Pourquoi y a-t-il plus d'actionnaire en GB qu'en France ?
SOCIÉTÉ
+ DE 2 ANS
Le 21/01/2021 à 07h45
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Question d'origine :
Quels sont les raisons historiques qui explique que les Français s'intéressent peu à la bourse (15% d'actionnaires) et les pays anglo-saxo beaucoup plus ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/01/2021 à 17h06
Bonjour,
Comparativement à d’autres pays comme les Etats-Unis, les ménages français sont en effet peu nombreux à posséder des actions directes ou indirectes. Plusieurs facteurs contribuent à l’expliquer, parmi lesquels les crises financières qui ont fait chuter le nombre d’actionnaires individuels en France. Du côté de la détention indirecte, ce sont les différences des systèmes de retraite qui expliquent l’écart important avec par exemple les Etats-Unis ou les Pays-Bas, où la retraite est financée majoritairement par les fonds de pension.
« En France, les petits actionnaires représentent 3 millions de personnes. […]
"On a été autour de 7 millions d'actionnaires individuels en France dans les années 2000, il y a eu une forte chute du fait de la crise (...), mais on voit un regain d'intérêt pour ce type d'investissement", révèle Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels. Une tendance qui se confirme alors que l'épargne classique rapporte de moins en moins. »
Source : Bourse : 3 millions de petits actionnaires en France, francetvinfo.fr (20/08/2019)
« Le nombre d’actionnaires individuels progresse depuis deux ans et approche des 4 millions. Un mouvement encouragé par une fiscalité moins pénalisante depuis le 1er janvier.
On est loin d’une ruée vers la Bourse, mais le regain d’intérêt des Français, qui avait été constaté en 2017 pour la première fois depuis plus d’une décennie, se confirme.
La hausse du nombre d’actionnaires est corroborée par le baromètre de référence en la matière, le pa¬nel Sofia de l’institut Kantar TNS, qui suit depuis dix ans l’évolution du taux de détention en produits financiers.
La dernière enquête signale que le creux de la vague a été touché en 2016. Cette année-là, 6,2% seulement de la population de plus de 15 ans déclarait détenir des actions en direct, soit environ 3 millions de personnes, deux fois moins que lorsque la crise financière a débuté, en 2008.
En 2018, le taux de détention est ressorti à 7,5% (3,9 millions de person¬nes). Quant au total d’investisseurs en actions – en direct ou via des fonds – il est remonté à 8,8% de la population cette an¬née, après un plus-bas à 7,6% en 2016.
La tendance positive est là, mais le niveau reste bien faible, notamment comparé à certains pays comme les États-Unis.
Ou¬tre-Atlantique, près de 14% des ménages possèdent des actions en direct, et même 52% en tenant compte de la détention indirecte, grâce au rôle prépondérant des fonds de pension. »
Source : Bourse : les Français reprennent goût aux actions ! lerevenu.com (16/11/2018)
« Au moment des nationalisations de 1982, la France comptait 1,7 million d’actionnaires individuels, un chiffre relativement constant au cours des décennies précédentes. La première vague de privatisations de 1986, qui a concerné non seulement les sociétés nationalisées quatre ans plus tôt mais aussi des groupes publics depuis 1945, va considérablement gonfler le nombre d’actionnaires individuels (6,2 millions en 1987). Durant les vingt ans qui suivirent, ce chiffre n’a cessé de fluctuer à un niveau relativement élevé, pour culminer autour de 7 mil-lions entre 2003 et 2005 à la suite de l’ouverture du capital d’EDF, de GDF et d’ADP.Parallèlement, le lancement du plan d’épargne en actions (PEA) en 1992 et près de dix ans d’envol du marché des actions (le CAC 40 a été multiplié par 3,9 entre janvier 1992 et sep-tembre 2000, soit un rendement annuel de 15,8 % hors dividendes) rendent la Bourse très populaire auprès des épargnants. Cet engouement s’est ensuite progressivement et au total fortement réduit.
L’actionnariat individuel français, que l’on peut raisonnablement évaluer à 3,3 millions d’individus, traverse depuis 2006/2007 une crise profonde.
