Question d'origine :
Bonjour, Je travaille actuellement sur des vitraux d'une cathédrale travaillés par Arnaud de Moles au XVIe siècle. Le personnage d'Ezechiel apparaît et j'aimerai effectuer une fiche de présentation de ce personnage. Seulement je ne trouve pas beaucoup d'informations sur celui-ci. Serait-il possible d'avoir un peu plus d'informations sur ce personnage ? En sachant que j'ai trouvé quelques gravures sur Ezéchiel et qu'il est plusieurs fois associé aux Sibylles, savez-vous pourquoi ?
Réponse du Guichet

Bonjour,
Ézéchiel :
On retrouve à peu près les mêmes informations sur la vie d’Ézéchiel, prophète biblique et initiateur de la littérature apocalyptique, dans tous les documents et il ne semble pas que d'autres détails en soient connus. Quant à ses prophéties, elles donnent bien du fil à retordre aux exégètes.
« L'un des plus grands prophètes d'Israël, Ézéchiel, a donné son nom à l'un des livres de l'Ancien Testament, livre qui rapporte son témoignage et son message, et dont il fut certainement en partie l'auteur. Il exerça son ministère à Jérusalem et à Babylone pendant les trois premières décennies du VIe siècle avant J.-C., à l'époque où le petit royaume de Juda fut successivement soumis puis éliminé par l'expansion du nouvel empire babylonien conduit par Nabuchodonosor (605-562). Jérusalem se rendit aux forces babyloniennes en 597. Après un sursaut de résistance, la ville fut détruite en 587-586, à la suite d'un siège prolongé. Après les deux défaites, et surtout en 582, la plupart des survivants furent déportés à Babylone. Avant la première reddition de Jérusalem, Ézéchiel était sans doute attaché, en tant que prêtre, au Temple de Jérusalem. Déporté dès 597, il habita, avec sa femme, à Tell-Abib sur le canal Kebar (près de Nippur) : il est clair qu'il jouissait parmi ses compatriotes d'un prestige tout à fait particulier. »
Article Ezechiel de André Paul, dans l'Encyclopédie Universalis, que vous pouvez consulter en ligne sur le site de la Bibliothèque si vous êtes abonné, et que nous vous joignons en PDF. Voir aussi pour le contexte l'article Prophètes d'Israël
Voici aussi un extrait de la notice Ezéchiel de 100 personnages clés de la Bible :
« Fils du prêtre Bouzi, Ezéchiel fut l'un des exilés du royaume de Juda à s'installer à Tel-Abib, sur les rives du fleuve Kebar, en Mésopotamie, sans doute vers 597 av. J.-C. Même s'il occupait une place à part parmi les exilés, il déplorait que les gens ne l'écoutent que pour se divertir, comme s'il n'était qu'un « chanteur d'amour » (Ezéchiel, 33, 32). Il officia pendant plus de vingt-trois ans et fut probablement contemporain des prophètes Daniel, Jérémie et d'Obadyahou. Sa tombe se situerait près de Bagdad, en un lieu nommé Keffil, mais on ignore tout du moment et des circonstances de sa mort. »
Voir aussi les articles Ezéchiel, et Livre d’Ézéchiel sur Wikipedia.
« Le livre d’Ezéchiel appartient à l’Ancien Testament, dans la section des prophètes. Parmi les seize prophètes nommés en titres de livres, quatre sont dits « grands » : Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel.
Les livres des prophètes appartiennent au temps du déclin d’Israël, à l’exil et au retour en terre natale. Ils couvrent une période d’environ 300 années, et s’adressent d’abord au royaume de Juda (issu de la scission du royaume en deux états, après les rois David et Salomon : Juda au sud avec Jérusalem pour capitale et Israël au nord avec Samarie pour capitale) mais aussi au royaume d’Israël. »
La suite de la page du site Chrétiens aujourd'hui fournit des informations contextuelles autour de l'écriture des prophéties d'Ezéchiel.
Sibylles et prophètes :
Si les prophètes sont souvent associés aux sibylles, c'est pour leur semblable don de divination. C'est aussi que l'art chrétien intègre assez tôt les motifs païens.
