Question d'origine :
S.V.P. J'aurais voulu savoir avec certitude, si, L'anthroponymie , qui est la "science" ou le domaine d'étude des Noms de personnes, concerne aussi, l'étude et le domaine des Prénoms de ces personnes ou d'autres, en général ? Je n'ai pas mes ouvrages habituels sous la main, mais sur internet, si figurent bien cette mention de Noms -d'ailleurs la racine grecque signifie bien cela-; ne sont pas mentionnés de façon très explicite et claire, cette notion des prénoms pour ce terme ! Sinon, comment se nommerait éventuellement, l'Etude spécifique des Prénoms ? Merci .
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/03/2021 à 08h49
Bonjour,
L'anthroponymie s'intéresse effectivementaux prénoms comme aux noms , mais pas uniquement.
Voici la définition de la discipline par le CNRTL :
"ANTHROPONYMIE , subst. fém.
LING . Branche de l'onomastique* ayant pour objet l'étude des noms de personnes.
Rem . Attesté ds la plupart des dict. gén. du xxes. depuis Lar. 20e.
PRONONC . : [ɑ ̃tʀ ɔpɔnimi].
ÉTYMOL . ET HIST. − 1938 (d'apr. Rob. Suppl.). Empr. au port. antroponomia « id. », mot créé par Leite de Vasconcellos en 1887 (Revista Lusitana, t. 1, p. 45 d'apr. Mach. t. 1) à partir du gr. α ́ ν θ ρ ω π ο ς « homme » et ο ́ ν υ μ α « nom ».
Introduite par l'ethnologue portugaisLeite de Vasconcellos , l'anthroponymie s'intéresse dès l'origine à toutes les manières de nommer une personne. C'est ce qui ressort du compte-rendu de son ouvrage de Antroponomia portuguesa, dressé en 1931 par le philologue Mario Roques Mario dans la revue Romania et consultable sur Persée :
"L'introduction détermine lesdivers éléments de désignation de l'individu en y comprenant les titres préfixés aux noms. Le livre I est consacré à l'étude systématique des noms portugais sous les trois aspects suivants : 1. nome proprio (c'est-à-dire nom individuel, ce qu'est pour nous le nom de baptême ou prénom ), pour lequel l'auteur donne des listes chronologiques montrant les apports des époques diverses et la variété des raisons qui déterminent le choix du prénom ; [...] — 2. sobrenome, c.-à-d. nom ajouté au avec lequel il fait plus ou moins étroitement corps, et qui est un (Luis Rodrigue, Maria Vicente) ou un nom religieux (José da Conceiçâo) ; il est à noter que le système du patronymique est déjà au xvie siècle ; — 3. apelido, ou nom de famille, qui peut être un patronymique, un nom personnel, ou religieux, géographique (p. ex. de Vasconcellos, qui s'explique par un nom de lieu du district de Braga), ethnique, ou un surnom ; M. L. de V. a particulièrement insisté sur les surnoms (alcunha < ar. al-cunia « nom de famille »)[...].
Ce système complexe de dénomination a également prévalu en France, où, comme le rappelle le site Semaine généalogie, l'apparition des noms de famille a été tardive et progressive, et due à un accroissement démographique :
"Jusqu’au XIe siècle, les personnes ne portaient qu’un seul nom au baptême et ne portaient pas de nom de famille. Au XIIe siècle, l'accroissement des populations (moins de guerres et de famines) oblige les gens à se donner des surnoms, qui s'ajoutent au prénom, afin d'éviter les confusions. En effet, comment se reconnaître parmi tous ces Pierre, Jean, Philippe, Louis? Grâce à certains surnoms on peut situer géographiquement les familles : Champagne, Picard..., mais ils renseignent également sur leurs métiers, leurs qualités & leurs défauts, leur apparence physique, leurs infirmités, leurs traits de caractère, etc. Parfois une branche de la famille adoptera de façon définitive un surnom comme patronyme."
L'étude de la formation de ces noms est riche d'enseignements sur l'époque, comme l'expliquent Monique Bourin et Pascal Chareille dans Noms, surnoms, prénoms au Moyen Age [Livre] / :
"En Europe occidentale, l'usage d'un prénom et d'un "nom de famille" s'est installé entre l'an mil et le XIVe siècle. C'est à cette naissance, à ses rythmes, à ses nuances régionales que se sont consacrés les auteurs, dont ce volume rapporte la démarche et les principaux résultats. Ils décrivent les étapes qui ont permis d'analyser comment, dans la période centrale du Moyen Age, s'est construite une "nouvelle anthroponymie ", d'abord pour désigner une partie de la population, les hommes laïcs . Cette enquête aborde, par exemple, la question de la stigmatisation par le nom ainsi que la manière dont l'anthroponymie réagit aux migrations. Derrière ces questions, c'est tout le rôle, intégrateur ou discriminant, de l'anthroponymie qui est posé. "
Vous pouvez suivre cette aventure collective dans les nombreux ouvrages sur l'anthroponymie de notre catalogue.
Bonne journée.
L'anthroponymie s'intéresse effectivement
Voici la définition de la discipline par le CNRTL :
"
Introduite par l'ethnologue portugais
"L'introduction détermine les
Ce système complexe de dénomination a également prévalu en France, où, comme le rappelle le site Semaine généalogie, l'apparition des noms de famille a été tardive et progressive, et due à un accroissement démographique :
"Jusqu’au XIe siècle, les personnes ne portaient qu’un seul nom au baptême et ne portaient pas de nom de famille. Au XIIe siècle, l'accroissement des populations (moins de guerres et de famines) oblige les gens à se donner des surnoms, qui s'ajoutent au prénom, afin d'éviter les confusions. En effet, comment se reconnaître parmi tous ces Pierre, Jean, Philippe, Louis? Grâce à certains surnoms on peut situer géographiquement les familles : Champagne, Picard..., mais ils renseignent également sur leurs métiers, leurs qualités & leurs défauts, leur apparence physique, leurs infirmités, leurs traits de caractère, etc. Parfois une branche de la famille adoptera de façon définitive un surnom comme patronyme."
L'étude de la formation de ces noms est riche d'enseignements sur l'époque, comme l'expliquent Monique Bourin et Pascal Chareille dans Noms, surnoms, prénoms au Moyen Age [Livre] / :
"En Europe occidentale, l'usage d'un prénom et d'un "nom de famille" s'est installé entre l'an mil et le XIVe siècle. C'est à cette naissance, à ses rythmes, à ses nuances régionales que se sont consacrés les auteurs, dont ce volume rapporte la démarche et les principaux résultats. Ils décrivent les étapes qui ont permis d'analyser comment, dans la période centrale du Moyen Age, s'est construite une "
Vous pouvez suivre cette aventure collective dans les nombreux ouvrages sur l'anthroponymie de notre catalogue.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter