Question d'origine :
Bonjour, il me semble que la période musicale baroque se termine au milieu du XVIIIème siècle. J'aimerais savoir si la fin de cette période a un lien avec la Révolution française, sachant qu'après vient la période classique ? Merci beaucoup ! Réponse attendue le 06/01/2021 - 12:10
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 04/01/2021 à 10h31
Bonjour,
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire nous sommes actuellement en télétravail et ne pouvons pas accéder directement aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre, nous devons donc nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Comme vous le notez vous-même, la période baroque n’est pas contemporaine de la Révolution Française, puisqu’on situe sa fin vers 1750. Ceci étant dit, la définition de cette « fin » est nécessairement arbitraire et la réalité n'est pas aussi nette :
« Les compositeurs subissent l’influence de leur époque ainsi que de celles qui les ont précédés et il est dommage de leur attribuer des étiquettes uniques.Outre le fait qu’il n’y a pas de définition parfaite pour désigner les périodes de l’histoire de la musique, certaines esthétiques peuvent perdurer; il y a chevauchement plutôt que coupure nette entre ces différentes périodes . Le baroque finissant (vers 1730-1750) se superpose à une période préclassique (Vorklassik), laquelle n’a pas de limite bien définie avec la période du classique précoce (Frühklassik) qui court jusque vers 1770-80.
1760 et 1810 sont les limites arbitraires que nous avons adoptées sur ce site pour définir la période classique; elles forment un bloc commode de 50 ans facile à retenir et un peu plus proche de la réalité que la division 1750-1800.
Il faut souligner que ces périodes ne sont pas homogènes : certains mouvements peuvent naître qui s’opposent au courant dominant, comme par exemple l’Empfindsamkeit qui va s’opposer au rationalisme des « lumières » et auquel on rattache, d’un point de vue musical, certains fils de J-S Bach (voir l’article consacré au concerto pour violoncelle de CPE Bach. »
Source : guideclassique.com
L’ouvrage de Michelle Biget, Musique et Révolution française : la longue durée devrait particulièrement vous intéresser puisque l’auteur se propose d’analyser l’influence des événements historiques sur la production des œuvres musicales avant, pendant et après la Révolution :
« Musique et Révolution Française
Nous voulons associer les œuvres musicales aux conditions historiques de leur production, mais aussi questionner le geste compositeur comme un révélateur des réalités culturelles. Nous posons le problème de l’actualité ou de l’anachronisme des contenus expressifs et formels et ouvrons une réflexion sur le sémantisme de la musique à travers sa réception dans la société. Tel sera notre itinéraire avant, pendant et après la Révolution. L’impact des Lumières nous préoccupera donc assez longuement. Les phénomènes sonores propres aux années 1790, il faudra les appréhender dans leur relation à l’espoir réformateur, au jacobinisme, à la guerre. Il ne suffit pas d’énumérer les hymnes, les chansons patriotiques ou les « symphonies militaires ». Evaluer les parts respectives du reliquat liturgique ou théâtral et de l’invention réelle importe bien davantage. »
Pour les raisons précisées plus haut, nous n’avons pas pu consulter directement cet ouvrage, néanmoins vous en trouverez de nombreux extraits dans Google Livres.
Quelques autres références qui pourront vous intéresser :
• La rumeur des batailles : la musique au tournant des XVIIIe et XIXe siècles / Martin Kaltenecker
Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, de la rumeur des événements révolutionnaires et des guerres napoléoniennes naît une nouvelle musique, caractérisée par la simplification et le grossissement : hiératisme de Gluck, réflexion de Beethoven, vitesse et élan de Weber, effets sonores de Berlioz, ivresse de Rossini, etc.
• La Vie musicale en France au temps de la Révolution / Adélaïde de Place
• Philosophies de la musique : 1752-1789 / Belinda Cannone
(note de lecture consultable sur Persée)
• Passion baroque : cent cinquante ans de musique en Europe / Gilles Cantagrel
Exprimer, provoquer ou relayer l'émotion, les passions, est le propos essentiel de la musique à l'âge baroque, qui se forge en ce temps un nouveau langage. Les instruments permettent de développer une virtuosité étourdissante, qui animera sonates et concertos ; la réflexion théorique engendre de vives disputes esthétiques : les genres qui naissent alors, entre autres l'opéra, véhicule privilégié des affects individuels, s'inscrivent dans cette optique. La préoccupation métaphysique et la sensibilité religieuse, non exemptes de larmes, s'incarnent également dans l'oratorio et au plus haut point dans ces opéras spirituels que sont les Passions, de Bach entre autres. Ce sont ces courants, ces grands sujets de préoccupation des compositeurs en un temps où la musique occupe la première place, que retrace dans ce livre Gilles Cantagrel en un large et foisonnant panorama.
• La musique baroque : essai / Claude V. Palisca
La musique baroque, au sens où on l'entend aujourd'hui, englobe des productions aussi diverses que les madrigaux de Gesualdo, les pastorales de Peri et Monteverdi, les tragi-comédies de Scarlatti et les tragédies lyriques de Rameau. La musique instrumentale recouvre des genres comme les toccatas de Merulo, les sonates en trio de Corelli ou les concertos de Vivaldi. Quant à la musique d'église, elle embrasse des styles aussi opposés que les passions de Schütz et les cantates de Bach. Peut-on légitimement amalgamer en une période stylistique unique et sous cette seule étiquette des modes d'expression musicale aussi divers ?
Bonne journée.
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire nous sommes actuellement en télétravail et ne pouvons pas accéder directement aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre, nous devons donc nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Comme vous le notez vous-même, la période baroque n’est pas contemporaine de la Révolution Française, puisqu’on situe sa fin vers 1750. Ceci étant dit, la définition de cette « fin » est nécessairement arbitraire et la réalité n'est pas aussi nette :
« Les compositeurs subissent l’influence de leur époque ainsi que de celles qui les ont précédés et il est dommage de leur attribuer des étiquettes uniques.
1760 et 1810 sont les limites arbitraires que nous avons adoptées sur ce site pour définir la période classique; elles forment un bloc commode de 50 ans facile à retenir et un peu plus proche de la réalité que la division 1750-1800.
Il faut souligner que ces périodes ne sont pas homogènes : certains mouvements peuvent naître qui s’opposent au courant dominant, comme par exemple l’Empfindsamkeit qui va s’opposer au rationalisme des « lumières » et auquel on rattache, d’un point de vue musical, certains fils de J-S Bach (voir l’article consacré au concerto pour violoncelle de CPE Bach. »
Source : guideclassique.com
L’ouvrage de Michelle Biget, Musique et Révolution française : la longue durée devrait particulièrement vous intéresser puisque l’auteur se propose d’analyser l’influence des événements historiques sur la production des œuvres musicales avant, pendant et après la Révolution :
« Musique et Révolution Française
Nous voulons associer les œuvres musicales aux conditions historiques de leur production, mais aussi questionner le geste compositeur comme un révélateur des réalités culturelles. Nous posons le problème de l’actualité ou de l’anachronisme des contenus expressifs et formels et ouvrons une réflexion sur le sémantisme de la musique à travers sa réception dans la société. Tel sera notre itinéraire avant, pendant et après la Révolution. L’impact des Lumières nous préoccupera donc assez longuement. Les phénomènes sonores propres aux années 1790, il faudra les appréhender dans leur relation à l’espoir réformateur, au jacobinisme, à la guerre. Il ne suffit pas d’énumérer les hymnes, les chansons patriotiques ou les « symphonies militaires ». Evaluer les parts respectives du reliquat liturgique ou théâtral et de l’invention réelle importe bien davantage. »
Pour les raisons précisées plus haut, nous n’avons pas pu consulter directement cet ouvrage, néanmoins vous en trouverez de nombreux extraits dans Google Livres.
Quelques autres références qui pourront vous intéresser :
• La rumeur des batailles : la musique au tournant des XVIIIe et XIXe siècles / Martin Kaltenecker
Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, de la rumeur des événements révolutionnaires et des guerres napoléoniennes naît une nouvelle musique, caractérisée par la simplification et le grossissement : hiératisme de Gluck, réflexion de Beethoven, vitesse et élan de Weber, effets sonores de Berlioz, ivresse de Rossini, etc.
• La Vie musicale en France au temps de la Révolution / Adélaïde de Place
• Philosophies de la musique : 1752-1789 / Belinda Cannone
(note de lecture consultable sur Persée)
• Passion baroque : cent cinquante ans de musique en Europe / Gilles Cantagrel
Exprimer, provoquer ou relayer l'émotion, les passions, est le propos essentiel de la musique à l'âge baroque, qui se forge en ce temps un nouveau langage. Les instruments permettent de développer une virtuosité étourdissante, qui animera sonates et concertos ; la réflexion théorique engendre de vives disputes esthétiques : les genres qui naissent alors, entre autres l'opéra, véhicule privilégié des affects individuels, s'inscrivent dans cette optique. La préoccupation métaphysique et la sensibilité religieuse, non exemptes de larmes, s'incarnent également dans l'oratorio et au plus haut point dans ces opéras spirituels que sont les Passions, de Bach entre autres. Ce sont ces courants, ces grands sujets de préoccupation des compositeurs en un temps où la musique occupe la première place, que retrace dans ce livre Gilles Cantagrel en un large et foisonnant panorama.
• La musique baroque : essai / Claude V. Palisca
La musique baroque, au sens où on l'entend aujourd'hui, englobe des productions aussi diverses que les madrigaux de Gesualdo, les pastorales de Peri et Monteverdi, les tragi-comédies de Scarlatti et les tragédies lyriques de Rameau. La musique instrumentale recouvre des genres comme les toccatas de Merulo, les sonates en trio de Corelli ou les concertos de Vivaldi. Quant à la musique d'église, elle embrasse des styles aussi opposés que les passions de Schütz et les cantates de Bach. Peut-on légitimement amalgamer en une période stylistique unique et sous cette seule étiquette des modes d'expression musicale aussi divers ?
Bonne journée.
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