Question d'origine :
S.V.P. Si l'on parle et voit beaucoup d'aides soignants et soignantes , dans les hôpitaux de nos jours : la cheville ouvrière des ces derniers, avec les infirmières et les médecins ; Il me semble que cette appellation n'est pas si ancienne, car je n'ai pas souvenir d'en avoir entendu parler dans les années 60 ou 70 ! Je trouve d'ailleurs ce terme un peu péjoratif et pas très digne pour tout ce qui leur est demandé !! Existait t il une autre dénomination pour cette fonction, où , qui exerçait alors les tâches importantes, auprès des patients, qui leurs sont demandées actuellement ? Enfin, que comprend leur formation médicale et générale ? et quelles différences essentielles avec celle des infirmières ? Merci, et Bonne année.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/12/2020 à 16h16
Bonjour,
Au XIXe siècle et début XXe siècle, on trouve dans les hôpitaux du personnel religieux et laïc. En effet, aux côtés des religieuses qui subsistent dans certains hôpitaux se consacrent aux soins des malades desservant.es, des filles ou garçons de salle, des filles ou garçons de service, des infirmier.es non qualifié.es. ainsi que des infirmier.es qualifié.es. et des surveillant.es.
C'est en1949 que le grade d’aide-soignant est créé au sein de l’hôpital public. En 1956 le Certificat d’Aptitude à la Fonction Aide-Soignant (CAFAS) est instauré et assurera la formation des aides-soignant.es. Il deviendra obligatoire en 1960.
Quelques éléments d'information complémentaires :
" C’est en 1885 qu’une nouvelle terminologie, pour le personnel secondaire, se substitue dans les documents administratifs à l’ancienne où il était question deserviteurs, de servantes et de sous-employés . Il y a désormais des garçons et des filles de service, des infirmiers et des infirmières, des premiers infirmiers et des premières infirmières, des suppléants et des suppléantes, des sous-surveillants et des sous-surveillantes, des surveillants et des surveillantes. « Les simples infirmiers, infirmières, garçons et filles de service » : en 1900, le mot « infirmière » se dit également au masculin, et ne distingue pas véritablement du personnel non qualifié. Infirmiers et infirmières tout comme garçons et filles de service constituent ensemble le vivier au sein duquel sont recrutés premiers infirmiers et premières infirmières. […]
En 1888, dix ans après l’ouverture des cours municipaux d’infirmières et d’infirmiers, dans son discours de distribution des prix à l’école de La Pitié, Bourneville insiste pour que les mots d’ « infirmier et d’infirmières » se substituent à ceux qui renvoient à une position ancillaire ou à une absence de qualification. Dix ans plus tard, il se réjouit que «servantes et serviteurs soient devenus infirmiers et infirmières ». "
source : Infirmières parisiennes: 1900-1950. Émergence d’une profession. Chapitre trois : infirmières de l'AP / CHEVANDIER, Christian. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2011
" Le règlement de 1932, qui institue pour le personnel non qualifié l’expression d’agent des services hospitaliers, le distingue des infirmières. Si ces dernières « donnent des soins aux malades ou administrés, les agents masculins et féminins des services hospitaliers sont chargés plus spécialement des travaux matériels dans les salles et dans les services généraux » (art. 30). Ce que traduit Bertogne : « À côté [des infirmières] existe toujours un personnel subalterne : les filles et les garçons de service, qui sont chargés des corvées et de l’entretien des salles . » En 1935, le « toujours » d’un rédacteur à l’Assistance publique situe la nature « subalterne » de ce personnel dans la continuité de celle des servants et servantes en regard des religieuses sur lesquelles il vient d’écrire plusieurs pages tandis qu’il n’hésite pas à employer les syntagmes « fille » ou « garçon de service » . Mais ils et surtout elles sont à côté, en une hiérarchie d’autant moins affirmée qu’il est possible, en suivant une formation, de devenir infirmière. Cette dynamique de distinction n’est pourtant pas nouvelle. Avant 1861, dans les documents administratifs, il était question de « personnel de service ». Au milieu du Second Empire s’y substitue le « personnel secondaire », placé après le personnel administratif et le service de santé. Et dans ce personnel secondaire, il y a d’un côté le personnel attaché aux services généraux, et de l’autre le « personnel attaché au service des malades », qui « se divise en personnel non gradé et personnel gradé ». Ce n’est que dans l’entre-deux-guerres que s’institue véritablement cette distinction ébauchée au XIXe siècle, entre ceux qui sont auprès des malades, et ceux qui n’y sont pas.
L’Occupation, la Résistance, la Libération donnent une première légitimité aux agents de service. Ils se retrouvent en nombre parmi ceux qui participent à l’action contre l’occupant, ceux qui se battent ou sont, en allant chercher les blessés sous le feu, parmi les plus engagés. Les pouvoirs publics deviennent, au moins pour quelques années, plus prévenants à leur égard. C’est le ministre chargé de la Santé dans le deuxième cabinet de Gaulle qui l’explique fin 1945 : « Je m’attache à la condition de ce personnel, non seulement à sa rémunération, mais surtout à la condition professionnelle qui lui est faite. » Et il estime qu’il faut « adopt[er] tous les moyens pour améliorer cette condition ». Mais en ces temps de reconstruction, puis de rigueur budgétaire, le sort desagents de service ne bouge pas vraiment. Il faut le conflit social du début de l’année 1949 pour que le ministère de la Santé publique crée, par l’arrêté du 10 janvier, le grade d’aide-soignant. [...]
« Que la catégorie actuelle des “servants et servantes” (arrêté du 31 juillet 1945) comprenne deux fonctions différentes :
a) hommes et femmes de service, s’occupant exclusivement du nettoyage matériel et n’ayant aucun contact avec les malades (échelle actuelle des servants) ;
b) aides-soignants et soignantes donnant certains soins aux malades sous la surveillance de l’infirmière (échelle intermédiaire entre catégorie « a » et catégorie infirmières non diplômées d’État). »
Très vite,le grade est étendu à l’ensemble des hôpitaux publics, avec reclassement dans l’emploi d’aide-soignant (avec effet au 1er janvier 1949) des servants et servantes titulaires qui obtiennent du médecin chef de service un certificat attestant d’une part, qu’au 1er janvier 1946, « ils avaient ou avaient eu, au moins pendant un an la charge effective d’un groupe de malades et, d’autre part, qu’ils sont aptes à participer aux soins à donner aux hospitalisés ». "
source : Chapitre deux. Métiers de soignantes CHEVANDIER, Christian. In : Infirmières parisiennes : 1900-1950. Émergence d’une profession. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2011
A lire aussi :
- Évolution de la fonction d’aide-soignante du XIXe siècle à nos jours/ Daniel Benlahouès - L'aide-soignante - Vol 22 - N° 100 - P. 13-17 - octobre 2008
- Le métier d'aide-soignante aujourd'hui / Daniel BENLAHOUES, Auteur ; Evelyne TERRAT, Auteur ; ET AL., - L'Aide-soignante - n° 100, octobre 2008
- Histoire des aides-soignants / Simone Haquet
- Les aides-soignantes à l’hôpital : servantes ousoignantes ? / Yasmine Yagoubi
- Un personnel invisible. Les aides-soignantes à l’hôpital / A.-M. Arborio, Paris, Anthropos, 2001, p. 38.
Concernant votre deuxième question portant sur la formation des aides-soignant.es et sur les différences avec le métier d'infirmier.e :
L’aide-soignant.e s’occupe plutôt des soins de confort et d’hygiène sous la supervision de l’infirmier.e alors que l’infirmier.e est responsable de toute la ligne de soins d’un patient afin d'améliorer ou de maintenir son état de santé.
Le Diplôme d’Etat d’Aide-Soignant (ou DEAS) s'obtient au terme d'une formation d'un an en IFAS (Institut de Formation d'Aide-Soignant), et le diplôme d’Etat d’infirmier s’obtient au terme d’une formation préparatoire de trois ans au sein d’un IFSI, ou Institut de Formation aux Soins.
