Tourisme de luxe quel impact sur la mondialisation à Dubaï
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Le 25/03/2019 à 07h43
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Question d'origine :
Bonjour Pourriez vous me donner des références d'articles me permettant de répondre à problématique? Merci
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/03/2019 à 15h44
Bonjour,
D'après Frank TETART et son article intitulé "Émirats arabes unis. Dubaï, l’espace mondialisé par excellence ? " publié le 27 mai 2018 dans la revue géopolitique Diploweb.com :
" En l’espace d’une décennie, la ville moderne à l’aspect futuriste – véritable métropolis du XXIe siècle – est en effet devenue une destination touristique en vogue et qui a fait de ce secteur un moteur de sa diversification économique. Près de 16 millions de touristes ont visité Dubaï en 2017, et les autorités locales espèrent atteindre 20 millions à l’horizon 2020, grâce notamment à sesinfrastructures hôtelières haut de gamme et son réseau aérien porté par la compagnie publique Emirates. Le tourisme est devenu un secteur prioritaire pour l’Émirat, et le pays dans son ensemble. Les voyagistes de la destination, soutenus par les autorités, ciblent une clientèle européenne de rang moyen , en se fondant sur ses atouts réels : la mer, le soleil, le désert, le shopping, la capacité hôtelière, et en créant de toutes pièces le « produit » Dubaï avec son décor artificiel . Mais les visiteurs proviennent aussi du voisinage régional : les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), d’Iran et d’Inde.
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L’attractivité de la cité-Émirat est en fait le résultat d’une véritable politique d’autopromotion qui passe par laconstruction d’édifices pharaoniques , selon l’adage, « toujours plus haut », « toujours plus grand », « toujours plus extraordinaire ». En 1999, est ainsi inauguré la Tour des Arabes (Burj el Arab), un hôtel de luxe construit sur une île artificielle et qui domine la ville avec ses 321 m et le secteur touristiques avec ses 7 étoiles revendiquées. Un ensemble d’îles artificielles forme le long du littoral un palmier géant qui héberge villas, hôtels de luxe et parcs aquatiques depuis 2008. La construction de 250 îles artificielles en forme de planisphère a également été lancée au cours des années 2000, avant d’être stoppée par la crise financière. Ce projet appelé The World (le monde), étendu sur 9 km de long et 6 km de large, est situé à 4 km du littoral symbolisait, au-delà de l’ambition économique, la prétention de Dubaï de réunir tous les peuples du monde dans un village global.
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Aujourd’hui, c’est la Burj Khalifa (la Tour Khalifa nommée en l’honneur du président de la Fédération et émir d’Abou Dhabi, Khalifa ben Zayed Al Nahyan, pour avoir renfloué les caisses de l’Émirat lors de la crise de 2008) et ses 880 m quisymbolisent les ambitions mondiales de Dubaï et des Émirats . Cette tour la plus haute du monde a en effet détrôné les 448 m de la Taipeh 101 à Taiwan et les 541 m du nouveau World Trade Center de New York. Comme l’Arabie saoudite acceptait mal le fait d’être reléguée derrière son petit voisin émirien elle a lancé la construction à Jeddah d’une tour qui doit culminer à plus d’un kilomètre de hauteur. Dubaï a donné le coup d’envoi en octobre 2016 de la construction de la tour de Dubaï Creek Harbor, qui doit culminer à plus d’un kilomètre de hauteur en 2020, pour rester dans la course au bâtiment le plus haut du monde.
L’autopromotion est depuis une vingtaine d’années le moteur de l’expansion de la ville. Il s’agit de construire une image positive d’une ville et d’un pays , encore inconnus dans le monde en l’an 2000. Le chercheur français résidant à Dubaï, William Guéraiche, utilise le terme marketing de « branding » pour qualifier cette autopromotion constante visant à « véhiculer une image positive » et neutre de la cité-État « contrastant avec les perceptions orientalistes du monde arabe », à l’aide de « campagnes publicitaires savamment organisées ». Pour lui, c’est cette mobilisation de ressources marketing par l’Émirat de Dubaï – un phénomène unique au monde – qui a fait de la ville un acteur de la mondialisation.
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Tous les projets sont bons pour faire parler d’elle. Les derniers en date sont lecreusement d’un canal, le Dubaï Water Canal , qui relie Business Bay, le quartier des affaires à la mer, et l’organisation de l’exposition universelle de 2020 . Comme l’énonce la géographe Laure Semple, dans un article paru en 2017 sur le site Géoconfluences [6] présentant les enjeux du canal de Dubaï, « la mise en tourisme de la ville […] participe au fonctionnement et à la fabrication de la ville mondiale car elle est une priorité du gouvernement dans le cadre de la diversification de son économie ». Et ce d’autant que Dubaï joue sur sa modernité pour accroître son attractivité touristique, à l’inverse de la majorité des grandes destinations touristiques qui jouent, elles, sur le patrimoine historique ou des paysages. Les projets à l’architecture d’avant-garde sont par conséquent autant un outil de promotion et de revitalisation touristiques qu’un accélérateur du tourisme, contribuant au rayonnement mondial de la ville. Ces projets participent à la mondialisation de Dubaï, car ils contribuent à générer des mobilités touristiques. "
A lire aussi pour approfondir le sujet :
- Le mégaprojet du Dubai Water Canal : fabrique d’une ville mondiale à travers la construction d’un réseau touristique / Laure Semple - Géoconfluences - 20/01/2017
- Dubaï et sa stratégie touristique : les enjeux d'une cité mondiale / Pascal Maigniez
- Géopolitique de Dubaï et des Emirats arabes unis / William Guéraiche - article de Caroline Piquet qui le présente.
- Dubaï : le "hub" de la mondialisation heureuse / Gilles Paris - Le Monde - 10-08-2007
- Dubaï, une destination touristique de luxe
Bonne journée.
D'après Frank TETART et son article intitulé "
" En l’espace d’une décennie, la ville moderne à l’aspect futuriste – véritable métropolis du XXIe siècle – est en effet devenue une destination touristique en vogue et qui a fait de ce secteur un moteur de sa diversification économique. Près de 16 millions de touristes ont visité Dubaï en 2017, et les autorités locales espèrent atteindre 20 millions à l’horizon 2020, grâce notamment à ses
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L’attractivité de la cité-Émirat est en fait le résultat d’une véritable politique d’autopromotion qui passe par la
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Aujourd’hui, c’est la Burj Khalifa (la Tour Khalifa nommée en l’honneur du président de la Fédération et émir d’Abou Dhabi, Khalifa ben Zayed Al Nahyan, pour avoir renfloué les caisses de l’Émirat lors de la crise de 2008) et ses 880 m qui
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Tous les projets sont bons pour faire parler d’elle. Les derniers en date sont le
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- Le mégaprojet du Dubai Water Canal : fabrique d’une ville mondiale à travers la construction d’un réseau touristique / Laure Semple - Géoconfluences - 20/01/2017
- Dubaï et sa stratégie touristique : les enjeux d'une cité mondiale / Pascal Maigniez
- Géopolitique de Dubaï et des Emirats arabes unis / William Guéraiche - article de Caroline Piquet qui le présente.
- Dubaï : le "hub" de la mondialisation heureuse / Gilles Paris - Le Monde - 10-08-2007
- Dubaï, une destination touristique de luxe
Bonne journée.
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