Question d'origine :
Bonjour, Je voudrais devenir riche pour devenir libre. Je ne rêve pas de cocktails et de caraïbes, mais plutôt d'une vie simple, faite d'amusement, de rencontres, de bonnes conversations, d'écriture, de musique, de voyages, de silence, de solitude, d'amour, de villages et de villes; de collines, de paix, de jalousie, d'accalmies, de tendresse, de passions courtes, de grandes histoires d'amour qui résistent au temps et aux egos et tout et tout. Pour me consacrer complètement à ça, j'ai besoin d'avoir tout mon temps, donc beaucoup d'argent (on ne peut faire tout ça ni en travaillant, ni en devenant un vagabond sans maison)... Non non! Il faut être riche! Donc donc donc: je déteste ce que fait Pierre Soulages, mais ce croquant a beaucoup vécu et il va naturellement tirer sa révérence à un certain moment. Je lui souhaite de vivre bien entendu, je ne souhaite jamais la mort de personne! Mais quand il mourra, et il va mourir, ce serait bien qu'il me fasse devenir riche. Et ça ne changerait rien pour lui. J'ai environ 10 000 euros à injecter dans l'achat d'une croûte de Soulages. A sa mort, peut-être pourrai-je la revendre une fortune et gagner ma liberté. Que faudrait-il que j'achète et comment devrais-je m'y prendre? Où acheter? Quels sont les critères pour être à peu près sûr que "l’œuvre" prenne rapidement de la valeur? En somme, comment faire, de A à Z, pour réussir mon coup? (Si je perds mes sous, que j'économise petit à petit comme un écureuil depuis 2013, c'est un peu chiant) Je suis plus rêveur que buisness man, je n'y connais rien au monde des affaires. Je fais cette unique transaction et je commence aussitôt ma nouvelle vie. Je pourrai musarder autant qu'il me plaira, mais j'aime aussi la discipline, la rigueur. Et je vous promets que j'ai un bon fond. Merci d'avance pour votre réponse, Road66 (un homme généreux)
Réponse du Guichet
Même si dixit Marcel Duchamp "L'art est un produit comme les haricots. On achète de l'art comme on achète des spaghettis.", l’artiste soulignait déjà l’immixtion du Commercialisme.
En préambule nous invitons au respect de tous les artistes connus, méconnus, inconnus, oubliés (que nous aimions ou pas leur travail) ainsi qu’à tous les professionnels qui gravitent autour d’eux et qui tentent de survivre… prisonniers actuellement d’un contexte économique complexe, dramatique parfois.
Les bibliothèques, artothèques sont missionnées aussi pour soutenir, faire découvrir, partager l’art contemporain (artistes confirmés comme émergents), offrir des éléments de compréhension des oeuvres. La bibliothèque de Lyon a la chance de posséder une estampe d’un des plus grands peintres contemporains Pierre Soulages et nous sommes très fiers de sa présence dans cette collection plurielle. En terme de spéculation comme de vie commune avec « une oeuvre » se documenter ne sera jamais vain …
Riche de connaissances artistiques est un autre registre…Le devenir au prorata de 10 000 euros cela semble difficile sauf peut-être avec le talent, Le flair, l’oeil des découvreurs passionnés, enthousiastes qui détectent l’artiste qui sera coté, qui fera date...Ainsi
Ce peut être également le fait de collectionneurs comme d’amateurs éclairés dont vous découvrirez ici la nature : Etre amateur d’art contemporain: recherche exploratoire sur ce qui fait être amateur d’art contemporain, Maud Cappatti.
« Beaucoup de nouveaux milliardaires se sont mis à collectionner pour s’acheter de la noblesse. Ces gens ont souvent peu de goût pour l’art et peu de culture. Leur seul critère, c’est “combien ça vaut ?”. Plus ça vaut cher, plus ça semble les valoriser. Ils font monter les cotes de façon artificielle », observe
La Stratégie financière a ses « contradictions » comme
Pour ne pas s’aventurer en néophyte dans ce marché complexe, il existe des professionnels aguerris pourvoyeurs de conseils : les artistes eux-mêmes, les galeristes, les commissaires-priseurs, courtiers d’art, experts en gestion de patrimoine, les fonds d’investissements spécialisés (le Art Collection Fund par exemple) …
Ceux-ci peuvent conseiller, orienter, convaincre… en tous cas vous garantir l’authenticité, la provenance de l’œuvre, sa justification…
Il semble que l’art soit performant comme tout autre marché financier avec une forte augmentation de la valeur des œuvres (90 % depuis les années 2000) et le rendement annuel (10%) d’une œuvre se joue sur une valeur dépassant les 100 000 euros mais il s’agit là de dix fois plus que votre mise !
Pour creuser la question, défricher ce monde détonnant de l’art et de la finance, nous vous conseillons également ces sources:
Ces articles vous alerteront sur les modalités (fiscalité) et risques encourus :
« Investir dans l'art est un placement plaisir au rendement aléatoire »
Idéal investisseur ;
Tacotax ;
Les échos;
Fiscalité amateur;
Fiscalité encore ;
L’art et l’argent ;
Ce que l’argent fait à l’art
ce podcast de France Culture: Ce que l’argent ne saurait acheter
« lorsque l’on croit que le tarif d’une chose est ce qui détermine sa demande, et non plus le fait que cette chose soit tarifiée dans l’absolu, on est atteint de la
Jean-Pierre Dupuy : « Sortir de l’économystification. »
Une sélection d’ouvrages parmi pléthores:
L'art avec (ou sans) le marché de l'art sous la direction de Jérôme Glicenstein
Les métiers du marché de l'art /une passion sinon rien ! Sophie Cavaliero, Frédéric Elkaïm, Claire Pirlot de Corbion ; préface par François Duret-Robert ; dessins France Dumas
L'art et l'argent ouvrage dirigé par Jean-Pierre Cometti et Nathalie Quintane
In fine, comment devenir riche ?
Vous pourriez éventuellement oublier l’art contemporain !