Thomas Bernhard et le vingt-neuf d'un mois
Question d'origine :
Dans la première phrase d’Extinction : un effondrement, traduction Gilberte Lambrichs, Éditions Gallimard, 1990, Thomas Bernhard cite le jour «vingt-neuf» sans préciser le mois. On peut logiquement supposer, puisque le 29 est un des derniers jours du mois, qu’il s’agit d’avril et qu’il annonce donc un programme de «leçons» le mois suivant, en mai, puisque «mai» est cité à la troisième ligne, dans la même première phrase du livre. Ma question est de savoir si la suite du livre (que je ne connais pas et n’ai pas sous la main), au-delà de cette première page (que je connais), précise avec certitude à quel mois appartient ce 29. Le fait que ce 29 soit la date où le narrateur reçoit un télégramme lui annonçant la mort de ses parents et de son frère permet de penser qu’on trouve cette précision dans la suite du livre. Rappel de la première phrase du livre : « Après ma conversation avec mon élève Gambetti, rencontré le vingt-neuf sur le Pincio afin de convenir des dates de nos leçons en mai, écrit Murau (Franz-Josef), ce garçon dont l'intelligence supérieure m'a étonné une fois de plus à mon retour de Wolfsegg, et même enthousiasmé d’une manière si réconfortante que, de plus en plus joyeux à l’idée que déjà depuis longtemps, je n’étais plus en Autriche mais à Rome, après avoir regagné mon appartement en passant par la Flaminia, la Piazza del Popolo et tout le long du Corso, contrairement à mon habitude de me rendre tout droit à la Piazza Minerva par la Via Condotti, j’ai reçu, vers deux heures de l’après-midi, le télégramme qui m’annonçait la mort de mes parents et de mon frère Johannes.» Merci d'avance.
Réponse du Guichet
L’œuvre de Thomas Bernhard est magistrale et fait l’objet d’un grand nombre d’études que nous vous conseillons de lire pour aller plus loin dans vos recherches.
On peut effectivement supposer qu’il s’agit du 29 du mois d’avril, en se fiant à l’incipit du roman.
Ce détail toutefois n’a vraisemblablement pas beaucoup d’importance pour apprécier la lecture du roman de Bernhard, dont l’intrigue ne repose pas tant sur le temps présent dans lequel agit le narrateur, mais plutôt sur son flot continu de pensées, essentiellement portées sur des éléments du passé, un point de vue introspectif très éloigné de toute temporalité, en somme.
Bonne journée.