Question d'origine :
Bonjour,
Quel était le montant précis de la solde d’appelé du contingent en 1968 ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 24/09/2019 à 08h31
Bonjour,
Du temps de la conscription obligatoire, pour parler de la solde d'un appelé du contingent, on parle deprêt journalier - voir sens militaire de ce mot dans le CNRTL :
"B. − ARM. ,,Somme allouée par l'État pour l'entretien du soldat, dont une partie est employée d'office dans ce but, par l'administration du corps dont il fait partie`` (Cap. 1936). C'est dans l'une de ces campagnes de Flandre où le pain manquait et où le prêt ne venait guère (...) que, pour dissiper une mutinerie commencée, il eut l'idée de faire battre la générale (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t.6, 1863, p.217).L'soldat dépense plus qu'n'gagne, y a pas d'erreur. Je m'demande c'que d'viendrait celui qui n'aurait que son prêt (Barbusse, Feu,1916, p.194). "
Voici le commentaire du député Paul Rivière sur la triste situation des "bidasses", prononcé au cours de la 2ème session du 24 octobre 1967 de l'Assemblée nationale:
" En ce qui concerne le prêt des appelés, je vous rappelle qu'il avait été augmenté de 0,20 franc par jour à compter du 1er mai 1965. Depuis lors, et par deux fois, on avait étudié la possibilité de relever ce taux ridicule . Cette année, on y a encore renoncé pour des raisons budgétaires. Le prêt du soldat de deuxième classerestera donc fixé à cinquante centimes en 1968 , ce qui est de loin le taux le plus faible des armées d'Europe occidentale. Cette situation est anormale. "
C'est également, l'année suivante, l'avis du sénateur Maurice Bayrou :
" Pour les appelés du contingent se pose toujours le problème du prêt qui actuellement, il faut bien le reconnaître, se trouve fixé au taux ridiculement bas de cinquante centimes par jour. La dépense supplémentaire qui permettrait de le doubler, c'est-à-dire de donner à chaque homme cinquante centimes de plus
par jour, ce qui est peu, serait pourtant de l'ordre de 50 millions de francs.
Néanmoins,ne serait-ce que pour des raisons psychologique s, votre commission insiste pour qu'un relèvement du taux du prêt intervienne rapidement, si possible pour compter du 1er juillet 1970. "
(Source : senat.fr)
Le souci estimable de ce sénateur pour ses chers pioupious sera entendu de ses collègues parlementaires, puisque, selon un article du Monde de 1980, le prêt journalier augmentera régulièrement au cours de la décennie suivante - tout en restant très intérieur aux revenus d'un travailleur civil :
" En 1975, avant la décision du gouvernement de tripler le montant de la solde du contingent, le prêt du soldat (75 F par mois) représentait 5,73 % du salaire minimum interprofessionnel de croissance. Dès 1976, avec 210 F par mois, le prêt a représenté 14,12 % du SMIC et même 14,82 % en 1977.
Mais, depuis cette date, la solde de l'appelé n'a pas augmenté dans les mêmes proportions et elle accuse du retard. Elle a représenté 13,56 % du SMIC en 1978 ; 12,82 % en 1979 et, en 1980, avant l'augmentation qui doit intervenir en juillet, le prêt du soldat ne représente plus que 12,04 % du SMIC."
Selon le convertisseur franc-euro de l'INSEE, cinquante centimes de l'époque équivalent à0,62 euros d'aujourd'hui - soit environ 18,46 Euros par mois de 30 jours .
Heureux qui faisait son service une année bissextile !
Bonne journée.
Du temps de la conscription obligatoire, pour parler de la solde d'un appelé du contingent, on parle de
"
Voici le commentaire du député Paul Rivière sur la triste situation des "bidasses", prononcé au cours de la 2ème session du 24 octobre 1967 de l'Assemblée nationale:
" En ce qui concerne le prêt des appelés, je vous rappelle qu'il avait été augmenté de 0,20 franc par jour à compter du 1er mai 1965. Depuis lors, et par deux fois, on avait étudié la possibilité de relever ce taux ridicule . Cette année, on y a encore renoncé pour des raisons budgétaires. Le prêt du soldat de deuxième classe
C'est également, l'année suivante, l'avis du sénateur Maurice Bayrou :
" Pour les appelés du contingent se pose toujours le problème du prêt qui actuellement, il faut bien le reconnaître, se trouve fixé au taux ridiculement bas de cinquante centimes par jour. La dépense supplémentaire qui permettrait de le doubler, c'est-à-dire de donner à chaque homme cinquante centimes de plus
par jour, ce qui est peu, serait pourtant de l'ordre de 50 millions de francs.
Néanmoins,
(Source : senat.fr)
Le souci estimable de ce sénateur pour ses chers pioupious sera entendu de ses collègues parlementaires, puisque, selon un article du Monde de 1980, le prêt journalier augmentera régulièrement au cours de la décennie suivante - tout en restant très intérieur aux revenus d'un travailleur civil :
" En 1975, avant la décision du gouvernement de tripler le montant de la solde du contingent, le prêt du soldat (75 F par mois) représentait 5,73 % du salaire minimum interprofessionnel de croissance. Dès 1976, avec 210 F par mois, le prêt a représenté 14,12 % du SMIC et même 14,82 % en 1977.
Mais, depuis cette date, la solde de l'appelé n'a pas augmenté dans les mêmes proportions et elle accuse du retard. Elle a représenté 13,56 % du SMIC en 1978 ; 12,82 % en 1979 et, en 1980, avant l'augmentation qui doit intervenir en juillet, le prêt du soldat ne représente plus que 12,04 % du SMIC."
Selon le convertisseur franc-euro de l'INSEE, cinquante centimes de l'époque équivalent à
Heureux qui faisait son service une année bissextile !
Bonne journée.
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