Question d'origine :
bonjour, pourriez-vous m'aider à comprendre la présence de soldats tibétains à Berlin le dernier jour de la Deuxième Guerre Mondiale ? des Communautés tibétaines étaient présentes en Allemagne dès 1925... merci pour vos idées et conseils bibliographiques ! bien à vous avec mes remerciements
Réponse du Guichet

Bonjour,
Votre question mériterait le conditionnel dans sa formulation, car cette thèse et ces allégations plus ou moins aventureuses semblent plutôt participer d’un mythe devenu au fil des ans tant un objet de fantasmes et de fascination qu’un vecteur idéologique.
La question des rapports entre occultisme et nazisme est devenue au fil des ans non seulement un serpent de mer, mais aussi un mythe agglutinant agrégeant au fur et à mesure différents éléments pour devenir une sorte de mythe surréaliste : hitler était-il un mage, Un médium ? la marionnette d’une société secrète tirant les fils depuis une lointaine base tibétaine ?Himmler cherchait-il l’Arche d’Alliance, l’entrée de la terre creuse ?La SS était-elle un ordre magique ? Une société de surhommes cherchant l’Atlantide ?Un ordre d’ingénieurs géniaux et complètement amoraux voire immoraux ? Tout cela à la fois. Ce sujet est devenu une sorte de marronnier journalistique, mais est-il pour autant une réalité historique, scientifiquement démontrée ? des archives, des sources existantes l’étayent-elles ? Aussitôt, le sol se dérobe sous les pieds de celui qui s’avance sur ce type de recherches. (Stéphane Courtois, cité ci-après.)
Vous pouvez déjà consulter en ligne l’article mysticisme nazi, plutôt bien documenté.
Venons en maintenant plus précisément , après ce mystérieux préambule, à votre question :
Il est avéré que l’Inde et le Tibet ont exercé assez tôt une fascination sur certains caciques du parti d’Hitler. Pour ceux-ci les descendants du peuple aryen avaient trouvé refuge en Asie Centrale et il importait de retrouver la trace de ces peuples frères. Himmler était particulièrement adepte des sciences occultes ; Il a finance plusieurs expéditions scientifiques …
Enfin, outre Harrer et l’expédition de E Schäfer, plusieurs romans pont contribué a asseoir le mythe d’une connexion entre nazisme, puissances occultes et bouddhisme tibétain : « les sept tètes du dragon vert « de T. Legrand 1933 , amplifie par L. Pauwellls et J. Bergier dans « le matin des magiciens » (1960), établit la fiction de la présence d’un lama tibétain à Berlin dans les années 1930, régulièrement consulté par Hitler pour ses prophéties, et il posa l’existence de milieux de soldats d’origine himalayenne enrôles dans les armées allemandes. Ces élucubrations ont pu trouve un écho auprès d’occidentaux en quête de mysticisme oriental à une époque où les tibétains restaient un peuple mystérieux et inaccessible (Extrait, en ligne sur google books de : Clichés tibérains, idées reçues sur le Tibet
Voir aussi :
Le mythe de la connexion entre le Tibet et les nazis est une création d'auteurs français : le premier, Teddy Legrand publia en effet en 1933 un roman intitulé les Sept têtes du dragon vert dont un passage fut repris et développé par Louis Pauwels et Jacques Bergier dans leur célébrissime le Matin des magiciens (1960). Ce mythe a été démonté très clairement par Isrun Engelhardt (université de Bonn), reconnue dans le milieu scientifique pour la qualité de ses travaux sur le Tibet et les nazis.
