Question d'origine :
Bonjour, Je ne fais pas de mémoire, j'effectue des recherches personnels dans un but thérapeutique et je désire associer à ces recherches toute connaissance scientifique. Ma question est la suivante : est ce que la négligence infantile est considéré comme une maltraitance ? Et quelle répercussions a t elle sur le développement neuronal? Merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 26/03/2021 à 10h54
Bonjour,
Votre question porte sur la négligence infantile et ses conséquences sur le développement neuronal de l’enfant.
Tout d’abord qu’est-ce que la négligence infantile ? D’après le site solidarites-sante.gouv.fr, qui définit les négligences infantiles :
La négligence est donc bien une forme de maltraitance et peut être punie par la loi d’une amende et d’emprisonnement.
Le site continue sur les conséquences sur l’enfant :
La maltraitance est toujours lourde de conséquences pour les enfants qui en sont victimes.
Les séquelles de la maltraitance ne sont pas seulement physiques : cicatrices ou douleurs, troubles sensoriels, troubles du sommeil, perte de capacités, état de santé durablement dégradé, handicap, voire décès prématuré.
La maltraitance peut générer chez l’enfant des difficultés relationnelles, de la colère, de l’angoisse, ou encore de la détresse. Dans tous les cas, ce stress risque d’avoir des effets néfastes sur la santé :
• « perturbation du développement cérébral, notamment dans le traitement de l’information, augmentant le risque de désordres de l’attention, des émotions, de la cognition et du comportement,
• altération du développement du système biologique de gestion du stress, générant un risque accru de problèmes anxieux, dépressifs et cardiovasculaires, ainsi que d’autres problématiques de santé à l’âge adulte,
• risque significatif de difficultés émotionnelles et interpersonnelles, incluant des niveaux élevés de négativité, une faible maîtrise des impulsions et des désordres de la personnalité reliés à de faibles capacités de motivation, de confiance et d’affirmation de soi,
• faiblesse des capacités d’apprentissage et du rendement scolaire, incluant des déficits des fonctions d’exécution et de régulation de l’attention, un QI peu élevé, des difficultés de lecture et un faible niveau d’étude. » (1)
Plus l’enfant est jeune et plus il est dépendant de son environnement. Ainsi, les négligences commises en début de vie peuvent avoir des conséquences très graves sur le développement de l’enfant.
Dans un article de 2012 paru dans le Carnet de notes sur les maltraitances infantiles, des professionnels de santé abordent les conséquences neurophysiologiques et cognitives :
-
La négligence chez les enfants, comme la maltraitance, engendre une situation de stress chronique.
L’impact sur le développement cérébral peut être direct.
Ces situations de
Les
Un retard de développement cognitif dû au manque de stimulations peut apparaître très tôt dans la vie de l’enfant. Certains auteurs l’ont démontré chez de jeunes enfants âgés entre 3 à 30 mois à partir d’un seuil bas de négligence. Les effets délétères semblent plus alarmants lorsqu’un enfant victime de négligence « casse » sa courbe staturo-pondérale (Mackner, 1997). Hildyard et Wolfe parlent du déclin dramatique du quotient de développement, qui a été mis en évidence dans l’intéressant Minnesota Mother-Child Project, chez les jeunes enfants ayant été émotionnellement négligés par des mères identifiées à risque concernant le parenting (Hildyard, 2002).
Outre le manque de stimulations, les rythmes de vie incohérents vont empêcher l’enfant de pouvoir prévoir ce qui va se produire dans son environnement ou quel va être l’effet des signaux qu’il émet.
Or, la possibilité d’anticiper est un des fondements indispensables de la construction de la pensée. De même, l’acquisition des notions de permanence autorise l’accès au principe des « règles » : règles de calcul ou règles de vie. Par ailleurs, vivre dans une atmosphère stressante (violence conjugale…) peut paralyser la pensée. Les enfants concernés peuvent cesser de réfléchir car penser ce qui se passe est trop angoissant (Berger et al., 2007).
Dans un article de niveau universitaire : Benarous X, et al. Abus, maltraitance et négligence : (1) épidémiologie et retentissements psychiques, somatiques et sociaux. Neuropsychiatr Enfance Adolesc (2014)
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L’article aborde aussi
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Pour finir, vous pouvez consulter ce livre qui explique les mécanismes de la maltraitance et ses conséquences ainsi que les soins possibles. Il est disponible dans nos rayons :Traiter les victimes de la maltraitance infantile : psychothérapie de l'existence interrompue de Marylene Cloitre, Lisa R. Cohen, Karestan C. Koenen ; traduit de l'anglais par Georges Elia S...
Cordialement,
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