Tous les pays de l’OCDE constatent une baisse régulière et importante de l’actionnariat individuel depuis quarante ans, sous l’effet du développement de l’intermédiation et de gestion collective, comme de l’abolition des frontières financières. La permanence et a for-tiori le renouveau d’un actionnariat individuel dynamique en France sont entravés par une multitude de facteurs d’importance variable qui, combinés, pèsent lourdement dans le sens d’une attrition qui semble irréversible. Pourtant, l’intérêt économique et sociologique de ce type d’actionnariat devrait inciter tous les acteurs à le considérer avec plus de bienveillance et à y consacrer les moyens qu’il mérite au vu des atouts potentiels qu’il représente.
Selon l’analyse de la F2IC, l’actionnariat individuel français traverse une crise profonde, en raison de chocs majeurs :
• l’accélération de la récurrence des crises boursières et une très forte hausse de la volatilité des actions ;
• l’alourdissement sans précédent d’une fiscalité du capital qui tend à privilégier la rente plutôt que la prise de risque et l’investissement ;
• le développement de l’intermédiation au détriment de l’investissement en direct ;• la stigmatisation de l’actionnaire, qualifié au mieux de rentier, voire de profiteur de « licen-ciements boursiers ».
De même, selon la FAS (Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés), l’actionnariat salarié est l’un des grands succès en France, où la proportion d’action-naires salariés est de loin la plus élevée de tous les pays de l’UE, mais il a commencé à reculer à partir de 2013 depuis l’instauration et surtout le relèvement du forfait social. Le nombre d’ac-tionnaires salariés et anciens salariés, qui atteignait 3,7 millions en 2012, est ainsi tombé à 3,5 en 2014, et sans doute moins en 2015. Selon la FAS, l’actionnariat salarié rencontre en effet un certain nombre de freins depuis quelques années :
• la hausse du forfait social de 8 à 20 % sur les sommes attribuées au titre de la participation, de l’intéressement et de l’abondement des placements des salariés dans leur PEE : elle a notamment conduit les entreprises à espacer davantage ces opérations, ceci provoque une érosion de l’actionnariat salarié, les souscriptions d’actions devenant inférieures aux cessions liées aux habituels mouvements sortants du PEE ;
• une insuffisante incitation fiscale à l’investissement en actions dans le PEE lors des verse-ments de la participation et de l’intéressement ;
• un régime ambigu des actions gratuites qui encourage insuffisamment leur conservation longue ;
• un déploiement insuffisant dans les PME qui ont pourtant besoin d’accroître leurs fonds propres »
Source : Livre blanc de l’ansa, 2016
« Une catégorie de politiques qui semble avoir contribué à la diffusion des actions fait partie du cadre plus général de la politique européenne qui a pour objectif de promouvoir le développement et la concurrence dans le secteur financier. Ce cadre inclut d’une part les directives de l’Union européenne concernant l’intégration et la libéralisation financière et la suppression du contrôle des capitaux, et d’autre part l’accroissement de la coordination des politiques imposée par le traité de Maastricht et les préparatifs pour l’adoption d’une monnaie unique.
Ces efforts ont été accompagnés par des politiques visant la privatisation des entreprises publiques, ce qui a engendré une offre d’actions de la part des nouvelles entreprises privatisées, actions qui devaient être souscrites par les ménages. Les gouvernements avaient intérêt à attirer un nombre croissant de ménages sur le marché des actions afin d’atteindre cet objectif. Au Royaume-Uni et en Italie par exemple, cela a conduit à ce que le gouvernement fasse une publicité à grande échelle pour présenter aux ménages la multitude d’avantages liés à la participation aux marchés des actions et plus particulièrement les bonnes perspectives des nouvelles entreprises privatisées.