Dès les années 30, toutefois, Himmler, dont les idées mystiques et ésotériques étaient très fortement décriées par Hitler, voulait utiliser des chercheurs allemands pour la propagande nazie et pour prouver ses idées : il pensait en effet que des descendants de l'Atlantide avaient migré pour fonder une grande civilisation en Asie centrale. Il proposa son aide à Ernst Schäfer (1910-1992), chercheur allemand qui désirait monter une expédition scientifique au Tibet. Ce brillant zoologue avait déjà participé à deux expéditions organisées, en 1930-1932 puis en 1934-1936 en Chine et au Tibet, par l'Américain Brooke Dolan, avec des résultats scientifiques particulièrement remarquables. Schäfer refusa les pseudo-chercheurs que Himmler voulut lui imposer et l'expédition ne fut finalement pas financée par les SS. Toutefois, il conserva le soutien de Himmler.
Après plusieurs refus du gouvernement tibétain, l'expédition de Schäfer au Tibet (1938-1939) fut autorisée à pénétrer au Tibet, atteignit Lhassa le 19 janvier 1939 et y resta deux mois. Schäfer ne put pas rencontrer le quatorzième dalaï-lama, alors âgé de 4 ans : en effet, ce dernier n'avait même pas commencé le long voyage qui, de sa région d'origine (Amdo), l'amena à Lhassa seulement le 8 octobre 1939. En revanche, il rencontra le régent, Reting Rinpoché. Sur l'insistance du scientifique allemand qui voulait une preuve de son succès, le régent adressa une simple lettre de courtoisie et quelques présents à Hitler. Malgré cela, il n'y eut jamais de contact officiel entre le gouvernement tibétain et les nazis. Le fait que Schäfer ne put faire parvenir la lettre du régent à Hitler que trois ans après son retour suffit à montrer le manque d'intérêt du gouvernement allemand pour le Tibet.
Il semble que Laurent Dispot, dans le texte publié le 25 avril dans Libération, ait confondu deux personnages : Ernst Schäfer, le scientifique, et Heinrich Harrer, l'alpiniste Ce dernier, ayant rejoint les SS en 1938 dans le cadre sportif, quitta l'Allemagne un an plus tard pour une expédition d'alpinisme au Nanga Parbat (aujourd'hui au Pakistan). Il fut capturé, à Karachi, ainsi que tous ses compagnons par les Britanniques, trois jours avant le début de la guerre. Avec un compagnon de captivité, il s'échappa en 1944 et atteignit Lhassa en janvier 1946. La première entrevue entre Heinrich Harrer et le dalaï-lama n'eut lieu qu'en 1949. Ils se rencontrèrent ensuite durant un an avec l'autorisation du gouvernement tibétain qui encourageait ainsi l'ouverture du jeune hiérarque sur le monde extérieur, et ses dispositions pour les connaissances techniques. Néanmoins, aucune source n'a jamais fait apparaître Harrer chargé d'une mission par Hitler. Heinrich Harrer quitta le Tibet en 1951, à la suite de l'invasion chinoise.
Quoi qu'en dise Laurent Dispot, l'expédition Schäfer fut scientifique et celle de Harrer, une expédition d'alpinisme. Peut-être l'auteur s'inspire-t-il de mythes propagés depuis les années 90 par certains groupuscules néonazis, mythes que le gouvernement chinois aime à relayer (Beijng Review mars 1998, «Nazi authors Seven Years in Tibet») ? Le texte de Dispot, comme tous les autres textes de cette sorte, relève de la théorie du complot. Il n'est pas étonnant qu'au moment des événements tibétains ces idées ressurgissent. Cependant, elles sont infondées scientifiquement.
Réponse sur les liens entre le dalai lama et les nazis, Libération
Dans Les mystères du nazisme, aux sources d’un fantasme contemporain , l’auteur, docteur en sciences politiques, s’attache à démêler la question des rapports entre l’occultisme et le nazisme , procède à la déconstruction d’un mythe, entré largement dans la culture populaire et s’interroge sur les raisons de la création d’un tel mythe, catharsis destinée à comprendre, parfois à justifier une histoire que l’on ne s’explique pas.
