Question d'origine :
Bonjour, Quel est le rôle de l acide cyanidrique dans les noyaux ? Merci
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 09/03/2021 à 13h15
Bonjour,
Qu’est-ce que l’acide cyanhydrique ?
C’est un composé chimique de formule chimique H-C≡N. Une solution aqueuse de cyanure d'hydrogène est appelée acide cyanhydrique (ou acide prussique).
Le cyanure d’hydrogène est un composé produit naturellement par certains végétaux, et peut être trouvé notamment dans les amandes amères, les noyaux de pêche et d’abricot et plus généralement les noyaux des fruits du genre [i]Prunus, dans les racines de manioc, etc. Certains millepattes dégagent du cyanure d’hydrogène comme mécanisme de défense, à rajouter au catalogue des délices de la nature. Il est contenu dans les gaz d’échappement des véhicules à combustion interne, dans la fumée de tabac et dans la fumée de combustion de certaines matières plastiques contenant de l’azote : polyuréthanes polyacrylonitrile. Enfin, il a été identifié par différentes techniques spectroscopiques dans les nuages interstellaires. [/i]
Sources : Wikipédia et Société chimique de France
Quels sont les risques ?
L’intoxication aigüe peut survenir par ingestion, par inhalation, ou par contact avec la peau. Une concentration de 300 ppm dans l’air tue un homme en quelques minutes. Rappelons que le cyanure d’hydrogène, sous la forme de Zyklon B (cyclone B en français…), a notamment été employé par le régime Nazi dans les camps d’extermination comme outil de l’Holocauste. Quoique sujet à controverse, le cyanure d’hydrogène a été proposé comme précurseur des aminoacides et des acides nucléiques et aurait ainsi joué un rôle dans l’apparition de la vie. La voie préférentielle pour synthétiser l’acide cyanhydrique à partir de l’azote semble être les éclairs qui libèrent une énergie, suffisante pour dissocier le diazote (cf. Ammoniac). Les atomes d’azote réagissent avec le méthane pour donner de l’acide cyanhydrique et du dihydrogène.
Source : Société chimique de France op. cit.
Le cyanure d'hydrogène est hautement toxique pour la santé et l'environnement, notamment les organismes aquatiques. Sous forme gazeuse, il est incolore et se distingue par son odeur d'amande amère, dont le seuil de détection diffère grandement selon les individus.
Source : Futura Sciences
Et leur rôle ?
L’acide cyanhydrique n’est pas à proprement parler présent dans les noyaux de certains fruits : on les met dans la confiture, on les grignote au goûter, on les prend en guise de compléments alimentaires… Les amandes amères d’abricots ne sont pourtant pas si anodines que cela. Elles contiennent en effet une forte quantité d’amygdaline, une molécule qui libère du cyanure dans notre organisme au cours de la digestion.
Les amandes contenues dans les noyaux de certains fruits renferment une toxine naturelle appelée glycoside cyanogène. Les abricots, les cerises, les pêches, les prunes et les prunes à pruneaux sont tous des fruits à noyaux. La chair du fruit en soi n'est pas toxique. Normalement, la seule présence de glycoside cyanogène n'est pas dangereuse. Toutefois, lorsque l'on mâche les amandes contenues dans les noyaux de ces fruits, le glycoside cyanogène peut se transformer en acide cyanhydrique, qui est toxique pour les humains. La dose létale de cyanure varie entre 0,5 et 3,0 mg par kilogramme de poids corporel. C'est pour cette raison que l'on ne recommande pas de manger les amandes qui se trouvent à l'intérieur des noyaux de ces fruits.
Source : Agence canadienne d’inspection des aliments
Pour aller plus loin, prenons l’exemple du noyau d’abricot grâce à cette monographie sur l’abricot, de Jean Lichou (pages 516-517): « Les noyaux d’abricots trouvent une utilisation en casserie pour la fabrication de sirop d’orgeat, tandis que leurs coques peuvent être broyées et utilisées en polissage. Les noyaux peuvent être également utilisés en production d’énergie, généralement directement, mais la production de biodiesel à partir d’huile de noyaux d’abricot a été envisagée. Il y a également une petite utilisation en cosmétique pour l’huile (savon, pommades, crèmes, shampoing), et en médecine pour ses propriétés anti-oxydantes et régénératives.
La teneur en acide cyanhydrique, amer et toxique (produit par l’hydrolyse de l’amygdaline ou par mastication), varie dans les amandes selon les variétés d’abricots, dont certaines sont impropres à la consommation directe. Par contre l’huile n’en contient que des teneurs inférieures à 0,1 ppm la rendant utilisable à des fins alimentaires (gâteaux et biscuits) ou cosmétiques."