A différentes échelles, tous les pays européens ont adopté des programmes de privatisation des services publics et des entreprises détenues par l’Etat. Dans certains pays comme le Royaume-Uni et l’Italie, où les recettes ont été importantes, le processus de privatisation et le nombre d’entreprises qui se sont ouvertes au public ont augmenté la capitalisation boursière du marché des actions. Ces privatisations ont été accompagnées par une publicité massive, à travers laquelle les ménages se sont familiarisés avec les actions et leurs caractéristiques de rentabilité et de risque. Il est probable que cette campagne d’information a accru de manière permanente la détention d’actions. […]
La réforme des systèmes de retraite a été un autre moyen de favoriser, via la politique gouvernementale, la propagation de l’equity culture parmi les ménages. L’image démographique d’ensemble est celle d’une Europe vieillissante, dans laquelle les contributions des employés actifs ne sont plus suffisantes pour financer la retraite de nombreux retraités. Comme l’Europe ne peut plus s’appuyer seulement sur des systèmes de retraite par répartition pour financer son nombre important de retraités, les politiques gouvernementales, les débats publics et les programmes d’éducation financière concentrent leur attention sur les comptes individuels de retraite et sur la manière selon laquelle les ménages pourraient utiliser, en partie, les actions dans l’épargne pour la retraite. Les responsables politiques européens se sont inspirés de l’énorme succès des comptes individuels de retraite (IRAs) aux Etats-Unis et du passage des systèmes de retraite traditionnels, à prestations définies, aux systèmes de retraite à cotisations définies, où les bénéfices dépendent, parmi d’autres éléments, de la performance des marchés des actions. L’importance des actifs dans les fonds de pension s’est accrue dans tous les pays, malgré les différences qui subsistent entre les pays européens et entre l’Europe et les Etats-Unis. Les actifs des fonds de pension dépassent 90% du PNB aux Pays-Bas et représentent approximativement 60% du PNB aux Etats-Unis ; ils sont inférieurs à 10% en France, en Italie et en Allemagne. La principale raison de ces différences réside dans le rôle dominant des systèmes obligatoires de retraite dans les pays où le développement des fonds de pension est encore limité. Cela suggère à nouveau que ce canal de stimulation de la détention d’actions est encore dans l’enfance en Europe continentale (à l’exception importante des Pays-Bas). »
Source : GUISO, L., HALIASSOS, M., & JAPPELLI, T. (2001). Le profil des détenteurs d'actions en Europe. Revue D'économie Financière, (64), 169-178.
Pour aller plus loin :
- La France championne européenne de l’actionnariat salarié des entreprises cotées, usinenouvelle.com
- Darras-Barquissau, Nathalie. « Vers une meilleure compréhension des actionnaires individuels minoritaires : une étude exploratoire », Management & Avenir, vol. 68, no. 2, 2014, pp. 12-31.
Bonne journée.
Comparativement à d’autres pays comme les Etats-Unis, les ménages français sont en effet peu nombreux à posséder des actions directes ou indirectes. Plusieurs facteurs contribuent à l’expliquer, parmi lesquels les crises financières qui ont fait chuter le nombre d’actionnaires individuels en France. Du côté de la détention indirecte, ce sont les différences des systèmes de retraite qui expliquent l’écart important avec par exemple les Etats-Unis ou les Pays-Bas, où la retraite est financée majoritairement par les fonds de pension.
« En France, les petits actionnaires représentent 3 millions de personnes. […]
"On a été autour de 7 millions d'actionnaires individuels en France dans les années 2000, il y a eu une forte chute du fait de la crise (...), mais on voit un regain d'intérêt pour ce type d'investissement", révèle Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels. Une tendance qui se confirme alors que l'épargne classique rapporte de moins en moins. »
Source : Bourse : 3 millions de petits actionnaires en France, francetvinfo.fr (20/08/2019)
« Le nombre d’actionnaires individuels progresse depuis deux ans et approche des 4 millions. Un mouvement encouragé par une fiscalité moins pénalisante depuis le 1er janvier.
On est loin d’une ruée vers la Bourse, mais le regain d’intérêt des Français, qui avait été constaté en 2017 pour la première fois depuis plus d’une décennie, se confirme.
La hausse du nombre d’actionnaires est corroborée par le baromètre de référence en la matière, le pa¬nel Sofia de l’institut Kantar TNS, qui suit depuis dix ans l’évolution du taux de détention en produits financiers.
La dernière enquête signale que le creux de la vague a été touché en 2016. Cette année-là, 6,2% seulement de la population de plus de 15 ans déclarait détenir des actions en direct, soit environ 3 millions de personnes, deux fois moins que lorsque la crise financière a débuté, en 2008.
