Question d'origine :
Bonjour guichet du savoir. Encore une question historique. Certains généraux français qui ont participé aux combats pendant la deuxième guerre mondiale ont continué à combattre pendant la guerre d'Indochine, parfois avec des divisions blindées. merci de m'en dire plus. Bonne journée]
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 31/03/2021 à 16h23
Bonjour,
Rares doivent être les généraux et hauts gradés de l’Indochine qui n’ont pas auparavant joué un rôle durant la Seconde Guerre mondiale. On n’accède pas à ces postes sans avoir « prouvé » sa valeur sur le théâtre des opérations !
La France était implantée en Indochine dès le milieu du XIXe siècle ; elle s'y trouve encore durant la Seconde Guerre mondiale bien que les Japonais en eussent partiellement pris le contrôle avant leur reddition en septembre 1945. Ainsi, dès 1943, le général Roger Blaizot, dont on reparlera, est nommé, après avoir notamment commandé les forces terrestres à Dakar, chef de la mission militaire française puis commandant de ce qui va devenir le Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient (CEFEO).
Ce Corps, initialement créé pour repousser les Japonais de la péninsule, va s’illustrer durant tout le conflit indochinois, jusqu’en 1954. Plusieurs hauts-gradés vont se succéder à sa tête.
Le Corps expéditionnaire est placé à la fin de la guerre en Europe sous le commandement du Général Leclerc, célèbre figure de la Seconde Guerre mondiale. Désigné le 17 août 1945, il doit, selon les mots d’un de ses biographes André Martel, « aller, sous le commandement américain, combattre les Japonais et rependre pied en Indochine à cette occasion ». C’est d’ailleurs lui qui signera la capitulation japonaise. Il restera à la tête du CEFEO jusqu’en juillet 1946.
En Indochine, sur décision de De Gaulle, il est placé sous la direction de l’amiral d’Argenlieu, haut-commissaire de France et commandant en chef en Indochine. Durant la seconde Guerre mondiale, d’Argenlieu a entre autres reçu pour mission d’assurer la défense des possessions françaises dans le Pacifique.
Durant sa mission en Indochine, Leclerc a sous ses ordres le colonel (et future général) Jacques Massu, qui est chef de corps de la 2ème division blindée (la fameuse « division Leclerc »). Massu répond à l’appel de De Gaulle en juin 1940 et exercera principalement sur le front africain.
De juillet 1946 à avril 1948 se succèdent à la tête du CEFEO deux généraux : Jean-Etienne Valluy puis le général Salan. Ils ont tous deux servis en Afrique de l’Ouest durant la Seconde Guerre mondiale.
La liste des généraux ayant servis et durant le second conflit mondial et en Indochine est longue. La page Wikipedia sur le CEFEO, assez complète et fiable, en recense une petite vingtaine, parmi lesquels :
- Roger Blaizot, que nous avons déjà évoqué et qui sera commandant en chef du CEFEO entre 1948 et 1949
- René Cogny, commandant durant la Seconde Guerre mondiale, fait prisonnier et torturé par les Allemands.
- Georges Nyo, qui exerce en Indochine dès les années 30. Il sera mobilisé en 1943 en Afrique du Nord. Il dirigera notamment la 3ème division d’infanterie coloniale qui débarque en Indochine en 1946
Pour aller plus loin :
• Dictionnaire de la guerre d'Indochine, 1945-1954, de Jacques Dalloz, 2006
• La France et ses soldats, Indochine, 1945-1954, de Michel Bodin, publié en 1996 à l’Harmattan.
• De Gaulle, les gaullistes et l’Indochine, de Frédéric Turpin, édité aux Indes Savantes en 2005. L’ouvrage revient sur l’idéologie impériale qui anime De Gaulle et ses proches collaborateurs, dont Leclerc et D’Argenlieu sur le sujet indochinois.
Bonnes lectures !
Rares doivent être les généraux et hauts gradés de l’Indochine qui n’ont pas auparavant joué un rôle durant la Seconde Guerre mondiale. On n’accède pas à ces postes sans avoir « prouvé » sa valeur sur le théâtre des opérations !
La France était implantée en Indochine dès le milieu du XIXe siècle ; elle s'y trouve encore durant la Seconde Guerre mondiale bien que les Japonais en eussent partiellement pris le contrôle avant leur reddition en septembre 1945. Ainsi, dès 1943, le général Roger Blaizot, dont on reparlera, est nommé, après avoir notamment commandé les forces terrestres à Dakar, chef de la mission militaire française puis commandant de ce qui va devenir le Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient (CEFEO).
Ce Corps, initialement créé pour repousser les Japonais de la péninsule, va s’illustrer durant tout le conflit indochinois, jusqu’en 1954. Plusieurs hauts-gradés vont se succéder à sa tête.
Le Corps expéditionnaire est placé à la fin de la guerre en Europe sous le commandement du Général Leclerc, célèbre figure de la Seconde Guerre mondiale. Désigné le 17 août 1945, il doit, selon les mots d’un de ses biographes André Martel, « aller, sous le commandement américain, combattre les Japonais et rependre pied en Indochine à cette occasion ». C’est d’ailleurs lui qui signera la capitulation japonaise. Il restera à la tête du CEFEO jusqu’en juillet 1946.
En Indochine, sur décision de De Gaulle, il est placé sous la direction de l’amiral d’Argenlieu, haut-commissaire de France et commandant en chef en Indochine. Durant la seconde Guerre mondiale, d’Argenlieu a entre autres reçu pour mission d’assurer la défense des possessions françaises dans le Pacifique.
Durant sa mission en Indochine, Leclerc a sous ses ordres le colonel (et future général) Jacques Massu, qui est chef de corps de la 2ème division blindée (la fameuse « division Leclerc »). Massu répond à l’appel de De Gaulle en juin 1940 et exercera principalement sur le front africain.
De juillet 1946 à avril 1948 se succèdent à la tête du CEFEO deux généraux : Jean-Etienne Valluy puis le général Salan. Ils ont tous deux servis en Afrique de l’Ouest durant la Seconde Guerre mondiale.
La liste des généraux ayant servis et durant le second conflit mondial et en Indochine est longue. La page Wikipedia sur le CEFEO, assez complète et fiable, en recense une petite vingtaine, parmi lesquels :
- Roger Blaizot, que nous avons déjà évoqué et qui sera commandant en chef du CEFEO entre 1948 et 1949
- René Cogny, commandant durant la Seconde Guerre mondiale, fait prisonnier et torturé par les Allemands.
- Georges Nyo, qui exerce en Indochine dès les années 30. Il sera mobilisé en 1943 en Afrique du Nord. Il dirigera notamment la 3ème division d’infanterie coloniale qui débarque en Indochine en 1946
• Dictionnaire de la guerre d'Indochine, 1945-1954, de Jacques Dalloz, 2006
• La France et ses soldats, Indochine, 1945-1954, de Michel Bodin, publié en 1996 à l’Harmattan.
• De Gaulle, les gaullistes et l’Indochine, de Frédéric Turpin, édité aux Indes Savantes en 2005. L’ouvrage revient sur l’idéologie impériale qui anime De Gaulle et ses proches collaborateurs, dont Leclerc et D’Argenlieu sur le sujet indochinois.
Bonnes lectures !
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter