Habitation à côté d'un poste de transformation haute tension
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 13/08/2020 à 13h30
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Question d'origine :
Bonjour
Je serai ravi si vous voulez bien m'éclairer sur le sujet suivant. Je souhaite habiter une maison dont le terrain est accolé à un poste de transformation de haute tension, avec la mention "local bt" sur la porte.
La maison est à 3 mètres de ce local. Ayant un bébé, je m'inquiète pour les effets que ça puisse avoir sur sa santé.
Pouvez-vous svp m'éclairer? Puis également m'indiquer quel équipement je peux utiliser/acheter pour mesurer le champ magnétique voisinant?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/08/2020 à 14h37
Bonjour,
D’après le RTE (Réseau de Transport d’Electricité français), "toutes les autorités sanitaires (nationales, européennes et mondiales) s’accordent aujourd’hui sur un point : aucun effet à long terme sur la santé n’a été démontré. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « les données actuelles ne confirment en aucun cas l'existence d'effets sanitaires résultant d'une exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité ». "
Voici toutefois ce qu'indiquent les conclusions d'un rapport officiel sur Les effets sur la santé et l'environnement des champs électromagnétiques produits par les lignes à haute et très haute tension :
Les champs magnétiques et électriques émis par les lignes ont-ils un impact sur la santé ?
Cette question est posée maintenant depuis plus de 30 ans. Les recherches menées au niveau mondial permettent d'y apporter une réponse claire, dans l'état actuel des connaissances.
Un consensus international solide, même si certains avis divergents existent, et exprimé par les instances sanitaires mondiales, européennes, étrangères et nationales existe sur cette question.
Les normes internationales de protection de la population (limite de 100uT à 50 Hz) et des travailleurs sont efficaces pour protéger la population des effets à court terme liées aux expositions aigües . Il n'est donc pas nécessaire de les modifier.
En ce qui concerne les expositions chroniques à faibles doses et dans le long terme, les champs électriques et magnétiques d'extrêmement basses fréquences, en général, et évidemment lorsqu'ils sont émis par les lignes à haute et très haute tension, n'ont pas d'impact sur la santé, sauf peut-être pour trois pathologies ciblées évoquées ci-dessous. Les expertises collectives indiquent que les éléments évoquant un lien entre ces champs et les autres maladies sont soit trop faibles, soit inexistants, soit au contraire ont permis de l'exclure.
Les trois pathologies sur lesquelles un débat subsiste sont : l'électrohypersensibilité, certaines maladies neurodégénératives et les leucémies aigües de l'enfant.
Concernant l'électrohypersensibilité, aucun lien de cause à effet ne peut être établi. De plus, la diversité des syndromes et le caractère auto-déclaré de l'affection, c'est-à-dire que c'est le patient qui se déclare électrohypersensible et non le médecin à l'issue d'une démarche diagnostique, en font un objet de recherche clinique. La souffrance des patients doit être prise au sérieux.
Votre rapporteur propose de soutenir la mise en place d'un réseau national de prise en charge et de recherche sur cette question.
Concernant certaines maladies neurodégénératives. Il s'agit aujourd'hui d'une hypothèse. Votre rapporteur invite les instances de santé publique française à ne pas négliger le risque car les données épidémiologiques récentes ont porté sur des populations professionnelles (conducteurs de train), ont mis en évidence une possible relation dose-effet et le nombre de malades est potentiellement très élevé. Il préconise donc, d'une part, de mener une étude épidémiologique à la SNCF, et de conduire des recherches pertinentes.
En ce qui concerne les leucémies aigües de l'enfant le lien éventuel avec des champs magnétiques d'extrêmement basses fréquences de 0,4 uT a conduit le CIRC à les classer en catégorie 2 B, c'est-à-dire de cancérogène possible.
Ce classement établi en 2002 a été acquis sur la seule base de l'épidémiologie. Ces données, établissant un lien statistique, n'ont pas été infirmées depuis mais elles n'indiquent pas de lien dose effet ou de seuil.
En laboratoire, comme sur des animaux, aucun mécanisme d'action n'a pu être mis en évidence.
Ce lien statistique établit donc un risque, mais il n'indique aucunement un lien de causalité entre les champs et la maladie.
Ces leucémies aigües touchent des enfants entre 0 et 6 ans. C'est une maladie plurifactorielle dont les causes sont mal connues. Dans tous les cas, les lignes ne pourraient expliquer qu'une fraction des cas.
