Question d'origine :
Bonjour je dispose d'une médaille en argent de 1840 il est noté " Société de garantie contre le piqvage d'once de Lyon" Connaissez vous cette médaille ? Merci d'avance pour votre aide
Réponse du Guichet
Nous n'avons malheureusement pas pu trouver de réponse précise à votre question.
Bonjour,
Nous n'avons malheureusement pas pu trouver de réponse précise à votre question. Le Guichet du savoir fonctionne actuellement en télétravail, et nous n'avons pas accès à nos collections physiques, notamment les ouvrages ayant trait à la numismatique lyonnaise et qui nous auraient été d'un grand secours.
Nous pouvons toutefois évoquer l'histoire de la
Une petite définition, tout d'abord : selon le CNRTL, le
Vu l'importance de la soierie dans l'économie lyonnaise au XIXè siècle, on comprend que le piquage d'once ait été un problème d'importance. Le site de l'ENS cite à ce sujet un article du journal L'Écho de la fabrique daté du 5 août 1832 :
La question vitale du moment est celle des améliorations à apporter à notre fabrique, soit dans les rapports du chef d’atelier avec le fabricant, soit dans ceux de ce dernier avec les autres états qui concourrent à la fabrication des étoffes de soie.
Nous avons mis en gras le passage qui concerne un certain M. Arnaud, car selon le Rapport du jury central de l'exposition des produits de l'industrie française en 1844 , qui lui a attribué une médaille d'or, son procédé et lui sont plus ou moins à l'origine de la création de la société de garantie contre le piquage d'once de Lyon :
M. Jean-Antoine ARNAUD, mécanicien, à Lyon (Rhône).
Le jury du Rhône recommande d'une manière toute spéciale cet habile mécanicien pour l'invention du procédé qui porte aujourd'hui son nom. Le procédé Arnaud est un grand service public rendu non-seulement à l'industrie lyonnaise, mais encore à toutes les industries qui emploient la soie ou tout autre filament.
Ce procédé a pour but d'apprécier et de constater avec la plus grande exactitude le rendement des filaments confiés à la teinture ou à l'ouvraison, et par conséquent de prévenir ou de reconnaître les soustractions qui pourraient avoir lieu.
Pour faire apprécier l'importance de cette découverte, il suffit de rappeler que la soie peut, à la teinture, perdre 30 pour 100 de son poids, ou perdre jusqu'à 85 pour 100 de surcharge.
Cette grande marge dans le rendement à la teinture de cette précieuse matière a, de temps immémorial, été la source de graves et coupables abus. Pour en donner une idée, nous ne croyons pouvoir mieux faire que de citer l'extrait suivant d'un mémoire rédigé en 1772 par les syndics, maîtres-gardes, inspecteurs-royaux et contrôleurs jurés de la grande fabrique d'or, d'argent et de soie de la ville de Lyon au sujet d'un fait de repiquage d'once.
"Le piquage d'once, y est-il dit, coûte chaque année plus d'un million au commerce. Ce n'est rien encore, mais il discrédite absolument nos manufactures par la défectuosité dans la fabrication et la couleur des étoffes faites avec des soies restreintes et inégales."
Si en 1772, avec 10.000 métiers, le piquage d'once s'élevait à un million, on peut sans exagération l'évaluer aujourd'hui, avec nos 50.000 métiers, avec nos progrès en chimie et l'insuffisance des moyens de répression, à plus de 6 millions pour les fabriques de Lyon seulement.[...]
Pour combattre cette plaie hideuse, une société de fabricants s'est constituée à lyon ; elle a pris pour base de ses opérations le procédé Arnaud dont elle a pu déjà constater l'heureuse influence.
[...]
Depuis un an seulement, à l'époque de l'organisation de la Société de garantie contre le piquage d'once de Lyon, Arneud reçut d'elle une rémunération ; et cependant le brevet qui lui garantit la propriété de son procédé expire dans deux ans.
Le jury croit faire acte de haute justice en décernant à Jean Arnaud la médaille d'or.
(Ouvrage consultable sur Google livres)
On trouve sur charlesfourier.fr une courte biographie du fondateur de la Société, André Dervieu(x) (1800, 1884).
Tout ceci nous apprend beaucoup sur la vie des fabricants de soie lyonnais au mitan du XIXè siècle, mais pas grand-chose sur la médaille en elle-même... qui est, de plus, absente des bases de données de tous les sites de numismatiques que nous avons pu consulter, tels que Comptoir des monnaies, Galerie des monnaies, Infonumis ou CGB.
On trouve par ailleurs dans nos collections des comptes-rendus d'assemblée générale de la société, des noms de responsables de bureaux dans l'Annuaire administratif et commercial de Lyon et du Rhône... mais rien ne concernant des distributions de médailles commémoratives aux adhérents.
Nous vous conseillons de contacter les Archives de la chambre de commerce et d'industrie ou celles de la Ville de Lyon, qui possèdent peut-être des documents plus complets à ce sujet...
Bonne journée.