En 2018, le taux de détention est ressorti à 7,5% (3,9 millions de person¬nes). Quant au total d’investisseurs en actions – en direct ou via des fonds – il est remonté à 8,8% de la population cette an¬née, après un plus-bas à 7,6% en 2016.
La tendance positive est là, mais le niveau reste bien faible, notamment comparé à certains pays comme les États-Unis.
Ou¬tre-Atlantique, près de 14% des ménages possèdent des actions en direct, et même 52% en tenant compte de la détention indirecte, grâce au rôle prépondérant des fonds de pension. »
Source : Bourse : les Français reprennent goût aux actions ! lerevenu.com (16/11/2018)
« Au moment des nationalisations de 1982, la France comptait 1,7 million d’actionnaires individuels, un chiffre relativement constant au cours des décennies précédentes. La première vague de privatisations de 1986, qui a concerné non seulement les sociétés nationalisées quatre ans plus tôt mais aussi des groupes publics depuis 1945, va considérablement gonfler le nombre d’actionnaires individuels (6,2 millions en 1987). Durant les vingt ans qui suivirent, ce chiffre n’a cessé de fluctuer à un niveau relativement élevé, pour culminer autour de 7 mil-lions entre 2003 et 2005 à la suite de l’ouverture du capital d’EDF, de GDF et d’ADP.Parallèlement, le lancement du plan d’épargne en actions (PEA) en 1992 et près de dix ans d’envol du marché des actions (le CAC 40 a été multiplié par 3,9 entre janvier 1992 et sep-tembre 2000, soit un rendement annuel de 15,8 % hors dividendes) rendent la Bourse très populaire auprès des épargnants. Cet engouement s’est ensuite progressivement et au total fortement réduit.
L’actionnariat individuel français, que l’on peut raisonnablement évaluer à 3,3 millions d’individus, traverse depuis 2006/2007 une crise profonde.
Tous les pays de l’OCDE constatent une baisse régulière et importante de l’actionnariat individuel depuis quarante ans, sous l’effet du développement de l’intermédiation et de gestion collective, comme de l’abolition des frontières financières. La permanence et a for-tiori le renouveau d’un actionnariat individuel dynamique en France sont entravés par une multitude de facteurs d’importance variable qui, combinés, pèsent lourdement dans le sens d’une attrition qui semble irréversible. Pourtant, l’intérêt économique et sociologique de ce type d’actionnariat devrait inciter tous les acteurs à le considérer avec plus de bienveillance et à y consacrer les moyens qu’il mérite au vu des atouts potentiels qu’il représente.
Selon l’analyse de la F2IC, l’actionnariat individuel français traverse une crise profonde, en raison de chocs majeurs :
• l’accélération de la récurrence des crises boursières et une très forte hausse de la volatilité des actions ;
• l’alourdissement sans précédent d’une fiscalité du capital qui tend à privilégier la rente plutôt que la prise de risque et l’investissement ;
• le développement de l’intermédiation au détriment de l’investissement en direct ;• la stigmatisation de l’actionnaire, qualifié au mieux de rentier, voire de profiteur de « licen-ciements boursiers ».
De même, selon la FAS (Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés), l’actionnariat salarié est l’un des grands succès en France, où la proportion d’action-naires salariés est de loin la plus élevée de tous les pays de l’UE, mais il a commencé à reculer à partir de 2013 depuis l’instauration et surtout le relèvement du forfait social. Le nombre d’ac-tionnaires salariés et anciens salariés, qui atteignait 3,7 millions en 2012, est ainsi tombé à 3,5 en 2014, et sans doute moins en 2015. Selon la FAS, l’actionnariat salarié rencontre en effet un certain nombre de freins depuis quelques années :
• la hausse du forfait social de 8 à 20 % sur les sommes attribuées au titre de la participation, de l’intéressement et de l’abondement des placements des salariés dans leur PEE : elle a notamment conduit les entreprises à espacer davantage ces opérations, ceci provoque une érosion de l’actionnariat salarié, les souscriptions d’actions devenant inférieures aux cessions liées aux habituels mouvements sortants du PEE ;
• une insuffisante incitation fiscale à l’investissement en actions dans le PEE lors des verse-ments de la participation et de l’intéressement ;
• un régime ambigu des actions gratuites qui encourage insuffisamment leur conservation longue ;
• un déploiement insuffisant dans les PME qui ont pourtant besoin d’accroître leurs fonds propres »
Source : Livre blanc de l’ansa, 2016
« Une catégorie de politiques qui semble avoir contribué à la diffusion des actions fait partie du cadre plus général de la politique européenne qui a pour objectif de promouvoir le développement et la concurrence dans le secteur financier. Ce cadre inclut d’une part les directives de l’Union européenne concernant l’intégration et la libéralisation financière et la suppression du contrôle des capitaux, et d’autre part l’accroissement de la coordination des politiques imposée par le traité de Maastricht et les préparatifs pour l’adoption d’une monnaie unique.
