Question d'origine :
A propos du dessèchement des marais de Bourgoin (21 communes) des prisonniers espagnols n'ont-ils pas participé aux Travaux colossaux dits d'utilité publique à l'époque ?
La Cie Jean Bimard de Montpellier, fit donner le Ier coup de pioche le 16 juillet 1808 (d'autre sources indiquent le 25 novembre 1808 à Chamagnieu) du côté de Montbertan. Et ce avec la réserve du tiers des marais desséchés exempt de frais après avoir prélevé les parties des communes et autres prétendants. Ceux-ci obtinrent le 16 octobre 1607 l’adjudication des travaux à MM Creuzat, Chatard et Cie, entrepreneurs à Lyon.
Près de 800 ouvriers y furent employés (d'autres parlent de 600), outre environ 4 à 500 prisonniers Espagnols auxquels la Compagnie donnait un salaire de 34 sous par jour. C’est grâce à leur concours que l’on doit l’heureux achèvement de cette grande entreprise. La surveillance des travaux fut confiée à M.Montluisant ingénieurs des Ponts et chaussées sous la haute direction de M.Rolland et grâce à la persévérance du préfet de l'Isère Fourier.
Alain THORAND.
Réponse du Guichet

Bonjour,
La bibliothèque municipale de Lyon dispose de l’ouvrage qui retrace la longue et chaotique histoire des Marais de Bourgoin-Jallieu et de leur asséchement : Les marais de l'Isle Crémieu de l'origine à nos jours, 2014. Les auteurs, A. Meneau et G. Carrabin ont travaillé en collaboration étroite avec le Syndicat des Marais de Bourgoin-Jallieu qui souhaitait que soit conservée la mémoire de l’histoire de l’assèchement des marais, qui s’est étendue sur 300 ans.
Pour compléter, à partir de cet ouvrage, les données que vous avez déjà sur ce sujet pour la période début 19e siècle, nous ajouterons que ces travaux de grande ampleur ont été lancés suite au décret signé le 5 juillet 1805 par Napoléon qui souhaitait que soit procédé au desséchement de ces marais sous un délai de 6 ans, à compter du renouvellement des droits au Prince Godefroy-Maurice-Joseph de la Tour d’Auvergne sur ces terres. Au terme de discussions et de tractations entre les nouveaux concessionnaires (la Cie Bimar de Montpellier), les la Tour d’Auvergne, le préfet de l’Isère, Baron Joseph Fourier et les communes riveraines, un traité put être signé le 7 août 1807. Le premier coup de pioche sera finalement donné à Chavagneux le 25 novembre 1808.
Concernant votre question sur la participation de prisonniers espagnols à ce chantier, en effet le recours à ces derniers permit de pallier au manque de main d’œuvre causé par les guerres napoléoniennes qui vidaient le pays de ses hommes. Ainsi sur les 600 à 700 ouvriers qui travaillèrent jusqu’au 1er novembre 1814, 400 prisonniers espagnols furent mobilisés pour creuser les canaux. Ces derniers furent répartis dans les différents espaces à dessécher. Les conditions de travail furent très difficiles d’autant que les intempéries se multiplièrent. Les grands froids et surtout les plus fréquentes compliquèrent notablement la tâche des ouvriers, voire détériorèrent le travail déjà effectué. Ainsi, à la mi-décembre 1812, les eaux devenues très fortes suite à des pluies intenses occasionnèrent des éboulis considérablement sur les divers points sablonneux des travaux. […] Malgré tout le chantier progressait ; en juin 1813 le dessèchement fut achevé sur 30 communes et le 1er novembre 1814, le procès-verbal des travaux put être dressé dans les temps par M. Rolland, inspecteur général des Ponts et Chaussées.
Sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF, nous avons trouvé un plan du dessèchement des marais de Bourgoin dressé en 1850 par Nadault de Buffon.
Enfin, un article synthétique sur l’asséchement des marais de Bourgoin publié en 2013 dans Isère magazine est également en ligne.
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