Question d'origine :
Bonjour cher guichet, Je voudrais savoir s'il est possible d'utiliser les termes "humain préhistorique" à place des termes "homme préhistorique". Est-ce que cela aurait le même sens ? Est-ce que cela référerait à la même notion ? (je parle bien du terme "homme" généraliste, englobant les hommes et les femmes) Y a-t-il des spécialistes de la préhistoire qui utilise ce terme de "humain" plutôt que de "homme" ? Et s'il y a une différence de signification entre le terme "humain" et "homme", quelle est-elle ? Qu'en est t-il dans les autres langues que le français ? Un grand merci pour votre réponse,
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/12/2020 à 13h12
Bonjour,
L'emploi des termes "humains préhistoriques" semble tout à fait acceptable et de plus en plus pratiqué par des scientifiques français.es qui tendent à dénoncer une vision patriarcale de la préhistoire.
Nous vous renvoyons tout d'abord aux travaux d'Edwige Khaznadar, une linguiste française qui s'est intéressée à partir des années 1970 au sexisme de la langue française.
Dans un article intitulé «L'homme générique... dans les savanes de la préhistoire. L'être humain dans un discours scientifique en France en 2004 » (Langage et société, 2007/1 (n° 119), p. 131-155), elle a procédé à l'analyse sémantique des dénominations humaines d 'un « Dossier » du magazine Géo consacré à « L’incroyable voyage des premiers Hommes ».
Elle explique que des substitutions au terme "homme" générique sont possibles notamment par l’emploi de « Humains » ou « êtres humains » ou « homme et femme » qui se substitueraient à « Hommes » de manière satisfaisante :
"Si « les Humains » paraît partout satisfaisant, l’origine adjective du singulier « l’humain » le renvoi dans une abstraction qui restreint ses possibilités d’utilisation. Il est nécessaire souvent de formuler intégralement « l’être humain ».Ces substitutions sont irrécusables selon la doctrine lexicographique française pour laquelle le sens premier de homme est être humain , à moins de refuser la qualité humaine de la femme. Les avis peuvent diverger sur le choix de « être humain » ou « homme et femme ». Mais ce qui se pose de plus en plus, c’est la question de la lacune lexicale du français et des langues romanes, de l’anglais également : pas de terme générique propre pour désigner l’être humain . Homme hypéronyme, terme englobant ? On est proche de la métonymie : homme contenant de la femme ? Nous touchons à des théories bibliques. Ou bien il s’agit d’extension abusive."
L'utilisation de l'"homme" générique poserait problème car, avec lui, on marginalise voire dissimule la place des femmes dans l'histoire.
" L’hégémonie lexicale de la dénomination de l’EHM employée en équivalence de termes effectivement génériques dans le corpus étudié a les conséquences suivantes : lanon-représentation linguistique donc l’invisibilité des femmes , dénoncée dès les débuts des mouvements dits de « féminisation de la langue », et par suite le silence sur leur rôle dans les activités marquant l’évolution de l’espèce humaine . La qualification de cet usage linguistique est la discrimination, au sens de traitement désavantageux, de la composante féminine de l’humanité, ici sa relégation hors du discours scientifique. Plus gravement, l’emploi exclusif de la dénomination actualisant dans tous les cas l’EHM place celui-ci en avant de la scène discursive, en rôle principal. L’éventuel référent féminin de l’homme « générique » est de ce fait catégorisé comme second ou négatif, dans des analyses à partir de données concrètes, comme nous venons de le voir. "
Nous vous invitons à lire cet article dans son intégralité.
Marylène Patou-Mathis, une préhistorienne française spécialiste des comportements des Néandertaliens, directrice de recherche au CNRS, et autrice de l'ouvrage L'homme préhistorique est aussi une femme, critique lavision patriarcale de la préhistoire . Lorsque la discipline naît au XIXe siècle, elle n'est conduite que par des hommes qui projettent sur ces temps anciens leur vision d'une femme procréatrice au rôle social limité à l'éducation des enfants et aux tâches domestiques. Or, les récentes découvertes archéologiques montrent les femmes moins soumises, plus robustes et inventives .
Voici ce qu'elle explique à Radio Canada :
" Marylène Patou-Mathis a voulu savoir pourquoi on s’était si peu intéressé à la femme préhistorique. Elle s’est donc mise à étudier l’histoire de la préhistoire et a découvert quecette discipline relativement jeune – on n'a commencé à étudier la préhistoire qu'au 19e siècle – a longtemps été exercée exclusivement par des hommes qui vivaient dans une société patriarcale. "Ce qui va se passer dès le départ, c’est qu’ils vont appliquer leur système social sur les humains préhistoriques" , explique Marylène Patou-Mathis.
La vision d’une société préhistorique dominée par les hommes s’est donc répandue dans la culture populaire. Les romans préhistoriques que l’on voyait apparaître au 19e siècle, par exemple, ne dépeignaient que des héros masculins affrontant tous les dangers, alors que les femmes ne représentaient que des personnages secondaires en arrière-plan.
Marylène Patou-Mathis ajoute que cette vision a été renforcée par l’étude des dernières populations de chasseurs-cueilleurs qui vivaient sur la planète. Les ethnologues ont supposé que le mode de vie de l’humain préhistorique était le même que celui des chasseurs-cueilleurs du 20e siècle, ce qui est une grave erreur, selon la préhistorienne : "C’est comme si on pensait que ces populations n’avaient pas évolué, n’avaient pas changé leur structure sociale pendant 10 000 ans." Elle rappelle que ces personnes, malgré leur isolement, ont connu de nombreuses migrations et certains contacts avec les sociétés occidentales, ce qui a nécessairement eu une influence sur leur mode de vie.
Marylène Patou-Mathis croit qu’il est possible de trouver des preuves de l’implication des femmes dans les sociétés préhistoriques, mais à la condition de faire preuve d’ouverture d’esprit. "On ne trouve que ce que l’on croit possible", dit-elle."
source : L’homme des cavernes était aussi une femme
Lire aussi :
- Chasseuses, peintres ou guerrières, les femmes préhistoriques avaient toutes les cordes à leurs arcs
- « Pour en finir avec l’homme préhistorique » – L’apport de l’archéologie du genre
Vous vous demandez s'il existe une différence de signification entre les termes "humain" et "homme", si oui, quelle est-elle ?
Le dictionnaire de l'Académie apporte ces définitions :
Homme :
I. Être humain de l'un ou l'autre sexe.
II. Être humain mâle.
Humain :
1. Qui est de la nature de l'homme en tant qu'espèce, qui en présente les caractères spécifiques.
2. Qui est propre à l'homme, qui caractérise sa nature, qui concerne sa place dans l'ordre du monde.
Le TLFI propose ces définitions :
Homme :
I. Être appartenant à l'espèce animale la plus développée, sans considération de sexe.
II. Mâle adulte de l'espèce humaine.
Humain :
I. − Adjectif : Qui est formé, composé d'hommes.
II. − Subst. masc. :
A. − Être humain.
B. − Au sing. avec une valeur de neutre. Ce qui est humain, ce qui appartient à l'homme.
...
Si ces deux termes peuvent paraitre synonymes, dans les faits ce n'est pas le cas. L'usage d'"homme"entraîne mécaniquement la pensée vers une représentation masculine et donne lieu à nombre de polysémies, confusions et ambiguïtés car il n'est pas toujours perçu sous l'aspect générique de sa première acception.
Par ailleurs, les études indiquent que cognitivement, l’usage du masculin (comme "homme") active moins de représentations de femmes auprès des personnes interpelées que l’usage d’un mot épicène (comme "humain").
Ces questions de terminologie et de linguistique se posent de plus en plus dans la société actuelle mais en France, le générique "homme" résiste. L'avis de la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme le montre bien : Avis sur la dénomination "droits de l'homme".
"Comment comprendre cette résistance en France contre le terme humain qui n’est pas seulement un adjectif mais bien attesté comme substantif ?
Pourquoi la France est-elle la seule des pays européens à se braquer sur ce terme quitte à appauvrir la langue ?
Et comment alors encore parler de droits de l’homme ?
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ne concernait que les hommes et a longtemps été utilisée pour écarter les femmes du droit de vote. Celle aujourd’hui en vigueur, La Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) date de 1948 sous l’égide des Nations unies.
Homme a été conservé en français alors que ce n’est pas le cas dans les autres langues européennes qui ont choisi l’équivalent d’humain : Human right en anglais, c’est Menschenrechte en Allemand, diritti umani en italien, derechos humanos en espagnol, direitos humanos en portugais, mensenrechten en néerlandais, prawa człowieka en polonais, drets humans en catalan, drepturile omului en roumain. Seul le français campe sur son choix sexué, pour être plus précis le français de France car le Québec utilise l’expression droits de la personne humaine."
source : On oublie à quel point faire de l'«homme» un mot neutre est problématique / Agnès De Féo
"Homme" désignerait l'être humain quel que soit son sexe depuis 1694. En effet, au XVIIe siècle, on assiste à une masculinisation de la langue française, sous l’impulsion de l’Académie française :
"...En cause, le Dictionnaire de l’Académie
Mais la confusion, de fait, vient de plus loin. Si les partisans de l’homme peuvent argumenter depuis 1948 que le mot est valable pour les deux sexes, en dépit de 155 ans de démonstration du contraire, c’est que la France dispose d’un ouvrage qui l’affirme – et que cet ouvrage tient lieu d’Évangile aux yeux de sa population. Il s’agit duDictionnaire de l’Académie française, qui fournit dès sa première édition (1694) la définition suivante : « Homme : s. m. Animal raisonnable [par opposition aux autres animaux, les bêtes]. En ce sens, il comprend toute l’espèce humaine, et se dit de tous les deux sexes. »
Cette idée (que la suite de ce très long article oublie aussitôt pour se concentrer sur l’homme, le vrai) constitue alors une nouveauté radicale. Aucun dictionnaire ne l’a jamais proposée, et il se passera un demi-siècle avant que d’autres la reprennent, sans que les francophones l’adoptent jamais. D’où laDéclaration des droits de l’homme et du citoyen et toute la législation constitutionnelle et civile ultérieure, où le terme homme n’est jamais censé désigner les deux sexes .
Seuls les philosophes se mettront petit à petit à disserter sur « l’homme » (expression rare sous leur plume jusqu’à l’époque de Rousseau, ces messieurs préférant de loin user du pluriel – pour évoquer les seuls mâles), de même que les anthropologues (par traduction/trahison de l’homo latin – qui signifie humain et non homme). La majuscule prétendument signe de généralité n’ayant remplacé la minuscule que bien tardivement – et pas toujours. "
source : Débat : « L’homme » ou « l’humain » ? La trop lente chute d’une imposture
Bref, employer « humain préhistorique » à la place d’« homme préhistorique » représenterait donc plus qu’un enjeu de cohérence linguistique...
Pour aller plus loin :
- Baccouche Taïeb, Alouini Jouda, « Polysémie et terminologie des droits de l'homme », Syntaxe et sémantique, 2004/1 (N° 5), p. 143-152.
- Pradalier Nicole, « L'homme et son genre», La linguistique, 2012/2 (Vol. 48), p. 109-130.
- Éliane Viennot, « Langage égalitaire : vers une rationalisation des procédés et des approches», Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 146 | 2020
- Droits humains pour tou.te.s / coordonné par Géraldine Franck - un article : Pourquoi l’expression « droits humains » est préférable à celle de « droits de l’Homme »
- Pour le remplacement de « Droits de l’Homme » par « Droits Humains »
- Edwige Khaznadar a également étudié cette distinction Homme/ Humain dans d'autres langues, notamment en anglais et polonais. Voir cet article : LA CONCEPTUALISATION DE L'HUMAIN DANS UNE PERSPECTIVE HISTORIQUE ET CONTRASTIVE à partir de l' "homme" de dictionnaires français, anglais et polonais.
- écriture inclusive/féministe : une réponse du Guichet du Savoir
Bonne journée.
L'emploi des termes "humains préhistoriques" semble tout à fait acceptable et de plus en plus pratiqué par des scientifiques français.es qui tendent à dénoncer une vision patriarcale de la préhistoire.
Nous vous renvoyons tout d'abord aux travaux d'Edwige Khaznadar, une linguiste française qui s'est intéressée à partir des années 1970 au sexisme de la langue française.
Dans un article intitulé «L'homme générique... dans les savanes de la préhistoire. L'être humain dans un discours scientifique en France en 2004 » (Langage et société, 2007/1 (n° 119), p. 131-155), elle a procédé à l'
Elle explique que des substitutions au terme "homme" générique sont possibles notamment par l’emploi de « Humains » ou « êtres humains » ou « homme et femme » qui se substitueraient à « Hommes » de manière satisfaisante :
"Si « les Humains » paraît partout satisfaisant, l’origine adjective du singulier « l’humain » le renvoi dans une abstraction qui restreint ses possibilités d’utilisation. Il est nécessaire souvent de formuler intégralement « l’être humain ».
L'utilisation de l'"homme" générique poserait problème car, avec lui, on marginalise voire dissimule la place des femmes dans l'histoire.
" L’hégémonie lexicale de la dénomination de l’EHM employée en équivalence de termes effectivement génériques dans le corpus étudié a les conséquences suivantes : la
Nous vous invitons à lire cet article dans son intégralité.
Marylène Patou-Mathis, une préhistorienne française spécialiste des comportements des Néandertaliens, directrice de recherche au CNRS, et autrice de l'ouvrage L'homme préhistorique est aussi une femme, critique la
Voici ce qu'elle explique à Radio Canada :
" Marylène Patou-Mathis a voulu savoir pourquoi on s’était si peu intéressé à la femme préhistorique. Elle s’est donc mise à étudier l’histoire de la préhistoire et a découvert que
La vision d’une société préhistorique dominée par les hommes s’est donc répandue dans la culture populaire. Les romans préhistoriques que l’on voyait apparaître au 19e siècle, par exemple, ne dépeignaient que des héros masculins affrontant tous les dangers, alors que les femmes ne représentaient que des personnages secondaires en arrière-plan.
Marylène Patou-Mathis ajoute que cette vision a été renforcée par l’étude des dernières populations de chasseurs-cueilleurs qui vivaient sur la planète. Les ethnologues ont supposé que le mode de vie de l’humain préhistorique était le même que celui des chasseurs-cueilleurs du 20e siècle, ce qui est une grave erreur, selon la préhistorienne : "C’est comme si on pensait que ces populations n’avaient pas évolué, n’avaient pas changé leur structure sociale pendant 10 000 ans." Elle rappelle que ces personnes, malgré leur isolement, ont connu de nombreuses migrations et certains contacts avec les sociétés occidentales, ce qui a nécessairement eu une influence sur leur mode de vie.
Marylène Patou-Mathis croit qu’il est possible de trouver des preuves de l’implication des femmes dans les sociétés préhistoriques, mais à la condition de faire preuve d’ouverture d’esprit. "On ne trouve que ce que l’on croit possible", dit-elle."
source : L’homme des cavernes était aussi une femme
Lire aussi :
- Chasseuses, peintres ou guerrières, les femmes préhistoriques avaient toutes les cordes à leurs arcs
- « Pour en finir avec l’homme préhistorique » – L’apport de l’archéologie du genre
Vous vous demandez s'il existe une différence de signification entre les termes "humain" et "homme", si oui, quelle est-elle ?
Le dictionnaire de l'Académie apporte ces définitions :
I. Être humain de l'un ou l'autre sexe.
II. Être humain mâle.
1. Qui est de la nature de l'homme en tant qu'espèce, qui en présente les caractères spécifiques.
2. Qui est propre à l'homme, qui caractérise sa nature, qui concerne sa place dans l'ordre du monde.
Le TLFI propose ces définitions :
I. Être appartenant à l'espèce animale la plus développée, sans considération de sexe.
II. Mâle adulte de l'espèce humaine.
I. − Adjectif : Qui est formé, composé d'hommes.
II. − Subst. masc. :
A. − Être humain.
B. − Au sing. avec une valeur de neutre. Ce qui est humain, ce qui appartient à l'homme.
...
Si ces deux termes peuvent paraitre synonymes, dans les faits ce n'est pas le cas. L'usage d'"homme"entraîne mécaniquement la pensée vers une représentation masculine et donne lieu à nombre de polysémies, confusions et ambiguïtés car il n'est pas toujours perçu sous l'aspect générique de sa première acception.
Par ailleurs, les études indiquent que cognitivement, l’usage du masculin (comme "homme") active moins de représentations de femmes auprès des personnes interpelées que l’usage d’un mot épicène (comme "humain").
Ces questions de terminologie et de linguistique se posent de plus en plus dans la société actuelle mais en France, le générique "homme" résiste. L'avis de la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme le montre bien : Avis sur la dénomination "droits de l'homme".
"Comment comprendre cette résistance en France contre le terme humain qui n’est pas seulement un adjectif mais bien attesté comme substantif ?
Pourquoi la France est-elle la seule des pays européens à se braquer sur ce terme quitte à appauvrir la langue ?
Et comment alors encore parler de droits de l’homme ?
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ne concernait que les hommes et a longtemps été utilisée pour écarter les femmes du droit de vote. Celle aujourd’hui en vigueur, La Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) date de 1948 sous l’égide des Nations unies.
source : On oublie à quel point faire de l'«homme» un mot neutre est problématique / Agnès De Féo
"Homme" désignerait l'être humain quel que soit son sexe depuis 1694. En effet, au XVIIe siècle, on assiste à une masculinisation de la langue française, sous l’impulsion de l’Académie française :
"...
Mais la confusion, de fait, vient de plus loin. Si les partisans de l’homme peuvent argumenter depuis 1948 que le mot est valable pour les deux sexes, en dépit de 155 ans de démonstration du contraire, c’est que la France dispose d’un ouvrage qui l’affirme – et que cet ouvrage tient lieu d’Évangile aux yeux de sa population. Il s’agit du
Cette idée (que la suite de ce très long article oublie aussitôt pour se concentrer sur l’homme, le vrai) constitue alors une nouveauté radicale. Aucun dictionnaire ne l’a jamais proposée, et il se passera un demi-siècle avant que d’autres la reprennent, sans que les francophones l’adoptent jamais. D’où la
Seuls les philosophes se mettront petit à petit à disserter sur « l’homme » (expression rare sous leur plume jusqu’à l’époque de Rousseau, ces messieurs préférant de loin user du pluriel – pour évoquer les seuls mâles), de même que les anthropologues (par traduction/trahison de l’homo latin – qui signifie humain et non homme). La majuscule prétendument signe de généralité n’ayant remplacé la minuscule que bien tardivement – et pas toujours. "
source : Débat : « L’homme » ou « l’humain » ? La trop lente chute d’une imposture
Bref, employer « humain préhistorique » à la place d’« homme préhistorique » représenterait donc plus qu’un enjeu de cohérence linguistique...
Pour aller plus loin :
- Baccouche Taïeb, Alouini Jouda, « Polysémie et terminologie des droits de l'homme », Syntaxe et sémantique, 2004/1 (N° 5), p. 143-152.
- Pradalier Nicole, « L'homme et son genre», La linguistique, 2012/2 (Vol. 48), p. 109-130.
- Éliane Viennot, « Langage égalitaire : vers une rationalisation des procédés et des approches», Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 146 | 2020
- Droits humains pour tou.te.s / coordonné par Géraldine Franck - un article : Pourquoi l’expression « droits humains » est préférable à celle de « droits de l’Homme »
- Pour le remplacement de « Droits de l’Homme » par « Droits Humains »
- Edwige Khaznadar a également étudié cette distinction Homme/ Humain dans d'autres langues, notamment en anglais et polonais. Voir cet article : LA CONCEPTUALISATION DE L'HUMAIN DANS UNE PERSPECTIVE HISTORIQUE ET CONTRASTIVE à partir de l' "homme" de dictionnaires français, anglais et polonais.
- écriture inclusive/féministe : une réponse du Guichet du Savoir
Bonne journée.
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