Question d'origine :
Bonjour J'ai un blason dont seul l'écu est inversé. La représentation du blason interieur est à l'endroit mais l'écu est dans l'autre sens ? Il se trouvait sur une cheminée. C'est une pierre de mariage avec les initiales des époux de chaque côté et des coeurs. Merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 21/08/2021 à 09h21
Bonjour,
Si nous comprenons correctement votre question, vous cherchez l’explication du renversement de l’écu seul par rapport aux pièces intérieures du blason, restées elles à l’endroit.
La réponse à cette question est d'autant plus délicate que nous n'avons pas de représentation dudit blason.
L’ouvrage de Pierre Jaillard, Les blason, art et langages héraldiques, rappelle que l’écu français ancien se déploie plus largement depuis le 17ème siècle. On ne trouve en effet pas de forme d’écu où la pointe serait en haut…
C’est suffisamment rare pour être remarquable et mentionné, par exemple au patrimoine culturel en Bretagne qui présente un tel écu sur une chapelle à Pleudihen-sur-Rance.
Ces inversions semblent donner du fil à retordre aux chercheurs ou aux amateurs en héraldique qui se lancent dans de véritables enquêtes, comme ici à Plourin, toujours en Bretagne.
Une des hypothèses, qu’émettent certains contributeurs du forum geneanet, serait tout simplement une erreur de l’artisan qui a réalisé le blason…
On trouver des questionnements similaires, avec de multiples exemples, photos à l’appui, sur le site heraldique.forumactif.org.
Si vous ne l’avez déjà fait, nous ne saurions trop vous encourager à poser votre question sur l’un de ces deux forums (geneanet et heraldique.forumactif) où des amateurs éclairé.es et des passionné.es ne manqueront pas de prendre à bras le corps votre question.
Par ailleurs, pour ce qui est du retournement global du blason, vous pouvez consulter le chapitre écrit par Laurent Hablot dans l’ouvrage La trahison au Moyen Age.
« L’inversion, c’est le contraire de la norme. La norme du chevalier, c’est l’honneur ; ses armes et son sceau en offrent la garantie et la sauvegarde. Les inverser ou les souiller, c’est signaler la rupture du contrat moral et annoncer la chute.
Les pratiques héraldiques donnent toutefois une autre lecture de cette pratique d’inversion héraldique. Plusieurs auteurs modernes soutiennent que l’inversion de l’écu vient de l’usage de recouvrir le corps du chevalier mort de son écu placé la pointe en haut. Cette pratique se retrouve, par exemple, dans les dessins marginaux de la Chronica Majora de Matthieu Paris (fig. 5). Les mentions obituaires de chevaliers morts s’accompagnent parfois de leur écu inversé associé à des armes, épée ou lance. Il ne semble pas qu’il y ait ici d’allusion à la traîtrise ou au parjure, même si plusieurs des seigneurs mentionnés par le chroniqueur sont aussi de célèbres traîtres. L’écu renversé signifie donc la mort. C’est ce que confirme le rituel de l’offrande chevaleresque qui, à l’imitation de l’Angleterre, se développe sur le continent dans le courant du XIVe s. La mort féodale et chevaleresque du défunt est ainsi soulignée lors de l’offrande de Du Guesclin, en 1389, rapportée par le Religieux de Saint-Denis qui évoque ainsi « la perte de noblesse terrestre » ou dans celle des funérailles des Foix-Béarn où l’écu, renversé pour le mort, est relevé pour signifier l’avènement de son successeur63. Inverser l’écu d’un vivant, c’est bien signifier sa mort sociale et politique ».
Bonne chance dans vos recherches !
Si nous comprenons correctement votre question, vous cherchez l’explication du renversement de l’écu seul par rapport aux pièces intérieures du blason, restées elles à l’endroit.
La réponse à cette question est d'autant plus délicate que nous n'avons pas de représentation dudit blason.
L’ouvrage de Pierre Jaillard, Les blason, art et langages héraldiques, rappelle que l’écu français ancien se déploie plus largement depuis le 17ème siècle. On ne trouve en effet pas de forme d’écu où la pointe serait en haut…
C’est suffisamment rare pour être remarquable et mentionné, par exemple au patrimoine culturel en Bretagne qui présente un tel écu sur une chapelle à Pleudihen-sur-Rance.
Ces inversions semblent donner du fil à retordre aux chercheurs ou aux amateurs en héraldique qui se lancent dans de véritables enquêtes, comme ici à Plourin, toujours en Bretagne.
Une des hypothèses, qu’émettent certains contributeurs du forum geneanet, serait tout simplement une erreur de l’artisan qui a réalisé le blason…
On trouver des questionnements similaires, avec de multiples exemples, photos à l’appui, sur le site heraldique.forumactif.org.
Si vous ne l’avez déjà fait, nous ne saurions trop vous encourager à poser votre question sur l’un de ces deux forums (geneanet et heraldique.forumactif) où des amateurs éclairé.es et des passionné.es ne manqueront pas de prendre à bras le corps votre question.
Par ailleurs, pour ce qui est du retournement global du blason, vous pouvez consulter le chapitre écrit par Laurent Hablot dans l’ouvrage La trahison au Moyen Age.
« L’inversion, c’est le contraire de la norme. La norme du chevalier, c’est l’honneur ; ses armes et son sceau en offrent la garantie et la sauvegarde. Les inverser ou les souiller, c’est signaler la rupture du contrat moral et annoncer la chute.
Les pratiques héraldiques donnent toutefois une autre lecture de cette pratique d’inversion héraldique. Plusieurs auteurs modernes soutiennent que l’inversion de l’écu vient de l’usage de recouvrir le corps du chevalier mort de son écu placé la pointe en haut. Cette pratique se retrouve, par exemple, dans les dessins marginaux de la Chronica Majora de Matthieu Paris (fig. 5). Les mentions obituaires de chevaliers morts s’accompagnent parfois de leur écu inversé associé à des armes, épée ou lance. Il ne semble pas qu’il y ait ici d’allusion à la traîtrise ou au parjure, même si plusieurs des seigneurs mentionnés par le chroniqueur sont aussi de célèbres traîtres. L’écu renversé signifie donc la mort. C’est ce que confirme le rituel de l’offrande chevaleresque qui, à l’imitation de l’Angleterre, se développe sur le continent dans le courant du XIVe s. La mort féodale et chevaleresque du défunt est ainsi soulignée lors de l’offrande de Du Guesclin, en 1389, rapportée par le Religieux de Saint-Denis qui évoque ainsi « la perte de noblesse terrestre » ou dans celle des funérailles des Foix-Béarn où l’écu, renversé pour le mort, est relevé pour signifier l’avènement de son successeur63. Inverser l’écu d’un vivant, c’est bien signifier sa mort sociale et politique ».
Bonne chance dans vos recherches !
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