Pin des Caraïbes et acidification des sols
SCIENCES ET TECHNIQUES
+ DE 2 ANS
Le 11/07/2021 à 06h35
953 vues
Question d'origine :
Bonjour, Le Pin des Caraïbes (Pinus caribaea) acidifie-t-il les sols ou non ? Un débat existe à ce sujet, mais pas facile de trouver les bonnes sources et de les comprendre... Merci d'avance !
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/07/2021 à 08h35
Bonjour,
La page Wikipedia consacrée au pin caraïbe cite Didier Blavet (1983) qui indique que « la diminution du pH, si elle existe, reste faible (variation de moins de 0.5 unité PH) ». L’action du pin caraïbe sur l’acidification des sols serait donc négligeable.
La fiche technique du Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Calédonie confirme quant à elle que le pin caraïbe a un impact sur l’acidification des sols, mais ne donne pas de précision sur l’importance du phénomène.
Nous n’avons malheureusement pas accès à l’étude publiée en 2000 par des chercheurs sur l’acidification des sols dans les forêts de Pinus caribaea sur les oxisols de la savane brésilienne, qui nous en apprendrait certainement davantage.
Pour en savoir plus, nous avons contacté le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Calédonie, et ne manquerons pas de vous transmettre sa réponse si nous en recevons une.
Par ailleurs, les spécialistes du jardin botanique de Lyon sauront peut-être vous renseigner ; n’hésitez donc pas à les interroger.
Bonne journée.
La page Wikipedia consacrée au pin caraïbe cite Didier Blavet (1983) qui indique que « la diminution du pH, si elle existe, reste faible (variation de moins de 0.5 unité PH) ». L’action du pin caraïbe sur l’acidification des sols serait donc négligeable.
La fiche technique du Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Calédonie confirme quant à elle que le pin caraïbe a un impact sur l’acidification des sols, mais ne donne pas de précision sur l’importance du phénomène.
Nous n’avons malheureusement pas accès à l’étude publiée en 2000 par des chercheurs sur l’acidification des sols dans les forêts de Pinus caribaea sur les oxisols de la savane brésilienne, qui nous en apprendrait certainement davantage.
Pour en savoir plus, nous avons contacté le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Calédonie, et ne manquerons pas de vous transmettre sa réponse si nous en recevons une.
Par ailleurs, les spécialistes du jardin botanique de Lyon sauront peut-être vous renseigner ; n’hésitez donc pas à les interroger.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 15/07/2021 à 07h37
Bonjour,
Le Conservatoire d'espaces naturels de Nouvelle-Calédonie nous a répondu. Nous vous transmettons sa réponse ci-dessous :
Des études basées sur des preuves historiques ou d’autres sur la mesure et le calcul du bilan protonique des sols, fournissent des preuves substantielles d'une acidification importante des sols par les pins.
En effet, on craint que, partout où ils sont introduits, les conifères accélèrent l'acidification et la podzolisation, des processus souvent associés au boisement de pins à l'échelle mondiale, mais qui dépendent de la nature exacte de la végétation et du sol d'origine.
Scholes et Nowicki (1998) ont suggéré que l'introduction du pin épuise les éléments nutritifs des couches supérieures du sol minéral et les accumule dans les couches organiques sous-jacentes, et que la minéralisation et la nitrification de l'azote sont généralement réduites en raison de l'acidité accrue.
Ces modifications du sol et des éléments nutritifs entraînent à leur tour de grands changements dans la communauté des organismes du sol et déplacent les espèces indigènes non acidophiles.
Par ailleurs, sur sol acide, certains éléments toxiques comme l’aluminium, le bore, le zinc… sont plus solubles dans l’eau. Ces éléments sont donc mieux entrainés par les eaux de pluies et peuvent ainsi polluer les nappes phréatiques et cours d’eau (Supagro).
Concernant la Nouvelle-Calédonie, les impacts sont peu documentés mais il a été constaté le caractère envahissant du Pinus caribaea et sa capacité à se développer notamment sur sol ultramafique, menaçant ainsi la flore locale et en particulier la flore très endémiques du maquis minier.
La fréquence ou dispersion des feux en Nouvelle-Calédonie est par ailleurs facilitée par cette espèce pyrophile, entrainant un impact négatif sur la litière et la vie des sols, et accélère les phénomènes de lessivage-érosion.
Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire,
Cordialement,
Bibliographie :
SIMBERLOFF et al. 2009 - Spread and impact of introduced conifers in SouthAmerica: Lessons from other southern hemisphere regions
Scholes M. C. & Nowicki T. E. (1998) Effects of pines on soil properties and processes. In: Ecology and Biogeography of Pinus
Morat P., Jaffré T. & Veillon J. M. (1999) Menaces sur les taxons rares et endémiques de la Nouvelle-Calédonie.
Nous remercions chaleureusement Laure-Line Lafille, assistante de coordination du pôle Espèces Envahissantes et responsable de la cellule de veille, qui nous a transmis toutes ces informations.
Si vous avez besoin d'autres précisions sur ce sujet, nous vous invitons à contacter directement le Conservatoire d'espaces naturels de Nouvelle-Calédonie via son formulaire de contact.
Bonne journée.
Le Conservatoire d'espaces naturels de Nouvelle-Calédonie nous a répondu. Nous vous transmettons sa réponse ci-dessous :
Des études basées sur des preuves historiques ou d’autres sur la mesure et le calcul du bilan protonique des sols, fournissent des preuves substantielles d'une acidification importante des sols par les pins.
En effet, on craint que, partout où ils sont introduits, les conifères accélèrent l'acidification et la podzolisation, des processus souvent associés au boisement de pins à l'échelle mondiale, mais qui dépendent de la nature exacte de la végétation et du sol d'origine.
Scholes et Nowicki (1998) ont suggéré que l'introduction du pin épuise les éléments nutritifs des couches supérieures du sol minéral et les accumule dans les couches organiques sous-jacentes, et que la minéralisation et la nitrification de l'azote sont généralement réduites en raison de l'acidité accrue.
Ces modifications du sol et des éléments nutritifs entraînent à leur tour de grands changements dans la communauté des organismes du sol et déplacent les espèces indigènes non acidophiles.
Par ailleurs, sur sol acide, certains éléments toxiques comme l’aluminium, le bore, le zinc… sont plus solubles dans l’eau. Ces éléments sont donc mieux entrainés par les eaux de pluies et peuvent ainsi polluer les nappes phréatiques et cours d’eau (Supagro).
Concernant la Nouvelle-Calédonie, les impacts sont peu documentés mais il a été constaté le caractère envahissant du Pinus caribaea et sa capacité à se développer notamment sur sol ultramafique, menaçant ainsi la flore locale et en particulier la flore très endémiques du maquis minier.
La fréquence ou dispersion des feux en Nouvelle-Calédonie est par ailleurs facilitée par cette espèce pyrophile, entrainant un impact négatif sur la litière et la vie des sols, et accélère les phénomènes de lessivage-érosion.
Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire,
Cordialement,
Bibliographie :
SIMBERLOFF et al. 2009 - Spread and impact of introduced conifers in SouthAmerica: Lessons from other southern hemisphere regions
Scholes M. C. & Nowicki T. E. (1998) Effects of pines on soil properties and processes. In: Ecology and Biogeography of Pinus
Morat P., Jaffré T. & Veillon J. M. (1999) Menaces sur les taxons rares et endémiques de la Nouvelle-Calédonie.
Nous remercions chaleureusement Laure-Line Lafille, assistante de coordination du pôle Espèces Envahissantes et responsable de la cellule de veille, qui nous a transmis toutes ces informations.
Si vous avez besoin d'autres précisions sur ce sujet, nous vous invitons à contacter directement le Conservatoire d'espaces naturels de Nouvelle-Calédonie via son formulaire de contact.
Bonne journée.
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