Question d'origine :
bonjour je cherche à obtenir le texte et la traduction française des poèmes mis en musique pour voix avec orchestre opus 8 d Arnold schonberg : pouvez vous m aider ? merci et cordialement
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/02/2021 à 15h24
Bonjour,
Si on trouver facilement les textes des six lieder qui forment l'opus 8 d'Arnold Schoenberg sur schoenberg.at ou lieder.net, c'est une toute autre histoire quand il s'agit de dénicher une traduction française. En effet, selon la page consacrée à l'oeuvre sur le site de Petrucci public library, destiné à mettre à la disposition de tous la musique tombée dans le domaine public, les textes descelle-ci sont tirés de trois sources :
1. Le poème "Natur "d'Heinrich Hart (1855-1906)
2-3. Le recueil de chansons folkloriques allemandes Des Knaben Wunderhorn (pub.1805)
4-6. Trois sonnets de Pétrarque(1304-1374), traduits en allemand par Karl August Förster.
Les deux premières références sont des classiques de la culture germanique, mais méconnus en France - nous n'avons malheureusement trouvé de traduction d'Heinrich Hart sur aucune des bases de données dont nous nous servons quotidiennement. Voici toutefois le texte allemand, proposé par schoenberg.at :
"Nacht fließt in Tag und Tag in Nacht,
der Bach zum Strom, der Strom zum Meer –
in Tod zerrinnt des Lebens Pracht,
und Tod zeugt Leben licht und hehr.
Und jeder Geist, der brünstig strebt,
dringt wie ein Quell in alle Welt,
was du erlebst, hab ich erlebt,
was mich erhellt, hat dich erhellt.
All' sind wir eines Baums Getrieb,
ob Ast, ob Zweig, ob Mark, ob Blatt –
gleich hat Natur uns alle lieb,
sie, unser aller Ruhestatt."
Nous avons également échoué à trouver des traductions françaises des lieder 2. et 3. - si Das Wappenschild et Schwer, langweilig ist mir mein Zeit sont bien recueillis dans le recueil Des Knaben Wunderhorn, la version française de celui-ci, Le cor merveilleux de l'enfant [Livre] : vieilles chansons allemandes = / textes réunis par Achim von Arnim et Clemens Brentano ; éd. et trad. de l'allemand par Kza Han et Herbert Holl, que nous possédons, est un choix de textes, et les deux chansons qui nous intéressent ne s'y trouvent pas.
Nous avons en revanche eu plus de chance avec lespoèmes de Pétrarque traduits par Karl August Förster :
4.Nie ward ich, Herrin müd'
Le site lieder.net donne le texte allemand :
"Nie ward ich, Herrin müd', um Euch zu minnen,
noch werd' ich's sein, weil ich am Leben bleibe;
vom eignen Haß nun doch ans Land ich treibe,
und kraftlos macht der Tränen endlos Rinnen.
Will lieber mir ein schön, weiß Grab gewinnen,
als daß zur Schmach man Euren Namen schreibe
auf Marmor mir, trennt sich mein Geist vom Leibe,
der wohl nunmehr ihm länger wohnet innen.
Drum, kann ein Herz, in Lieb und Treu erfahren,
Euch, ohn' ihm Qualen zu bereiten, gnügen,
laßt diesem Euren Gnade widerfahren!
Meint Euer Zorn auf andre Art zu siegen,
er irrt, und wird nie, was er denkt, gewahren;
das dank', o Lieb', ich mir und deinem Fügen!"
Et l'original italien :
"Io non fu' d'amar voi lassato unquancho,
madonna, né sarò mentre ch'io viva;
ma d'odiar me medesmo giunto a riva,
et del continuo lagrimar so' stancho;
et voglio anzi un sepolcro bello et biancho,
che 'l vostro nome a mio danno si scriva
in alcun marmo, ove di spirto priva
sia la mia carne, che pò star seco ancho.
Però, s'un cor pien d'amorosa fede
può contentarve senza farne stracio,
piacciavi omai di questo aver mercede.
Se 'n altro modo cerca d'esser sacio,
vostro sdegno erra, et non fia quel che crede:
di che Amor et me stesso assai ringracio."
Notre édition du Canzonière, recueil où se trouve ce poème, donne la traduction suivante, par Ferdinand L. de Gramont :
"Je ne fus jamais las de vous aimer, Madame, et je ne le serai point tant que je vivrai ; mais je suis à bout de me haïr moi-même, et je suis fatigué de ces larmes sans trêve.
Je demande seulement un beau sépulcre blanc plutôt que votre nom, si funeste pour moi, soit inscrit sur quelque marbre où repose, séparée de mon âme, cette chair qui peut encore lui rester unie.
Donc, si un coeur plein d'amoureuse foi peut vous contenter autrement que pour le torturer, veuillez désormais prendre celui-ci en pitié.
Si votre orgueil cherche à se satisfaire de quelque autre manière, il se trompe, et il n'en arrivera pas ainsi qu'il croit, ce dont je rends des grâces infinies à l'Amour et à moi-même."
5. Voll jener Süße, die, nicht auszudrücken :
Toujours sur lieder.net, le texte allemand :
"Voll jener Süße, die, nicht auszudrücken,
Vom schonen Angesicht mein Aug' empfangen,
Am Tag, wo lieber blind ich wär' gegangen
Um nimmer klein're Schönheit zu erblicken,
Ließ ich, was mir das Liebst'; und mit Entzücken,
Ist ganz in ihr des Geistes Blick [umfangen]1,
Der, was nicht sie ist, wie aus einer langen
Gewohnheit haßt und ansieht mit dem Rücken.
In einem Tale, rings umher verschlossen,
Das meinen müden Seufzern Kühlung spendet,
Kam langsam, liebesinnend ich zur Stelle.
Da sah ich Frauen nicht, doch Fels und Quelle,
Und jenes Tages Bild, das unverdrossen
Mein Geist [sich]2 malt, wohin mein Blick sich wendet."
Traduit l'italien :
"Pien di quella ineffabile dolcezza
che del bel viso trassen gli occhi miei
nel dí che volentier chiusi gli avrei
per non mirar già mai minor bellezza,
lassai quel ch'i 'piú bramo; et ò sí avezza
la mente a contemplar sola costei,
ch'altro non vede, et ciò che non è lei
già per antica usanza odia et disprezza.
In una valle chiusa d'ogni 'ntorno,
ch'è refrigerio de' sospir' miei lassi,
giunsi sol com Amor, pensoso et tardo.
Ivi non donne, ma fontane et sassi,
et l'imagine trovo di quel giorno
che 'l pensier mio figura, ovunque io sguardo."
Traduction de Gramont :
"Plein de cette ineffable douceur que du beau visage ont recueilli mes yeux, en ce jour où volontiers je les eusse fermés pour ne regarder jamais une moindre beauté,
J'ai abandonné ce que je désire le plus ; et j'ai si bien accoutumé mon esprit à contempler uniquement celle-ci qu'il ne voit rien autre, et que tout ce qui n'est pas elle, l'antique habitude le lui rend odieux et méprisable.
Dans une vallée fermée de toutes parts, qui est la consolation de mes tristes soupirs, pensif et distrait, je suis venu seul avec Amour.
Là je trouve, non pas des dames, mais des fontaines et des rochers, et les images de ce jour que ma pensée me retrace en quelque lieu que je regarde."
6. Il s'agit du Sonnet n°237 de Pétrarque (ou 279, selon les éditions) :
"Wann Vöglein klagen, und in grünen Zweigen
Mit lindem Säuseln Sommerlüftchen beben,
Wann dumpfen Murmelns lichte Wellen steigen
Und um beblümte, frische Ufer weben,
Sitz' ich und schreib', in Liebe hingegeben,
Und, die der Himmel uns geruht zu zeigen,
Die Erde barg, seh' ich dann noch am Leben
Und fernher meinen Seufzern hold sich neigen.
„Warum ach! vor der Zeit sich so verbluten?"
Spricht sie voll Mitleids. „Warum nur vergießen
Aus trüben Augen schmerzensvolle Fluten?
Nicht klag' um mich; ich starb, um zu genießen
Ein ewig Dasein, und in ew'gen Gluten
Erschloß mein Aug' ich, da ich's schien zu schließen."
On trouve le texte original (italien) de Pétrarque sur lieder.net/ :
"Se lamentar augelli, o verdi fronde
mover soavemente a l'aura estiva,
o roco mormorar di lucide onde
s'ode d'una fiorita et fresca riva,
là 'v'io seggia d'amor pensoso et scriva,
lei che 'l ciel ne mostrò, terra n'asconde,
veggio, et odo, et intendo ch'anchor viva
di sí lontano a' sospir' miei risponde.
«Deh, perché inanzi 'l tempo ti consume?
- mi dice con pietate - a che pur versi
degli occhi tristi un doloroso fiume?
Di me non pianger tu, ché' miei dí fersi
morendo eterni, et ne l'interno lume,
quando mostrai de chiuder, gli occhi apersi»."
Dans la traduction de Gramont :
"Si la plainte des oiseaux, ou le bruissement des verts feuillages mollement agités par la brise d'été, si le sourd murmure des eaux courantes se fait entendre sur quelque rive fleurie et fraîche,
Où, plein d'amoureuses pensées, je viens m'asseoir pour écrire, je vois alors, et j'écoute, et j'entends celle que le ciel nous montra, que la terre nous cache, et qui, toujours vivante, répond de si loin à mes soupirs.
