Glissement de terrain à Fourvière 1930
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 02/02/2021 à 11h22
701 vues
Question d'origine :
Bonjour cher Guichet, J'aimerais savoir si lors de la catastrophe de Fourvière en 1930, le dégagement des décombres après le glissement de terrain a donné lieu à des découvertes d'artéfacts gallo-romains? Merci!
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 04/02/2021 à 11h40
Bonjour,
Le 13 novembre 1930, en pleine nuit, un glissement de terrain emportait une partie de la colline de Fourvière causant la destruction de plusieurs habitations. Pompiers et agents de police, aussitôt avertis, procédaient à l’évacuation du quartier menacé, quand, trois quarts d’heure environ après le premier accident, le terrain n’ayant pas pris son équilibre, un deuxième éboulement détruisit de nouveaux bâtiments et ensevelit de nombreux sauveteurs. Trente-neuf personnes au total trouveront la mort au cours de cette catastrophe dont de nombreux pompiers de Lyon.
La crainte de nouveaux éboulements fait qu’on entame très rapidement de vastes travaux. Ceux-ci sont soumis à adjudication dès 1931. Les résultats du concours publics (1ere partie, drainage) sont publiées dans le bulletin municipal du 21 mai 1933 Messieurs à la suite de la catastrophe survenue le 13 novembre 1930 dans le quartier Saint-Jean et provoquée par l’affouillement de la colline de Fourvière par suite des infiltrations d’eau, l’Administration municipale s’est préoccupée des mesures de sécurité à prendre pour éviter le retour de semblables cataclysmes.
Une étude entreprise par des experts et par le service de la Voirie municipale, a décelé la présence de plusieurs nappes aquifères et de galeries très anciennes, pour la plus grande partie effondrées. Pour redonner à la colline de Fourvière une stabilité complète et la mettre à l’abri de tout mouvement causé par les eaux, il est donc nécessaire de procéder à un drainage méthodique des eaux souterraines et d’effectuer ensuite d’importants travaux de consolidation. A cet effet un, un programme a été dressé par les ingénieurs de la Ville en vue de la mise au concours de ces travaux. Ce programme comporte deux parties : 1° le drainage, 2° la consolidation proprement dite. Un article concernant ces travaux est publié par l’ingénieur en chef de la ville de Lyon, C. Chalumeau, dans un numéro spécial de la revue Technica. Nous citons ici la partie du texte où il est question des sondages effectués en 1933 dans la rue Tramassac et des découvertes faites à cette occasion. Au cours des sondages effectués en 1933, dans la rue Tramassac (c'est-à-dire au pied de l’éboulement), pour déterminer la nature du sol à l’emplacement d’un immeuble à construire, on a observé, à 15m.50 de profondeur environ, c'est-à-dire au niveau même du lit actuel de la Saône, des alluvions caractéristiques de cette rivière.
Ainsi au début du 1er siècle - et les géologues paraissent tous d’accord sur ce point - la Saône passait effectivement à l’aplomb de la rue Tramassac, alors que maintenant sa rive droite se trouve déportée e à 200 mètres environ vers l’est. L’examen détaillé des divers sondages, effectués depuis au voisinage de la cathédrale Saint-Jean, confirme que le remblayage de cette région a dû être effectué par des éboulements du flanc de la colline. On trouve en effet sur cet emplacement, des éléments de terrain du manteau quaternaire, et il y a un mélange des alluvions quaternaires et des terrains miocènes caractéristiques, qui contiennent d’ailleurs des poteries, des ossements, des bois brulés ; cela démontre nettement que l’on n’est pas en présence de terrains en place et que ce refoulement de la Saône est dû à des éboulements successifs du flanc de la colline survenus depuis le 1er siècle de l’ère chrétienne.
Dans le texte ci-dessus il est fait mention de l’ingénieur des mines et archéologue Camille Germain de Montauzan. Nos recherches dans les publications de Germain de Montauzan d’éventuels articles en lien avec notre sujet sont malheureusement restées muettes.
Il est fait également fait allusion dans ce texte à « d’autres découvertes », mais nous n’avons rien trouvé de plus à ce sujet dans les documents que nous avons pu consulter.
Le seul livre sur la catastrophe de Fourvière présent dans nos collections (et le seul qui soit publié à notre connaissance sur cet événement), consacre bien quelques pages aux grands travaux qui ont suivi l’éboulement mais il n’y est pas question de découvertes archéologiques.
Dans l’inventaire des opérations archéologiques réalisées sur le territoire de la ville - un document produit par le Service archéologique de la ville de Lyon - il apparait qu’aucune fouille n’a été réalisée sur le site de l’éboulement, ni même la mise à jour de découvertes fortuites.
Bonne journée
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter