Uniforme Seconde Compagnie de Mousquetaires
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 16/08/2018 à 15h06
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Question d'origine :
Bonjour,
Historien amateur, président d'association : le Club français du Tire-Bouchon, je souhaite publier, principalement pour les membres de mon association, une nouvelle reprenant un fait-divers survenu en 1768.
Un Mousquetaire du roi tenta alors de sauver un homme qui se noyait. L'homme n'a pu être identifié, mais il portait sur lui un "tirbouchon", ce qui justifie mon intérêt.
Le sauveteur était le Chevalier de Caligny, alors Mousquetaire dans la Seconde Compagnie de Mousquetaires du Roi, celle des Mousquetaires noirs (comme la robe de leurs chevaux).
Pour illustrer mon récit, je souhaiterais disposer d'une représentation de l'uniforme que portaient les mousquetaires de la seconde Compagnie en 1768.
Merci de m'aider si vous le pouvez.
Sincères salutations,
Réponse du Guichet

Bonjour,
Voici les précisions relatives à l’uniforme des mousquetaires du roi que nous trouvons dans l’ouvrage Mousquetaires ! :
« Lorsque le roi crée la compagnie des mousquetaires en 1622, leur casaque a la forme d’un manteau long à quatre pans de laine bleue doublée de rouge, les deux couleurs de la livrée royale. Les deux pans principaux sont encadrés de deux autres plus petits et amovibles, couvrant les épaules. Chaque pan est orné d’une croix fleurdelisée en velours blanc, agrémentée de fils d’or et d’argent. […]
L’uniforme n’existant pas à cette époque, la casaque se porte par-dessus des vêtements civils. Toutefois, lorsque, pour quelque circonstance notable, le roi veut donner un lustre particulier à sa garde, il ordonne que celle-ci soit vêtue de velous noir ou d’habits gris galonnés d’or. […]
Dès [1663], pour les différencier, les mousquetaires de la première compagnie portent une casaque ornée d’une croix blanche, cantonnée de flammes rouges à trois rayons entre les branches. Ceux de la seconde compagnie arborent une croix ornée de flammes jaunes à cinq rayons.
Ce n’est qu’à partir de 1673 que les deux compagnies sont dotées d’un uniforme. Dorénavant, les mousquetaires sont vêtus de justaucorps, de vestes et de culottes écarlates. Le devant du justaucorps est garni sur toute sa hauteur d’un galon et de boutonnières. Les côtés s’ornent de doubles poches verticales de forme rectangulaire, garnies de sept boutons. Les parements de manche sont « en botte », bordés de galon et ornés de trois boutons et boutonnières. La seule chose qui différencie les deux compagnies quant à l’uniforme est la nature du galon, d’or à la première, d’argent à la deuxième.
La casaque perd alors sa doublure rouge puis est remplacée par la soubreveste en 1688. Son ampleur s’était révélée gênante pour les mouvements et le maniement d’armes. Les mousquetaires en rejetaient les pans derrière l’épaule, masquant la croix et perdant, d’après certains, l’ascendant moral que ces compagnies avaient sur l’ennemi. La casaque ne disparaît pas pour autant. Elle est conservée jusqu’au milieu du XVIIIe siècle comme manteau.
La soubreveste se présente comme une casaque plus ajustée et dont on a supprimé les pans latéraux. L’un des côtés de ce vêtement en forme de chasuble est ouvert pour pouvoir l’enfiler et se ferme par des agrafes. Sur le pan avant, la soubreveste est ouverte de l’encolure jusqu’à la pointe de la croix et de la ceinture jusqu’au bas.
Confectionnée en drap bleu doublé de rouge, la soubreveste indique les grades subalternes par un jeu de galons appliqués sur les côtés et au centre du devant. Le sous-brigadier arbore ainsi deux galons parallèles, le brigadier trois et le maréchal des logis quatre. Ce dernier porte en outre sur le bas des pans de devant le chiffre du roi. Les officiers supérieurs, eux, ne portent pas la soubreveste.
La tenue des mousquetaires est parée d’une valeur symbolique et politique. Lorsqu’il crée la compagnie en 1622, Louis XIII institue une garde d’élite qui lui est propre et dévouée, à une époque où les nobles se révèlent volontiers factieux et où le régicide de 1610 n’est pas oublié. Dans ce contexte, la casaque est donc la marque de l’appartenance au parti du roi. […] D’autre part, il importe de rappeler que la casaque n’est pas l’apanage des mousquetaires du roi. De couleur rouge ou cramoisie, elle est aussi portée par les gardes du cardinal de Richelieu ou les mousquetaires du cardinal Mazarin, tous deux serviteurs du roi.

