Question d'origine :
Bonjour, Savez-vous quels sont les six cieux avant le septième ?
Réponse du Guichet

Bonjour,
Le Guichet du Savoir s’étant déjà penché sur l’expression « septième ciel » revenons donc, dans un premier temps, sur nos précédentes réponses.
d'après le Dictionnaire des expressions et locutions :
Être au septième ciel "être dans le ravissement" : l'expression est tirée de la cosmogonie antique, où l'univers était formé de plusieurs sphères concentriques (dont le nombre était d'ailleurs variable, de sept à onze). Transcrite par le judéo-christianisme, où le ciel acquérait une valeur théologique et où les chiffres trois et sept étaient chargés de symbolisme, cette tradition a donné naissance aux expressions : être transporté, ravi, etc. au septième (ou au troisième) ciel. On trouve aussi au septième ciel [loc. adv.] et septième ciel [loc. nom.].
d'après Le Bouquet des expressions imagées :
XVe : être ravi au troisième ciel c'est-à-dire "emporté au". Dans la cosmologie de Bède, au XIIIe siècle, la Terre est entourée de sept cieux sphériques : l'air, l'éther, l'olympe, l'espace enflammé, le firmament des astres, le ciel des anges, le ciel de la Trinité.
Nous vous proposons de vous reporter à l’intégralité de cette réponse, si vous souhaitez en savoir plus sur la symbolique du chiffre sept dans les traditions judéo-chrétiennes.
Le grand poète florentin, Dante Alighieri, se réfère lui aussi à la théorie des cieux sphériques, dans la Divine Comédie. Dans Le Paradis, le poète distingue, en effet, sept cieux qui correspondent chacun à une planète : le ciel de Lune, le ciel de Mercure, le ciel de Vénus, le ciel du Soleil qui est considéré comme une étoile, le ciel de Mars, le ciel de Jupiter, le ciel de Saturne.
A ces sept cieux, il convient d'en ajouter deux autres qui sont le ciel des étoiles et le ciel cristallin (qui est considéré comme le premier mobile, celui qui permet la révolution de tous les cieux).
Le troisième ciel qui correspond à la planète Vénus est le ciel des esprits aimants mais c’est un ciel qui se trouve encore loin de l’Empyrée et donc du siège de Dieu.
Ainsi comme l’indique le philosophe, Jacques Darriulat, sur sa page web :
« Quelque ombre vient assombrir le tableau de cette béatitude, comme la terre, de son ombre, vient toucher la planète Vénus. En revanche, les saints qui siègent dans le ciel supérieur, celui de Jupiter, sont dignes de la plus haute gloire de Dieu.
…L’Empyrée est ainsi la cime du ciel comme le puits des géants est le tréfonds de l’Enfer, et le paradis terrestre le sommet du purgatoire. »
Évidemment concevoir les cieux comme autant de sphères distinctes autour d’une planète immobile, fait référence à la grande tradition géocentrique, née avec Ptolémée et Aristote et qui fait de la Terre, le centre de l’Univers :
« C’est au VIe siècle avant notre ère qu’apparaît, dans les cités ioniennes et les cercles pythagoriciens, une nouvelle conception du monde dépouillée des récits mythologiques. Celle-ci est fondée autant sur l’observation des mouvements cycliques du ciel – course apparente du Soleil et de la Lune, lever et coucher des étoiles, mouvement des planètes, éclipses lunaires ou solaires, etc. – que sur une intuition mathématique. Analysant les propriétés géométriques de la sphère, potentiellement animée d’un mouvement circulaire immuable, Pythagore au VIe siècle av. J.-C., Platon, Aristote et leurs disciples au IVe siècle, font de la sphère la forme la plus convenable d’un cosmos qu’on imagine créé tout en proportions et harmonie par un géomètre ou un grand architecte : le Démiurge.
En dépit de systèmes alternatifs, en tout ou partie héliocentriques, comme ceux d’Héraclide du Pont (IVe siècle av. J.-C.) ou d’Aristarque de Samos (IIe siècle av. J.-C.), les grands principes du modèle sphérique antique sont posés par Platon et Aristote : une Terre ronde et immobile au centre d’un Cosmos, formé de sphères concentriques portant les étoiles et les planètes et animées d’un mouvement circulaire uniforme. C’est le modèle dominant jusqu’à la révolution scientifique initiée par l’astronome Nicolas Copernic au XVIe siècle.» (Extrait du texte de l’exposition « le monde en sphères »)
Nous vous invitons à visiter, virtuellement, cette belle exposition de la Bibliothèque Nationale de France qui nous en apprend plus sur l’astronomie en Islam, l’astrolabe et les différentes représentations célestes.
