Question d'origine :
Ce monsieur était malade ou quoi? Porquoi parlait-il comme ça et le comportement de ses mains et en général
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/11/2020 à 15h58
Bonjour,
André Maraux était atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, qui affectait son élocution et ses gestes, déformés par des tics.
Source : André Malraux: Un combattant sans frontières, Marie Geffray
« Il souffrait d'une maladie rare, le syndrome de Gilles de la Tourette, encore très mal connu, même si des gens comme Mozart et Boswell en étaient affectés. D'où ses tics et son hyperactivité. Ces tics lui conféraient, paradoxalement, un pouvoir de séduction. D'abord, ils fascinaient, puis, souvent, dès qu'il était emporté par ce qu'il disait, ils disparaissaient, ce qui était tout aussi fascinant. »
Source : Rencontre avec Olivier Todd, à l'occasion de la parution de André Malraux, gallimard.fr
Michel Lantelme a consacré un ouvrage à Malraux qui pourrait vous intéresser, puisqu’il y est question de la place des mains dans ses oeuvres : Malraux : portrait avec mains.
« Chez Malraux, les mains des personnages semblent un peu disproportionnées par rapport au reste du corps, quasi indépendantes, douées dune vie propre. D’où leur caractère inquiétant. Les mains confèrent au héros de Malraux le sentiment d’une irréductible étrangeté à lui-même, dans ce qu’il a de plus familier. Or tout est contenu là: vie et mort, enfance, sexualité, biographie, et même la fraternité, dans le geste de toucher l’autre.
Cette surenchère de la main, caractéristique de Malraux, ne s’arrête pas aux frontières du roman. Éléments essentiels à la construction psychologique des personnages, les mains irradient à travers toute l’oeuvre et sont également omniprésentes dans les écrits sur l’art. La pensée de Malraux postule notamment un savoir de la main qui, dans une histoire de l’art entièrement dominée par le visible, tend à redonner sa place au tactile.
On plaidera donc pour une approche restreinte, minimaliste même, de la notion de culture. L’homme pouvant tenir tout entier dans ses mains, s’y résumer, c’est par elles que se manifeste le mieux la condition humaine. »
Pour aller plus loin :
- Un Malraux sans fard, lesechos.fr
- André Malraux, Wikipedia
- André Malraux : a medical interpretation, Tee L Guidotti, Journal of the Royal Society of Medicine, Volume 78 May 1985
Bonne journée.
André Maraux était atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, qui affectait son élocution et ses gestes, déformés par des tics.
Source : André Malraux: Un combattant sans frontières, Marie Geffray
« Il souffrait d'une maladie rare, le syndrome de Gilles de la Tourette, encore très mal connu, même si des gens comme Mozart et Boswell en étaient affectés. D'où ses tics et son hyperactivité. Ces tics lui conféraient, paradoxalement, un pouvoir de séduction. D'abord, ils fascinaient, puis, souvent, dès qu'il était emporté par ce qu'il disait, ils disparaissaient, ce qui était tout aussi fascinant. »
Source : Rencontre avec Olivier Todd, à l'occasion de la parution de André Malraux, gallimard.fr
Michel Lantelme a consacré un ouvrage à Malraux qui pourrait vous intéresser, puisqu’il y est question de la place des mains dans ses oeuvres : Malraux : portrait avec mains.
« Chez Malraux, les mains des personnages semblent un peu disproportionnées par rapport au reste du corps, quasi indépendantes, douées dune vie propre. D’où leur caractère inquiétant. Les mains confèrent au héros de Malraux le sentiment d’une irréductible étrangeté à lui-même, dans ce qu’il a de plus familier. Or tout est contenu là: vie et mort, enfance, sexualité, biographie, et même la fraternité, dans le geste de toucher l’autre.
Cette surenchère de la main, caractéristique de Malraux, ne s’arrête pas aux frontières du roman. Éléments essentiels à la construction psychologique des personnages, les mains irradient à travers toute l’oeuvre et sont également omniprésentes dans les écrits sur l’art. La pensée de Malraux postule notamment un savoir de la main qui, dans une histoire de l’art entièrement dominée par le visible, tend à redonner sa place au tactile.
On plaidera donc pour une approche restreinte, minimaliste même, de la notion de culture. L’homme pouvant tenir tout entier dans ses mains, s’y résumer, c’est par elles que se manifeste le mieux la condition humaine. »
- Un Malraux sans fard, lesechos.fr
- André Malraux, Wikipedia
- André Malraux : a medical interpretation, Tee L Guidotti, Journal of the Royal Society of Medicine, Volume 78 May 1985
Bonne journée.
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