Et pour le plaisir :
Planter ses noyaux / Deborah Peterson & Millicent Selsam
Plantez vos noyaux ! : faire pousser ses fruits à la maison, sur le balcon, au jardin... à partir des noyaux et des pépins / Holly Farrell
Bonne journée !
C’est un composé chimique de formule chimique H-C≡N. Une solution aqueuse de cyanure d'hydrogène est appelée acide cyanhydrique (ou acide prussique).
Le cyanure d’hydrogène est un composé produit naturellement par certains végétaux, et peut être trouvé notamment dans les amandes amères, les noyaux de pêche et d’abricot et plus généralement les noyaux des fruits du genre [i]Prunus, dans les racines de manioc, etc. Certains millepattes dégagent du cyanure d’hydrogène comme mécanisme de défense, à rajouter au catalogue des délices de la nature. Il est contenu dans les gaz d’échappement des véhicules à combustion interne, dans la fumée de tabac et dans la fumée de combustion de certaines matières plastiques contenant de l’azote : polyuréthanes polyacrylonitrile. Enfin, il a été identifié par différentes techniques spectroscopiques dans les nuages interstellaires. [/i]
Sources : Wikipédia et Société chimique de France
L’intoxication aigüe peut survenir par ingestion, par inhalation, ou par contact avec la peau. Une concentration de 300 ppm dans l’air tue un homme en quelques minutes. Rappelons que le cyanure d’hydrogène, sous la forme de Zyklon B (cyclone B en français…), a notamment été employé par le régime Nazi dans les camps d’extermination comme outil de l’Holocauste. Quoique sujet à controverse, le cyanure d’hydrogène a été proposé comme précurseur des aminoacides et des acides nucléiques et aurait ainsi joué un rôle dans l’apparition de la vie. La voie préférentielle pour synthétiser l’acide cyanhydrique à partir de l’azote semble être les éclairs qui libèrent une énergie, suffisante pour dissocier le diazote (cf. Ammoniac). Les atomes d’azote réagissent avec le méthane pour donner de l’acide cyanhydrique et du dihydrogène.
Source : Société chimique de France op. cit.
Le cyanure d'hydrogène est hautement toxique pour la santé et l'environnement, notamment les organismes aquatiques. Sous forme gazeuse, il est incolore et se distingue par son odeur d'amande amère, dont le seuil de détection diffère grandement selon les individus.
Source : Futura Sciences
L’acide cyanhydrique n’est pas à proprement parler présent dans les noyaux de certains fruits : on les met dans la confiture, on les grignote au goûter, on les prend en guise de compléments alimentaires… Les amandes amères d’abricots ne sont pourtant pas si anodines que cela. Elles contiennent en effet une forte quantité d’amygdaline, une molécule qui libère du cyanure dans notre organisme au cours de la digestion.
Les amandes contenues dans les noyaux de certains fruits renferment une toxine naturelle appelée glycoside cyanogène. Les abricots, les cerises, les pêches, les prunes et les prunes à pruneaux sont tous des fruits à noyaux. La chair du fruit en soi n'est pas toxique. Normalement, la seule présence de glycoside cyanogène n'est pas dangereuse. Toutefois, lorsque l'on mâche les amandes contenues dans les noyaux de ces fruits, le glycoside cyanogène peut se transformer en acide cyanhydrique, qui est toxique pour les humains. La dose létale de cyanure varie entre 0,5 et 3,0 mg par kilogramme de poids corporel. C'est pour cette raison que l'on ne recommande pas de manger les amandes qui se trouvent à l'intérieur des noyaux de ces fruits.
Source : Agence canadienne d’inspection des aliments
Pour aller plus loin, prenons l’exemple du noyau d’abricot grâce à cette monographie sur l’abricot, de Jean Lichou (pages 516-517): « Les noyaux d’abricots trouvent une utilisation en casserie pour la fabrication de sirop d’orgeat, tandis que leurs coques peuvent être broyées et utilisées en polissage. Les noyaux peuvent être également utilisés en production d’énergie, généralement directement, mais la production de biodiesel à partir d’huile de noyaux d’abricot a été envisagée. Il y a également une petite utilisation en cosmétique pour l’huile (savon, pommades, crèmes, shampoing), et en médecine pour ses propriétés anti-oxydantes et régénératives.
La teneur en acide cyanhydrique, amer et toxique (produit par l’hydrolyse de l’amygdaline ou par mastication), varie dans les amandes selon les variétés d’abricots, dont certaines sont impropres à la consommation directe. Par contre l’huile n’en contient que des teneurs inférieures à 0,1 ppm la rendant utilisable à des fins alimentaires (gâteaux et biscuits) ou cosmétiques."
Et pour le plaisir :
Planter ses noyaux / Deborah Peterson & Millicent Selsam
Plantez vos noyaux ! : faire pousser ses fruits à la maison, sur le balcon, au jardin... à partir des noyaux et des pépins / Holly Farrell
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