Bonne journée !
Le Guichet du Savoir s’étant déjà penché sur l’expression « septième ciel » revenons donc, dans un premier temps, sur nos précédentes réponses.
d'après le Dictionnaire des expressions et locutions :
Être au septième ciel "être dans le ravissement" : l'expression est tirée de la cosmogonie antique, où l'univers était formé de plusieurs sphères concentriques (dont le nombre était d'ailleurs variable, de sept à onze). Transcrite par le judéo-christianisme, où le ciel acquérait une valeur théologique et où les chiffres trois et sept étaient chargés de symbolisme, cette tradition a donné naissance aux expressions : être transporté, ravi, etc. au septième (ou au troisième) ciel. On trouve aussi au septième ciel [loc. adv.] et septième ciel [loc. nom.].
d'après Le Bouquet des expressions imagées :
XVe : être ravi au troisième ciel c'est-à-dire "emporté au". Dans la cosmologie de Bède, au XIIIe siècle, la Terre est entourée de sept cieux sphériques : l'air, l'éther, l'olympe, l'espace enflammé, le firmament des astres, le ciel des anges, le ciel de la Trinité.
Nous vous proposons de vous reporter à l’intégralité de cette réponse, si vous souhaitez en savoir plus sur la symbolique du chiffre sept dans les traditions judéo-chrétiennes.
Le grand poète florentin, Dante Alighieri, se réfère lui aussi à la théorie des cieux sphériques, dans la Divine Comédie. Dans Le Paradis, le poète distingue, en effet, sept cieux qui correspondent chacun à une planète : le ciel de Lune, le ciel de Mercure, le ciel de Vénus, le ciel du Soleil qui est considéré comme une étoile, le ciel de Mars, le ciel de Jupiter, le ciel de Saturne.
A ces sept cieux, il convient d'en ajouter deux autres qui sont le ciel des étoiles et le ciel cristallin (qui est considéré comme le premier mobile, celui qui permet la révolution de tous les cieux).
Le troisième ciel qui correspond à la planète Vénus est le ciel des esprits aimants mais c’est un ciel qui se trouve encore loin de l’Empyrée et donc du siège de Dieu.
Ainsi comme l’indique le philosophe, Jacques Darriulat, sur sa page web :
« Quelque ombre vient assombrir le tableau de cette béatitude, comme la terre, de son ombre, vient toucher la planète Vénus. En revanche, les saints qui siègent dans le ciel supérieur, celui de Jupiter, sont dignes de la plus haute gloire de Dieu.
…L’Empyrée est ainsi la cime du ciel comme le puits des géants est le tréfonds de l’Enfer, et le paradis terrestre le sommet du purgatoire. »
Évidemment concevoir les cieux comme autant de sphères distinctes autour d’une planète immobile, fait référence à la grande tradition géocentrique, née avec Ptolémée et Aristote et qui fait de la Terre, le centre de l’Univers :
« C’est au VIe siècle avant notre ère qu’apparaît, dans les cités ioniennes et les cercles pythagoriciens, une nouvelle conception du monde dépouillée des récits mythologiques. Celle-ci est fondée autant sur l’observation des mouvements cycliques du ciel – course apparente du Soleil et de la Lune, lever et coucher des étoiles, mouvement des planètes, éclipses lunaires ou solaires, etc. – que sur une intuition mathématique. Analysant les propriétés géométriques de la sphère, potentiellement animée d’un mouvement circulaire immuable, Pythagore au VIe siècle av. J.-C., Platon, Aristote et leurs disciples au IVe siècle, font de la sphère la forme la plus convenable d’un cosmos qu’on imagine créé tout en proportions et harmonie par un géomètre ou un grand architecte : le Démiurge.
En dépit de systèmes alternatifs, en tout ou partie héliocentriques, comme ceux d’Héraclide du Pont (IVe siècle av. J.-C.) ou d’Aristarque de Samos (IIe siècle av. J.-C.), les grands principes du modèle sphérique antique sont posés par Platon et Aristote : une Terre ronde et immobile au centre d’un Cosmos, formé de sphères concentriques portant les étoiles et les planètes et animées d’un mouvement circulaire uniforme. C’est le modèle dominant jusqu’à la révolution scientifique initiée par l’astronome Nicolas Copernic au XVIe siècle.» (Extrait du texte de l’exposition « le monde en sphères »)
Nous vous invitons à visiter, virtuellement, cette belle exposition de la Bibliothèque Nationale de France qui nous en apprend plus sur l’astronomie en Islam, l’astrolabe et les différentes représentations célestes.
Bonne journée !
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