De grâce, pourquoi te consumes-tu avant le temps ? me dit-elle avec une compatissante bonté : à quoi sert de faire répandre à tes tristes yeux un fleuve douloureux ?
Ne pleure pas sur moi ; car la mort a rendu mes jours éternels, et mes yeux se sont ouverts à l'éternelle lumière, lorsqu'on m'a vu les fermer ici-bas."
Bonne journée.
Si on trouver facilement les textes des six lieder qui forment l'opus 8 d'Arnold Schoenberg sur schoenberg.at ou lieder.net, c'est une toute autre histoire quand il s'agit de dénicher une traduction française. En effet, selon la page consacrée à l'oeuvre sur le site de Petrucci public library, destiné à mettre à la disposition de tous la musique tombée dans le domaine public, les textes descelle-ci sont tirés de trois sources :
Les deux premières références sont des classiques de la culture germanique, mais méconnus en France - nous n'avons malheureusement trouvé de traduction d'Heinrich Hart sur aucune des bases de données dont nous nous servons quotidiennement. Voici toutefois le texte allemand, proposé par schoenberg.at :
"Nacht fließt in Tag und Tag in Nacht,
der Bach zum Strom, der Strom zum Meer –
in Tod zerrinnt des Lebens Pracht,
und Tod zeugt Leben licht und hehr.
Und jeder Geist, der brünstig strebt,
dringt wie ein Quell in alle Welt,
was du erlebst, hab ich erlebt,
was mich erhellt, hat dich erhellt.
All' sind wir eines Baums Getrieb,
ob Ast, ob Zweig, ob Mark, ob Blatt –
gleich hat Natur uns alle lieb,
sie, unser aller Ruhestatt."
Nous avons également échoué à trouver des traductions françaises des lieder 2. et 3. - si Das Wappenschild et Schwer, langweilig ist mir mein Zeit sont bien recueillis dans le recueil Des Knaben Wunderhorn, la version française de celui-ci, Le cor merveilleux de l'enfant [Livre] : vieilles chansons allemandes = / textes réunis par Achim von Arnim et Clemens Brentano ; éd. et trad. de l'allemand par Kza Han et Herbert Holl, que nous possédons, est un choix de textes, et les deux chansons qui nous intéressent ne s'y trouvent pas.
Nous avons en revanche eu plus de chance avec les
4.Nie ward ich, Herrin müd'
Le site lieder.net donne le texte allemand :
"Nie ward ich, Herrin müd', um Euch zu minnen,
noch werd' ich's sein, weil ich am Leben bleibe;
vom eignen Haß nun doch ans Land ich treibe,
und kraftlos macht der Tränen endlos Rinnen.
Will lieber mir ein schön, weiß Grab gewinnen,
als daß zur Schmach man Euren Namen schreibe
auf Marmor mir, trennt sich mein Geist vom Leibe,
der wohl nunmehr ihm länger wohnet innen.
Drum, kann ein Herz, in Lieb und Treu erfahren,
Euch, ohn' ihm Qualen zu bereiten, gnügen,
laßt diesem Euren Gnade widerfahren!
Meint Euer Zorn auf andre Art zu siegen,
er irrt, und wird nie, was er denkt, gewahren;
das dank', o Lieb', ich mir und deinem Fügen!"
Et l'original italien :
"Io non fu' d'amar voi lassato unquancho,
madonna, né sarò mentre ch'io viva;
ma d'odiar me medesmo giunto a riva,
et del continuo lagrimar so' stancho;
et voglio anzi un sepolcro bello et biancho,
che 'l vostro nome a mio danno si scriva
in alcun marmo, ove di spirto priva
sia la mia carne, che pò star seco ancho.
Però, s'un cor pien d'amorosa fede
può contentarve senza farne stracio,
piacciavi omai di questo aver mercede.
Se 'n altro modo cerca d'esser sacio,
vostro sdegno erra, et non fia quel che crede:
di che Amor et me stesso assai ringracio."
Notre édition du Canzonière, recueil où se trouve ce poème, donne la traduction suivante, par Ferdinand L. de Gramont :
"Je ne fus jamais las de vous aimer, Madame, et je ne le serai point tant que je vivrai ; mais je suis à bout de me haïr moi-même, et je suis fatigué de ces larmes sans trêve.
Je demande seulement un beau sépulcre blanc plutôt que votre nom, si funeste pour moi, soit inscrit sur quelque marbre où repose, séparée de mon âme, cette chair qui peut encore lui rester unie.
Donc, si un coeur plein d'amoureuse foi peut vous contenter autrement que pour le torturer, veuillez désormais prendre celui-ci en pitié.
Si votre orgueil cherche à se satisfaire de quelque autre manière, il se trompe, et il n'en arrivera pas ainsi qu'il croit, ce dont je rends des grâces infinies à l'Amour et à moi-même."