« Dans l'Antiquité, le nom de Sibylle était donné à des femmes qui étaient réputées avoir reçu d'Apollon le don de prophétie. » [,,,] « Dès le iiie s. avant J.-C., circulèrent dans l'empire romain une série de livres connus sous le nom d'Oracles sibyllins, dont certains sont parvenus jusqu'à nous à travers des copies des xive et xvie siècles. Ces livres, au nombre de douze, comprennent des oracles antiques, mais aussi des oracles juifs et des écrits chrétiens.Se fondant sur certains passages de ces livres, notamment d'un passage du huitième livre, censé être un recueil de prophéties données par la Sibylle Érythrée, les écrivains paléochrétiens, tels Eusèbe de Césarée, Lactance et saint Augustin, puis ceux du Moyen Âge, crurent que les sibylles avaient annoncé la naissance de Jésus et l'avènement du christianisme ; d'où la fréquente représentation des sibylles dans l'iconographie chrétienne, aux portails ou sur les vitraux (Beauvais) des cathédrales. Mais, elles inspirèrent également de nombreuses œuvres de la Renaissance, telles les cinq figures colossales des sibylles Persique, Érythrée, Delphique, Libyque et de Cumes mêlées par Michel-Ange aux sept figures de prophètes sur ses fresques de la voûte de la chapelle Sixtine, ou les quatre figures des sibylles de Cumes, Persique, Phrygienne et Tiburtine peintes par Raphaël dans l'église Santa Maria della Pace à Rome (1514) . Les canons du concile de Trente (1568), mirent fin à ces représentations héritées de l'Antiquité païenne. »
Extraits de l'article Sibylle, Larousse en ligne.
« Le programme iconographique de la chapelle Sixtine illustre ainsi cette coïncidence rêvée entre ces deux portions de l’héritage antique : Michel-Ange y met en effet en étroite correspondance les sibylles du paganisme, prêtresses chargées d’exprimer la volonté des dieux, et les prophètes de l’Ancien Testament : Joël est ainsi représenté en vis-à-vis de la sibylle de Delphes, Ezéchiel de celle de Cumes. Cette corrélation suggère que la fracture entre le polythéisme latin et la religion juive n’est qu’apparente :sibylles et prophètes annoncent, obéissant aux mêmes inspirations célestes, la venue du Messie, et proclament, parallèlement, le même espoir en l’immortalité de l’âme. »
Extraits de Le crépuscule de la Renaissance, Miroitements de l'infini, Université de Rouen.
« Les prophètes et les sibylles témoignent que l'humanité attend continuellement la Rédemption. En effet les premiers annoncèrent la venue du Christ au peuple d'Israël et les deuxièmes, bien qu'appartenant au monde païen, sont ici représentées pour leurs dons de divinatrices, élargissant ainsi l'attente de la Rédemption du peuple élu à toute l'humanité. »
Sibylles et prophètes, Musei Vaticani
Pour aller plus loin :
Article Sibylle, Wikipedia
La sibylle de l'Antiquité à nos jours, Micheline Galley
La sibylle : parole et représentations, Monique Bouquet et Françoise Morzadec.
En espérant vous avoir aidé dans vos recherches.
On retrouve à peu près les mêmes informations sur la vie d’Ézéchiel, prophète biblique et initiateur de la littérature apocalyptique, dans tous les documents et il ne semble pas que d'autres détails en soient connus. Quant à ses prophéties, elles donnent bien du fil à retordre aux exégètes.
