Question d'origine :
Vous avez récemment fait paraitre ds : A ne pas manquer la semaine prochaîne : Ne pas faire l'autruche ! jeu tiré de l'estampe Struzzo. Il fallait trouver les 7 différences entre les 2 autruches... Nous aimerions savoir avec ma petite fille, pourquoi l'autruche a une chaîne ds le bec ? fantaisie du graveur ou animal qui s'est libéré ? merci de votre réponse et Bonne année
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Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 18/01/2021 à 08h46
Bonjour,
La gravure « Struzzo » représentant une autruche est une œuvre de Jacques Fornazeris datant de 1594.
Elle fait partie d’une collection de cinq estampes anciennes acquises récemment par le Fonds ancien de la bibliothèque municipale de Lyon :
« Ces gravures d’oiseaux dépeints au naturel forment une suite. Chaque planche représente une espèce différente accompagnée de son nom en italien. Un coq (gallo), un dindon (gallo d’india), un perroquet (pappagallo), un paon (pavone) et une autruche (struzzo) ont ainsi pu faire leur nid à la Bibliothèque municipale de Lyon. On sait que la série se compose d’au moins douze pièces. Sa grande rareté, cependant, en fait un objet encore méconnu.
Publiées à Rome, les estampes portent la date « 1594 » et le monogramme de leur auteur constitué de lettres entrelacées. Elles sont attribuées à Jacques Fornazeris, un graveur dont les origines et le parcours, eux aussi, ne sont pas parfaitement connus. Il faut dire qu’une confusion a longuement perduré sur l’identité même de l’artiste – confusion que l’on pardonne aisément aux historiens lorsque l’on sait qu’il utilisa plus de vingt graphies pour écrire son nom !
Ce qui est indubitable en revanche, c’est que Jacques Fornazeris passa une grande partie de sa carrière à Lyon. Il y développa une activité au service d’importants imprimeurs comme Horace Cardon. La majorité de son œuvre répertorié est ainsi composée de frontispices destinés à illustrer les livres sortant des presses lyonnaises. Il s’adonna également à l’art du portrait et grava les physionomies d’auteurs et d’illustres personnages, à l’instar du couple royal formé par Henri IV et Marie de Médicis. Par leur sujet profane et naturaliste, ces nouvelles acquisitions viennent bigarrer la collection qu’elles intègrent. Tirées à partir de plaques de métal incisées au burin, ces feuilles offrent égale-ment un témoignage de l’essor de la taille-douce, une technique concurrente de la gravure sur bois. »
Source : Une rare suite de gravures ornithologiques, TOPO n°148, janvier - février 2021
La présence de la chaîne pourrait suggérer qu’il s’agit d’un animal en captivité : les autruches n’étaient en effet pas rares dans les ménageries d’animaux exotiques. Mais il ne s’agit là que d’une supposition de notre part.
N’ayant pas trouvé de réponse à votre question par ailleurs, nous l’avons transmise à nos collègues du Fonds ancien. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des éventuelles précisions qu’ils pourront nous apporter sur ce détail de l’estampe.
Bonne journée.
La gravure « Struzzo » représentant une autruche est une œuvre de Jacques Fornazeris datant de 1594.
Elle fait partie d’une collection de cinq estampes anciennes acquises récemment par le Fonds ancien de la bibliothèque municipale de Lyon :
« Ces gravures d’oiseaux dépeints au naturel forment une suite. Chaque planche représente une espèce différente accompagnée de son nom en italien. Un coq (gallo), un dindon (gallo d’india), un perroquet (pappagallo), un paon (pavone) et une autruche (struzzo) ont ainsi pu faire leur nid à la Bibliothèque municipale de Lyon. On sait que la série se compose d’au moins douze pièces. Sa grande rareté, cependant, en fait un objet encore méconnu.
Publiées à Rome, les estampes portent la date « 1594 » et le monogramme de leur auteur constitué de lettres entrelacées. Elles sont attribuées à Jacques Fornazeris, un graveur dont les origines et le parcours, eux aussi, ne sont pas parfaitement connus. Il faut dire qu’une confusion a longuement perduré sur l’identité même de l’artiste – confusion que l’on pardonne aisément aux historiens lorsque l’on sait qu’il utilisa plus de vingt graphies pour écrire son nom !
Ce qui est indubitable en revanche, c’est que Jacques Fornazeris passa une grande partie de sa carrière à Lyon. Il y développa une activité au service d’importants imprimeurs comme Horace Cardon. La majorité de son œuvre répertorié est ainsi composée de frontispices destinés à illustrer les livres sortant des presses lyonnaises. Il s’adonna également à l’art du portrait et grava les physionomies d’auteurs et d’illustres personnages, à l’instar du couple royal formé par Henri IV et Marie de Médicis. Par leur sujet profane et naturaliste, ces nouvelles acquisitions viennent bigarrer la collection qu’elles intègrent. Tirées à partir de plaques de métal incisées au burin, ces feuilles offrent égale-ment un témoignage de l’essor de la taille-douce, une technique concurrente de la gravure sur bois. »
Source : Une rare suite de gravures ornithologiques, TOPO n°148, janvier - février 2021
La présence de la chaîne pourrait suggérer qu’il s’agit d’un animal en captivité : les autruches n’étaient en effet pas rares dans les ménageries d’animaux exotiques. Mais il ne s’agit là que d’une supposition de notre part.
N’ayant pas trouvé de réponse à votre question par ailleurs, nous l’avons transmise à nos collègues du Fonds ancien. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des éventuelles précisions qu’ils pourront nous apporter sur ce détail de l’estampe.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 18/01/2021 à 10h09
Rebonjour,
Voici les précisions que nous a apportées notre collègue, que nous remercions ici :
"Je n’ai pas d’informations supplémentaires sur cette estampe en particulier et le contexte qui fait que l’autruche y est représentée avec une chaîne dans le bec.
Néanmoins cela ne me semble pas être une fantaisie de l’artiste : l’autruche a bel et bien été domestiquée de longue date, pour sa viande (mais dans ce cas elle pouvait simplement être chassée) et surtout pour ses plumes. Elle a également (plus tardivement) été montée. Elle a aussi servi d’agrément et d’objet d’études dans les ménageries d’Europe."
Elle cite cette référence (document consultable en ligne dans Gallica) :
Louis-André Gosse, Des avantages que présenterait en Algérie la domestication de l’autruche d'Afrique, 1857
C’est un argumentaire bien postérieur mais qui comporte des éléments historiques.
L’élevage pour l’industrie plumassière est évoqué p. 60 et à partir de la page 82, il est question de la docilité (ou non) de l’animal.
bonne journée.
Voici les précisions que nous a apportées notre collègue, que nous remercions ici :
"Je n’ai pas d’informations supplémentaires sur cette estampe en particulier et le contexte qui fait que l’autruche y est représentée avec une chaîne dans le bec.
Néanmoins cela ne me semble pas être une fantaisie de l’artiste : l’autruche a bel et bien été domestiquée de longue date, pour sa viande (mais dans ce cas elle pouvait simplement être chassée) et surtout pour ses plumes. Elle a également (plus tardivement) été montée. Elle a aussi servi d’agrément et d’objet d’études dans les ménageries d’Europe."
Elle cite cette référence (document consultable en ligne dans Gallica) :
Louis-André Gosse, Des avantages que présenterait en Algérie la domestication de l’autruche d'Afrique, 1857
C’est un argumentaire bien postérieur mais qui comporte des éléments historiques.
L’élevage pour l’industrie plumassière est évoqué p. 60 et à partir de la page 82, il est question de la docilité (ou non) de l’animal.
bonne journée.
Commentaire de
pinous57000 :
Publié le 22/01/2021 à 17:02
Je pense qu'il n'y a que des gens de mon âge qui peuvent vous proposer une réponse concernant la chaine dans le bec de l'autruche.
Les autruches sont de gros oiseaux qui, comme tous les oiseaux, n'ont pas de dents pour mâcher.
A la place elles ingèrent, en même temps que leur alimentation, des matières dures comme des cailloux, par exemple, pour aider leur estomac, le gésier, à broyer les aliments qu'elles ingèrent.
Les poules font de même, pour la même raison.
Les éleveurs d'Autruches ont dû être surpris par la taille des éléments durs quelles ingéraient par rapport aux volatils qu'ils avaient l'habitude d'avoir sous les yeux.
De là a exagérer, il n'y a qu'un pas qui a été allégrement franchi, peut-être en faisant "un baratin", lors des présentations publiques d'animaux exotiques curieux, pour l'époque.
Cette voracité, qui n'en est pas une, est devenu une légende en poussant à l’extrême la taille des objets qu'elles pouvaient avaler (clous, boulons, gros cailloux, enclumes, réveils- matin, rouleaux à pâtisseries, maillons de chaînes et autres choses, selon l'imagination)
Les humoristes s'en sont servis comme vous le montre les pièces jointes annexées
Pour faire avancer l'autruche, le cavalier ne se sert pas d'une carotte, comme pour les bourriques et les ânes, mais se sert d'une montre à gousset ou d'un ballon de rugby.
Bonne lecture
Amitié à toutestous
Pinous57
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/01/2021 à 17h29
Bonjour Pinous57000,
Nous vous remercions infiniment pour ces explications.
C'est peut-être de là que vient l'expression Avoir un estomac d'autruche !
Nous avons ajouté votre message au sujet ouvert par cet utilisateur qui sera ainsi automatiquement averti de votre réponse.
Bonne journée.
Nous vous remercions infiniment pour ces explications.
C'est peut-être de là que vient l'expression Avoir un estomac d'autruche !
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Bonne journée.
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Commentaires 1
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