"Uniformes des mousquetaires de la première et de la seconde compagnie", in Recueil de toutes les troupes qui forment les armées françaises, encre et gouache, 1761.
Voici en complément des tableaux représentant des mousquetaires de la deuxième compagnie, pour des périodes proches de l’année 1768 :

Revue de la deuxième compagnie des mousquetaires noirs passée dans la plaine des Sablons par le commissaire Plouy de Pincetaille en 1729, Paul Ponce Antoine Robert , 1729

Source : Musée de l’Armée
Si vous avez besoin d'informations supplémentaires, nous vous conseillons de vous rapprocher du Musée de l’Armée.
Bonne journée.
Voici les précisions relatives à l’uniforme des mousquetaires du roi que nous trouvons dans l’ouvrage Mousquetaires ! :
« Lorsque le roi crée la compagnie des mousquetaires en 1622, leur casaque a la forme d’un manteau long à quatre pans de laine bleue doublée de rouge, les deux couleurs de la livrée royale. Les deux pans principaux sont encadrés de deux autres plus petits et amovibles, couvrant les épaules. Chaque pan est orné d’une croix fleurdelisée en velours blanc, agrémentée de fils d’or et d’argent. […]
L’uniforme n’existant pas à cette époque, la casaque se porte par-dessus des vêtements civils. Toutefois, lorsque, pour quelque circonstance notable, le roi veut donner un lustre particulier à sa garde, il ordonne que celle-ci soit vêtue de velous noir ou d’habits gris galonnés d’or. […]
Dès [1663], pour les différencier, les mousquetaires de la première compagnie portent une casaque ornée d’une croix blanche, cantonnée de flammes rouges à trois rayons entre les branches. Ceux de la seconde compagnie arborent une croix ornée de flammes jaunes à cinq rayons.
Ce n’est qu’à partir de 1673 que les deux compagnies sont dotées d’un uniforme. Dorénavant, les mousquetaires sont vêtus de justaucorps, de vestes et de culottes écarlates. Le devant du justaucorps est garni sur toute sa hauteur d’un galon et de boutonnières. Les côtés s’ornent de doubles poches verticales de forme rectangulaire, garnies de sept boutons. Les parements de manche sont « en botte », bordés de galon et ornés de trois boutons et boutonnières. La seule chose qui différencie les deux compagnies quant à l’uniforme est la nature du galon, d’or à la première, d’argent à la deuxième.
La casaque perd alors sa doublure rouge puis est remplacée par la soubreveste en 1688. Son ampleur s’était révélée gênante pour les mouvements et le maniement d’armes. Les mousquetaires en rejetaient les pans derrière l’épaule, masquant la croix et perdant, d’après certains, l’ascendant moral que ces compagnies avaient sur l’ennemi. La casaque ne disparaît pas pour autant. Elle est conservée jusqu’au milieu du XVIIIe siècle comme manteau.
La soubreveste se présente comme une casaque plus ajustée et dont on a supprimé les pans latéraux. L’un des côtés de ce vêtement en forme de chasuble est ouvert pour pouvoir l’enfiler et se ferme par des agrafes. Sur le pan avant, la soubreveste est ouverte de l’encolure jusqu’à la pointe de la croix et de la ceinture jusqu’au bas.
Confectionnée en drap bleu doublé de rouge, la soubreveste indique les grades subalternes par un jeu de galons appliqués sur les côtés et au centre du devant. Le sous-brigadier arbore ainsi deux galons parallèles, le brigadier trois et le maréchal des logis quatre. Ce dernier porte en outre sur le bas des pans de devant le chiffre du roi. Les officiers supérieurs, eux, ne portent pas la soubreveste.
La tenue des mousquetaires est parée d’une valeur symbolique et politique. Lorsqu’il crée la compagnie en 1622, Louis XIII institue une garde d’élite qui lui est propre et dévouée, à une époque où les nobles se révèlent volontiers factieux et où le régicide de 1610 n’est pas oublié. Dans ce contexte, la casaque est donc la marque de l’appartenance au parti du roi. […] D’autre part, il importe de rappeler que la casaque n’est pas l’apanage des mousquetaires du roi. De couleur rouge ou cramoisie, elle est aussi portée par les gardes du cardinal de Richelieu ou les mousquetaires du cardinal Mazarin, tous deux serviteurs du roi.

"Uniformes des mousquetaires de la première et de la seconde compagnie", in Recueil de toutes les troupes qui forment les armées françaises, encre et gouache, 1761.
Voici en complément des tableaux représentant des mousquetaires de la deuxième compagnie, pour des périodes proches de l’année 1768 :

Revue de la deuxième compagnie des mousquetaires noirs passée dans la plaine des Sablons par le commissaire Plouy de Pincetaille en 1729, Paul Ponce Antoine Robert , 1729

Source : Musée de l’Armée
Si vous avez besoin d'informations supplémentaires, nous vous conseillons de vous rapprocher du Musée de l’Armée.
Bonne journée.
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