Ces leucémies sont, fort heureusement, extrêmement rares. Leur taux d'incidence est tel que l'on peut estimer, compte tenu de l'importance de la population française aujourd'hui exposée à plus de 0,4 uT à cause des lignes à haute ou très haute tension, que moins de cinq enfants par an seraient malades et moins d'un par an décéderait, si le lien de causalité était établi.
Le risque est faible. L'intime conviction de votre rapporteur est même qu'il est vraisemblablement très limité.
Ceci étant, il estime que l'inquiétude sur ce sujet est légitime puisque la possibilité d'un lien a été acceptée comme suffisamment solide pour faire l'objet d'un classement 2 B par le CIRC, même si elle a été jugée trop faible pour conduire à un classement supérieur .
Il est donc nécessaire de ne pas laisser la situation en l'état. Il faut tenter de sortir de l'incertitude scientifique.
Votre rapporteur propose de relancer les recherches et de conduire une nouvelle évaluation du risque dans cinq ans, cette évaluation pouvant être réalisée à la demande du Gouvernement par l'AFSSET.
Les trois principales voies de recherche sont de conforter les études épidémiologiques en cours en France, de mener des travaux sur un modèle animal adapté et de poursuivre les recherches sur les causes des leucémies. Cela doit être entrepris rapidement et avec des moyens appropriés.
D'ici à 2015, dans l'attente de ces nouveaux résultats, votre rapporteur recommande, à titre prudentiel et compte tenu des incertitudes de la science, aux parents et aux pouvoirs publics, notamment aux élus locaux, de chercher à chaque fois que cela est possible pour un coût raisonnable de ne pas accroître le nombre d'enfants de 0 à 6 ans et à naître susceptibles d'être exposés à des champs supérieurs à 0,4 uT en moyenne.
S'inspirant des Pays-Bas, le Gouvernement devrait recommander, de manière non contraignante, d'éviter de nouvelles constructions de lieux dans lesquels vivent les très jeunes enfants tout au long de l'année (domicile, crèche, école maternelle...) dans une zone de prudence où l'exposition serait supérieure à cette valeur. Inversement, il conviendrait de ne pas construire de lignes ou d'autres sources significatives à proximité de ces lieux sensibles car fréquentés par les très jeunes enfants.
Pour plus de précautions et pour vous rassurer, vous pouvez effectivement demander à faire mesurer votre exposition par l'Agence nationale des fréquences (ANFR) :
"Tout citoyen peut demander, avec l'aval d'un organisme habilité, à faire analyser les niveaux d'ondes auxquels il est confronté quotidiennement à son domicile ou dans un lieu public ."
source et pour en savoir plus : Ondes électromagnétiques : vous pouvez faire mesurer votre exposition gratuitement
Vous pouvez également demander conseil auprès du Criirem. C'est le Centre de Recherche et d' Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques non ionisants, un organisme indépendant habilité à la gestion des risques sur les biens et les personnes.
Autres documents pouvant vous intéresser :
- Effets sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences / Avis de l’Anses - Rapport d’expertise collective
- Les lignes à haute tension et les transformateurs / INRS
- Une étude de l'ANSES est en cours pour mieux connaître les effets : Etude sur les champs magnétiques extrêmement basses fréquences dans les logements
Bonne journée.
D’après le RTE (Réseau de Transport d’Electricité français), "toutes les autorités sanitaires (nationales, européennes et mondiales) s’accordent aujourd’hui sur un point : aucun effet à long terme sur la santé n’a été démontré. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « les données actuelles ne confirment en aucun cas l'existence d'effets sanitaires résultant d'une exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité ». "
Voici toutefois ce qu'indiquent les conclusions d'un rapport officiel sur Les effets sur la santé et l'environnement des champs électromagnétiques produits par les lignes à haute et très haute tension :
Cette question est posée maintenant depuis plus de 30 ans. Les recherches menées au niveau mondial permettent d'y apporter une réponse claire, dans l'état actuel des connaissances.
Un consensus international solide, même si certains avis divergents existent, et exprimé par les instances sanitaires mondiales, européennes, étrangères et nationales existe sur cette question.
Concernant l'électrohypersensibilité, aucun lien de cause à effet ne peut être établi. De plus, la diversité des syndromes et le caractère auto-déclaré de l'affection, c'est-à-dire que c'est le patient qui se déclare électrohypersensible et non le médecin à l'issue d'une démarche diagnostique, en font un objet de recherche clinique. La souffrance des patients doit être prise au sérieux.
Votre rapporteur propose de soutenir la mise en place d'un réseau national de prise en charge et de recherche sur cette question.
Concernant certaines maladies neurodégénératives. Il s'agit aujourd'hui d'une hypothèse. Votre rapporteur invite les instances de santé publique française à ne pas négliger le risque car les données épidémiologiques récentes ont porté sur des populations professionnelles (conducteurs de train), ont mis en évidence une possible relation dose-effet et le nombre de malades est potentiellement très élevé. Il préconise donc, d'une part, de mener une étude épidémiologique à la SNCF, et de conduire des recherches pertinentes.
En ce qui concerne les leucémies aigües de l'enfant le lien éventuel avec des champs magnétiques d'extrêmement basses fréquences de 0,4 uT a conduit le CIRC à les classer en catégorie 2 B, c'est-à-dire de cancérogène possible.
Ce classement établi en 2002 a été acquis sur la seule base de l'épidémiologie. Ces données, établissant un lien statistique, n'ont pas été infirmées depuis mais elles n'indiquent pas de lien dose effet ou de seuil.
En laboratoire, comme sur des animaux, aucun mécanisme d'action n'a pu être mis en évidence.
Ce lien statistique établit donc un risque, mais il n'indique aucunement un lien de causalité entre les champs et la maladie.
Ces leucémies aigües touchent des enfants entre 0 et 6 ans. C'est une maladie plurifactorielle dont les causes sont mal connues. Dans tous les cas, les lignes ne pourraient expliquer qu'une fraction des cas.
Ces leucémies sont, fort heureusement, extrêmement rares. Leur taux d'incidence est tel que l'on peut estimer, compte tenu de l'importance de la population française aujourd'hui exposée à plus de 0,4 uT à cause des lignes à haute ou très haute tension, que moins de cinq enfants par an seraient malades et moins d'un par an décéderait, si le lien de causalité était établi.
Ceci étant, il estime que l'inquiétude sur ce sujet est légitime puisque la possibilité d'un lien a été acceptée comme suffisamment solide pour faire l'objet d'un classement 2 B par le CIRC, même si elle a été jugée trop faible pour conduire à un classement supérieur
Il est donc nécessaire de ne pas laisser la situation en l'état. Il faut tenter de sortir de l'incertitude scientifique.
Votre rapporteur propose de relancer les recherches et de conduire une nouvelle évaluation du risque dans cinq ans, cette évaluation pouvant être réalisée à la demande du Gouvernement par l'AFSSET.
Les trois principales voies de recherche sont de conforter les études épidémiologiques en cours en France, de mener des travaux sur un modèle animal adapté et de poursuivre les recherches sur les causes des leucémies. Cela doit être entrepris rapidement et avec des moyens appropriés.
D'ici à 2015, dans l'attente de ces nouveaux résultats, votre rapporteur recommande, à titre prudentiel et compte tenu des incertitudes de la science, aux parents et aux pouvoirs publics, notamment aux élus locaux, de chercher à chaque fois que cela est possible pour un coût raisonnable de ne pas accroître le nombre d'enfants de 0 à 6 ans et à naître susceptibles d'être exposés à des champs supérieurs à 0,4 uT en moyenne.
S'inspirant des Pays-Bas, le Gouvernement devrait recommander, de manière non contraignante, d'éviter de nouvelles constructions de lieux dans lesquels vivent les très jeunes enfants tout au long de l'année (domicile, crèche, école maternelle...) dans une zone de prudence où l'exposition serait supérieure à cette valeur. Inversement, il conviendrait de ne pas construire de lignes ou d'autres sources significatives à proximité de ces lieux sensibles car fréquentés par les très jeunes enfants.
Pour plus de précautions et pour vous rassurer, vous pouvez effectivement demander à faire mesurer votre exposition par l'Agence nationale des fréquences (ANFR) :
"
source et pour en savoir plus : Ondes électromagnétiques : vous pouvez faire mesurer votre exposition gratuitement
Vous pouvez également demander conseil auprès du Criirem. C'est le Centre de Recherche et d' Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques non ionisants, un organisme indépendant habilité à la gestion des risques sur les biens et les personnes.
Autres documents pouvant vous intéresser :
- Effets sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences / Avis de l’Anses - Rapport d’expertise collective
- Les lignes à haute tension et les transformateurs / INRS
- Une étude de l'ANSES est en cours pour mieux connaître les effets : Etude sur les champs magnétiques extrêmement basses fréquences dans les logements
Bonne journée.
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