Question d'origine :
Quels furent les premiers philosophes français à écrire en français ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 28/05/2021 à 10h50
Bonjour,
Étant actuellement en télétravail, nous n’avons malheureusement pas accès aux ouvrages de notre fonds. Voici néanmoins quelques extraits de documents consultés sur internet qui permettent d'avancer quelques noms de philosophes ayant écrit en français dès le XVIe siècle et surtout au XVIIe siècle.
" Au XVe et au XVIe siècle, la philosophie n’avait guère pour moyen d’expression qu’une seule langue, et encore une langue morte, la langue latine ; il y avait bien quelques exceptions sans doute, mais au XVIIe siècle, c’est le latin qui est devenu l’exception ; partout la philosophie commence à se servir des langues nationales, qu’elle enrichit et qu’elle régularise. Il y a peu de grands ouvrages philosophiques, au XVIIe siècle, qui ne soient écrits en français (Descartes, Malebranche, Arnauld, Fénélon, Bossuet, souvent Liebnitz, Bayle, Poiret en partie) ou en anglais (plusieurs parties de Bacon et de Hobbes, Locke, Glanvill, Cudworth, Berkeley) ; la langue latine se soutient dans le Nord et dans l’Allemagne encore un peu barbare et qui n’a trouvé ni sa langue ni sa littérature. "
source : Cours de l'histoire de la philosophie moderne: Histoire de la philosophie au XVIIIe siècle; École sensualiste. Système de Locke / Victor Cousin
"Qui écrit de la philosophie en français ? Montaigne, Charron, Scipion Dupleix, Jean de Silhon aussi et La Mothe Le Vayer. Le frère carme Laurent de Paris écrit en français un étonnant Palais de l’amour divin, François de Sales rédige en français les livres de référence pour la piété du siècle[6]. C’est là qu’il faut chercher les références pour une terminologie philosophique en français. "
source : J.-R. Armogathe : Le latin chez les philosophes du XVIIe siècle
Montaigne a écrit les Essais de 1572 à 1592, première œuvre à portée philosophique écrite en français.
pour en savoir plus :
- Montaigne et le français / France Inter
- Reguig Delphine, « Réécrire Montaigne au XVIIe siècle : remarques sur les enjeux de l'imitation linguistique des Essais », Littératures classiques, 2011/1 (N° 74), p. 49-69.
Premier traité philosophique écrit en français, le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans la science a été publié en 1636 par Descartes (1596-1650). Il proclame l’autorité suprême de la raison et édicte des règles applicables à toutes les sciences.
source : BNF
Dans une conférence, Marie-Dominique Couzinet parle de Pierre La Ramée dit Ramus, un « pédant de collège » auteur d’une Dialectique, et de l’avocat Jean Bodin auteur des Six livres de la République. Tous deux illustrent à leur manière le bilinguisme des savants de la Renaissance, entre français et latin, et les enjeux qui y sont liés, entre accroissement et diffusion des savoirs.
source : « La Renaissance philosophique française en latin : les cas de Ramus et de Bodin »
Pour aller plus loin, voici la référence d'un ouvrage que nous n'avons pas pu consulter : Magnard Pierre, « Chapitre XVII. La langue de la philosophie, du latin au français », dans : Jean-François Mattéi éd., Philosopher en français. Langue de la philosophie et langue nationale. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Quadrige », 2001, p. 281-295.
Bonne journée.
Étant actuellement en télétravail, nous n’avons malheureusement pas accès aux ouvrages de notre fonds. Voici néanmoins quelques extraits de documents consultés sur internet qui permettent d'avancer quelques noms de philosophes ayant écrit en français dès le XVIe siècle et surtout au XVIIe siècle.
" Au XVe et au XVIe siècle, la philosophie n’avait guère pour moyen d’expression qu’une seule langue, et encore une langue morte, la langue latine ; il y avait bien quelques exceptions sans doute, mais au XVIIe siècle, c’est le latin qui est devenu l’exception ; partout la philosophie commence à se servir des langues nationales, qu’elle enrichit et qu’elle régularise. Il y a peu de grands ouvrages philosophiques, au XVIIe siècle, qui ne soient écrits en français (Descartes, Malebranche, Arnauld, Fénélon, Bossuet, souvent Liebnitz, Bayle, Poiret en partie) ou en anglais (plusieurs parties de Bacon et de Hobbes, Locke, Glanvill, Cudworth, Berkeley) ; la langue latine se soutient dans le Nord et dans l’Allemagne encore un peu barbare et qui n’a trouvé ni sa langue ni sa littérature. "
source : Cours de l'histoire de la philosophie moderne: Histoire de la philosophie au XVIIIe siècle; École sensualiste. Système de Locke / Victor Cousin
"
source : J.-R. Armogathe : Le latin chez les philosophes du XVIIe siècle
Montaigne a écrit les Essais de 1572 à 1592, première œuvre à portée philosophique écrite en français.
pour en savoir plus :
- Montaigne et le français / France Inter
- Reguig Delphine, « Réécrire Montaigne au XVIIe siècle : remarques sur les enjeux de l'imitation linguistique des Essais », Littératures classiques, 2011/1 (N° 74), p. 49-69.
Premier traité philosophique écrit en français, le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans la science a été publié en 1636 par Descartes (1596-1650). Il proclame l’autorité suprême de la raison et édicte des règles applicables à toutes les sciences.
source : BNF
Dans une conférence, Marie-Dominique Couzinet parle de Pierre La Ramée dit Ramus, un « pédant de collège » auteur d’une Dialectique, et de l’avocat Jean Bodin auteur des Six livres de la République. Tous deux illustrent à leur manière le bilinguisme des savants de la Renaissance, entre français et latin, et les enjeux qui y sont liés, entre accroissement et diffusion des savoirs.
source : « La Renaissance philosophique française en latin : les cas de Ramus et de Bodin »
Pour aller plus loin, voici la référence d'un ouvrage que nous n'avons pas pu consulter : Magnard Pierre, « Chapitre XVII. La langue de la philosophie, du latin au français », dans : Jean-François Mattéi éd., Philosopher en français. Langue de la philosophie et langue nationale. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Quadrige », 2001, p. 281-295.
Bonne journée.
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