Lisons le :
Mais certains responsables nazis manifesta un intérêt fort pour l’occultisme, l’irrationalisme et les cultures alternatives, le national-socialisme ne fut pas un mouvement occulte, ni néo-païen. Le théoricien en chef du national socialisme, bien que son livre fut rejeté par Hitler, Alfred Rosenberg, qui pourtant se passionnait pour les thèmes nordiques, affirmait « Que Wotan est mort » ; En outre, beaucoup de responsables nazis considéraient les spéculations d’Himmler avec un mépris affiché.
La légende Karl Haushofer
Les auteurs partisans de l’occultisme nazi n’aiment pad les blancs ni les vides dans leurs histoires. Ils ont donc une tendance prononcée à inventer des filiations imaginaires. Ainsi, ils ont fait de l’un des pères de la géopolitique ,le général Karl Haushofer, un auteur toujours édité en France, l’une des figures récurrentes de leur glose. Là encore, nous retrouvons l’influence du « matin des magiciens », puisque ce livre en fait un membre important de la société Thulé et un initié aux pratiques tibétaines .Pour étayer cette thèse, nos auteurs s’appuient sur la présence de moines, ou du moins de soldats, tibétains à Berlin lors de la chute du régime, voire de liens secrets noués entre le Dallai lama et les nazis lors de l’expédition ethnographique de la SS en 1938-1939, qui permit en outre de collecter des données géographiques, géologiques et zoologiques sur ce pays alors méconnu. Cette thèses est aventureuse pour deux raisons : premièrement ces « Tibétains » étaient, plus que probablement, des volontaires de l’un des peuples asiatiques de L’URSS qui s’étaient engagés auprès du national-socialisme pour combattre le communisme ; deuxièmement, ce sont plutôt les scientifiques de l’Ahnnenerbe (Société pour l’étude de l’histoire spirituelle de l’héritage ancestral allemand) à l’origine de l’expédition qui ont utilisé les obsessions d’Himmler pour la recherche des origines aryennes, dans le but d’obtenir un financement, que le contraire. En effet , son instigateur, l’ethnologue et chasseur Ernst Schäfer, a refusé de prendre au sein de l’expédition, comme Himmler l’exigeait, un runologue, un préhistorien et un spécialiste des religions , montrant implicitement le but de cette expédition : faire de l’anthropologie raciale, comme beaucoup d’anthropologies le faisaient à cette époque.
; En fait, Karl Haushofer n’était qu’un géopoliticien et qu’un orientaliste, intéressé par les civilisations indienne , tibétaine, birmane, japonaise et coréenne. Il évoluait, comme beaucoup d’opposants à la République de Weimar, dans ce que les universitaires ont appelé la « Révolution conservatrice ». Il s’agit d’un courant de pensée qui a dominé le paysage culturel de la droite allemande entre 1918 et 1933, en opposition à la démocratie et au parlementarisme ; Haushofer est resté dans les mémoires pour avoir conceptualisé l’idée d’espace vital (Lebensraum) ; selon lui, en effet, le développement de la culture des états et des peuples se manifestent dans l’expansion ou la contraction des espaces qu’ils dominent. Ce concept, qu’il a théorisé à l’Académie de guerre, a influencé à la fois la politique étrangère nazie et la géopolitique soviétique. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il fut envoyé au japon afin de moderniser l’armée de ce pays, au début du XXe siècle, et non pour une quête initiatique.
Poursuivons avec Stéphane François :
L’occultisme nazi :
Au delà des canaux de diffusion populaire, profitant de ce succès éditorial et de l’intérêt du public, ce concept a été repris et largement propagé par certains milieux néonazis, très hétérodoxes, composés d’anciens SS et d’adeptes de l’occultisme, qui furent notamment à l’origine de la théorie de la fuite d’Hitler en soucoupe volante. Des les années 50, ces auteurs ont cherché à utiliser stratégiquement le thème ...