Ces efforts ont été accompagnés par des politiques visant la privatisation des entreprises publiques, ce qui a engendré une offre d’actions de la part des nouvelles entreprises privatisées, actions qui devaient être souscrites par les ménages. Les gouvernements avaient intérêt à attirer un nombre croissant de ménages sur le marché des actions afin d’atteindre cet objectif. Au Royaume-Uni et en Italie par exemple, cela a conduit à ce que le gouvernement fasse une publicité à grande échelle pour présenter aux ménages la multitude d’avantages liés à la participation aux marchés des actions et plus particulièrement les bonnes perspectives des nouvelles entreprises privatisées.
A différentes échelles, tous les pays européens ont adopté des programmes de privatisation des services publics et des entreprises détenues par l’Etat. Dans certains pays comme le Royaume-Uni et l’Italie, où les recettes ont été importantes, le processus de privatisation et le nombre d’entreprises qui se sont ouvertes au public ont augmenté la capitalisation boursière du marché des actions. Ces privatisations ont été accompagnées par une publicité massive, à travers laquelle les ménages se sont familiarisés avec les actions et leurs caractéristiques de rentabilité et de risque. Il est probable que cette campagne d’information a accru de manière permanente la détention d’actions. […]
La réforme des systèmes de retraite a été un autre moyen de favoriser, via la politique gouvernementale, la propagation de l’equity culture parmi les ménages. L’image démographique d’ensemble est celle d’une Europe vieillissante, dans laquelle les contributions des employés actifs ne sont plus suffisantes pour financer la retraite de nombreux retraités. Comme l’Europe ne peut plus s’appuyer seulement sur des systèmes de retraite par répartition pour financer son nombre important de retraités, les politiques gouvernementales, les débats publics et les programmes d’éducation financière concentrent leur attention sur les comptes individuels de retraite et sur la manière selon laquelle les ménages pourraient utiliser, en partie, les actions dans l’épargne pour la retraite. Les responsables politiques européens se sont inspirés de l’énorme succès des comptes individuels de retraite (IRAs) aux Etats-Unis et du passage des systèmes de retraite traditionnels, à prestations définies, aux systèmes de retraite à cotisations définies, où les bénéfices dépendent, parmi d’autres éléments, de la performance des marchés des actions. L’importance des actifs dans les fonds de pension s’est accrue dans tous les pays, malgré les différences qui subsistent entre les pays européens et entre l’Europe et les Etats-Unis. Les actifs des fonds de pension dépassent 90% du PNB aux Pays-Bas et représentent approximativement 60% du PNB aux Etats-Unis ; ils sont inférieurs à 10% en France, en Italie et en Allemagne. La principale raison de ces différences réside dans le rôle dominant des systèmes obligatoires de retraite dans les pays où le développement des fonds de pension est encore limité. Cela suggère à nouveau que ce canal de stimulation de la détention d’actions est encore dans l’enfance en Europe continentale (à l’exception importante des Pays-Bas). »
Source : GUISO, L., HALIASSOS, M., & JAPPELLI, T. (2001). Le profil des détenteurs d'actions en Europe. Revue D'économie Financière, (64), 169-178.
- La France championne européenne de l’actionnariat salarié des entreprises cotées, usinenouvelle.com
- Darras-Barquissau, Nathalie. « Vers une meilleure compréhension des actionnaires individuels minoritaires : une étude exploratoire », Management & Avenir, vol. 68, no. 2, 2014, pp. 12-31.
Bonne journée.
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