"Laissant une large place à la pratique, la formation conduisant au Diplôme d'Etat d'aide-soignant forme de futurs professionnels, capables d'assurer des activités soin, et de prévention et d'éducation à la santé. Placé sous la responsabilité de l'infirmier, l'aide-soignant s'occupe de l'hygiène et veille au confort physique et moral des malades. Au quotidien, il aide les patients à effectuer leur toilette et à s'habiller. Il accompagne également dans leurs déplacements les personnes privées d'autonomie. Il les aide à s'asseoir, à se nourrir, à sortir de leur lit. Son travail s'étend à certaines tâches d'entretien comme le changement de la literie et du linge, ainsi que le nettoyage et le rangement des chambres et des espaces de vie. Si l'aide-soignant n'est pas habilité à délivrer de médicaments ou effectuer des soins médicaux, il participe à d'autres soins comme le changement de certains pansements et, est capable de mesurer les paramètres vitaux (pression artérielle, température, rythme respiratoire, mensurations) en utilisant des outils spécifiques. "
source : ONISEP
"Intervenant sur prescription médicale, l'infirmier contribue à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance des malades. Il évalue leur état de santé, analyse les soins qui leur sont les plus adaptés et peut donner des soins en toute autonomie et responsabilité (aide à la vie quotidienne, programme thérapeutique...).
Distribution de médicaments, piqûres, pose de perfusions, prises de sang, pansements : autant de tâches à haute technicité qui engagent la responsabilité de l'infirmier. Sa présence au chevet du patient lui permet de surveiller l'état de santé, mais aussi le moral de ce dernier. Il suit de près les effets du traitement et l'évolution de la maladie."
source : ONISEP
A lire aussi :
- Différences entre aide soignante et infirmière : missions, salaire, santé
- Les études en IFAS : pour quelle acquisition de compétences ?
- Le déroulement des études en soins infirmiers
et quelques ouvrages sur le métier d'aide-soignant.e qui pourront vous intéresser à la bibliothèque municipale de Lyon.
Bonne journée.
Au XIXe siècle et début XXe siècle, on trouve dans les hôpitaux du personnel religieux et laïc. En effet, aux côtés des religieuses qui subsistent dans certains hôpitaux se consacrent aux soins des malades des
C'est en
Quelques éléments d'information complémentaires :
" C’est en 1885 qu’une nouvelle terminologie, pour le personnel secondaire, se substitue dans les documents administratifs à l’ancienne où il était question de
En 1888, dix ans après l’ouverture des cours municipaux d’infirmières et d’infirmiers, dans son discours de distribution des prix à l’école de La Pitié, Bourneville insiste pour que les mots d’ « infirmier et d’infirmières » se substituent à ceux qui renvoient à une position ancillaire ou à une absence de qualification. Dix ans plus tard, il se réjouit que «
source : Infirmières parisiennes: 1900-1950. Émergence d’une profession. Chapitre trois : infirmières de l'AP / CHEVANDIER, Christian. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2011
" Le règlement de 1932, qui institue pour le personnel non qualifié l’expression d’agent des services hospitaliers, le distingue des infirmières. Si ces dernières « donnent des soins aux malades ou administrés, les agents masculins et féminins des services hospitaliers sont chargés plus spécialement des travaux matériels dans les salles et dans les services généraux » (art. 30). Ce que traduit Bertogne : « À côté [des infirmières] existe toujours un personnel subalterne :
L’Occupation, la Résistance, la Libération donnent une première légitimité aux agents de service. Ils se retrouvent en nombre parmi ceux qui participent à l’action contre l’occupant, ceux qui se battent ou sont, en allant chercher les blessés sous le feu, parmi les plus engagés. Les pouvoirs publics deviennent, au moins pour quelques années, plus prévenants à leur égard. C’est le ministre chargé de la Santé dans le deuxième cabinet de Gaulle qui l’explique fin 1945 : « Je m’attache à la condition de ce personnel, non seulement à sa rémunération, mais surtout à la condition professionnelle qui lui est faite. » Et il estime qu’il faut « adopt[er] tous les moyens pour améliorer cette condition ». Mais en ces temps de reconstruction, puis de rigueur budgétaire, le sort des