La question du rapport entre l’occultisme et le national-socialisme a fait couler beaucoup d’encre, au point d’être devenue un marronnier éditorial ; depuis les années qui ont suivi la fin de la première guerre mondiale, et surtout le début des années 1960, plusieurs dizaines de livres sortent dans le monde chaque année sur cette thématique. Parmi ces parutions, une première catégorie d’ouvrages, majoritaire, relève de la fantaisie ; une autre est le fait de militants extrémistes de droite ; une troisième, minoritaire, est écrite par des historiens qui ont décidé de travailler scientifiquement ce sujet.[/i]Ces chercheurs ont préféré se penché sur la nature du national-socialisme, son histoire, sa sociologie, sa singularité criminelle dans l’histoire du XXe siècle, en n’éludant pas les théories ésotériques dont certains responsables du parti nazi furent adeptes.
Citons entre autres :
Le national –socialisme et l Antiquité par Johann Chapoutot
Les racines intellectuelles du Troisième Reich par George L. Mosse
le nazisme et la culture par Lionel Richard
Votre question mériterait le conditionnel dans sa formulation, car cette thèse et ces allégations plus ou moins aventureuses semblent plutôt participer d’un mythe devenu au fil des ans tant un objet de fantasmes et de fascination qu’un vecteur idéologique.
La question des rapports entre occultisme et nazisme est devenue au fil des ans non seulement un serpent de mer, mais aussi un mythe agglutinant agrégeant au fur et à mesure différents éléments pour devenir une sorte de mythe surréaliste : hitler était-il un mage, Un médium ? la marionnette d’une société secrète tirant les fils depuis une lointaine base tibétaine ?Himmler cherchait-il l’Arche d’Alliance, l’entrée de la terre creuse ?La SS était-elle un ordre magique ? Une société de surhommes cherchant l’Atlantide ?Un ordre d’ingénieurs géniaux et complètement amoraux voire immoraux ? Tout cela à la fois. Ce sujet est devenu une sorte de marronnier journalistique, mais est-il pour autant une réalité historique, scientifiquement démontrée ? des archives, des sources existantes l’étayent-elles ? Aussitôt, le sol se dérobe sous les pieds de celui qui s’avance sur ce type de recherches. (Stéphane Courtois, cité ci-après.)
Vous pouvez déjà consulter en ligne l’article mysticisme nazi, plutôt bien documenté.
Venons en maintenant plus précisément , après ce mystérieux préambule, à votre question :
Il est avéré que l’Inde et le Tibet ont exercé assez tôt une fascination sur certains caciques du parti d’Hitler. Pour ceux-ci les descendants du peuple aryen avaient trouvé refuge en Asie Centrale et il importait de retrouver la trace de ces peuples frères. Himmler était particulièrement adepte des sciences occultes ; Il a finance plusieurs expéditions scientifiques …
Enfin, outre Harrer et l’expédition de E Schäfer, plusieurs romans pont contribué a asseoir le mythe d’une connexion entre nazisme, puissances occultes et bouddhisme tibétain : « les sept tètes du dragon vert « de T. Legrand 1933 , amplifie par L. Pauwellls et J. Bergier dans « le matin des magiciens » (1960), établit la fiction de la présence d’un lama tibétain à Berlin dans les années 1930, régulièrement consulté par Hitler pour ses prophéties, et il posa l’existence de milieux de soldats d’origine himalayenne enrôles dans les armées allemandes. Ces élucubrations ont pu trouve un écho auprès d’occidentaux en quête de mysticisme oriental à une époque où les tibétains restaient un peuple mystérieux et inaccessible (Extrait, en ligne sur google books de : Clichés tibérains, idées reçues sur le Tibet
Voir aussi :
Le mythe de la connexion entre le Tibet et les nazis est une création d'auteurs français : le premier, Teddy Legrand publia en effet en 1933 un roman intitulé les Sept têtes du dragon vert dont un passage fut repris et développé par Louis Pauwels et Jacques Bergier dans leur célébrissime le Matin des magiciens (1960). Ce mythe a été démonté très clairement par Isrun Engelhardt (université de Bonn), reconnue dans le milieu scientifique pour la qualité de ses travaux sur le Tibet et les nazis.
