QUALITE DE L'ADN.
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 12/11/2019 à 15h07
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Question d'origine :
S.V.P
Pour quelle raison prélève t on l' ADN , au moins pour les êtres vivants, de préférence sur des éléments liquides : salive ou sang ? Un aspect simple et pratique, serait de le chercher sur des cheveux, ou sur des ongles, par exemple !
Existe t'il d'ailleurs, une partie : organe ou tissu qui serait dépourvu d' ADN, totalement ou de façon inexploitable ? Exclusion faite naturellement des appareils, organes et tissus internes au corps humain ! merci.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/11/2019 à 15h17
Bonjour,
A l’exception des globules rouges, qui sont dépourvus de noyaux, toutes les cellules de notre corps contiennent de l’ADN.
Dans une précédente réponse sur l’ADN, nous citions notamment un article de Sciences et Avenir : Les Experts : de l'ADN comme s'il en pleuvait ! qui explique pourquoi tous les types d’échantillons ne fournissent pas la même qualité (ou le même type) d’ADN :
« L'ADN est-il à ce point partout ? La précieuse molécule se trouve au cœur de chacune de nos cellules, dans le noyau, sous la forme de 23 paires de chromosomes: c'est ce qu'on appelle l'ADN nucléaire.
Donc partout où il y a des cellules, il y a de l'ADN - exception faite des globules rouges qui n'ont pas de noyau. On en trouve même de l'ADN dans des cellules de peau morte comme les pellicules !
DANS LES FLUIDES corporels ? Certains sont évidemment plus riches en cellules que d'autres. Le sperme en tête de liste, puisque c'est justement sa vocation de véhiculer l'ADN via les spermatozoïdes qui naviguent à l'intérieur. La salive, l'urine, les sécrétions vaginales, les larmes contiennent des cellules mortes qui se détachent de l'épithélium des organes, des muqueuses, en plus ou moins grande quantité.
Tous les ADN ne sont pas aussi bavards...
Revenons-en maintenant à nos cheveux sans racine. Pas de bulbe, pas de chromosome... mais dans la tige du cheveu - comme dans les rognures d'ongles d'ailleurs – on trouve un autre type d'ADN : l'ADN mitochondrial (ADNmt). Il ne se transmet que par la mère : il n'est donc pas la signature d'un individu mais de toute une lignée maternelle. Avec lui impossible de distinguer deux frères, ou un fils de sa mère, de ses cousines du côté maternel...
En fait, ça va bien au-delà. En France, certains ADN mitochondriaux sont partagés par 2% de la population. Aussi, on se sert de ce genre d'analyse, non pas pour confondre un suspect, mais plutôt pour l'exclure, affirmer que ce cheveu n'est pas le sien, ou que le cheveu trouvé chez lui n'est pas celui de la victime.
SAUF DANS QUELQUES cas où l'on tombe sur des ADNmt dont la séquence est beaucoup plus rare : on peut alors l'utiliser comme preuve dès que l'on a pu exclure les personnes apparentées de la lignée maternelle. " Le problème est qu'il n'existe pas beaucoup de bases de données qui répertorient des ADN mitochondriaux, note Olivier Pascal, expert en empreinte génétique agréé par la Cour de Cassation et Président de l'Institut français des empreintes génétiques. Le FBI, en a une, mais de moins de 7000 individus. Et puis ces analyses sont beaucoup plus longues et plus coûteuses que celles faites sur de l'ADN issu du noyau, aussi les magistrats les demandent très rarement. " Donc l'ADN du cheveux coupé ou de l'ongle n'est pas ce qu'il y a de mieux... mais il peut servir. »
L’analyse d’échantillons d’ADN ayant un coût relativement élevé (comptez jusqu’à 1000€ pour analyser l’ADN mitochondrial d’un seul cheveu) il est évidemment préférable d’analyser des échantillons ayant le taux de réussite d’extraction de l’ADN le plus élevé, et donnant le résultat le plus précis possible.
Un autre facteur pouvant faire échouer une extraction d'ADN est la contamination par d'autres traces d'ADN.
Notons enfin que l’ADN est fragile : pour une cellule vivante, « les facteurs environnementaux et le métabolisme de la cellule elle-même produisent de 1 000 à 1 000 000 lésions de l'ADN par cellule et par jour. »
Source : planet-vie.ens.fr
Comme toute matière organique, il se dégrade, plus ou moins vite selon les conditions de conservation. Il serait par exemple impossible de ramener à la vie les dinosaures à partir de leur ADN.
Pour les enquêtes criminelles, si on prend l'exemple de l'affaire du petit Grégory Villemin, assassiné dans les Vosges en 1984, « l'enquête avait été relancée en avril dernier par l'analyse ADN effectuée sur les vêtements du corps de l'enfant et sur des cordelettes ayant servi à l'entraver. Mais cette analyse de traces ADN trouvées sur ces objets a finalement échoué, les échantillons étant trop détériorés, vingt-neuf ans après les faits. »
Source : Tireur à Paris : pourquoi une empreinte ADN ne suffit pas pour boucler une enquête, francetvinfo.fr
Bonne journée.
A l’exception des globules rouges, qui sont dépourvus de noyaux, toutes les cellules de notre corps contiennent de l’ADN.
Dans une précédente réponse sur l’ADN, nous citions notamment un article de Sciences et Avenir : Les Experts : de l'ADN comme s'il en pleuvait ! qui explique pourquoi tous les types d’échantillons ne fournissent pas la même qualité (ou le même type) d’ADN :
« L'ADN est-il à ce point partout ? La précieuse molécule se trouve au cœur de chacune de nos cellules, dans le noyau, sous la forme de 23 paires de chromosomes: c'est ce qu'on appelle l'ADN nucléaire.
Donc partout où il y a des cellules, il y a de l'ADN - exception faite des globules rouges qui n'ont pas de noyau. On en trouve même de l'ADN dans des cellules de peau morte comme les pellicules !
DANS LES FLUIDES corporels ? Certains sont évidemment plus riches en cellules que d'autres. Le sperme en tête de liste, puisque c'est justement sa vocation de véhiculer l'ADN via les spermatozoïdes qui naviguent à l'intérieur. La salive, l'urine, les sécrétions vaginales, les larmes contiennent des cellules mortes qui se détachent de l'épithélium des organes, des muqueuses, en plus ou moins grande quantité.
Revenons-en maintenant à nos cheveux sans racine. Pas de bulbe, pas de chromosome... mais dans la tige du cheveu - comme dans les rognures d'ongles d'ailleurs – on trouve un autre type d'ADN : l'ADN mitochondrial (ADNmt). Il ne se transmet que par la mère : il n'est donc pas la signature d'un individu mais de toute une lignée maternelle. Avec lui impossible de distinguer deux frères, ou un fils de sa mère, de ses cousines du côté maternel...
En fait, ça va bien au-delà. En France, certains ADN mitochondriaux sont partagés par 2% de la population. Aussi, on se sert de ce genre d'analyse, non pas pour confondre un suspect, mais plutôt pour l'exclure, affirmer que ce cheveu n'est pas le sien, ou que le cheveu trouvé chez lui n'est pas celui de la victime.
SAUF DANS QUELQUES cas où l'on tombe sur des ADNmt dont la séquence est beaucoup plus rare : on peut alors l'utiliser comme preuve dès que l'on a pu exclure les personnes apparentées de la lignée maternelle. " Le problème est qu'il n'existe pas beaucoup de bases de données qui répertorient des ADN mitochondriaux, note Olivier Pascal, expert en empreinte génétique agréé par la Cour de Cassation et Président de l'Institut français des empreintes génétiques. Le FBI, en a une, mais de moins de 7000 individus. Et puis ces analyses sont beaucoup plus longues et plus coûteuses que celles faites sur de l'ADN issu du noyau, aussi les magistrats les demandent très rarement. " Donc l'ADN du cheveux coupé ou de l'ongle n'est pas ce qu'il y a de mieux... mais il peut servir. »
L’analyse d’échantillons d’ADN ayant un coût relativement élevé (comptez jusqu’à 1000€ pour analyser l’ADN mitochondrial d’un seul cheveu) il est évidemment préférable d’analyser des échantillons ayant le taux de réussite d’extraction de l’ADN le plus élevé, et donnant le résultat le plus précis possible.
Un autre facteur pouvant faire échouer une extraction d'ADN est la contamination par d'autres traces d'ADN.
Notons enfin que l’ADN est fragile : pour une cellule vivante, « les facteurs environnementaux et le métabolisme de la cellule elle-même produisent de 1 000 à 1 000 000 lésions de l'ADN par cellule et par jour. »
Source : planet-vie.ens.fr
Comme toute matière organique, il se dégrade, plus ou moins vite selon les conditions de conservation. Il serait par exemple impossible de ramener à la vie les dinosaures à partir de leur ADN.
Pour les enquêtes criminelles, si on prend l'exemple de l'affaire du petit Grégory Villemin, assassiné dans les Vosges en 1984, « l'enquête avait été relancée en avril dernier par l'analyse ADN effectuée sur les vêtements du corps de l'enfant et sur des cordelettes ayant servi à l'entraver. Mais cette analyse de traces ADN trouvées sur ces objets a finalement échoué, les échantillons étant trop détériorés, vingt-neuf ans après les faits. »
Source : Tireur à Paris : pourquoi une empreinte ADN ne suffit pas pour boucler une enquête, francetvinfo.fr
Bonne journée.
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