Question d'origine :
Quels artistes ou personnalités ont aimé et cité le film des années 1960, Le Lauréat ? Quels impacts continue a-t-il eu à l'époque et continue-t-il d'avoir aujourd'hui ?
Réponse du Guichet

Le Lauréat est –toujours aujourd’hui- considéré comme l’un des films cultes des années 1960.
L'American Film Institute le classe d’ailleurs parmi les premiers dans sa liste des 100 plus grands films
La naïveté juvénile de Dustin Hoffman, le sourire de Katharine Ross, les chansons de Simon & Garfunkel, les jambes d’Anne Bancroft, cougar avant l’heure : on ne présente plus Le Lauréat, carton emblématique de la fin des sixties et d’une génération en butte aux hypocrisies d’une Amérique bourgeoise et conservatrice.
Dès sa sortie, le film est un choc, réalisant plus de 40 millions de dollars au box-office U.S. Un pari osé que ce film (le second seulement du réalisateur mais aussi le premier rôle de D. Hoffman) qui sera récompensé de 4 Oscars et 2 Golden Globes.
Pour l’anecdote, le rôle de Benjamin devait à l’origine être tenu par Robert Redford. Jugé trop mûr et séducteur, Mike Nichols lui préféra Dustin Hoffman – âgé de 30 ans alors que son personnage en a 21. Bien lui en a pris !
Le rôle de l’étudiant puceau, promis à un brillant avenir, qui finit dans le lit de Mrs. Robinson, la femme du patron de son père, avant de tomber amoureux de sa fille, a lancé la carrière de l’acteur et inauguré l’ère des stars anti-glamour, ouvrant les portes de Hollywood aux
Pour n’en donner que quelques exemples, voici une petite liste de l’influence de certaines scènes cultes du film :
Dans sa chronique du film, Olivier Père nous apprend que le film aurait notamment inspiré
En effet, le générique est littéralement calqué sur la scène inaugurale du Lauréat (D. Hoffmann de profil avançant sur un tapis roulant d’aéroport).
Quelques instants plus tard, quand il sort de l'aéroport, on entend une voix dans un haut-parleur disant que le stationnement est limité à trois minutes : cette scène est parodiée dans Y a-t-il un pilote dans l'avion ? où la phrase tourne en boucle pendant un long moment.
La scène de l'église a été parodiée de nombreuses fois, notamment dans le film
Dans (500) jours ensemble ((500) Days of Summer, 2009), on retrouve également une référence à la scène du bus.
Cette scène finale, depuis l’église jusqu’au départ précipité en bus, est en effet l’une des plus célèbres de l’Histoire du cinéma et les derniers plans « ouvrent des horizons inquiets, des fuites en forme de béances et de fissures névrotiques dans lesquels s’engouffreront
Dans
Dans 50 nuances de Grey (2015), Ana appelle la femme qui a depucelé Christian Grey quand il avait 15 ans « Mrs Robinson ».
L'histoire du film La rumeur court... (2005), est également inspirée du Lauréat.
Par ailleurs, dans la version française du film, c'est la future star française
Le film aurait également influencé «
Le Lauréat est certes un « film mode », ancré dans son époque, « mais [son] style, loin de s’être démodé, est encore un modèle d’élégance »
Dans l’histoire du cinéma, la critique considère souvent ce film comme le précurseur du "Nouvel Hollywood" qui fera triompher
En effet, Mike Nichols y fait preuve d’une liberté de ton inédite, et dresse avec finesse et subtilité le portrait d’un jeune homme issu de la bourgeoisie californienne, perdue dans « ses villas de luxe avec piscine, son alcoolisme mondain, ses conventions sociales étouffantes et son ennui ensoleillé » (O. Père)
Il est ainsi un pivot essentiel dans l’histoire des représentations de la société américaine.
La virtuosité formelle du film est également une nouveauté, notamment pour sa mise en scène légère et lumineuse qui vient se confronter à une réalité pourtant assez noire.
En ce sens, il est un des films qui influencera longtemps le cinéma indépendant (américain notamment) dans sa liberté de création.
À lire cette analyse par Tom Delanque
Pour aller plus loin, et ce dès que la situation sanitaire le rendra à nouveau possible, nous vous invitons également à consulter (ou emprunter)
les ouvrages suivants :
Histoire du Cinéma américain par Brigitte Gauthier
Le Cinéma américain : 1955-1970 par Freddy Buache
Les Enfants terribles du cinéma américain par Michael Pye et Lynda Myles
ou encore le film ci-après :
Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain
Nous vous souhaitons une très bonne journée !
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