Dès les années 30, toutefois, Himmler, dont les idées mystiques et ésotériques étaient très fortement décriées par Hitler, voulait utiliser des chercheurs allemands pour la propagande nazie et pour prouver ses idées : il pensait en effet que des descendants de l'Atlantide avaient migré pour fonder une grande civilisation en Asie centrale. Il proposa son aide à Ernst Schäfer (1910-1992), chercheur allemand qui désirait monter une expédition scientifique au Tibet. Ce brillant zoologue avait déjà participé à deux expéditions organisées, en 1930-1932 puis en 1934-1936 en Chine et au Tibet, par l'Américain Brooke Dolan, avec des résultats scientifiques particulièrement remarquables. Schäfer refusa les pseudo-chercheurs que Himmler voulut lui imposer et l'expédition ne fut finalement pas financée par les SS. Toutefois, il conserva le soutien de Himmler.
Après plusieurs refus du gouvernement tibétain, l'expédition de Schäfer au Tibet (1938-1939) fut autorisée à pénétrer au Tibet, atteignit Lhassa le 19 janvier 1939 et y resta deux mois. Schäfer ne put pas rencontrer le quatorzième dalaï-lama, alors âgé de 4 ans : en effet, ce dernier n'avait même pas commencé le long voyage qui, de sa région d'origine (Amdo), l'amena à Lhassa seulement le 8 octobre 1939. En revanche, il rencontra le régent, Reting Rinpoché. Sur l'insistance du scientifique allemand qui voulait une preuve de son succès, le régent adressa une simple lettre de courtoisie et quelques présents à Hitler. Malgré cela, il n'y eut jamais de contact officiel entre le gouvernement tibétain et les nazis. Le fait que Schäfer ne put faire parvenir la lettre du régent à Hitler que trois ans après son retour suffit à montrer le manque d'intérêt du gouvernement allemand pour le Tibet.
Il semble que Laurent Dispot, dans le texte publié le 25 avril dans Libération, ait confondu deux personnages : Ernst Schäfer, le scientifique, et Heinrich Harrer, l'alpiniste Ce dernier, ayant rejoint les SS en 1938 dans le cadre sportif, quitta l'Allemagne un an plus tard pour une expédition d'alpinisme au Nanga Parbat (aujourd'hui au Pakistan). Il fut capturé, à Karachi, ainsi que tous ses compagnons par les Britanniques, trois jours avant le début de la guerre. Avec un compagnon de captivité, il s'échappa en 1944 et atteignit Lhassa en janvier 1946. La première entrevue entre Heinrich Harrer et le dalaï-lama n'eut lieu qu'en 1949. Ils se rencontrèrent ensuite durant un an avec l'autorisation du gouvernement tibétain qui encourageait ainsi l'ouverture du jeune hiérarque sur le monde extérieur, et ses dispositions pour les connaissances techniques. Néanmoins, aucune source n'a jamais fait apparaître Harrer chargé d'une mission par Hitler. Heinrich Harrer quitta le Tibet en 1951, à la suite de l'invasion chinoise.
Quoi qu'en dise Laurent Dispot, l'expédition Schäfer fut scientifique et celle de Harrer, une expédition d'alpinisme. Peut-être l'auteur s'inspire-t-il de mythes propagés depuis les années 90 par certains groupuscules néonazis, mythes que le gouvernement chinois aime à relayer (Beijng Review mars 1998, «Nazi authors Seven Years in Tibet») ? Le texte de Dispot, comme tous les autres textes de cette sorte, relève de la théorie du complot. Il n'est pas étonnant qu'au moment des événements tibétains ces idées ressurgissent. Cependant, elles sont infondées scientifiquement.
Réponse sur les liens entre le dalai lama et les nazis, Libération
Dans Les mystères du nazisme, aux sources d’un fantasme contemporain , l’auteur, docteur en sciences politiques, s’attache à démêler la question des rapports entre l’occultisme et le nazisme , procède à la déconstruction d’un mythe, entré largement dans la culture populaire et s’interroge sur les raisons de la création d’un tel mythe, catharsis destinée à comprendre, parfois à justifier une histoire que l’on ne s’explique pas.
Lisons le :
Mais certains responsables nazis manifesta un intérêt fort pour l’occultisme, l’irrationalisme et les cultures alternatives, le national-socialisme ne fut pas un mouvement occulte, ni néo-païen. Le théoricien en chef du national socialisme, bien que son livre fut rejeté par Hitler, Alfred Rosenberg, qui pourtant se passionnait pour les thèmes nordiques, affirmait « Que Wotan est mort » ; En outre, beaucoup de responsables nazis considéraient les spéculations d’Himmler avec un mépris affiché.
La légende Karl Haushofer
Les auteurs partisans de l’occultisme nazi n’aiment pad les blancs ni les vides dans leurs histoires. Ils ont donc une tendance prononcée à inventer des filiations imaginaires. Ainsi, ils ont fait de l’un des pères de la géopolitique ,le général Karl Haushofer, un auteur toujours édité en France, l’une des figures récurrentes de leur glose. Là encore, nous retrouvons l’influence du « matin des magiciens », puisque ce livre en fait un membre important de la société Thulé et un initié aux pratiques tibétaines .Pour étayer cette thèse, nos auteurs s’appuient sur la présence de moines, ou du moins de soldats, tibétains à Berlin lors de la chute du régime, voire de liens secrets noués entre le Dallai lama et les nazis lors de l’expédition ethnographique de la SS en 1938-1939, qui permit en outre de collecter des données géographiques, géologiques et zoologiques sur ce pays alors méconnu. Cette thèses est aventureuse pour deux raisons : premièrement ces « Tibétains » étaient, plus que probablement, des volontaires de l’un des peuples asiatiques de L’URSS qui s’étaient engagés auprès du national-socialisme pour combattre le communisme ; deuxièmement, ce sont plutôt les scientifiques de l’Ahnnenerbe (Société pour l’étude de l’histoire spirituelle de l’héritage ancestral allemand) à l’origine de l’expédition qui ont utilisé les obsessions d’Himmler pour la recherche des origines aryennes, dans le but d’obtenir un financement, que le contraire. En effet , son instigateur, l’ethnologue et chasseur Ernst Schäfer, a refusé de prendre au sein de l’expédition, comme Himmler l’exigeait, un runologue, un préhistorien et un spécialiste des religions , montrant implicitement le but de cette expédition : faire de l’anthropologie raciale, comme beaucoup d’anthropologies le faisaient à cette époque.
; En fait, Karl Haushofer n’était qu’un géopoliticien et qu’un orientaliste, intéressé par les civilisations indienne , tibétaine, birmane, japonaise et coréenne. Il évoluait, comme beaucoup d’opposants à la République de Weimar, dans ce que les universitaires ont appelé la « Révolution conservatrice ». Il s’agit d’un courant de pensée qui a dominé le paysage culturel de la droite allemande entre 1918 et 1933, en opposition à la démocratie et au parlementarisme ; Haushofer est resté dans les mémoires pour avoir conceptualisé l’idée d’espace vital (Lebensraum) ; selon lui, en effet, le développement de la culture des états et des peuples se manifestent dans l’expansion ou la contraction des espaces qu’ils dominent. Ce concept, qu’il a théorisé à l’Académie de guerre, a influencé à la fois la politique étrangère nazie et la géopolitique soviétique. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il fut envoyé au japon afin de moderniser l’armée de ce pays, au début du XXe siècle, et non pour une quête initiatique.
