes de la langue française», se délecte au téléphoneJean-Joseph Julaud , auteur de l’ouvrage le Français correct pour les nuls (éd. First). Et l’ancien professeur de français de poursuivre : «C’est une expression courante dans le langage parlé, à l’image de toutes les petites fantaisies qui peuvent exister à l’oral, mais non, "les" suivi de "un(s) an(s)", que ce soit au singulier ou au pluriel, est incorrect. »
L’Académie , sommée de répondre à cette affaire de la plus haute importance, est sur la même longueur d’onde. «Si à l’oral, cette formule est acceptable, on considère qu’elle relève du registre familier et qu’elle doit être évitée », soutiennent à l’autre bout du combiné les services du dictionnaire. Et de préciser, à propos de ce barbarisme : «C’est une analogie qui est faite en déclinant "les quatre ans", "les trois ans", "les deux ans". C’est aussi probablement une facilité phonétique, plus agréable à prononcer que "son un an". Mais elle est grammaticalement incorrecte.»
Accord sylleptique
Une analyse partagée par le champion du monde d’orthographe de 1992,Bruno Dewaele , un professeur de français de Hazebrouck dans le Nord, sur son blog [À la fortune du mot hébergé par la Voix du Nord. «Il est également permis de voir derrière la formule incriminée un accord sylleptique, qui tienne moins compte de la lettre que de l’esprit , y écrit le vainqueur en 1985 de la première édition des Dicos d’or. Certes, il n’y a là qu’un an, une heure, mais derrière celle-ci et celui-là, il y a beaucoup de minutes et de jours !»
Mais que faut-il dès lors écrire ? Tous les experts sollicités,s’ils ne connaissent pas l’origine de cet abus langagier , sont d’accord. «On remplace ce "les un (s) an (s)" par "la première année" si l’on parle des douze mois écoulés ou par "le premier anniversaire" si l’on fait allusion à la date anniversaire», résume Jean-Joseph Julaud.
source : Peut-on vraiment fêter «les un an» d'Emmanuel Macron (ou d'un petit ourson) ? / Florian Bardou — Libération - 4 mai 2018
Quelle est l'origine de cette formule ? Une analogie avec d'autres expressions ? Une facilité phonétique ? Un accord sylleptique ? Les experts ne semblent pas vraiment connaître l'origine de cette expression.
Elle est courante sous d'autres formes, comme par exemple pour marquer une approximation comme nous l'indique Le Bon usage :
" Le Bon usage (16e édition, 2016, § 445 c et 506 b 3) la relève principalement avec l’expression familière dans les, quimarque une approximation . On peut dire, à propos d’un bébé : il a dans les un an, avec l’article pluriel et une suite au singulier. On peut entendre : ça mesure dans les un mètre ; le lapin pèse dans les un kilo cinquante.
Mais aussi, avec d’autres expressions marquant uneindication numérique approximative : rentrer à des une heure du matin ; se coucher vers les minuit ; atteindre jusqu’à des un mètre.
On retrouve la même construction dans des énoncés comportant cette foisune indication numérique précise : du haut de ses un mètre quatre-vingts ; il touchait ses un franc vingt-cinq. On constate ici que le déterminant possessif ses peut lui aussi précéder un élément au singulier, ce qui est également le cas avec une indication numérique approximative comme dans elle va sur ses un an. "
source : Les un an: pas d’accord ? / Michel Francard - Le Soir - 18/11/2017
Bonne journée.
L'Académie française ainsi que des linguistes et professeurs de français sont unanimes : cette formule est incorrecte à l'écrit !
On ne fête pas ses "un an". On fête plutôt son premier anniversaire, sa première année, ou bien on fête un an de succès, d'existence, de liberté, etc.
«Ce n’est pas la première fois que j’ai à clarifier ce point, cela fait partie des petits doutes de la langue française», se délecte au téléphone
Accord sylleptique
Une analyse partagée par le champion du monde d’orthographe de 1992,
Mais que faut-il dès lors écrire ? Tous les experts sollicités,
source : Peut-on vraiment fêter «les un an» d'Emmanuel Macron (ou d'un petit ourson) ? / Florian Bardou — Libération - 4 mai 2018
Quelle est l'origine de cette formule ? Une analogie avec d'autres expressions ? Une facilité phonétique ? Un accord sylleptique ? Les experts ne semblent pas vraiment connaître l'origine de cette expression.
Elle est courante sous d'autres formes, comme par exemple pour marquer une approximation comme nous l'indique Le Bon usage :
" Le Bon usage (16e édition, 2016, § 445 c et 506 b 3) la relève principalement avec l’expression familière dans les, qui
Mais aussi, avec d’autres expressions marquant une
On retrouve la même construction dans des énoncés comportant cette fois
source : Les un an: pas d’accord ? / Michel Francard - Le Soir - 18/11/2017
Bonne journée.
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