Question d'origine :
Bonjour, Pourriez-vous me dire à combien correspondraient en grams d'or la somme de 500000 livres tournois en 1250 ? J'ai besoin de connaître la valeur du sauvetage de Louis IX lors de la septième croisade. Merci et meilleures salutations
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 06/01/2020 à 15h25
Bonjour,
Tout d’abord, bien que nous n’ayons pas trouvé l’équivalence de la livre tournois en poids d’or pour l’année 1250, plusieurs sources fournissent sa correspondance en grammes d’argent : en 1250, une livre tournois correspond à 90 grammes d’argent.
Pour l’or, la date la plus proche que nous trouvons est 1266 : une livre Tournois = 8,271 gr d'or fin
Pour 500 000 livres Tournois, on arrive donc à 4 135 500 grammes, soit 4,1355 tonnes d’or.
Pour 400 000 livres Tournois (la somme qui a finalement été négociée avec les Mamelouks), on arrive à 3 308 400 grammes.
Par ailleurs, voici quelques précisions sur la rançon payée par Louis IX :
« il fut entendu que le roi rendrait Damiette comme rançon pour lui-même et qu’il verserait 500 000 livres (tournois) – un million de besants d’or – pour la rançon de l’armée, laquelle, après les pertes causées par la guerre, les épidémies et le massacre des malades, est évaluée par le manuscrit de Rothelin à environ 12000 hommes. Le traité grevait d’une dette énorme les finances royales, mais il avait le mérite de laisser intact le territoire de la Syrie franque. […] Finalement les Mamelûks déclarèrent que, pour la reddition de Damiette, ils ne libéreraient sur le champ que le roi et les barons ; quant au gros de l’armée franque qui avait été conduite en captivité au Caire, elle ne devait être relâchée qu’après paiement de la rançon, laquelle était ainsi échelonnée : 200 000 livres à payer séance tenante et 200 000 quand le roi serait arrivé à Acre. »
Source : Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem. 3, : la monarchie musulmane et l'anarchie franque / René Grousset
« …une rançon serait versée : 800 000 besants d’or d’après Joinville, soit 400 000 livres tournois. Les sources arabes sont rares à donner le montant exact de la rançon : 500 000 dinars égyptiens d’après Ibn al-Khazradjî, 400 000 d’après Sa’d al-Dîn,… »
Source : Les relations des pays d'Islam avec le monde latin : du milieu du Xe siècle au milieu du XIIIe siècle, Françoise Micheau
« Besant » est l’abréviation de Byzantius nummus, c’est-à-dire monnaie de Byzance. Si nous en croyons Wikipedia, un besant pesait entre 4,45 et 4,48 grammes, et était composé d’or à 90% minimum et 95% maximum en 1092.
D’autres noms pour cette monnaie : hyperpère, hyperperion, solidus, sou d’or.
Notons toutefois qu’au cours du XIIIe siècle le besant a perdu de sa valeur. Dans La Civilisation byzantine, Louis Bréhier précise ainsi que « en 1204, l’hyperpère valait encore 90% du taux ancien. Les premières difficultés se présentèrent à Nicée sous Jean Vatatzès, qui frappa pour le commerce intérieur des pièces d’or à 16 carats d’or fin et des pièces normales à 24 carats pour le commerce extérieur.
Après la reprise de Constantinople en 1261, Michel Paléologue ordonna la refonte des monnaies, mais fit tomber l’hyperpère à 9, puis à 5 carats. »
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette monnaie, nous vous encourageons à consulter cet ouvrage, que la BmL ne possède pas :
Le Bésant d'or Sarrazinas pendant les croisades / Louis Blancard
Bonne journée.
Tout d’abord, bien que nous n’ayons pas trouvé l’équivalence de la livre tournois en poids d’or pour l’année 1250, plusieurs sources fournissent sa correspondance en grammes d’argent : en 1250, une livre tournois correspond à 90 grammes d’argent.
Pour l’or, la date la plus proche que nous trouvons est 1266 : une livre Tournois = 8,271 gr d'or fin
Pour 500 000 livres Tournois, on arrive donc à 4 135 500 grammes, soit 4,1355 tonnes d’or.
Pour 400 000 livres Tournois (la somme qui a finalement été négociée avec les Mamelouks), on arrive à 3 308 400 grammes.
Par ailleurs, voici quelques précisions sur la rançon payée par Louis IX :
« il fut entendu que le roi rendrait Damiette comme rançon pour lui-même et qu’il verserait 500 000 livres (tournois) – un million de besants d’or – pour la rançon de l’armée, laquelle, après les pertes causées par la guerre, les épidémies et le massacre des malades, est évaluée par le manuscrit de Rothelin à environ 12000 hommes. Le traité grevait d’une dette énorme les finances royales, mais il avait le mérite de laisser intact le territoire de la Syrie franque. […] Finalement les Mamelûks déclarèrent que, pour la reddition de Damiette, ils ne libéreraient sur le champ que le roi et les barons ; quant au gros de l’armée franque qui avait été conduite en captivité au Caire, elle ne devait être relâchée qu’après paiement de la rançon, laquelle était ainsi échelonnée : 200 000 livres à payer séance tenante et 200 000 quand le roi serait arrivé à Acre. »
Source : Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem. 3, : la monarchie musulmane et l'anarchie franque / René Grousset
« …une rançon serait versée : 800 000 besants d’or d’après Joinville, soit 400 000 livres tournois. Les sources arabes sont rares à donner le montant exact de la rançon : 500 000 dinars égyptiens d’après Ibn al-Khazradjî, 400 000 d’après Sa’d al-Dîn,… »
Source : Les relations des pays d'Islam avec le monde latin : du milieu du Xe siècle au milieu du XIIIe siècle, Françoise Micheau
« Besant » est l’abréviation de Byzantius nummus, c’est-à-dire monnaie de Byzance. Si nous en croyons Wikipedia, un besant pesait entre 4,45 et 4,48 grammes, et était composé d’or à 90% minimum et 95% maximum en 1092.
D’autres noms pour cette monnaie : hyperpère, hyperperion, solidus, sou d’or.
Notons toutefois qu’au cours du XIIIe siècle le besant a perdu de sa valeur. Dans La Civilisation byzantine, Louis Bréhier précise ainsi que « en 1204, l’hyperpère valait encore 90% du taux ancien. Les premières difficultés se présentèrent à Nicée sous Jean Vatatzès, qui frappa pour le commerce intérieur des pièces d’or à 16 carats d’or fin et des pièces normales à 24 carats pour le commerce extérieur.
Après la reprise de Constantinople en 1261, Michel Paléologue ordonna la refonte des monnaies, mais fit tomber l’hyperpère à 9, puis à 5 carats. »
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette monnaie, nous vous encourageons à consulter cet ouvrage, que la BmL ne possède pas :
Le Bésant d'or Sarrazinas pendant les croisades / Louis Blancard
Bonne journée.
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