Poursuivons avec Stéphane François :
L’occultisme nazi :
Au delà des canaux de diffusion populaire, profitant de ce succès éditorial et de l’intérêt du public, ce concept a été repris et largement propagé par certains milieux néonazis, très hétérodoxes, composés d’anciens SS et d’adeptes de l’occultisme, qui furent notamment à l’origine de la théorie de la fuite d’Hitler en soucoupe volante. Des les années 50, ces auteurs ont cherché à utiliser stratégiquement le thème ...
La question du rapport entre l’occultisme et le national-socialisme a fait couler beaucoup d’encre, au point d’être devenue un marronnier éditorial ; depuis les années qui ont suivi la fin de la première guerre mondiale, et surtout le début des années 1960, plusieurs dizaines de livres sortent dans le monde chaque année sur cette thématique. Parmi ces parutions, une première catégorie d’ouvrages, majoritaire, relève de la fantaisie ; une autre est le fait de militants extrémistes de droite ; une troisième, minoritaire, est écrite par des historiens qui ont décidé de travailler scientifiquement ce sujet.[/i]Ces chercheurs ont préféré se penché sur la nature du national-socialisme, son histoire, sa sociologie, sa singularité criminelle dans l’histoire du XXe siècle, en n’éludant pas les théories ésotériques dont certains responsables du parti nazi furent adeptes.
Citons entre autres :
Le national –socialisme et l Antiquité par Johann Chapoutot
Les racines intellectuelles du Troisième Reich par George L. Mosse
le nazisme et la culture par Lionel Richard

Desole de vous contredire mais comment expliquez vous la presence de moines soldats tibetains dans l'armee allemande? il existe des videos filmes par l'armee Sovietique de jeunes soldats tues lors de l'avancee de l'armee rouge,ces videos sont disponibles sur You Tube mais En russe mais le images parlent d'elles memes
Réponse du Guichet

Bonjour,
vous avez tout à fait la possibilité de nous contredire et nous ne prétendons pas détenir une quelconque vérité historique. Le Guichet du Savoir est un service qui propose de fournir des pistes bibliographiques et des éléments de recherche afin d’éclairer les internautes sur leurs interrogations.
Ceci étant précisé, suite à nos recherches, nous n’avons pas trouvé d’ informations permettant d’affirmer la présence de moines soldats tibétains dans l’armée allemande.
Laurent Deshayes, docteur en histoire contemporaine et spécialiste du Tibet consacre dans son « histoire du Tibet » un chapitre à la neutralité du Tibet pendant la seconde guerre mondiale. On peut y lire qu’en 1943, le Tibet se trouve « au centre de la tourmente diplomatique ».
Ainsi : « le gouvernement du Tibet campe sur d’anciennes positions indépendantistes et neutralistes au point que Londres envisage un temps de le laisser seul face à Chiang Kai-shek. L’ambiguïté du statut international du Tibet défini à Simla » garantit cependant la paix. La Grande Bretagne reprend donc son rôle de protecteur du Tibet et fournit des armes, des munitions et des formateurs militaires au régent Tgdrag qui souhaite redonner à l’armée tibétaine le dynamisme des années Tsarong. Même si, pour une part du corps diplomatique britannique , les tibétains forment un peuple indépendant Londres ne leur apporte qu’une assistance mesurée, car elle ne veut pas donner le sentiment aux autorités chinoises qu’elle soutient le nationalisme tibétain».
Nous n’en apprendrons pas plus sur la prétendue présence de soldats tibétains volontaires lors de la chute de de Berlin ou de précédentes batailles de la seconde guerre mondiale.
Néanmoins sur les forces en présence lors de la bataille de Berlin nous pouvons vous recommander la lecture de certains essais.
Citons par exemple, "La chute de Berlin" d’Anthony Beevor ou bien encore " le sac de Berlin" de Pierre Rocolle.
Bonnes lectures.
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