« L'un des plus grands prophètes d'Israël, Ézéchiel, a donné son nom à l'un des livres de l'Ancien Testament, livre qui rapporte son témoignage et son message, et dont il fut certainement en partie l'auteur. Il exerça son ministère à Jérusalem et à Babylone pendant les trois premières décennies du VIe siècle avant J.-C., à l'époque où le petit royaume de Juda fut successivement soumis puis éliminé par l'expansion du nouvel empire babylonien conduit par Nabuchodonosor (605-562). Jérusalem se rendit aux forces babyloniennes en 597. Après un sursaut de résistance, la ville fut détruite en 587-586, à la suite d'un siège prolongé. Après les deux défaites, et surtout en 582, la plupart des survivants furent déportés à Babylone. Avant la première reddition de Jérusalem, Ézéchiel était sans doute attaché, en tant que prêtre, au Temple de Jérusalem. Déporté dès 597, il habita, avec sa femme, à Tell-Abib sur le canal Kebar (près de Nippur) : il est clair qu'il jouissait parmi ses compatriotes d'un prestige tout à fait particulier. »
Article Ezechiel de André Paul, dans l'Encyclopédie Universalis, que vous pouvez consulter en ligne sur le site de la Bibliothèque si vous êtes abonné, et que nous vous joignons en PDF. Voir aussi pour le contexte l'article Prophètes d'Israël
Voici aussi un extrait de la notice Ezéchiel de 100 personnages clés de la Bible :
« Fils du prêtre Bouzi, Ezéchiel fut l'un des exilés du royaume de Juda à s'installer à Tel-Abib, sur les rives du fleuve Kebar, en Mésopotamie, sans doute vers 597 av. J.-C. Même s'il occupait une place à part parmi les exilés, il déplorait que les gens ne l'écoutent que pour se divertir, comme s'il n'était qu'un « chanteur d'amour » (Ezéchiel, 33, 32). Il officia pendant plus de vingt-trois ans et fut probablement contemporain des prophètes Daniel, Jérémie et d'Obadyahou. Sa tombe se situerait près de Bagdad, en un lieu nommé Keffil, mais on ignore tout du moment et des circonstances de sa mort. »
Voir aussi les articles Ezéchiel, et Livre d’Ézéchiel sur Wikipedia.
« Le livre d’Ezéchiel appartient à l’Ancien Testament, dans la section des prophètes. Parmi les seize prophètes nommés en titres de livres, quatre sont dits « grands » : Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel.
Les livres des prophètes appartiennent au temps du déclin d’Israël, à l’exil et au retour en terre natale. Ils couvrent une période d’environ 300 années, et s’adressent d’abord au royaume de Juda (issu de la scission du royaume en deux états, après les rois David et Salomon : Juda au sud avec Jérusalem pour capitale et Israël au nord avec Samarie pour capitale) mais aussi au royaume d’Israël. »
La suite de la page du site Chrétiens aujourd'hui fournit des informations contextuelles autour de l'écriture des prophéties d'Ezéchiel.
Si les prophètes sont souvent associés aux sibylles, c'est pour leur semblable don de divination. C'est aussi que l'art chrétien intègre assez tôt les motifs païens.
« Dans l'Antiquité, le nom de Sibylle était donné à des femmes qui étaient réputées avoir reçu d'Apollon le don de prophétie. » [,,,] « Dès le iiie s. avant J.-C., circulèrent dans l'empire romain une série de livres connus sous le nom d'Oracles sibyllins, dont certains sont parvenus jusqu'à nous à travers des copies des xive et xvie siècles. Ces livres, au nombre de douze, comprennent des oracles antiques, mais aussi des oracles juifs et des écrits chrétiens.
Extraits de l'article Sibylle, Larousse en ligne.
« Le programme iconographique de la chapelle Sixtine illustre ainsi cette coïncidence rêvée entre ces deux portions de l’héritage antique : Michel-Ange y met en effet en étroite correspondance les sibylles du paganisme, prêtresses chargées d’exprimer la volonté des dieux, et les prophètes de l’Ancien Testament : Joël est ainsi représenté en vis-à-vis de la sibylle de Delphes, Ezéchiel de celle de Cumes. Cette corrélation suggère que la fracture entre le polythéisme latin et la religion juive n’est qu’apparente :
Extraits de Le crépuscule de la Renaissance, Miroitements de l'infini, Université de Rouen.
« Les prophètes et les sibylles témoignent que l'humanité attend continuellement la Rédemption. En effet les premiers annoncèrent la venue du Christ au peuple d'Israël et les deuxièmes, bien qu'appartenant au monde païen, sont ici représentées pour leurs dons de divinatrices, élargissant ainsi l'attente de la Rédemption du peuple élu à toute l'humanité. »
Sibylles et prophètes, Musei Vaticani
Pour aller plus loin :
Article Sibylle, Wikipedia
La sibylle de l'Antiquité à nos jours, Micheline Galley
La sibylle : parole et représentations, Monique Bouquet et Françoise Morzadec.
En espérant vous avoir aidé dans vos recherches.
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