Question d'origine :
Bonjour Question très difficile concernant le statut du trait d'union. Comment se fait-il que dans "Quatre-vingt", le trait d'union a une valeur multiplicative alors que "Soixante-dix" non, il a une valeur additive ? Comment peut-on s'y retrouver ? Cette question m'a été posée par un de mes élèves âgé de 10 ans, originaire de Grèce et très bon germanophone. Un grand merci Cordialement C BONNET
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 11/08/2021 à 14h31
Bonjour,
La question de l’usage du trait d’union en ce qui concerne les numéraux est effectivement complexe puisquele trait d’union peut être le signe soit d’une unité grammaticale, soit d’une unité lexicale .
En effet, si l’on se réfère à l’ouvrage de référence de Maurice Grevisse et André Goosse, Le bon usage, la « fonction principale du trait d’union est de constituer une suite de mots en unité », et se constitue ainsi le signe d’une unité lexicale ou grammaticale.
Concernant lesnuméraux composés par addition entre les éléments qui sont l’un et l’autre inférieurs à cent, le trait d’union est la marque de la coordination sans pause, signe d’unité grammaticale : c’est le cas de soixante-dix notamment.
Quant àquatre-vingts , l’usage du trait d’union est ici signe d’unité lexicale à la suite d’un changement de signification : en effet, historiquement il s’agit d’un type de numérotation vicésimale, c’est-à-dire par vingt, une forme de numérotation d’origine gauloise qui fut utilisée au Moyen-Age et ce jusqu’au XVIIIème : on disait alors trois-vingts pour soixante et six-vingts pour cent-vingt par exemple.
Quatre-vingts est donc issu de cette formulation ancienne, seul vestige de cette pratique désormais révolue dans nos usages de la langue française (sans parler de l’usage helvétique qui préfère septante et nonante à soixante-dix et quatre-vingt-dix !).
pour aller plus loin :
Le bon usage, 14ème édition, de Maurice Grévisse et André Goosse
pages 115, 116 et la note sur l’usage historique page 766.
Bonne journée
La question de l’usage du trait d’union en ce qui concerne les numéraux est effectivement complexe puisque
En effet, si l’on se réfère à l’
Concernant les
Quant à
Quatre-vingts est donc issu de cette formulation ancienne, seul vestige de cette pratique désormais révolue dans nos usages de la langue française (sans parler de l’usage helvétique qui préfère septante et nonante à soixante-dix et quatre-vingt-dix !).
Le bon usage, 14ème édition, de Maurice Grévisse et André Goosse
pages 115, 116 et la note sur l’usage historique page 766.
Bonne journée
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