« Que la catégorie actuelle des “servants et servantes” (arrêté du 31 juillet 1945) comprenne deux fonctions différentes :
a) hommes et femmes de service, s’occupant exclusivement du nettoyage matériel et n’ayant aucun contact avec les malades (échelle actuelle des servants) ;
b) aides-soignants et soignantes donnant certains soins aux malades sous la surveillance de l’infirmière (échelle intermédiaire entre catégorie « a » et catégorie infirmières non diplômées d’État). »
Très vite,
source : Chapitre deux. Métiers de soignantes CHEVANDIER, Christian. In : Infirmières parisiennes : 1900-1950. Émergence d’une profession. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2011
A lire aussi :
- Évolution de la fonction d’aide-soignante du XIXe siècle à nos jours/ Daniel Benlahouès - L'aide-soignante - Vol 22 - N° 100 - P. 13-17 - octobre 2008
- Le métier d'aide-soignante aujourd'hui / Daniel BENLAHOUES, Auteur ; Evelyne TERRAT, Auteur ; ET AL., - L'Aide-soignante - n° 100, octobre 2008
- Histoire des aides-soignants / Simone Haquet
- Les aides-soignantes à l’hôpital : servantes ousoignantes ? / Yasmine Yagoubi
- Un personnel invisible. Les aides-soignantes à l’hôpital / A.-M. Arborio, Paris, Anthropos, 2001, p. 38.
L’aide-soignant.e s’occupe plutôt des soins de confort et d’hygiène sous la supervision de l’infirmier.e alors que l’infirmier.e est responsable de toute la ligne de soins d’un patient afin d'améliorer ou de maintenir son état de santé.
Le Diplôme d’Etat d’Aide-Soignant (ou DEAS) s'obtient au terme d'une formation d'un an en IFAS (Institut de Formation d'Aide-Soignant), et le diplôme d’Etat d’infirmier s’obtient au terme d’une formation préparatoire de trois ans au sein d’un IFSI, ou Institut de Formation aux Soins.
"Laissant une large place à la pratique, la formation conduisant au Diplôme d'Etat d'aide-soignant forme de futurs professionnels, capables d'assurer des activités soin, et de prévention et d'éducation à la santé. Placé sous la responsabilité de l'infirmier, l'aide-soignant s'occupe de l'hygiène et veille au confort physique et moral des malades. Au quotidien, il aide les patients à effectuer leur toilette et à s'habiller. Il accompagne également dans leurs déplacements les personnes privées d'autonomie. Il les aide à s'asseoir, à se nourrir, à sortir de leur lit. Son travail s'étend à certaines tâches d'entretien comme le changement de la literie et du linge, ainsi que le nettoyage et le rangement des chambres et des espaces de vie. Si l'aide-soignant n'est pas habilité à délivrer de médicaments ou effectuer des soins médicaux, il participe à d'autres soins comme le changement de certains pansements et, est capable de mesurer les paramètres vitaux (pression artérielle, température, rythme respiratoire, mensurations) en utilisant des outils spécifiques. "
source : ONISEP
"Intervenant sur prescription médicale, l'infirmier contribue à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance des malades. Il évalue leur état de santé, analyse les soins qui leur sont les plus adaptés et peut donner des soins en toute autonomie et responsabilité (aide à la vie quotidienne, programme thérapeutique...).
Distribution de médicaments, piqûres, pose de perfusions, prises de sang, pansements : autant de tâches à haute technicité qui engagent la responsabilité de l'infirmier. Sa présence au chevet du patient lui permet de surveiller l'état de santé, mais aussi le moral de ce dernier. Il suit de près les effets du traitement et l'évolution de la maladie."
source : ONISEP
A lire aussi :
- Différences entre aide soignante et infirmière : missions, salaire, santé
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et quelques ouvrages sur le métier d'aide-soignant.e qui pourront vous intéresser à la bibliothèque municipale de Lyon.
Bonne journée.
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