Toujours sur lieder.net, le texte allemand :
"Voll jener Süße, die, nicht auszudrücken,
Vom schonen Angesicht mein Aug' empfangen,
Am Tag, wo lieber blind ich wär' gegangen
Um nimmer klein're Schönheit zu erblicken,
Ließ ich, was mir das Liebst'; und mit Entzücken,
Ist ganz in ihr des Geistes Blick [umfangen]1,
Der, was nicht sie ist, wie aus einer langen
Gewohnheit haßt und ansieht mit dem Rücken.
In einem Tale, rings umher verschlossen,
Das meinen müden Seufzern Kühlung spendet,
Kam langsam, liebesinnend ich zur Stelle.
Da sah ich Frauen nicht, doch Fels und Quelle,
Und jenes Tages Bild, das unverdrossen
Mein Geist [sich]2 malt, wohin mein Blick sich wendet."
Traduit l'italien :
"Pien di quella ineffabile dolcezza
che del bel viso trassen gli occhi miei
nel dí che volentier chiusi gli avrei
per non mirar già mai minor bellezza,
lassai quel ch'i 'piú bramo; et ò sí avezza
la mente a contemplar sola costei,
ch'altro non vede, et ciò che non è lei
già per antica usanza odia et disprezza.
In una valle chiusa d'ogni 'ntorno,
ch'è refrigerio de' sospir' miei lassi,
giunsi sol com Amor, pensoso et tardo.
Ivi non donne, ma fontane et sassi,
et l'imagine trovo di quel giorno
che 'l pensier mio figura, ovunque io sguardo."
Traduction de Gramont :
"Plein de cette ineffable douceur que du beau visage ont recueilli mes yeux, en ce jour où volontiers je les eusse fermés pour ne regarder jamais une moindre beauté,
J'ai abandonné ce que je désire le plus ; et j'ai si bien accoutumé mon esprit à contempler uniquement celle-ci qu'il ne voit rien autre, et que tout ce qui n'est pas elle, l'antique habitude le lui rend odieux et méprisable.
Dans une vallée fermée de toutes parts, qui est la consolation de mes tristes soupirs, pensif et distrait, je suis venu seul avec Amour.
Là je trouve, non pas des dames, mais des fontaines et des rochers, et les images de ce jour que ma pensée me retrace en quelque lieu que je regarde."
"Wann Vöglein klagen, und in grünen Zweigen
Mit lindem Säuseln Sommerlüftchen beben,
Wann dumpfen Murmelns lichte Wellen steigen
Und um beblümte, frische Ufer weben,
Sitz' ich und schreib', in Liebe hingegeben,
Und, die der Himmel uns geruht zu zeigen,
Die Erde barg, seh' ich dann noch am Leben
Und fernher meinen Seufzern hold sich neigen.
„Warum ach! vor der Zeit sich so verbluten?"
Spricht sie voll Mitleids. „Warum nur vergießen
Aus trüben Augen schmerzensvolle Fluten?
Nicht klag' um mich; ich starb, um zu genießen
Ein ewig Dasein, und in ew'gen Gluten
Erschloß mein Aug' ich, da ich's schien zu schließen."
On trouve le texte original (italien) de Pétrarque sur lieder.net/ :
"Se lamentar augelli, o verdi fronde
mover soavemente a l'aura estiva,
o roco mormorar di lucide onde
s'ode d'una fiorita et fresca riva,
là 'v'io seggia d'amor pensoso et scriva,
lei che 'l ciel ne mostrò, terra n'asconde,
veggio, et odo, et intendo ch'anchor viva
di sí lontano a' sospir' miei risponde.
«Deh, perché inanzi 'l tempo ti consume?
- mi dice con pietate - a che pur versi
degli occhi tristi un doloroso fiume?
Di me non pianger tu, ché' miei dí fersi
morendo eterni, et ne l'interno lume,
quando mostrai de chiuder, gli occhi apersi»."
Dans la traduction de Gramont :
"Si la plainte des oiseaux, ou le bruissement des verts feuillages mollement agités par la brise d'été, si le sourd murmure des eaux courantes se fait entendre sur quelque rive fleurie et fraîche,
Où, plein d'amoureuses pensées, je viens m'asseoir pour écrire, je vois alors, et j'écoute, et j'entends celle que le ciel nous montra, que la terre nous cache, et qui, toujours vivante, répond de si loin à mes soupirs.
De grâce, pourquoi te consumes-tu avant le temps ? me dit-elle avec une compatissante bonté : à quoi sert de faire répandre à tes tristes yeux un fleuve douloureux ?
Ne pleure pas sur moi ; car la mort a rendu mes jours éternels, et mes yeux se sont ouverts à l'éternelle lumière, lorsqu'on m'a vu les fermer ici-bas."
Bonne journée.
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